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La limite étant que le pouvoir d’achat ne dépasse
pas les capacités de production, ce qui aurait
entraîné une inflation incontrôlable…
La compétitivité de nos produits à l’exportation
pouvait s’adapter en jouant sur la valeur de notre
monnaie vis-à-vis des autres. Et le
gouvernement pouvait librement ajuster cette
valeur (…), de sorte que nos exportations
financent au mieux nos importations (en
particulier le pétrole).
L’exigence de « compétitivité » ne pesait alors
pas sur la rémunération du travail, mais
demandait seulement de la compétence dans nos
entreprises. (D’où la nécessité d’un système
d’éducation performant).
Voici maintenant les mesures qui permirent de
démultiplier les possibilités de profits pour le
capital, et de laminer le pouvoir des
travailleurs.
Elles furent mises en place après les frayeurs
du printemps 1968 :
Rappelons d’abord, pour ce qui suit, que les
finances de l’Etat se décomposent, comme celles
d’un ménage, en des investissements, et des
dépenses courantes.
Normalement, les investissements se financent
par le crédit, et les dépenses courantes par les
revenus, c’est à dire impôt et taxes dans le cas
de l’Etat.
1 - Giscard d’Estaing, alors ministre des Finances
de Pompidou en 1973, interdit à l’Etat
d’emprunter à coût nul à la Banque de France.
(Alors que la création monétaire est de la
responsabilité de l’Etat, qui d’ailleurs assume les
dettes des banques privées s’il le faut…)
L’Etat fait depuis appel aux marchés, pour
financer ses investissements, (EDF, SNCF,
autoroutes, hôpitaux, écoles...), et non plus à la
Banque de France.
Ensuite on légalisa certaines formes de fraude
fiscale, rebaptisée « évasion fiscale ». (Tout en
faisant mine de la déplorer et de la combattre… à
coup de volumineux rapports jamais suivis
d’effets).
Ce qui coûte des dizaines de milliards d’euros par
an. Et en cumulé, des milliers de milliards.
On compensa le déficit de recettes fiscales, ainsi
provoqué, par un endettement supplémentaire qui
s’ajouta aux emprunts d’investissement, ruineux
(pour l’Etat), mais juteux (pour les prêteurs).
Giscard d’Estaing inaugura brillamment cette
politique audacieuse (l’audace étant de faire
avaler la couleuvre a un peuple entier) par un
emprunt - indexé sur l’or - qui coûta des dizaines
de milliards d’euros d’intérêts au budget. Milliards
financés par de nouveaux emprunts...
« La Dette perpétuelle », des pauvres envers les
riches, prit ainsi son envol, justifiant du même
coup les perpétuelles mesures d’économies faites
sur son dos (recul de la retraite, réduction des
prestations sociales et services publics…)
Elle passa progressivement de quasiment zéro
avant Giscard D’Estaing, à 2000 milliards d’euros
aujourd’hui.
Chacun des 60 millions de français a en moyenne
déjà versé environ 30 000 euros à « ceux qui ont
les moyens de prêter ». Le capital restant dû est
actuellement du même ordre, et ne cesse de
gonfler.
2 - On libéralisa la circulation des capitaux.
Autrement dit, on autorisa les capitaux à sortir
massivement du pays (ce qui facilite la fraude
fiscale)
Ainsi, plutôt que d’investir en France, et y payer
des impôts, des capitaux partirent fructifier sous
des cieux bienveillants, tels les paradis fiscaux, à
l’abri du fisc.
3 - On libéralisa la circulation des marchandises.
Autrement dit, on autorisa l’entrée massive de
marchandises fabriquées hors du pays, dans des
conditions souvent désastreuses.
Cette politique a laminé des pans entiers de notre
industrie… (si l’on souhaite aider des pays à se
développer, il y a d’autres solutions…)
4 - On démultiplia les possibilités de spéculation
(c’est à dire de parier, comme aux jeux) sur la
valeur d’un tas de choses... L’imagination des
financiers est sans limite pour prélever de la
richesse produite par l’économie réelle, (celle où
l’on produit les biens réels), ce qui occupe les
plus brillants cerveaux.
Alors que le rôle de la Finance est en principe de
financer l’économie au moindre coût, il est
devenu le moyen de prélever un maximum de
richesses, sans aucune responsabilité, sinon
celle de se remplir les poches, parfois même
au-delà de la légalité puisque le pouvoir des
banques est devenu supérieur à celui des Etats!
5 - Les machines automatiques, toujours plus
efficaces, si elles libèrent bien l’Homme d’un
travail souvent pénible, comme on l’apprenait à
l’école dans les années 60, ne Lui permettent pas