
SYNTHÈSE DES TRAVAUX DE LA COMMISSION
Après trente ans de croissance annuelle supérieure à deux chiffres, la
Chine est devenue en 2014 la deuxième économie mondiale en volume, voire
la première en prenant en compte la parité de pouvoir d’achat. Depuis son
entrée dans l’OMC, cette croissance a été exponentielle.
Toutefois, le modèle de développement, qui a si bien réussi, n’est
pas soutenable à long terme : consommation excessive des ressources
naturelles, conséquences environnementales néfastes, inégalités sociales et
territoriales aiguës, vieillissement de la population et diminution de la
population active,…
Les autorités chinoises ont décidé, dès le XIIe plan, de réorienter le
modèle pour mettre en place une croissance plus qualitative, plus inclusive,
plus durable, en privilégiant les services et la consommation plutôt que
l’industrie à faible valeur ajoutée et les investissements.
Cette réorientation présente des risques en termes de stabilité et ne
sera pas sans douleur pour la population. Durant cette transition, les
entreprises sont restructurées, l’emploi est affecté, le pouvoir d’achat
augmente moins rapidement que dans les dernières années. C’est dans ce
contexte que les autorités ont lancé une vaste campagne de lutte contre la
corruption, pour signifier à la population que les efforts sont partagés. Cette
politique a toutefois tendance à ralentir, voire stopper, les processus de
décision.
De même, les partenaires de la Chine doivent s’adapter à cette
nouvelle situation, la réorientation de la croissance ayant pour corollaire une
« sinisation » de l’économie et une projection vers l’international. Les
entreprises internationales constatent en effet un regain de protectionnisme,
sous des formes variées. Des champions nationaux émergent, par exemple
dans le secteur des nouvelles technologies et d’internet.
Les autorités ont mis en avant une stratégie de « nouvelle route de la
soie », ou « une ceinture, une route », qui révèle une stratégie
d’investissement dans des infrastructures à l’extérieur du pays. La Chine a
suscité la création de plusieurs organismes de financement à la fois
nationaux, comme le fonds pour la route de la soie, et multilatéraux, comme
la banque des BRICS ou l’agence asiatique d’investissement et
d’infrastructure. Enfin, l’internationalisation de la monnaie nationale est un
objectif clairement affiché.