
La Lettre du Neurologue • Vol. XIII -n° 11 - décembre 2009 | 393
VIE PROFESSIONNELLE
Assurer un suivi individualisé
Le profil cognitivo-comportemental et la chronicité
des difficultés du blessé nécessitent un étayage au
long cours. Il est donc essentiel d’aider à la mise
en place des préconisations et des orientations
issues des évaluations et/ou du stage UEROS, et
de développer un réseau de partenaires autour de
la personne. Ce suivi ne supplée pas à une prise en
charge rééducative. Il favorise le lien pour éviter
l’errance du blessé dans son parcours d’insertion et
pour prévenir les ruptures. Ce suivi permet égale-
ment d’adapter les orientations en fonction des expé-
riences et de l’évolution de la personne. Les équipes
sont toutefois souvent confrontées au manque de
• Liste des UEROS: http://www.crlc-cmudd.org
• CRFTC : centre ressources francilien du traumatisme crânien
http://www.crftc.org
• FTC: France traumatisme crânien (association de profes-
sionnels du traumatisme crânien)
http://www.francetraumatismecranien.fr
• UNAFTC: union nationale des familles de traumatisés crâniens
http://www.traumacranien.org
• EBIS :
European Brain Injury Society
, association euro-
péenne d’étude des traumatisés crâniens et de leur réin-
sertion, société à vocation scientifique et sociale
http: //www.ebissociety.org
1. Leclerc M. L’insertion, dans le traumatisme crânien, guide à
l’usage des proches. Paris : Solal, 2007;153-77.
2. Vallat-Azouvi C, Galimard N, Schnitzler A et al. Facteurs prédic-
tifs de la réinsertion socioprofessionnelle des traumatisés crâniens
sévères. In: Azouvi P, Joseph PA, Pélissier J, Pellas F. Prise en charge
des traumatisés cranio-encéphaliques, de l’éveil à la réinsertion.
Paris : Masson, 2007; 193-8.
Références bibliographiques
moyens adéquats et à la carence de partenaires
avertis et/ou de structures adaptées.
Conclusion
L’UEROS intervient donc à distance de l’accident pour
évaluer le handicap et les besoins relatifs à l’insertion
sociale et/ou professionnelle de la personne, lui en
rendre compte et identifier les moyens pour y pallier.
Ces besoins sont principalement liés à des limitations
cognitivo-comportementales, parfois subtiles, mais
réduisant l’autonomie et les capacités de travail, dont
le patient ne se plaint pas toujours. L’UEROS offre un
accompagnement spécifique et individuel, sous la forme
d’une évaluation, puis d’une phase de réentraînement
et d’élaboration de projet, et en privilégiant la création
d’un réseau de partenaires autour de la personne pour
faciliter l’insertion et éviter les ruptures. ◾
Les acronymes se suivent et ne se ressemblent pas…
Le DPC nouveau est arrivé
Isabelle de Gaudemar (service ORL, hôpital Saint-Vincent-de-Paul, Paris)
Il y avait l’EPP, la FMC... Voilà le DPC ou
“développement professionnel continu”.
La loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009
“Hôpital, patients, santé et territoires”
(HPST), dans son article 19, devrait aussi
mettre fin à la longue traversée du désert
de la FMC, obligatoire mais non reconnue
depuis 1996, pour laisser place au DPC.
Le DPC est déjà actif dans presque tous les
pays européens et en Amérique du Nord.
Le but est toujours le même : améliorer
les pratiques médicales, en montrant que
les connaissances sont à jour, par l’inter-
médiaire d’une forme d’évaluation mise au
point par des organismes agréés.
Sur le fond, le DPC, rassemblant l’EPP et la
FMC, permet de sortir du faux débat entre
l’évaluation et la formation.
Sur la forme, avant même la sortie des
décrets d’application, plusieurs dispositions
du DPC semblent déjà très lourdes et bien
compliquées, avec un Conseil national de
DPC, une commission scientifique indé-
pendante et un organisme gestionnaire.
À l’heure des hyperspécialisations, un seul
thème annuel par spécialité sera prioritaire.
Les autres principales nouveautés sont
l’implication plus importante du Conseil de
l’Ordre, et des évaluations identiques quel
que soit le statut du médecin : libéral, hospi-
talier, universitaire. Enfin, la question cruciale
du financement est aussi générale que floue.
Au final, quel est l’intérêt de monter une
telle usine à gaz ? L’objectif est toujours le
même depuis 15 ans : tenter de réduire le
déficit abyssal de la Sécurité sociale, avec
le peu de succès que l’on sait.
Et si l’on faisait confiance aux médecins ?
Et si le meilleur DPC était celui organisé par
les praticiens eux-mêmes, au contact de la
maladie et des malades plutôt que par les
bureaucrates des ministères ?
Roselyne Bachelot devrait y penser. Ce serait
une vraie rupture, celle qu’appelait de ses
vœux le président Sarkozy en 2007. ◾
© La Lettre de l’ORL - n° 319 - octobre-novembre-
décembre 2009.