Diagnostic des lésions traumatiques osseuses spécifiques de l’enfant: Kit d’auto-enseignement Dr Franck LAPEGUE

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Diagnostic des lésions traumatiques osseuses
spécifiques de l’enfant:
Kit d’auto-enseignement
Dr Franck LAPEGUE
(centre de radiologie Narbonne)
Dr Sabrina LAPEGUE-REKHIS
(Toulouse)
PLAN
1) Généralités
2) Fractures métaphyso-épiphysaires:
Classification de Salter et Harris
3) Fractures incomplètes de l’enfant
4) Les arrachements apophysaires
5) Fractures en fonction de sites spécifiques:
Le coude, le rachis cervical…
6) Syndrome des enfants battus
Généralités
L’os de l’enfant est plus richement vascularisé que celui de l’adulte. Il est davantage formé
de fibres collagènes et de cartilage ce qui accentue sa porosité et son élasticité. Ces
propriétés mécaniques vont expliquer la possibilité de fractures « incomplètes »:
déformation plastique ( déformation persistante), fracture en motte de beurre, en bois
vert bois, en cheveu…. (chapitre2)
Pour ces lésions touchant les diaphyses et métaphyse une caractéristique propre à l’enfant
est la grande vitesse de réparation et de remodelage osseux corrigeant spontanément la
plupart des déformations.
Une autre particularité cette fois anatomique de l’os de l’enfant est la présence d’une
plaque cartilagineuse de croissance ou physe. Celle-ci est particulièrement fragile. ce qui
explique la fréquence des traumatismes du segment épiphyso-métaphysaire. Ces lésions
sont répertorieés en 5 types dans la classification de Salter et Harris (chapitre1) .
L’os et les ligaments sont bien plus solides que les cartilages de conjugaison ce qui justifie
la possibilité d’arrachement de noyaux apophysaires chez l’enfant et par exemple la
fréquence de la fracture des épines tibiales par rapport à la rupture du ligament croisé du
genou (nous y reviendront dans le chapitre3).
Le nombre et la variabilité selon l’age des noyaux d’ossification rendent l’analyse complexe
de certaines zones anatomiques (Chapitre 4: le rachis et le coude).
Généralités
Cinq principes fondamentaux guident la prise en charge thérapeutique de ces
traumatismes :
• atteinte TOTALE du cartilage de croissance RACCOURCISSEMENT
• atteinte PARTIELLE du cartilage de croissance DÉSAXATION
• atteinte d’une EPIPHYSE INCONGRUENCE ARTICULAIRE
• atteinte d’une APOPHYSE DEFORMATION
• atteinte d’une DIAPHYSE TOUJOURS BENIGNE s’il s’agit de mouvements de
translation et d’angulation: ils vont bénéficier d’un remodelage osseux important avec la
croissance. par contre, la rotation des fragments est intolérable, car jamais corrigée par
la croissance osseuse .
Les cinq séquelles redoutées par l’orthopédiste sont :
• INEGALITE DE LONGUEUR des membres (évolutif)
• HYPER CROISSANCE (imprévisible)
• ANGULATION EPIPHYSE (évolutif)
DIAPHYSE (résolutif)
• TROUBLE de ROTATION (irréversible)
• RAIDEURS
2) Fractures métaphyso-épiphysaires:
Classification de Salter et Harris
Classification de SALTER et HARRIS
Type I : Il s'agit d'un décollement épiphysaire pur, sans lésion épiphysaire ou
métaphysaire. Ce type représente 6% à 8% de l'ensemble des lésions. Il s'observe
plus fréquemment chez le nouveau né et le nourrisson ou bien au niveau des phalanges.
Le diagnostic est difficile en cas de déplacement peu important, il faut s'aider alors
des signes indirects. Le pronostic est globalement bon après traitement.
Type II
: Il s'agit d'un décollement épiphysaire associé à un fracture d'un fragment
métaphysaire, avec ou sans déplacement. L'épiphyse est intacte. La taille du fragment
métaphysaire est variable, des clichés en oblique peuvent être nécessaires pour mettre
en évidence des petits fragments. Ce type est le plus fréquent de l'ensemble des
fractures épiphyso-métaphysaires, 73% à 75%, il est largement prédominant au delà de
l'âge de 4 ans. L'extrémité inférieure du radius est particulièrement exposée à ce type
de fracture, prés du tiers ou de la moitié de l'ensemble des fractures de type 2.
L'extrémité inférieure du tibia et du péroné (fibula) et les phalanges sont les autres
sites les plus exposés. Les complications à long terme par épiphysiodèse partielle ou
totale sont très rares.
Type III
: Il s'agit d'une fracture épiphysaire avec décollement épiphysaire du
noyau fracturé. La métaphyse est normale. Le déplacement est habituellement peu
important. Sa fréquence est faible (6,5% à 8%). Les sites les plus exposés sont
l'extrémité distale du tibia et des phalanges, plus rarement celle du fémur. Elle
survient en fin de maturation osseuse, peu avant la fusion du cartilage.
Classification de SALTER et HARRIS
Type IV : Il s'agit d'une fracture orientée verticalement, traversant la ligne de
cartilage et détachant un fragment métaphysaire solidaire d'un fragment épiphysaire. Sa
fréquence est évaluée à 10% à 12% de l'ensemble des lésions épiphyso-métaphysaires. Elle
s'observe surtout au niveau du condyle huméral et de l'extrémité distale du tibia. Le
risque d'épiphysiodèse est important dans ce type de fracture
Type V : Il correspond à une impaction du noyau épiphysaire dans la métaphyse avec
écrasement du cartilage de croissance. Cette lésion est très rare (1%) et son
diagnostic n'est évoqué que rétrospectivement devant le développement d'une
épiphysiodèse dans les suites d'un traumatisme pour lequel les clichés paraissaient
normaux. Le site d'élection est le genou.
Plusieurs classifications depuis proposent d'autres types de fracture.
Ainsi Ogden a ajouté 2 types à cette classification:
Type VI : Il s'agit d'un arrachement chondral ou ostéo-chondral en regard de la virole
périchondrale. Cette lésion est plus fréquente au niveau de l'extrémité supérieure du fémur.
Le risque d'épiphysiodèse est important.
Type VII : Il s'agit d'une fracture épiphysaire isolée, ostéo-chondrale. On peut leur assimiler
les fractures de la face postérieure de la rotule et du dôme de l'astragale.
Classification de SALTER et HARRIS
Cette classification est associée à une notion pronostique: la gravité est croissante du type I
au type V. Dans les 3 premiers types, les troubles de développement du cartilage de
croissance sont rares, ils sont par contre fréquents dans le type IV et constants dans le
typeV. Il s'agit d'épiphysiodèses partielles ou totales avec raccourcissement ou désaxation
du membre lors de la croissance.
I(6%)
IV(10%)
II(50-75%)
V(1%)
III(10%)
Ogden
Essayez d’appliquer
la classification de SALTER et HARRIS
Aux dossiers suivants….
Adrien, 11 ans…….
Fracture salter II déplacée du tibia
(fracture associée de la fibula )
Benoit, 13 ans…….
Fracture salter II non déplacée de P1 du 5eme rayon
Alizée, 15 ans…….
Fracture salter III déplacée de P1 du
3eme rayon
Jordan, 14 ans…….
Fracture salter III particulière: la fracture de Tillaux
Aspect scannographique
La fracture de Tillaux
est une fracture antéro-latérale de l’épiphyse
tibiale rencontrée chez l’adolescent (11-15 ans).
Le mécanisme en cause est une rotation latérale
forcée du pied ou d’une rotation médiale de la jambe
avec pied fixé. Elle résulte de l’arrachement de
l’épiphyse latérale du tibia par le ligament tibiofibulaire inférieur .
Elle s’explique par le processus particulier de
fermeture de la physe distale du tibia: la fusion
commence au 1/3 moyen puis se poursuit au 1/3
interne pour se teminer au 1/3 externe (d’où sa
vulnérabilité).
--
Sophiane, 14 ans…….
Fracture salter IV non déplacée de P2 du
3eme rayon
Jean-Christophe, 15 ans…….
Fracture Salter I avec déplacement majeur (l’épiphyse
proximale et la métaphyse ne sont plus en regard)
Fractures salter I et V non déplacées:
Il n’existe pas de trait individualisable.
Le diagnostic repose sur: des clichés comparatifs
avec le coté sain au moindre doute (++) et une
confrontation à la clinique.
La fracture de type Salter V est très rare (1%) et
son diagnostic n'est évoqué que rétrospectivement
devant le développement d'une épiphysiodèse dans
les suites d'un traumatisme pour lequel les clichés
paraissaient normaux. Le site d'élection est le genou.
complications des fractures épiphysométaphysaires
Épiphysiodèse:
-si celle-ci est globale ou centrale (comme dans les
exemples ci-dessous) elle entraine un trouble de
croissance en longueur,
-si elle est latéralisée elle provoque une déviation axiale.
*D’après A.COTTEN
3) Fractures incomplètes
(liées aux propriétés mécaniques
de l’os de l’enfant)
•Fracture plastique
•Fracture en motte de beurre
•Fracture en bois vert
•Fracture en cheveu
Fractures incomplètes
Elles sont typiques de l'enfant , l'os peut se rompre
partiellement en respectant la continuité périostée.
1) Incurvation traumatique: « fracture plastique »
Elle est rare et se traduit par une exagération de la concavité de l'os par de
multiples microfractures, sans trait visible. Les localisations préférentielles
sont le péroné et le cubitus, avec habituellement fracture complète de l'os
adjacent dont la réductibilité peut être limitée par l'incurvation. Ces
incurvations traumatiques peuvent s'observer sur la clavicule ou le fémur. En
cas de doute diagnostique, la scintigraphie montre une hyperfixation
diffuse.
2) Fracture en bois vert
Il s'agit d'une rupture corticale partielle avec persistance d'une
continuité cortico-périostée dans la concavité de l'incurvation
induite par le traumatisme.
Fractures incomplètes
Elles sont typiques de l'enfant , l'os peut se rompre
partiellement en respectant la continuité périostée.
3) Fracture en motte de beurre
Elle répond à un tassement vertical de la diaphyse, au voisinage
de la métaphyse, avec trait transversal peu ou pas visible. La
corticale rompue bombe de chaque côté dans les formes les
plus évidentes. La moindre irrégularité ou saillie de la
corticale, habituellement parfaitement continue et régulière,
doit faire évoquer le diagnostic.
4) Fracture en cheveu
Il s'agit d'une fracture spiroïde incomplète, avec trait fin, sans
déplacement. Elle est difficile à voir. Le site préférentiel est la moitié
inférieure du tibia, lors de l'apprentissage de la marche.
Dans ces 2 derniers types de fractures, la lésion osseuse peut passer
inaperçue sur les incidences classiques, des obliques doivent être effectués
si la clinique est évocatrice d'une lésion traumatique. Si elles sont
méconnues sur le bilan initial, les clichés ultérieurs montreront des
appositions périostées ou un épaississement cortical et une meilleure
visualisation du trait.
Maintenant à vous de jouer.
Trouvez la fracture…
Christopher, 2 ans
Fracture en motte de beurre de
la métaphyse du péroné
Yannick, 15 ans
Fracture en motte de beurre de la métaphyse du radius
(Dans ce type de localisation le diagnostic se porte plus facilement sur le profil
où la déformation de la corticale postérieure devient évidente)
Encore une (Laurine 6 ans)….
Fracture en motte de beurre de la métaphyse du radius,
visible uniquement sur le profil !!!!
Thymoty, 7 ans
Fracture en bois vert du radius
Thibaut,6 ans
Fracture en bois vert de la clavicule
Christopher 12 ans
Fracture de la base du 5eme métacarpien de type bois vert-plastique
Clara,6 ans traumatisme de l’avant bras droit….
Fracture plastique du cubitus, bien visible sur le cliché de profil (ligne rouge).
Dolores,1 an
Fracture en cheveu du 1/3
inférieur de la diaphyse tibiale
Visible uniquement de profil
Autre exemple d’une fracture en cheveu du 1/3 inférieur de la diaphyse tibiale
Visible uniquement cette fois de face (Adrien, 2 ans)……
4) Arrachements apophysaires
Arrachements apophysaires
Les apophyses sont des proéminences osseuses physiologiques sur
lesquelles viennent s’insérer des tendons ou ligaments .Chez l’enfant et
l’adolescent ces apophyses correspondent à un point d’ossification
secondaire relié à l’os par un cartilage de croissance.
Avant la maturation apophysaire complète qui est postérieure à la fusion
radiologique les ligaments et tendons sont plus solides que les os.
Là où un adulte fait une rupture tendineuse ou ligamentaire, l’enfant et
l’adolescent font une fracture avulsion apophysaire……
La lésions peut-être aigue (douleur et impotence fonctionnelle brutale au
décours d’un traumatisme sportif) ou chronique (microtraumatismes
répétés).
En cas de lésion aigue la guérison est généralement acquise en 6 à 12
semaines avec l’arrêt complet de l’activité et un traitement
symptomatique.
Le diagnostic en imagerie repose sur les radios simples, dans les cas
moins évidents on pourra s’aider de l’écho et de l’IRM.
Anthony, 16 ans, douleur de la hanche droite suite à un shoot, le patient a déjà
dans le passé présenté des douleurs identiques
Arrachement de l’épine iliaque antéroinférieure (flèche rouge): site
d’insertion du muscle droit antérieur
droit.
Dans ce dossier il s’agit d’une majoration
aigue d’une atteinte chronique: fragment
volumineux, hétérogène.
Séquelle d’une atteinte chronique d’atteinte de l’EIAI, chez un adulte
Les arrachements apophysaires rencontrés au niveau du bassin
D’Après F.Diard
Pierre 9 ans, impotence du genou gauche, suite à un accident de foot (shoot bloqué)
Arrachement aigu de la pointe de la rotule gauche (sleeve fracture)
Arrachement de la pointe de la rotule gauche vu en échographie
Droit
gauche
Les clichés stantards et l’échographie sous estiment la lésion en ne montrant
pas le cartilage hyalin trochléen arraché avec la plaque sous chondrale (seule
l’IRM permettrait de le montrer).Une prise en charge chirurgicale est dans ce
cas souvent nécessaire (si la rotule est en position haute).
Hervé, 13 ans, entorse du genou en ski, impotence fonctionnelle, genou fixé en
flexion, épanchement articulaire
Diagnostic : arrachement du massif spinal antérieur (flèche rouge), volumineux
épanchement intra articulaire (flèche verte).
Les arrachements du massif spinal antérieur sont décrits par la classification de
Meyer et Mc Kewer en 3 types:
Type 1: fracture non déplacée
Type 2: fracture ave élévation de la partie antérieure,
Type 3: arrachement complet simple(3a) avec inversion du fragment (3b).
Les types 1 et 2 se traitent orthopédiquement, les types 3 chirurgicalement.
Dans notre exemple il s’agissait d’un arrachement type 3a.
Jean, 14 ans, chute avec réception sur la main bras en extension
Fracture arrachement de l’épicondyle médial(flèche rouge)
épanchement intra articulaire (flèche verte)
Ces arrachements sont fréquents chez l’enfant et surviennent au
décours d’un traumatisme indirect en extension et en valgus .Le
fragment arraché peut par la traction exercée par le ligament
collatéral ulnaire migrer dans l’articulation condylo-ulnaire et rester
incarcéré.
Le diagnostic n’est pas toujours facile comme ici, et il faut avoir
grossièrement en tête l’ordre d’apparition des noyaux d’ossification du
coude (condyle médial: 7-8 ans; épicondyle médial: 5-7 ans).
Si on retrouve dans l’interligne un noyau d’ossification sans point
d’ossification médial du condyle: il s’agit toujours d’un fragment
incarcéré et non d’un noyau d’ossification du condyle médial.
Utilité des clichés comparatifs dans les cas difficiles….
5) Zones anatomiques particulières
5.1) Le coude
Avant de commencer quelques rappels sur la région
s’imposent:
-la chronologie d’apparition des noyaux d’ossification
-les liserés graisseux,
- Et enfin quelques repères simples……
Apparition des noyaux d’ossification
Naissance
6 ans: noyau
Épicondylien médial
Vers 1 an : capitellum
Condyle latéral
7 ans – 9 ans
Noyau trochléen
5 ans point épiphysaire
Radial supérieur
9 ans
Point olécranien
11ans
Épicondyle latéral
Points de repères…..
Les liserés graisseux…
Repères
normaux
Lignes graisseuses normales du
coude:
a) Ligne graisseuse coronoïdienne
b) Graisse du court supinateur (ne
doit pas être éloignée de plus de
1 cm du radius).
Épanchement
articulaire
c) La graisse de la fossette
olécranienne normalement
non visible n’apparaît qu’en
cas d’épanchement…
Points de repères…..
1) L’axe de la diaphyse radiale passe toujours par le centre du point
condylien (capitellum)quelques soit le degré de flexion (axe orange)
2) Sur le profil strict du coude la ligne humérale antérieure coupe
le point condylien en arrière de son 1/3 antérieur (ligne verte).
A vous de jouer……
Antoine, 8 ans, traumatisme du membre supérieur gauche
Diagnostic: luxation de la tête radiale.
Le refoulement des liserés graisseux doit attirer l’attention (flèches vertes).
L’axe de la diaphyse radiale ne passe pas par le noyau d’ossification condylien
Voici 2 clichés comparatifs dans un autre dossier de luxation
de la tête radiale
Luxation
Rapports articulaires
normaux
Valentin B, 6 ans, traumatisme du membre supérieur
gauche
Diagnostic: fracture supra condylienne (palette humérale).
Essayez de retrouver tous les signes sémiologiques…….
fracture supra condylienne: sur le profil
-l’épanchement intra-articulaire (hémarthrose) confirmé en échographie doit
attirer l’attention.
fracture supra condylienne: sur le profil
-l’épanchement intra-articulaire (hémarthrose) confirmé en échographie doit
attirer l’attention.
- Sur le profil strict , la ligne humérale antérieure ne coupe pas le point condylien
en arrière de son 1/3 antérieur (ligne rouge); en cas de doute le profil du coté sain
confirme le diagnostic.
fracture supra condylienne: sur le cliché de face
-Le trait de fracture est directement visible sur le face (flèches
rouges),
-On note également une déformation du bord interne de la métaphyse
distale (flèche verte)
Un autre exemple de fracture supra-condylienne….
Le noyau condylien est trop en arrière de la ligne humérale antérieure,
Et le trait de fracture est directement visible de face et de profil.
Le diagnostic de fracture supra condylienne peut être plus
évident comme dans ce dossier ou dans le suivant….
5.2) Zones anatomiques particulières:
Le rachis cervical….
Quelques repères anatomiques utiles..
a=b/2<7mm
a’=b’<14mm
Antélisthésis
Physiologique
C2-c3
jusqu’à 7-8ans.
( ligne de Swischuk
normale)
D<5mm
Position haute
Normale de C1
jusqu’à
7 ans
Repères anatomiques du rachis cervical:
ligne de Swischuk.
Il s’agit de la ligne unissant les corticales antérieures des épineuses de C1 et C3.
Elle est soit tangente à la corticale antérieure de C2, soit elle passe 1 mm en avant.
Normal
anormal
Luxation
Pathologique
C2-C3
Fracture des
Pédicules
D>2mm
Voici quelques exemples de clichés de rachis cervicaux
après traumatisme:
Aspect normal ou anormal???
Est-ce normal?
Réponse: aspect normal.
-Absence de tuméfaction des parties molles pré-cervicales,
-respect des différents des rapports articulaires et des lignes vertébrales
(antérieure, postérieure, spino-lamaire)
-rapports normaux de la ligne de Swischuk (flèche rouge)
Est-ce normal? Réponse: variante de la normale.
Discrète subluxation C2-C3 physiologique (flèche verte); la ligne de
Swischuk présente des rapports normaux (ligne verte).
Nouveau né de 3 mois, chute de poussette
Scanner pathologique ??
Réponse: variante de la normale,
il s’agit d’une pseudo fracture de Jefferson.
Un décalage de face des masses latérales sur le cliché de face est possible
jusqu’à l’age de 7 ans (somme des décalages inférieur à 6 mm) et ne doit
pas faire positiver quand il est isolé une fracture de Jefferson (fracture
séparation des masses latérales de C1)
En annexe une fracture de Jefferson de l’adulte..
Aspect normal
Fracture de Jefferson
Enfant 20 mois, traumatisme cervical, raideur du rachis
Rx standards anormales:
La ligne de Swischuck passe très en avant de la corticale antérieure de
l’épineuse de C2. Un scanner est nécessaire pour préciser le type de
lésion.
Scanner correspondant: luxation rotatoire C1-C2, avec une luxation
antérieure de la masse latérale droite de C1 (flèches rouges); le ligament
transverse est intact en l’absence de diastasis entre la dent de
l’odontoïde et C2.
droit
gauche
Rappels: les différents types de luxations
rotatoires C1-C2 (selon Felding et Hawkins ) et les atteintes
associées du ligament transverse
Bilal 12 mois, traumatisme cervical
Bilal 12 mois, traumatisme cervical
Diagnostic: fracture des pédicules de C2 (flèches rouges).
La ligne de Swischuk passe 3 mm en avant de la corticale antérieure de
l’épineuse de C2 (ligne rouge).
Fracture bi-pédiculaire de C2,
reconstruction 3D
Une reconstruction 3D,
Chez un enfant du même age
montre l’absence de
synchondrose à ce niveau:
la lésion du dossier précédent
ne peut donc correspondre à un
cartilage de conjugaison
Quelques mots sur une atteinte rachidienne touchant
préférentiellement l’enfant:
Le SCIWORA (spinal cord injury without radiological abnormality)
La mobilité particulière du rachis cervical de l’enfant explique la survenue de
lésions du cordon médullaire avec un bilan radiographique normal : soit par
étirement de la colonne vertébrale au delà de la tolérance du cordon médullaire,
soit après une fracture ou luxation articulaire spontanément réduite . Ce
syndrome représente, suivant les séries, 4 à 66% des lésions traumatiques
médullaires de l’enfant . Il touche principalement la jonction cervico-thoracique.
Lorsque les lésions médullaires sont complètes (paralysie complète ), le
pronostic est extrêmement péjoratif, il est en revanche relativement bon lorsque
les lésions neurologiques sont partielles .
La réalisation d’une IRM s’impose devant tout tableau neurologique à
radiographies normales : l’IRM permet d’objectiver des anomalies discoligamentaires, d’éliminer une cause compressive (hématome).
Une atteinte médullaire isolée peut être le seul signe retrouvé.
Le traitement consiste en une immobilisation prolongée (une laminectomie ne
s’impose pas en dehors de toute cause compressive).
6) Syndrome de Silverman
Le syndrome de Silverman
(syndrome des enfants battus)
Il faut savoir évoquer ce diagnostic devant:
-Des fractures d’âge différents chez des enfants de moins
de 3 ans,
-Des localisations particulières: arcs post de côtes, 1/3 ext
clavicule , acromion, rachis à la charnière dorso lombaire,
phalanges, crâne.
Compléter le bilan:
-radiographies de face du squelette périphérique,
-radiographie de face + profil pour le rachis et le crâne
+/- scinti
TDM cérébrale
+/- écho abdo
D’après Resnick (bone joint imaging)
Apposition
périostée
humérale
Témoignant
d’une
fracture
semi récente
Irrégularités des
métaphyses et
fracture en coin
des métaphyses
Fractures des arcs
postérieurs costaux
Fractures du crâne
Conclusion
les particularités anatomiques et les propriétés mécaniques
des os de l’enfant expliquent la survenue de lésions
traumatiques non rencontrées chez l’adulte.
Nous espérons que ce kit d’enseignement vous aura
familiarisé au diagnostic de ces lésions spécifiques cette
étape étant nécessaire au traitement adapté et au
pronostic..
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Voila…..c’est fini
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