revue de presse Revue de presse Un nouveau processeur pour détecter

Act. Méd. Int. - Gastroentérologie (15) - n° 8 - octobre 2001 210
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Un nouveau processeur pour détecter
les signes rouges des varices œsophagiennes
La présence de signes rouges sur les varices œsophagiennes est
un facteur de risque reconnu de rupture. Cependant, la vision humaine
des couleurs n’est pas standardisée, ce qui explique que ce signe endo-
scopique soit peu reproductible dans les études. Une équipe japonaise
a étudié de façon prospective 55 patients ayant des varices œsopha-
giennes à l’endoscopie digestive. Les images obtenues étaient analy-
sées par un nouveau processeur qui permettait de quantifier l’intensité
de couleurs (bleu, vert et rouge). La forte intensité de rouge au sein des
varices était corrélée à leur grande taille et à la présence de signes rouges
visibles à l’endoscopie. Ce nouveau processeur pourrait permettre de
suivre au mieux les patients ayant des varices œsophagiennes, en déce-
lant les patients à haut risque de rupture et en leur proposant un éven-
tuel traitement prophylactique par ligature élastique.
Mots clés. Endoscopie - Varices œsophagiennes - Signes rouges.
Endoscopy 2001 ; 33 : 747-53.
GB
Une tumeur gastrique évanescente :
pensez à l’anisakiase !
Fujisawa K. et al. rapportent le cas d’une tumeur gastrique fun-
dique de plus de 6 cm de diamètre, secondaire à l’ingestion de poisson
cru et régressant spontanément et sans séquelle après deux semaines.
La sérologie de l’anisakiase était positive et a permis le diagnostic.
Mots clés. Tumeur gastrique - Anisakiase.
Endoscopy 2001 ; 33 : 820.
GB
Après Campylobacter, des salmonelles
résistantes aux quinolones !
La ciprofloxacine est actuellement le traitement de référence de
la diarrhée infectieuse à salmonelles. Des Américains de l’Orégon rap-
portent une épidémie de 11 cas (7 femmes et 4 hommes, âge moyen
85 ans) de Salmonella enterica, de sérotype Schwarzengrund, résis-
tantes aux quinolones, et en particulier à la ciprofloxacine. L’infection
était dans tous les cas contractée lors d’un voyage aux Philippines. Neuf
patients sur 11 avaient été traités par quinolones, dans les 6 mois pré-
cédant les symptômes, pour une autre raison. Cette épidémie incite à la
prudence lors de la prescription de quinolones pour une diarrhée aiguë
présumée infectieuse.
Mots clés. Salmonelles - Quinolones.
N Eng J Med 2001 ; 344 : 1572-9.
GB
Des prothèses pour la pancréatite
aiguë idiopathique récidivante…
La pancréatite aiguë idiopathique (10 à 20 % des cas) serait
secondaire à une dysfonction du sphincter d’Oddi. Jacob L. et al. ont
étudié de façon prospective, pendant une période de 5 ans, 34 patients
ayant une pancréatite aiguë idiopathique récidivante, en les randomi-
sant en deux groupes : 19 patients (14 femmes, 5 hommes, âge moyen
44 ans) ayant une CPRE avec pose de prothèse de 5 ou 7 F du canal de
Wirsung (3 prothèses en moyenne par patient sur une période de un an ;
les prothèses étaient remplacées en cas de migration dans 14 cas ou
d’obturation, 17 fois) et 15 patients (10 femmes, 5 hommes, âge moyen
47 ans) ne recevant qu’un traitement symptomatique après la CPRE.
Après un suivi de 34 mois en moyenne, le nombre d’épisodes de pan-
créatite aiguë était significativement diminué dans le groupe “prothèse” :
2 épisodes (11 %) versus 8 épisodes (53 %) dans le groupe contrôle. De
plus, chez 2 patients du groupe contrôle ayant une récidive de pancréa-
tite aiguë, la pose d’une prothèse permettait la non-récidive des symp-
tômes. D’autres études prospectives semblent nécessaires pour confir-
mer ces données.
Mots clés. Pancréatite aiguë idiopathique - Prothèse.
Endoscopy 2001 ; 33 : 559-62.
GB
L’endoscopie digestive est réalisable sans
risque ajouté chez le patient de plus de 85 ans
Des auteurs américains ont réalisé une étude de faisabilité et de tolé-
rance de l’endoscopie digestive chez le patient de plus de 85 ans. De 1995
à 1997, 214 patients de plus de 85 ans ont eu une endoscopie digestive :
coloscopie 95 fois, FOGD 64 fois, rectosigmoïdoscopie 21 fois et CPRE
21 fois. Une sédation i.v. par midazolam et /ou fentanyl était effectuée chez
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60 % des patients. Un diagnostic (cancer, ulcère, colite…) était établi chez
65 % des patients. Aucun décès n’était imputable à l’examen. Une com-
plication était notée chez 3 patients : une perforation colique au cours d’une
coloscopie, une pancréatite aiguë post-CPRE et une arythmie cardiaque
secondaire à une FOGD. L’endoscopie digestive, si elle est indiquée, est
donc utile et faisable sans risque chez le sujet âgé de plus de 85 ans.
Mots clés. Endoscopie digestive - Âge.
Endoscopy 2001 ; 33 : 580-4.
GB
La radiothérapie préopératoire
réduit le risque de récidive locale du cancer
du rectum : une étude qui fera date !
C’est ce que montre la très belle étude randomisée multicen-
trique internationale, coordonnée par Kapiteijn et al., portant sur 1 861
patients ayant un adénocarcinome du rectum, dont 1 805 seront défini-
tivement éligibles. Les patients ont été randomisés en deux
groupes : 897 patients ayant une radiothérapie préopératoire (groupe 1)
et 908 patients ayant une chirurgie exclusive du mésorectum (groupe
2). La radiothérapie était une radiothérapie, non habituellement recom-
mandée par la Fédération française de Cancérologie digestive, dite split-
course, de 25 Gy étalés sur 5 jours (5 x 5 Gy) dans les 10 jours précé-
dant la chirurgie. Les résultats globaux sont très en faveur de la
radiothérapie préopératoire avec un risque très significativement dimi-
nué dans le groupe 1 : 2,4 % versus 8,2 % dans le groupe 2 ! Le chiffre
de récidive de 8,2 %, après traitement exclusif par chirurgie du méso-
rectum, est superposable à ceux des études précédentes, vantant cette
nouvelle technique chirurgicale, et à ceux d’autres études associant
radiothérapie classique 45 Gy, puis chirurgie conventionnelle. De plus,
le nombre de culots transfusés et le nombre de complications périnéales
après amputation abdomino-périnéale étaient significativement dimi-
nués dans le groupe 1, sans autre complication notable associée à la
radiothérapie. Cependant, à l’analyse des sous-groupes de patients, le
risque n’était pas significativement diminué chez les patients ayant une
tumeur T1 ou M+ et/ou dont le pôle inférieur de la tumeur était situé
au-delà de 15 cm de la marge anale, sous réserve de l’appréciation dif-
ficile de la hauteur d’une tumeur rectale. La survie à 2 ans (82 % dans
chaque groupe) n’était pas significativement diminuée dans le groupe 1,
ce qui peut être expliqué, en partie, par le manque de recul (2 ans) et le
relatif faible nombre de patients étudiés. Cette étude, qui fera date dans
le traitement du cancer du rectum, impose désormais la réalisation d’une
radiothérapie préopératoire split-course, quel que soit le stade (hormis
peut-être les tumeurs T1 ou M+) et la localisation de la tumeur avant la
chirurgie du mésorectum. On peut aussi se poser la question de l’inté-
rêt d’un bilan préopératoire exhaustif comprenant, en particulier, une
écho-endoscopie, puisque le résultat de ce bilan ne changerait en rien
au traitement proposé : radiothérapie 5 x 5 Gy sur 5 jours, 10 jours pré-
cédant la chirurgie du mésorectum.
Mots clés. Cancer du rectum - Radiothérapie - Mésorectum.
N Eng J Med 2001 ; 345 : 638-46.
GB
L’association Hémoccult®et rectosigmoïdoscopie
ne suffit pas au dépistage du cancer du côlon
Des auteurs américains confirment ce qui semblait être déjà une
évidence en France : l’association Hémoccult®et rectosigmoïdoscopie
ne suffit pas au dépistage du cancer du côlon, dans une population de
patients asymptomatiques d’âge compris entre 50 et 75 ans ! De 1994
à 1997, dans une population globale de 17 732 patients, 3 796 patients
asymptomatiques ont été étudiés. Une coloscopie totale a été réalisée
chez 3 121 patients, dont 2 885 avaient fait trois Hémoccult®avant l’exa-
men. Parmi eux, seulement 14,2 % avaient un antécédent au premier
degré de cancer colorectal. Le diagnostic de polyadénome supérieur à
10 mm était fait chez 788 patients (27,3 %) et le diagnostic de cancer
colorectal chez 306 patients (10,6 %). Un Hémoccult®positif était
retrouvé chez seulement 8,3 % des patients avec adénome et 23,9 % des
patients avec cancer. Cependant, l’association entre Hémoccult®posi-
tif et cancer colorectal était forte (p < 0,001). Un faux positif était trouvé
chez 6,2 % des patients. La rectosigmoïdoscopie ne permettait le dia-
gnostic de cancer colorectal que chez 70,3 % des patients. L’associa-
tion Hémoccult®positif et rectosigmoïdoscopie ne faisait pas mieux
que la rectosigmoïdoscopie seule pour le dépistage du cancer colorec-
tal (75,8 % des patients). Ainsi, dans une population asymptomatique
de patients de plus de 50 ans, même si l’Hémoccult®pouvait permettre
un dépistage intéressant, seule la coloscopie totale proposerait un dépis-
tage satisfaisant du cancer colorectal. Ainsi, la coloscopie totale de dépis-
tage après 50 ans — non préconisée en France, car considérée comme
trop coûteuse et peut-être morbide —, devrait être évaluée et comparée
à l’Hémoccult®dans une étude prospective et nationale, afin de dimi-
nuer enfin la fréquence du cancer du côlon.
Mots clés. Cancer du côlon - Hémoccult®- Rectosigmoïdoscopie - Coloscopie.
N Eng J Med 2001 ; 345 : 555-60.
GB
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