GASTRO n°8 31/10/01 16:18 Page 210 revue de presse Revue de presse Un nouveau processeur pour détecter les signes rouges des varices œsophagiennes patients sur 11 avaient été traités par quinolones, dans les 6 mois précédant les symptômes, pour une autre raison. Cette épidémie incite à la prudence lors de la prescription de quinolones pour une diarrhée aiguë présumée infectieuse. L a présence de signes rouges sur les varices œsophagiennes est un facteur de risque reconnu de rupture. Cependant, la vision humaine des couleurs n’est pas standardisée, ce qui explique que ce signe endoscopique soit peu reproductible dans les études. Une équipe japonaise a étudié de façon prospective 55 patients ayant des varices œsophagiennes à l’endoscopie digestive. Les images obtenues étaient analysées par un nouveau processeur qui permettait de quantifier l’intensité de couleurs (bleu, vert et rouge). La forte intensité de rouge au sein des varices était corrélée à leur grande taille et à la présence de signes rouges visibles à l’endoscopie. Ce nouveau processeur pourrait permettre de suivre au mieux les patients ayant des varices œsophagiennes, en décelant les patients à haut risque de rupture et en leur proposant un éventuel traitement prophylactique par ligature élastique. Mots clés. Salmonelles - Quinolones. ✎ N Eng J Med 2001 ; 344 : 1572-9. GB Des prothèses pour la pancréatite aiguë idiopathique récidivante… L a pancréatite aiguë idiopathique (10 à 20 % des cas) serait secondaire à une dysfonction du sphincter d’Oddi. Jacob L. et al. ont étudié de façon prospective, pendant une période de 5 ans, 34 patients ayant une pancréatite aiguë idiopathique récidivante, en les randomisant en deux groupes : 19 patients (14 femmes, 5 hommes, âge moyen 44 ans) ayant une CPRE avec pose de prothèse de 5 ou 7 F du canal de Wirsung (3 prothèses en moyenne par patient sur une période de un an ; les prothèses étaient remplacées en cas de migration dans 14 cas ou d’obturation, 17 fois) et 15 patients (10 femmes, 5 hommes, âge moyen 47 ans) ne recevant qu’un traitement symptomatique après la CPRE. Après un suivi de 34 mois en moyenne, le nombre d’épisodes de pancréatite aiguë était significativement diminué dans le groupe “prothèse” : 2 épisodes (11 %) versus 8 épisodes (53 %) dans le groupe contrôle. De plus, chez 2 patients du groupe contrôle ayant une récidive de pancréatite aiguë, la pose d’une prothèse permettait la non-récidive des symptômes. D’autres études prospectives semblent nécessaires pour confirmer ces données. Mots clés. Endoscopie - Varices œsophagiennes - Signes rouges. ✎ Endoscopy 2001 ; 33 : 747-53. GB Une tumeur gastrique évanescente : pensez à l’anisakiase ! F ujisawa K. et al. rapportent le cas d’une tumeur gastrique fundique de plus de 6 cm de diamètre, secondaire à l’ingestion de poisson cru et régressant spontanément et sans séquelle après deux semaines. La sérologie de l’anisakiase était positive et a permis le diagnostic. Mots clés. Tumeur gastrique - Anisakiase. Mots clés. Pancréatite aiguë idiopathique - Prothèse. ✎ Endoscopy 2001 ; 33 : 820. ✎ Endoscopy 2001 ; 33 : 559-62. GB GB Après Campylobacter, des salmonelles résistantes aux quinolones ! L’endoscopie digestive est réalisable sans risque ajouté chez le patient de plus de 85 ans L a ciprofloxacine est actuellement le traitement de référence de la diarrhée infectieuse à salmonelles. Des Américains de l’Orégon rapportent une épidémie de 11 cas (7 femmes et 4 hommes, âge moyen 85 ans) de Salmonella enterica, de sérotype Schwarzengrund, résistantes aux quinolones, et en particulier à la ciprofloxacine. L’infection était dans tous les cas contractée lors d’un voyage aux Philippines. Neuf Act. Méd. Int. - Gastroentérologie (15) - n° 8 - octobre 2001 D es auteurs américains ont réalisé une étude de faisabilité et de tolérance de l’endoscopie digestive chez le patient de plus de 85 ans. De 1995 à 1997, 214 patients de plus de 85 ans ont eu une endoscopie digestive : coloscopie 95 fois, FOGD 64 fois, rectosigmoïdoscopie 21 fois et CPRE 21 fois. Une sédation i.v. par midazolam et /ou fentanyl était effectuée chez 210 GASTRO n°8 31/10/01 16:19 Page 211 revue de presse Revue de presse 60 % des patients. Un diagnostic (cancer, ulcère, colite…) était établi chez 65 % des patients. Aucun décès n’était imputable à l’examen. Une complication était notée chez 3 patients : une perforation colique au cours d’une coloscopie, une pancréatite aiguë post-CPRE et une arythmie cardiaque secondaire à une FOGD. L’endoscopie digestive, si elle est indiquée, est donc utile et faisable sans risque chez le sujet âgé de plus de 85 ans. peut-être les tumeurs T1 ou M+) et la localisation de la tumeur avant la chirurgie du mésorectum. On peut aussi se poser la question de l’intérêt d’un bilan préopératoire exhaustif comprenant, en particulier, une écho-endoscopie, puisque le résultat de ce bilan ne changerait en rien au traitement proposé : radiothérapie 5 x 5 Gy sur 5 jours, 10 jours précédant la chirurgie du mésorectum. Mots clés. Endoscopie digestive - Âge. Mots clés. Cancer du rectum - Radiothérapie - Mésorectum. ✎ N Eng J Med 2001 ; 345 : 638-46. ✎ Endoscopy 2001 ; 33 : 580-4. GB GB L’association Hémoccult® et rectosigmoïdoscopie ne suffit pas au dépistage du cancer du côlon La radiothérapie préopératoire réduit le risque de récidive locale du cancer du rectum : une étude qui fera date ! D es auteurs américains confirment ce qui semblait être déjà une évidence en France : l’association Hémoccult® et rectosigmoïdoscopie ne suffit pas au dépistage du cancer du côlon, dans une population de patients asymptomatiques d’âge compris entre 50 et 75 ans ! De 1994 à 1997, dans une population globale de 17 732 patients, 3 796 patients asymptomatiques ont été étudiés. Une coloscopie totale a été réalisée chez 3 121 patients, dont 2 885 avaient fait trois Hémoccult® avant l’examen. Parmi eux, seulement 14,2 % avaient un antécédent au premier degré de cancer colorectal. Le diagnostic de polyadénome supérieur à 10 mm était fait chez 788 patients (27,3 %) et le diagnostic de cancer colorectal chez 306 patients (10,6 %). Un Hémoccult® positif était retrouvé chez seulement 8,3 % des patients avec adénome et 23,9 % des patients avec cancer. Cependant, l’association entre Hémoccult® positif et cancer colorectal était forte (p < 0,001). Un faux positif était trouvé chez 6,2 % des patients. La rectosigmoïdoscopie ne permettait le diagnostic de cancer colorectal que chez 70,3 % des patients. L’association Hémoccult® positif et rectosigmoïdoscopie ne faisait pas mieux que la rectosigmoïdoscopie seule pour le dépistage du cancer colorectal (75,8 % des patients). Ainsi, dans une population asymptomatique de patients de plus de 50 ans, même si l’Hémoccult® pouvait permettre un dépistage intéressant, seule la coloscopie totale proposerait un dépistage satisfaisant du cancer colorectal. Ainsi, la coloscopie totale de dépistage après 50 ans — non préconisée en France, car considérée comme trop coûteuse et peut-être morbide —, devrait être évaluée et comparée à l’Hémoccult® dans une étude prospective et nationale, afin de diminuer enfin la fréquence du cancer du côlon. C’ est ce que montre la très belle étude randomisée multicentrique internationale, coordonnée par Kapiteijn et al., portant sur 1 861 patients ayant un adénocarcinome du rectum, dont 1 805 seront définitivement éligibles. Les patients ont été randomisés en deux groupes : 897 patients ayant une radiothérapie préopératoire (groupe 1) et 908 patients ayant une chirurgie exclusive du mésorectum (groupe 2). La radiothérapie était une radiothérapie, non habituellement recommandée par la Fédération française de Cancérologie digestive, dite splitcourse, de 25 Gy étalés sur 5 jours (5 x 5 Gy) dans les 10 jours précédant la chirurgie. Les résultats globaux sont très en faveur de la radiothérapie préopératoire avec un risque très significativement diminué dans le groupe 1 : 2,4 % versus 8,2 % dans le groupe 2 ! Le chiffre de récidive de 8,2 %, après traitement exclusif par chirurgie du mésorectum, est superposable à ceux des études précédentes, vantant cette nouvelle technique chirurgicale, et à ceux d’autres études associant radiothérapie classique 45 Gy, puis chirurgie conventionnelle. De plus, le nombre de culots transfusés et le nombre de complications périnéales après amputation abdomino-périnéale étaient significativement diminués dans le groupe 1, sans autre complication notable associée à la radiothérapie. Cependant, à l’analyse des sous-groupes de patients, le risque n’était pas significativement diminué chez les patients ayant une tumeur T1 ou M+ et/ou dont le pôle inférieur de la tumeur était situé au-delà de 15 cm de la marge anale, sous réserve de l’appréciation difficile de la hauteur d’une tumeur rectale. La survie à 2 ans (82 % dans chaque groupe) n’était pas significativement diminuée dans le groupe 1, ce qui peut être expliqué, en partie, par le manque de recul (2 ans) et le relatif faible nombre de patients étudiés. Cette étude, qui fera date dans le traitement du cancer du rectum, impose désormais la réalisation d’une radiothérapie préopératoire split-course, quel que soit le stade (hormis Act. Méd. Int. - Gastroentérologie (15) - n° 8 - octobre 2001 Mots clés. Cancer du côlon - Hémoccult® - Rectosigmoïdoscopie - Coloscopie. ✎ N Eng J Med 2001 ; 345 : 555-60. GB 211