Sujet proposé par Théo Héikay « Il n’y a pas de choses simples, mais il y a une manière simple de voir les choses. » INTRODUCTION Y a-t-il de la vie ailleurs ? Dans ce système solaire, à part la Terre, cela semble peu probable, et en tout cas inobservé. Et plus loin ? Il faudrait qu’il y ait des planètes autour d’étoiles proches du Soleil, si possible, pour qu’on ait une chance de les étudier un jour. Car observer un objet de cette nature, tout près d’un objet si brillant qu’il le dissimule dans ses feux, et si loin cependant que cette planète en est encore plus indiscernable, a tenu pour longtemps de la vraie gageure. Une voie indirecte a alors été suivie : un compagnon peut, en orbitant autour d’une étoile, créer de très légers effets cinématiques sur celles-ci se manifestant dans des décalages Doppler du rayonnement stellaire pouvant être mis en évidence par une optique spectrophotométrique de très grande précision. 1995 a vu cette entreprise couronnée pour la première fois de succès, initialisant désormais une quête fructueuse puisqu’à l’heure actuelle + de 100 planètes extrasolaires ont été ainsi (indirectement) observées. PRÉREQUIS Les notions nécessaires, comme la magnitude, le corps noir, la vitesse d’évasion ou la vitesse thermique sont apportées dans le problème. ÉNONCÉ À l’automne 1995, des astronomes suisses ont découvert des variations périodiques dans les vitesses radiales de l’étoile m Pegasi, très comparable au Soleil, de magnitude visible apparente 6,18 et située à 44,7 années-lumière de nous. Ces résultats ont été attribués à la présence, autour de l’étoile, d’une planète dont la It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 1/41 période orbitale serait de 4,23 jours, et dont la masse serait comparable à celle de Jupiter. I _ Rappels sur des définitions astronomiques a) L’année lumière (al) est la distance parcourue par la lumière en un an. Donner la valeur de al (c = 3.108 m.s– 1). Le parsec (pc) est la distance d’une étoile d’où on verrait le rayon de l’orbite terrestre (UA) sous un angle de 1’’. Donner la valeur du parsec (UA = 1,496.1011 m). Donner la relation numérique entre pc et al. b) La notion de magnitude remonte à l’antiquité, quand Hipparque établissait le premier catalogue d’étoiles en inventant la notion de grandeur, nombre entier, d’autant plus élevée que l’étoile est faible, l’étoile la plus brillante étant de grandeur 1. De façon moderne, la magnitude apparente d’une étoile est liée à son éclairement (flux de puissance observé) par la relation m = – 2,5 log E + cste Plus précisément, il faut spécifier le domaine de rayonnement observé, la constante étant fixée selon une source établie. Pour une observation dans le domaine visible, mV = – 2,5 log E – 14,2 II _ Propriétés de m Pegasi On appelle magnitude absolue m la magnitude apparente qu’aurait l’étoile si elle était placée à une distance de 10 pc. L’intérêt de cette notion est qu’elle permet de comparer les luminosités intrinsèques des étoiles puisqu’elles sont placées ainsi artificiellement à la même distance. i. Calculer la magnitude absolue MV(©) du Soleil (L © = 3,86. 1026 W). It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 2/41 ii. iii. Donner la relation entre magnitude apparente et magnitude absolue. On appelle m – M le « module de distance ». Pourquoi ? Calculer MV pour M. Le résultat est-il plausible pour une étoile semblable au Soleil ? On appréciera la rapport des luminosités du Soleil et de M Pegasi. III _ Propriétés de la planète extrasolaire i. En utilisant la 3e loi de Kepler (a3/T2 = GM/42) calculer, en UA, la distance approximative de la planète à son étoile. La comparer avec celles du système solaire (M© = 2.1030 kg). Commenter. ii. On suppose que la planète se comporte comme un corps noir (elle émet par unité de surface une puissance T4, = 5,67.10– 8 SI) sphérique de rayon R. Son albédo (rapport de la puissance réfléchie à la puissance incidente) est . Si L est la luminosité de l’étoile, donner l’expression de T en fonction de , L et R, en partant de l’équilibre énergétique de la planète. Estimer la température de surface de la planète supposée semblable à Jupiter ( = 0,34). iii. Démontrer que la vitesse de libération v à la surface d’une planète de masse M et de rayon R est 2GM R Démontrer que la masse moyenne d’agitation thermique d’une particule de masse m d’un gaz de température T est v1 = 3kT m Discuter l’existence possible d’une atmosphère à la surface de la planète. (Masse de Jupiter M = 1,9.1027 kg, rayon de Jupiter R = 71 300 km, masse de l’atome d’hydrogène m = 1,67.10– 27 kg). vt = It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 3/41 CORRECTION DE L’AUTEUR I _ a) La durée de l’année (365,25 j de 86 400 s chacun) est 1 a = 3,16. 107 s d’où al = cT = 3,16.107 = 9,48.1015 m UA soit d 1,496.1011 d= = 3,086.1016 m 18060 60 D’après la définition du persec 1’’ = d’où pc = 3,26 al. II _ a) La luminosité du Soleil L © donne, à une distance d, un éclairement L© EV = 4d² (4d² est la surface de rayon d). La magnitude absolue est calculée d’après l’éclat à d = 10pc d’où L© MV(©) = – 2,5 log – 14,2 4(10pc)² A.N. On trouve MV(©) ~ 4,5. c) Si pour une étoile donnée de luminosité L, E est l’éclat à la distance d, et E 10 l’éclat à la distance de 10 parsec, on a L = 4d²E = 4(10pc)²E10 Soit E 10 = ² E10 d si d est mesurée en pc. Par ailleurs It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 4/41 m = – 2,5 log E + cste M = – 2,5 log E10 + cste d’où E 10 = – 5 log E10 d d’où m – M = 5 log d – 5 module de distance. m – m mérite son nom parce qu’il n’est fonction que de la distance, et qu’inversement sa connaissance permet d’atteindre la distance. d) Pour M Pegasi, MV = mV + 5 – 5 log d soit 44,7 MV = 6,18 + 5 – 5 log ~ 5,5 3,26 Cette valeur est proche de celle du Soleil, ce qui confirme que M Pegasi est bien une étoile de type solaire. m – M = – 2,5 log MV (©) – MV (Pegasi) = 4,5 – 5,5 = 1 = – 2,5 log E10(©) E10(Pegasi) d’où E10(©) = 100,4 ~ 2,5 E10(Pegasi) qui est le rapport des luminosités. III _ a) La masse de M Pegasi doit être comparable à celle du Soleil ce qui n’a pas une grande incidence car GMT² 1/3 a= 4² It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 5/41 varie peu avec M. On sait, d’après la trajectoire de la Terre que GM©(1 an)²1/3 UA = 4² d’où a 4,23 2/3 = ~ 0,05 UA 365,25 Cette planète, de nature géante, est extrêmement proche de l’étoile. Ce n’est pas sans poser un problème sur la compréhension des systèmes planétaires car, dans le mécanisme de formation adopté actuellement pour le système solaire, les planètes géantes sont à grande distance du Soleil. b) La planète reçoit de l’étoile et par unité de surface perpendiculaire au L rayonnement une puissance . La puissance absorbée est donc 4d² R² (1 – )L 4d² À l’équilibre énergétique R² (1 – )L = 4R²T4 4d² d’où (1 – ) L1/4 T = 16d² A.N. L ~ 0, 4 L © ~ 1,5.1026 W. m– 1 ; d ~ 0,05 1,496 ; 1011 = 7,5.109 m ; = 0,34 . D’où T ~ 1250 K qui est une température de surface très élevée pour une planète. c) L’énergie totale d’un corps de masse m, de vitesse v, situé à une distance r du centre d’un objet attractif massif de masse M >> m, est GmM 1 E = mv² – r 2 It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 6/41 On obtient v = v1 pour E = 0 (l’objet de masse m peut aller jusqu’à l’infini avec une vitesse nulle) d’où pour la planète de masse m et de rayon R, 2GM R Pour un gaz en équilibre à la température T, le théorème de l’équipartition de 1 l’énergie donne kT par degré de liberté. 2 Pour l’énergie cinétique de translation, il y a 3 degrés de liberté d’où 1 1 mvt2 = 3 kT 2 2 v1 = soit 3 kT m Pour la planète extrasolaire assimilée à Jupiter, R = 7,13.107 m, M = 1,9.1027 kg soit vt = v1 ~ 60 Km. S– 1 Pour un gaz d’hydrogène (m = 1,67. 10– 27 kg) à la température de 1 250 K, vt ~ 5, 6 km. S– 1 L’hydrogène qui est le gaz le plus léger et donc a de plus de facilité à s’échapper à cependant une vitesse moyenne d’agitation thermique nettement inférieure à la vitesse de libération de la planète extrasolaire. L’existence d’une atmosphère sur cette planète est donc plausible. It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 7/41 Sujet proposé par Théo Héikay « J’aime les vieilles questions. Ah ! Les vieilles questions, les vieilles réponses, il n’y a que ça ! » Introduction Les planètes du système solaire possèdent pour la plupart des satellites naturels. L’homme a également inventé des satellites artificiels, d’abord autour de la Terre, puis des planètes et l’intérêt scientifique, technologique, économique (pour ne pas parler du militaire) de ces satellites est unanimement reconnu. Comme sont reconnus aussi les problèmes qu’ils peuvent poser à l’environnement, voire de façon très directe lorsque des morceaux menacent immédiatement la vie humaine. Le présent problème examine quelques phénomènes généraux concernant les satellites sur leur trajectoire, considérée comme circulaire pour simplifier. Prérequis Notions de mécanique appliquées à la gravitation. Résolution d’équations différentielles. Énoncé I _ Modification de trajectoire a) On considère un satellite de masse m en orbite elliptique autour de la Terre (masse MT). En appliquant la conservation du moment cinétique aux points M1 (apogée) et M2 (périgée), montrer que l’énergie totale E du système (m, MT) dans un référentiel géocentrique est It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 8/41 GMTm a1 + a2 où a = est le demi-grand axe de l’ellipse. 2a 2a b) On considère que le satellite est initialement en orbite circulaire (cas particulier d’ellipse, a = a1 = a2). Un moteur agit sur le satellite de telle sorte que sa vitesse v devienne instantanément v ( > 0). Donner, suivant la valeur de , la forme de la nouvelle trajectoire. E=– II _ Rendez-vous spatial Deux satellites S0 et S1 sont sur une même orbite circulaire autour de la Terre, de rayon a, qu’ils parcourent avec la même vitesse angulaire 0. S0 précède S1 d’une distance ℓ0. Grâce à son moteur, à t = 0, S1 se donne une variation de vitesse v0 ( réel << 1), où v0 est la vitesse initiale du satellite (v0 = 0a). On supposera qu’en toute circonstance les orbites des satellites restent circulaires. (a) Donner l’expression de la nouvelle vitesse angulaire 1 de S1 en fonction de 0 et . (b) Écrire l’équation donnant l’ensemble des dates pour lesquelles les directions Terre-satellite de S0 et S1, sont confondues, c’est-à-dire pour lesquelles S1 « rattrape » S0. (c) Quelle peut être la valeur de pour que S1 rattrape S0 au bout d’une période de S0 ? (d) Le mot « rattrape » n’est pas tout à fait exact dans la mesure où il sous-entend que les deux satellites sont exactement sur la même orbite, ce qui est la condition nécessaire des rendez-vous spatiaux. À partir d’une situation analogue à leur situation initiale, décrive qualitativement la suite de manœuvre amenant S1 au rendez-vous avec S0. III _ Effet dynamique de l’atmosphère On suppose que la haute atmosphère, supposée ténue, de masse volumique , a un effet de freinage tel sur un satellite que sa variation d’énergie par unité de temps It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 9/41 peut se mettre sous la forme dE = – kv où k est une constante positive et v la vitesse dt du satellite. On admettra que l’orbite du satellite, initialement de rayon a et de période T0, reste circulaire au cours du temps, de période T(t), rayon r(t). (a) Discuter qualitativement le comportement de la trajectoire au cours du temps en décrivant notamment l’évolution de r, v, et T. dT (b) Trouver l’expression de en fonction de k, m, T et MT dt t (c) Intégrer cette équation en supposant une loi de puissance pour T telle que T = T0 où t0 t0 est le temps initial. (d) Déterminer r(t). It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 10/41 CORRECTION DE L’AUTEUR I _ a) GMTm 1 mv12 – a1 2 GMTm 1 En M2, E = mv22 – a2 2 moment cinétique donne En M1, E = La conservation Ea 2 – Ea 1 2 2 du v1a1 = v2a2 d’où = – GMTm(a1 – a ) 2 soit finalement GMTm GMTm = – a1 + a2 2a c) Le point M où le changement de vitesse se fait est tel que OM orthogonal à v : c’est un sommet de la nouvelle trajectoire. Avant ce changement, l’orbite circulaire est telle que E= – GMTm m v0 = a2 a soit v0 = GMTm a Après le changement de vitesse, l’énergie devient GMTm 1 GMTm 2 1 E’ = m ² v0 – = ( – 2) a 2 2 a 1) si 0 < < I. 2 la trajectoire est elliptique (E’ < 0) avec trois cas 0 < < 1. Il y a freinage. Le nouveau demi-grand axe est : It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 11/41 a’ = II. a < a 2 – ² a = 1 pas de changement. III. 0 < 2 < 2. Il y a accélération. Le nouveau demi-grand axe est a’’ > a 2) Si = 2 la trajectoire est parabolique (E’ = 0). 3) Si > 2 la trajectoire est hyperbolique (E’ < 0). II __ a) Pour l’orbite initial circulaire l’énergie du système (S 1, Terre) dans le référentiel géocentrique est Gm1MT 1 E1 = m1v02 – a 2 On a aussi d’après I b), GmMT 1 mv02 = – 2a 2 On voit que, pour une orbite circulaire, si E est l’énergie totale et r le rayon, v la vitesse, on a les relations E1 = – E . r = cste et E = cste v² Soit encore dE dr =– E r dE dv = 2 E v It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 12/41 Après la modification de vitesse, l’énergie (S1, Terre) devient Gm1MT 1 E’1 = m(v0 + v0)2 – a 2 Soit dE1 = mv02 d’où dE1 dr dv = – 2 et = 2 = – E1 r v Comme = v d dv dr d , = – d’où = – 3. La nouvelle vitesse angulaire de S1 r v r est donc 1 = 0 (1 – 3) b) L’angle entre la direction de S0 et S1, est alors c) ℓ0 (TS0 , TS1) = 0(1 – 3)t – a (ℓ0 petit devant a) Les directions se confondent si (TS0 , TS1) = 2k, k entier relatif, d’où l’ensemble des valeurs possibles de t, données par ℓ0 + 2k a Comme ℓ0 << a, le premier rattrapage se fait pour k = 0. Si l’on veut qu’il ait lieu pour 2 t = T0 = , on a finalement 0 ℓ0 =– 2a – 30t = It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 13/41 La valeur négative de signifie, selon un paradoxe apparent, que le satellite S1 doit freiner pour rattraper S0 devant lui. d) La série de manœuvres à accomplir pour un rendez-vous spatial est dictée par les résultats précédents. Les différentielles de II a) montrent que si un satellite accélère ( > 0), son rayon augmente ainsi que sa période, sa vitesse et sa vitesse angulaire diminuent. C’est l’inverse s’il freine ( < 0) ; son rayon diminue ainsi que sa période. Sa vitesse et sa vitesse angulaire augmentent. S’il faut que S1 rattrape S0 , il doit d’abord freiner, dépasser S0 sur une orbite légèrement plus basse, puis accélérer pour remonter à une orbite supérieure afin que S0 le rattrape, etc… III ____ a) Le satellite voit son énergie totale diminuer en permanence parce que dE = – kv dt < 0. D’après les résultats précédents, le satellite voit augmente sa vitesse sur une orbite de plus en plus basse, avec une période de plus en plus courte. Il va donc se désintégrer à terme. b) D’après I.a) d 3 dE = 2 E Or T= 2 dT d soit =– . T D’où It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 14/41 dT 3 dE =– . T 2 E Soit 1 dT 3 v = k T T 2 E On trouve la relation entre T et E d’après les égalités de II. a) pour une orbite circulaire T = 2 r GMTm avec r = – v 2E v = –2 E m Soit T= GMT 2 m3/2( – E) – 3/2 d’où – v = E –1 - Em d’où GMT2/3 E= m 2T 1 dT 3 1 GMT- 1/3 = – k T dt 2 m 2T soit finalement dT 3k = – (2 GMT)-1/3T4/3 dt m c) On met cette équation sous la forme It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 15/41 dT = – A T4/3 dt Après dérivation de T(t) = T0(t/t0) , on identifie les termes en t ce qui donne = – 3, et les termes constants, ce qui donne 3 = T01/3 t0 A d’où t – 3 3 3 T(t) = T0 = t – 3 t0 A Soit encore m 3 T(t) = 2 GMTt – 3 k d) T = 2 r et v = v GMT d’après I. b) r d’où T = 2 r3 GMT Ou T² 4² = 3 r GMT It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 16/41 qui est aussi la troisième loi de Képler appliquée à une orbite circulaire de rayon r, d’où GMT1/3 2/3 r(t) = T 4² soit finalement m 2 GMT –2 r(t) = t k (2)1/3 qui est une expression de type t -2 m 2 GMT r(t) = a avec at02 = . t0 k (2) 1/3 It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 17/41 Sujet proposé par Théo Héikay « Les hommes d’habitude, voient les choses telles qu’elles sont et disent ’’pourquoi ?’’. Je rêve de choses qui ne sont pas et je demande ’’pourquoi pas ?’’. » INTRODUCTION À côté des planètes, de dimensions plus faibles, et nettement plus nombreuses, on trouve les astéroïdes et les comètes. Ces objets, même s’ils peuvent donner lieu à des phénomènes spectaculaires comme la queue des comètes, sont en général d’observation difficile en raison de leur petitesse. Pourtant il est tout à fait essentiel de bien les connaître car ils sont le plus souvent les témoins des conditions originelles ayant prévalu à la formation du système solaire. Corps solides, ils réfléchissent la lumière visible du Soleil. Corps chauds, ils émettent un rayonnement thermique infrarouge. C’est donc dans ces deux domaines des ondes électromagnétiques que se font les observations, et le lancement de satellites a nettement amélioré notre connaissance de l’infrarouge émis par les objets célestes. Dans cette veine, le lancement de sondes, outre de très belles images d’objet aux formes souvent torturées, a fourni une meilleure compréhension des petits objets du système solaire et des conditions de formation de ce dernier. PRÉREQUIS Ils sont pour l’essentiel fournis par l’exercice qui, parfois, simplifie les théories existantes sans en travestir les résultats, comme dans le cas de la théorie cinétique des gaz et du recensement des chocs des molécules. It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 18/41 ÉNONCÉ L’étude du rayonnement des comètes et des astéroïdes permet de remonter à deux caractéristiques essentielles : leur taille et leur albédo (rapport de l’énergie qu’ils réfléchissent à l’énergie qu’ils reçoivent). Ce dernier est relié à leur constitution, et l’ensemble permet d’appréhender leur masse. On dispose ainsi d’informations précieuses sur la dynamique et la nature de ces objets, et à partir de là, sur le comportement et l’évolution du système solaire. I _ Détermination de la taille et de l’albédo L’observation d’un petit corps peut se faire en lumière visible, cet objet réfléchissant vers la Terre une partie de la lumière solaire reçue, ainsi qu’en infrarouge car le rayonnement solaire absorbé en fait un émetteur thermique, assimilable à un corps noir. Soient EV et EIR les éclats (énergie reçue par unité de temps et unité de surface réceptrice perpendiculaire à la direction d’observation) de l’objet en visible et en infrarouge. On considère le petit corps A à son opposition (la Terre se situe entre lui et le Soleil). Sa distance à la Terre est alors ℓ et sa distance au Soleil d. Il est assimilé à un objet sphérique de rayon r et d’albédo . La distance de la Terre au Soleil est l’unité astronomique UA (d = 1 + UA). La luminosité du Soleil est L©. a) Considérant qu’à l’opposition, l’objet A réfléchit vers la Terre quatre fois plus de lumière visible qu’il ne le ferait pour une répartition isotrope dans tout l’espace, exprimer EV (1). b) Considérant que l’objet A se comporte comme un corps noir émettant thermiquement de façon isotrope un rayonnement infrarouge dans tout l’espace, exprimer EIR (2). c) De (1) et (2), tirer et r en fonction de EIR et EV. d) Pour l’astéroïde Ida, on a ℓ = 1,86 UA, EV = 0,54 nW/cm², EIR = 0, 77 n W/cm². It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 19/41 Calculer r et . (On rappelle UA = 1,5.1011 m, L© = 3,86.1026 W) La sonde Galileo a survolé cet astéroïde et révélé un objet irrégulier, allongé de dimensions 50 km 15 km environ. Est-ce compatible avec les résultats précédents ? (L’analyse spectrophotométrique révèle un astéroïde dit de type S, c’est-à-dire silicaté pour lequel l’albédo est typiquement de 0,1 à 0,2). Si l’on prend ~ 3g/cm3 pour un minéral silicaté, estimer la masse de Ida. En fait, Galileo a mis en évidence la présence d’un petit satellite, Dactyl, qui orbite autour de Ida en 20 heures, à une distance d’environ 100 km. Estimer la masse de Ida en utilisant la 3e loi de Képler (a3/T2 = GM/4² où a est le rayon de la trajectoire du satellite, T sa période, M la masse de l’objet principal). En considérant Ida comme un « cigare » cylindrique ayant 50 km de long et 15 km de diamètre, calculer la masse volumique ’ réelle de Ida. Comparer avec . ’ Calculer l’indice de « porosité » de Ida = 1 – . Que conclure quand à la structure interne de Ida ? Peut-on suggérer un mécanisme pour sa formation ? e) La comète de Halley a été « redécouverte » en 1982, à une distance ℓ ~ 5 UA. Les mesures du rayonnement donnaient : EV = 2,1.10– 3 nW/cm², EIR = 1,3.10– 2 nW/cm². Calculer r et . La sonde Giotto en frôlant la comète (1985) a révélé un objet plus sombre que tout objet connu, en forme de « cacahuète » de dimensions 15 8 km environ. Le modèle est-il compatible avec ces observations in situ En supposant que la comète est faite de glace poreuse ( ~ 0,5/cm3) estimer la masse de Halley. It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 20/41 II _ La situation particulière des comètes La méthode précédente est applicable a priori à tout corps du système solaire, petit ou non, comètes, astéroïdes, planètes, etc. Les comètes présentent cependant une situation particulière en ce sens qu’elles développent cette structure qui les rend si spectaculaires (atmosphère puis chevelure et queues) lorsqu’elles se rapprochent du Soleil, en raison de la sublimation de la glace s’échauffant sous l’effet de l’énergie croissante apportée par le rayonnement solaire. Soit L la chaleur latente de sublimation de la glace pour une molécule et Q le flux (nombre par unité de temps par unité de surface) de particules sublimées. a. Écrire l’équation de l’équilibre énergétique de la comète en considérant qu’elle rayonne comme un corps noir de température T. b. On veut déterminer la distance au Soleil en de-ça de laquelle la comète développe son atmosphère, ce qui invalide le modèle précédent. On considère que cette distance est celle à laquelle la chaleur nécessaire à la sublimation devient comparable à celle émise par rayonnement thermique, à savoir lorsque QL ~ T4. On doit exprimer Q en fonction de la température T de la comète. Soit donc un gaz à la température T, contenant n particules par unité de volume, de masse m. 1 En utilisant le théorème de l’équipartition de l’énergie kT par degré de liberté donner 2 la vitesse thermique moyenne v des particules en fonction de m et T. Exprimer le flux de particules heurtant la surface de n et v : Pour cela on considère un élément de volume cubique dont l’une des faces repose sur la surface et on admettra que la répartition isotrope des vitesses peut être simplifiée par des mouvements selon trois axes de coordonnées seulement. On suppose ensuite que chaque particule heurtant la surface s’y condense et on utilise la notion d’équilibre thermodynamique pour affirmer que le flux de particules sublimées Q est égal au flux de particules condensées. It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 21/41 Exprimer alors Q en fonction de n, T et m. c. Rappeler l’équation d’état d’un gaz parfait reliant la pression P à n et T. En supposant que la pression de vapeur PV du matériau cométaire sublimé suit une telle loi, montrer que l’on a Q= PV 12kTm On considère la comète comme un bloc de glace (propre). La chaleur latente de sublimation de la glace dépend peu de la température. On la prendra égale à 2,5.106 J.kg– 1. d. En déduire la valeur numérique de L. Le diagramme de phrases de l’eau est connu, en l’équation de la courbe de sublimation dans un diagramme P,T). Remplir le tableau suivant ( = 5,67.10– 8). T(K) 150 170 200 250 T4 (W/m²) PV (Pa) 3,5.10– 5 1,7.10– 3 1,7.10– 3 77 QL (W/m²) e. Commenter les comportements respectifs de T4 et QL. On appréciera en particulier la température à laquelle ces deux termes s’égalent (on peut par exemple tracer les courbes log (T4) et log(QL) en fonction de T). It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 22/41 Utiliser l’équation de II.a. pour trouver la distance au Soleil correspondante. On pourra utiliser pour cela la valeur de pour Halley. À quelle région du système solaire cette distance correspond-elle ? La plupart des comètes, probablement parce qu’elles sont constituées de glace (sale) semblent développer leur atmosphère après avoir passé l’orbite de Jupiter. Cela est-il compatible avec le résultat précédent ? Certaines comètes commencent cependant à développer leur atmosphère à des distances supérieures, sans doute parce qu’elles sont constituées de matériaux beaucoup plus volatils que la glace d’eau (glace de CO2 par exemple). It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 23/41 CORRIGÉ DE L’AUTEUR I __ a) Le Soleil étant une source isotrope, la puissance reçue par l’objet A est égale à d r² L© où d est l’angle solide sous lequel A est vu du Soleil, soit d = 4 d² A réfléchit vers la Terre une puissance r² L© 4 d ’, 4 d² où d ’ est l’angle solide sous lequel la Terre est vue de A, soit R²© d ’ = . d² L’éclat EV est égal à cette puissance divisée par la surface perpendiculaire au rayonnement ( R²©) d’où L© r² EV = (1) 4 d²ℓ² b) Pour calculer EIR on appliqué le même raisonnement sachant que A absorbe la partie (1 – ) de la puissance incidente et qu’en tant que corps noir il émet de façon isotrope dans tout l’espace. D’où (1 – ) L©r² EIR = 16d²ℓ² c) De (1) et (2), on tire aisément = EV EV + 4EIR 4 d²ℓ²(EV + 4E IR) r = L© 1/2 It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 24/41 d) A.N. pour Ida. On trouve ~ 0,15 et r ~ 13 km. Ces résultats sont compatibles avec les observations de Galileo. L’albédo trouvé est bien conforme à un astéroïde de type S. Le volume d’une sphère de rayon 13 km est équivalent à celui d’un « cigare » de 50 km de hauteur et de 15 km de diamètre, à savoir 8800 km3 environ. Avec ~ 3.103 kg/m3, on trouve une masse d’environ 2, 6. 1017 kg. L’application de la 3e loi de Képler à la trajectoire de Dactyl donne 4a3 M= ~ 1,2.1017 kg GT² La masse volumique « réelle » ’ est moins élevée que celle du matériau censé constituer l’astéroïde, à savoir 1,2.1017 ’ ~ ~ 1400 kg/m3 = 1,4 g/cm3 3,8.1013 L’indice de porosité est alors ’ p=1– = 0,53 L’astéroïde serait donc loin d’être compact et le matériau silicaté serait en fait plein d’interstices : on peut suggérer que l’astéroïde s’est formé par accrétion progressive de petits corps laissant entre eux, lors de leur fusion, de tels interstices. e) A.N. pour Halley On trouve ~ 0,04 ( = 0,1 pour du charbon) et r ~ 9 km. Résultats compatibles avec les observations de Giotto. Masse de Halley : M~ 4 3 r ~ 1,5.1015 kg 3 It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 25/41 II _ a) À l’équilibre énergétique, on a r² (1 – ) L© = 4 r² T4 + 4 r² Q L. 4 d² soit encore (1 – ) L© = T4 + QL. 16 d² b) D’après l’équilibre de l’énergie, la vitesse cinétique d’une particule sera 3 1 mv² = kT (3 degrés de liberté pour la translation) 2 2 soit v= 3 kL m 1 du nombre de particules va frapper la face du cube à la 6 surface de la comète. Si cette face a comme surface S, les particules heurtant la surface pendant l’instant dt sont comprises dans un parallélépipède de section S et de hauteur v dt, ce qui donne nv particules par unité de temps et unité de surface. On a finalement D’après le modèle, seul Q= 1 1 nv = n 6 6 3kT m c) On trouve aisément l’équation d’état du gaz parfait P = knT d’où Q= PV 6kT 3kT = m PV 12 m KT It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 26/41 d) L est la chaleur de sublimation par molécule, soit 2,5.106 J/N où N est le nombre de molécules d’eau contenues dans 1 kg, d’où L = 7,5.10– 20 J/molécule. Le tableau rempli est le suivant : _ T(K) 150 170 200 250 T4 (W/m²) 29 47 90 220 PV (Pa) 3,5.10– 5 1,7.10– 3 1,7.10– 3 77 QL (W/m²) 0,13 4,4 4,05.102 1,6.105 On voit que la part de l’énergie utilisée dans la sublimation de la glace cométaire, négligeable à températures basses (et fortes distances) devient comparable rapidement à l’émission thermique, puis prépondérante à des températures plus élevées (et des distances plus faibles). Une rapide résolution graphique montre que les deux types d’énergie sont comparables pour T ~ 190 K, correspondant à T4 ~ Q L = 75 W/m². De l’équation II. a), on déduit aisément, (1 – )L 1/2 d= ~ 4,5. 1011 m = 3 UA 32 T4 Ce qui correspond à une région comprise entre Mars et Jupiter, compatible avec les observations. It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 27/41 Sujet proposé par Théo Héikay « Oh puissance d’imaginer, toi qui nous emportes parfois si loin hors de nous qu’on ne s’aperçoit pas que sonnent alentour mille trompettes, qui te met en mouvement ? » INTRODUCTION L’astrophysique présente en particulier deux intérêts essentiels : Montrer l’universalité des lois physiques « terrestres » Montrer en quoi le milieu terrestre est singulier. C’est cet aller-retour qu’on trouve à l’œuvre dans la planétologie. Les observateurs des planètes du système solaire montrent des phénomènes interprétables en termes de connaissances issues de l’observation de faits terrestres comparables. Inversement, l’immense diversité des phénomènes planétaires à l’œuvre dans le système solaire permet de mieux comprendre la grande singularité de la Terre et les raisons de cette singularité. Le présent problème examine dans un esprit comparatif les propriétés des planètes telluriques et la Lune de différents points de vue : formation, structure interne, vitesse d’évasion, températures, périastre et apoastre. PRÉREQUIS Les différentes notions nécessaires sont introduites dans le texte (équation d’équilibre d’hydrostatique, vitesse d’évasion, émission du corps noir, périastre et apoastre). It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 28/41 ÉNONCÉ On donne le tableau suivant, pour la Lune et les planètes telluriques Objet Terre Lune Mercure Vénus Mars Masse (kg) 5,97.1024 7,3.1022 3,3.1023 4,87.1024 6,4.1023 Rayons (103 km) 6,38 1,74 2,44 6,05 3,39 Demi-grand axe de l’orbite (UA) Excentricité 1 - 0,387 0,723 1,524 0,017 - 0,206 0,007 0,093 Albédo 0,3 0,07 0,06 0,76 0,15 Pression au sol (atm) 1 0 0 90 7.10 – 3 15 3 170 480 – 55 T (°C) moyenne On y trouve notamment les caractéristiques des ellipses orbitales des planètes : le demi – grand axe (a) et l’excentricité (e) qui est le rapport CS/a où S est la position du Soleil (foyer de l’ellipse) et C le centre de celle-ci. L’albédo () est le rapport de l’énergie solaire réfléchie par la planète à l’énergie solaire incidente. I Évolution originelle des planètes telluriques a) Utiliser les données des deux premières lignes pour construire un graphe donnant la masse volumique des différents objets en fonction de leur rayon. b) On remarquera qu’il est possible de tracer une droite passant assez bien par 4 de ces 5 objets. It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 29/41 Que peut-on en déduire quant à l’origine du 5e objet ? II Structure interne des planètes telluriques Soit P® la pression à l’intérieur d’une planète, supposée sphérique et de masse volumique uniforme, à une distance r du centre. On rappelle que l’équation d’équilibre hydrostatique, qui donne la variation de pression dP sur une couche sphérique d’épaisseur dr, s’écrit Gm(r) dP = – dr r² où M ( r ) est la masse de la sphère de rayon r. a) Déterminer la pression PC au centre de la planète en fonction de G, et R rayon de la planète, en admettant que la pression à la surface est négligeable. b) Réaliser l’application numérique pour les objets du tableau. Que penser de la structure interne de Mars ? Peut-on justifier la non-existence actuelle d’un champ magnétique dipolaire martien ? c) On considère une comète de noyau sphérique de rayon RC = 1 km, de masse volumique C = 500 kgm– 3. Calculer sa masse et sa pression au centre. Que penser de la structure interne du noyau ? III Vitesses d’évasion On considère un satellite de masse m orbitant à une distance d’un objet de masse M >>m. Les deux sont considérés comme sphériques. La vitesse de m dans un référentiel lié à M est v. On appelle vitesse de libération v 1 la valeur de v telle que le mobile puisse s’écarter à l’infini de M avec une vitesse alors nulle. Exprimer v1 en fonction de M et . Calculer les vitesses de libération à la surface des objets. Commenter en rapprochant ces valeurs trouvées avec la présence ou non d’atmosphère (révélée par la valeur de la pression au sol). It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 30/41 IV Températures Sous l’effet du rayonnement solaire les planètes s’échauffent et rayonnent à leur tour, mais dans l’infrarouge. On admet qu’elles se comportent comme des corps noirs sphériques (elles émettent de façon isotrope un rayonnement de puissance T4 par unité de surface. est la constante de Stefan-Bolztmann = 5,67.10– 8 SI). a) L© étant la luminosité solaire, exprimer la puissance solaire absorbée par l’objet en fonction de L© , a, D er R (D distance Soleil-planète) b) Donner la puissance émise par la planète à la température Te (température effective déduite des lois du corps noir) et déduire Te en fonction de L© , D, , de l’équilibre énergétique de l’objet. c) Faire l’application numérique (on assimilera D à a) et comparer la valeur de Te avec les températures observées. Commenter. (UA = 1,496.1011m, L© = 3,86.1026 W ) d) Différencier l’expression de IV. b) pour exprimer dTe en fonction de dD. V Périastre et apoastre Le point d’une orbite planétaire le plus éloigné de l’étoile attractive s’appelle apoastre (aphélie pour le Soleil). Le plus rapproché, le périastre (périhélie pour le Soleil). On rappelle que les distances de l’astre au périastre et à l’apoastre sont respectivement a(1 – e) et a(1 + e). a) Donner l’expression littérale de l’écart entre les distances de l’aphélie et du périhélie. b) Faire l’application numérique pour les 4 planètes. Calculer Te correspondant. Que penser du Te de Mars pour son régime climatique ? It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 31/41 CORRIGÉ DE L’AUTEUR I _ a) Le tableau servant pour le graphe est le suivant : Objet Rayon (103 km) (g/cm3) Terre 6,38 5,52 Lune 1,74 3,33 Mercure 2,44 5,44 Venus 6,05 5,25 Mars 3,39 3,94 c) Le point représentatif de Mercure est notablement en-dehors de la droite. On peut raisonnablement penser que Mercure provient en fait de la rupture d’un objet plus important. Cela est cohérent avec son orbite plus excentrique (e = 0,2) et située relativement en-dehors du plan moyen des orbites des planètes du système solaire (l’angle entre les deux plans est de 7°) II _ a) M ( r) = 4 r3 3 d’où dP = – 4 G 2 rdr 3 d’où par intégration P (r) – 0 = 2 G 2 2 2 (R – r ) 3 On a P( r ) = PC pour r = 0, d’où It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 32/41 2G2 2 R 3 GM qu’on peut encore mettre sous la forme PC = 2R b) A.N. PC = Objet PC (atm) Terre 1,7.106 Lune 4,7.104 Mercure 2,5.105 Vénus 1,4.106 Mars 2,5.105 La lune et Mars ont une pression interne relativement basse, sans doute trop faible pour que dans le cas de Mars (la Lune n’a probablement pas de noyau de fer) le fer soit à l’état liquide, ce qui explique l’absence de champ magnétique martien. Mercure, par son origine, est atypique. Elle présente d’ailleurs un champ magnétique. c) Pour la comète, 4 RC3 C soit M ~ 2. 1012 kg 3 La pression PC ~ 4.10– 4 atm. Cette pression est extrêmement faible, le milieu est poreux car sa masse volumique est deux fois plus faible que la glace le constituant. Il s’agit donc d’un milieu lâche, peu résistant, quasiment vaporeux, à tel point que l’équation d’équilibre hydrostatique ci-dessus n’est pas valable, la gravité étant trop faible par rapport aux forces et cohésion de la glace, même poreuse. Cela se constate d’ailleurs par la forme non sphérique des noyaux cométaires. La fragilité de la cohésion cométaire explique également la facilité qu’ont le Soleil et des planètes comme Jupiter à les rompre par effet de marée. M= III _ Dans un référentiel lié à la masse M, le système planète-satellite a une énergie totale It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 33/41 GmM 1 E = mv² – = cste (pour un système isolé) r 2 Si v1 est la valeur de v à la distance r pour laquelle on peut avoir v = 0 avec infini, v1 est telle que E = 0 – 0 = 0. D’où v1 = 2GM r A.N. Objet v1(km/s) Terre 11,2 Lune 2,4 Mercure 4,3 Vénus 10,3 Mars 5,0 La Lune et Mercure n’ont pas d’atmosphère. Celle de Mars est ténue. Un objet retiendra d’autant moins facilement une atmosphère que la vitesse de libération à sa surface sera faible. IV _ a) La puissance incidente sur un objet est celle qui est interceptée par une section R². À une distance D la puissance solaire totale (L © ) est répartie uniformément sur une surface 4D². La puissance absorbée par l’objet est donc R2 (1 – ) L © 4D² b) La puissance émise par l’objet est 4R²Te4 , d’où à l’équilibre, R2 (1 – ) L ©1/4 4 4R²Te = (1 – ) L © et Te = 4D² 16D² c) A.N. It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 34/41 Objet Te (°C) Tobservée (°C) Terre – 18 15 Lune 1 3 Mercure 167 170 Vénus – 42 480 Mars – 56 – 55 Dans le cas de Vénus, très nettement, et de la Terre, l’effet de serre explique que la température observée est plus élevée que la température effective théorique. Pour les objets ayant peu ou pas d’atmosphère, l’effet de serre est négligeable ou nul. La comparaison des températures et l’écart de température entre le point subsolaire et la face opposée au Soleil peut être considérable. Moyenner la température observée revêt une signification artificielle. d) Par différentiation de L © (1 – )1/4 Te = 16D² qu’on peut mettre sous la forme Te = kD –1/2, on a dTe 1 dD =– Te 2 D Soit Te = – 1 D Te 2 D V _ a) D = a(1 + e) – a(1 – e) = 2ae et pour D D petit D = 2e d’où |Te| = eTe. D It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 35/41 b) A.N. Objet D (km) |Te| (K) Terre 5.106 4 Mercure 2,3.107 90 Vénus 1,5.106 2 Mars 4,3.107 20 L’écart de température entre périhélie et aphélie est très important pour Mercure mais on ne peut parler de conséquence climatique en l’absence d’atmosphère. L’écart est important pour Mars en raison de l’excentricité de l’orbite. Il a pour conséquence d’accentuer les contrastes climatiques lors de l’année martienne entre les 2 hémisphères martiens. Il doit être ajouté à une précession importante probable de l’axe de rotation martien, ce qui doit entraîner une évolution climatique relativement chaotique pour Mars. It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 36/41 Sujet proposé par Théo Héikay INTRODUCTION Le « ménage cosmique » est mal fait. Il y a de la poussière partout, en particulier au sein du système solaire, entre les planètes et les baignant en permanence, reliquat de la nébuleuse originelle, mais aussi produit des collisions d’astéroïdes plus récentes ou traînées de comètes de passage, etc. ces poussières ont un destin individuel qui résulte des influences conjuguées du Soleil (attraction, pression de radiation, vent solaire) et des planètes (perturbations gravitationnelles). Le présent problème examine certaine de ces influences et la façon dont elles déterminent le destin des poussières, tout en aboutissant à ce résultat que le ménage reste à faire. PRÉREQUIS Notions fondamentales de mécaniques appliquées notamment à la gravitation. ÉNONCÉ On cherche quelle est la trajectoire d’une poussière interplanétaire sous l’action combinée de l’attraction gravitationnelle du Soleil (FG) et de la force de pression répulsive due au rayonnement solaire (FN). I_ Influences respectives de FG et FR On considère une poussière sphérique de rayon a, de masse volumique , orbitant sur une trajectoire circulaire de rayon r0 autour du Soleil (luminosité L*, masse M*). It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 37/41 a) _ Calculer FG et FR (dans ce dernier cas on supposera que chaque photon incident sur la poussière lui transmet intégralement sa quantité de mouvement). En déduire FR /FG en fonction de a, , M*, L*. b) _ Prenant 4g /cm3, discuter du destin de la poussière en fonction de son rayon (L* = 3,83 1026 W, M* = 2.1030 kg). II _ Effet Poynting-Roertson On se place dans le cas FR < FG et l’on tient compte du phénomène de l’aberration de la lumière, à savoir que les rayons solaires n’arrivent pas parallèlement au rayon v vecteur Soleil-poussière réel mais avec un angle = (v est la vitesse de la poussière, c ce qui crée une force de freinage F’ , composante tangentielle de la force FR ). C’est l’effet Poynting-Robertson. a) _ Le freinage entraîne dE < 0 où E est l’énergie totale du système (Soleil-poussière) dans un référentiel héliocentrique. b) À partir du théorème de l’énergie cinétique, établir l’équation différentielle vérifiée par la fonction r(t). c) Résoudre cette équation pour trouver le temps de chute de la poussière sur le Soleil en fonction de a, , L* et r0 (qu’on supposera beaucoup plus grand que le rayon du Soleil R*). Donner la relation numérique entre (en années) et (en g/cm3), a (en m) et r0 (en UA). d) Faire l’application numérique pour = 4,3 g/cm3, a = 1 m, r0 = 1 UA et 40 UA e) L’effet Poynting-Robertson aboutirait à vider le système solaire sa poussière. On constate que cette poussière est bien présente. Quels sont les phénomènes physiques qu’il faudrait en fait prendre également en compte pour expliquer cette permanence ? It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 38/41 CORRIGÉ DE L’AUTEUR I _ a) _ FR = GmM* r02 Pour calculer FR, il faut connaître la quantité d’énergie radiative reçue par seconde par la poussière. Le Soleil émettant de façon isotrope, cette énergie est égale à a2 L* . 4r20 E On sait qu’un photon d’énergie E emporte une quantité de mouvement FR qui est c la quantité de mouvement reçue par la poussière en une seconde est donc a2 FR = L* 4cr20 a2 3L* 1 d'où FR / FG = L* = 4cGM*m 16cGM* a b) _ Pour = 4 g/cm3,on obtient FR / FG = 0,14 10 – 6 . a Donc si a 0,14 m, FR FG. Les petites poussières sont évacuées du système solaire par la pression de radiation solaire. II _ a) _ Dans le cas de la seule attraction gravitationnelle, en circulaire, on a mv² GM*m = soit v = r r² GM*m , pour une orbite r² GM* et une énergie totale r It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 39/41 GM*m GM*m 1 1 E = mv² – = – mv² = – . r² 2r 2 2 Si E diminue, en fonction d’un freinage par exemple, on voit que r diminue et que v augmente. Dans le cas présent, la force résultante agissant sur la poussière est F G – FR 1 a2 égale à GM*m – L* . r² 4c 1 Cette force est attractive (FG > FR), également en et les conclusions sont inchangées r² pour ce qui est des conséquences d’un freinage, en l’occurrence dû à l’effet PoyntingRobertson. v v b) _ la force de freinage est F’ = FR ( F = – FR vectoriellement) c c Pendant dt, la perte d’énergie totale est donc : a2 dE = F dl = – F’vdt = – L* v² dt 4c2r2 dE a2 1 Comme E = – mv², on a = L* dt E 2mc2r2 2 Or E= – GM*m 2r soit Er = cste d’où dE dr = – E r soit It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 40/41 dr a2 = – L* dt r 2mc2r2 Et finalement a2 dt mc2 c) _ r0 étant la distance initiale, l’intégration de cette équation donne : a2 r²0 – R²* = L* mc2 soit mc2 4c2ar20 (r0 >> R*) = r² 0 = 3L* L* a2 2r dr = – L* d) _ Avec les unités demandées ( en g/cm3, a en m et r0 en UA) on obtient : 7 102 ar²0 Pour a = 1, = 4,3 et r0 = 1, on obtient 3 103 Et pour r0 = 40, 5 106 a d) _ La permanence de poussière interplanétaire s’explique par l’existence de phénomènes physiques non pris en compte par le modèle. En particulier l’existence du vent solaire qui a tendance à repousser les poussières et donc à les empêcher de tomber sur le Soleil, ainsi que l’existence des perturbations planétaires. It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 41/41