N° 109 vendredi 29 mai 2009
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riches. Mais l’on peut imaginer un financement sur
critères sociaux. Cela se fait, et se fera. M. Maurey
nous proposait qu’une fois le schéma mis en place,
des contrats de solidarité soient proposés. C’est là le
terme adéquat, car il s’agit bien de la solidarité des
médecins envers ceux qui n’ont pas accès aux soins. Il
n’y a là rien de coercitif. Vous-même, madame la
ministre, qui poussez les haut cris au simple mot de
coercition, vous êtes prête à en user dans trois ans,
nous le verrons avec l’amendement n°230.
M. Claude Biwer. – Nous débattons d’un problème
que je vis journellement dans ma région. Pour le
résoudre, nous avons un besoin fort de nous organiser
puisqu’on ne modifie pas le numerus clausus, ce qui
aurait apporté une solution. Si nous avons déposé cet
amendement, c’est pour faire évoluer notre pensée et
notre action. Il nous reste du chemin à parcourir. Nous
n’y parviendrons pas, monsieur Sueur, en nous en
tenant, comme vous le faites, à une position comme la
vôtre qui vous fait dire, en substance, « il peut y avoir
consensus si vous êtes de mon avis ».
Que l’on souhaite vivre dans un lieu et travailler
dans un autre est une chose qui peut se comprendre.
Bien des gens le font, y compris dans le monde rural
où l’on voit des agriculteurs demeurer en ville. Je me
rends moi-même plus vite dans mon chef-lieu
d’arrondissement que dans l’arrondissement voisin de
celui où j’habite à Paris.
Ce débat témoigne de notre volonté unanime de
réfléchir, à partir de ce que nous vivons sur le terrain,
pour trouver un début de solution. La France a le
privilège de bénéficier d’un bon niveau médical, ne
l’entamons pas. Je retire mon amendement.
L’amendement n°2 rectifié ter est retiré.
M. François Autain. – Notre amendement n°477
va donner au groupe socialiste la possibilité de voter
une proposition allant dans le même sens que celle de
M. Biwer, car nous ne le retirerons pas. Je reste
dubitatif sur la question de l’applicabilité des contrats,
et les réponses de Mme la ministre à mes questions
ne sont pas faites pour me faire changer d’avis. Si
donc un médecin n’a pas la chance d’habiter loin d’une
zone sous-médicalisée, il n’a aucune chance d’être
sollicité ?
M. Nicolas About, président de la commission. –
Bien sûr.
M. François Autain. – Il y a là une source
d’inégalité.
Vous avez beaucoup critiqué les mesures que nous
proposions, au motif que nous sacrifierions la solidarité
intergénérationnelle. J’observe que vous n’y êtes pas
toujours sensibles vous-mêmes, qui avez créé la
Cades pour financer le déficit de la sécurité sociale :
c’est bien en faire porter le poids par les générations
futures. Nous avons de la chance : le rapporteur ne
nous a pas accusés, comme d’autres, d’idéologie
communisante… Reste que je suis consterné par
l’inertie du Gouvernement et de la majorité face au
scandale des déserts médicaux.
M. Bernard Cazeau. – Nous suivons M. Autain sur
beaucoup de points. Nous sommes favorables à des
contrats de solidarité, mais il reste bien des points
d’interrogation, en particulier sur les questions de mise
en place. Comment se fera le choix, par exemple ?
Reste que nous sommes persuadés qu’il faut
contractualiser : ce sera l’une des premières tâches
des directeurs des ARS. Vous voulez reporter à 2012 ;
nous pensons qu’il faut aller plus vite. Les effets des
mesures que vous prenez ici seront différés : on ne
sort pas du jour au lendemain de dix ans d’inertie dans
le numérus clausus -dans laquelle nous avons tous
une part de responsabilité. Nous voterons
l’amendement Autain pour montrer notre volonté de
contractualiser dans les délais les plus brefs.
L’amendement n°477 n’est pas adopté.
M. Marc Laménie. – En déposant l’amendement
n°858 rectifié, nous voulions insister sur la notion de
démographie médicale, mais au vu des informations
que nous a données le rapporteur, nous le retirons,
ainsi que l’amendement n°859.
L’amendement n°858 rectifié est retiré,
ainsi que l’amendement n°859.
M. François Autain. – L’amendement n°180
rectifié n’a pas lieu d’être ; il est satisfait puisque le
schéma régional ne sera pas opposable : il s’agit d’un
simple état des lieux.
L'amendement n°180 rectifié n'est pas adopté.
L’amendement n°480 n'est pas adopté.
L'amendement n°626 rectifié est retiré.
M. le président. – Je mets aux voix les
amendements identiques nos179 et 230 rectifié.
M. Alain Vasselle. – Cette disposition n'est pas
conforme au choix de la commission.
Le Gouvernement ne souhaite ni s'en tenir aux
seules incitations ni s'engager vers des mesures
coercitives. Il me paraît s'orienter vers des mesures
dissuasives, sous forme de pénalité imposée aux
jeunes médecins qui refuseraient de s'installer dans
les zones sous-denses après les trois années
d'évaluation.
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre. – Ce
n'est pas du tout ça !
M. Alain Vasselle. – Avant de balayer d'un revers
de la main les dispositions incitatives au motif qu'elles
seraient inefficaces, il faudrait évaluer l’effet...
M. Bernard Cazeau. – Il est insignifiant !
M. Alain Vasselle. – ...de ce qui a été adopté au fil
de lois de financement successives, sans politique
globale. Dernièrement, notre assemblée a voté ma
proposition en faveur des maisons de santé, malgré la