Progrès récents concernant la connaissance de la pathogénèse et

Rapport rédigé dans le cadre du Réseau
rassemblé par l’UNESCO, l’Académie Européenne et la FMRPS
PROGRÈS RÉCENTS CONCERNANT
LA CONNAISSANCE DE LA PATHOGÉNÈSE
ET LE TRAITEMENT DES INFECTIONS A VIH
Par
RA YMOND DAUDEL
Président de l’Académie Européenne des Sciences, des Arts
et des Lettres
et
LUC MONTAGNIER
Président du Réseau “L ‘Homme contre les Virus”
2000

“Les auteurs sont responsables du choix et de la présentation des éléments
contenus dans ce rapport, ainsi quedes idées qu’ils expriment, qui ne sont
pas forcément celles de l’UNESCO et n’engagent en aucun cas
l’Organisation”.

TABLE DES MATIÈRES
HISTORIQUE
LES VIRUS DE L’IMMUNODEFICIENCE HUMAINE VIH
LES INTERACTIONS DES VIH AVEC LES CELLULES HOTES
A) L’entrée de la nucléocapside virale dans la cellule
B) La constitution du provirus
C) Réplication virale
INTERVENTION DE LA DEFENSE IMMUNITAIRE
COINFECTION PAR LE VIH ET LE VIRUS DE L’HEI’ATITE C
TRAITEMENTS PROPHYLACTIQUES
LES PHASES DE LA MALADIE
LE TRAITEMENT PAR LES ANTIRETROVIRAUX DES SUJETS
INFECTES PAR LES VIH
PROGRÈS RÉCENTS CONCERNANT LA PRÉVENTION ET LE
TRAITEMENT DES MALADIES OPPORTUNISTES
MALADIES CAUSEES PAR LE CYTOMEGALOVIRUS
PNEUMOCYSTOSE DE LA TOXOPLASMOSE
ET DES INFECTIONS A MYCOBACTERIUM AVIUM
MALADIE DE KAPOSI
CANCER DU COL DE L’UTERUS
MENINGITES
APHTES
TURBERCULOSE
CANDIDOSE
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Historique
Le réseau intitulé “L’Homme contre les virus” a été créé en 1989 par
l’Académie Européenne des Sciences, des Arts et des Lettres, la
Fédération Européenne de recherche sur le SIDA et l’UNESCO, à la
demande de son Directeur Général, le Professeur Federico Mayor.
Il rassemble des laboratoires d’Europe et d’Amérique du Nord utili-
sant les sciences fondamentales pour effectuer des recherches en vue de
faire progresser nos connaissances sur la virologie. Atteindre une meil-
leure compréhension de la pathogenèse du SIDA, améliorer le traitement
des personnes infectées par les virus du SIDA, préparer des candidats
vaccins contre ces virus constituent les principaux objectifs du réseau. Il
est animé par un Comité Scientifique présidé par le Professeur
Montagnier qui, avec ses collaborateurs a découvert les deux virus du
SIDA, et qui comprend le Professeur Daudel représentant l’Académie
Européenne et le Docteur Kouzminov représentant l’UNESCO.
Les membres du réseau publient régulièrement sous les auspices du
Bureau de l’UNESCO à Venise des rapports techniques exposant les résul-
tats récents obtenus dans les secteurs de compétence. Voici la liste des rap-
ports déjà édités avant celui-ci:
1. Aperçu des résultats et des recherches scientifiques et médicales en
vue de la prévention et du traitement du SIDA. 1991
2. Progrès récents des recherches scientifiques et médicales concernant la
lutte contre le SIDA. 1992
3. Scientific reports from members of the european network “Man
against virus”. 1994
4. Nouvelles perspectives de traitement des infections causées par le
virus de l’immunodéficience humaine. 1997
5. Perspectives vaccinales et immunothérapeutiques dans la lutte contre
le SIDA. 1998

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LES VIRUS DE L’IMMUNODÉFICIENCE
HUMAINE VIH
On sait que les virus VIH sont des rétrovirus, donc des virus dont le géno-
me est formé de molécules d’acide ribonucléique (ARN) et qui se repro-
duisent grâce à une transcriptase inverse qui retranscrit leur ARN en
ADN. Cet ADN est intégré dans les chromosomes de la cellule.
Leur génome est formé de deux molécules d’ARN. Il est entouré de
molécules protéiques ainsi que des enzymes nécessaires à la réplication du
virus formant ce que l’on appelle la capside.
Génome et capside constituent la nucléocapside virale qui est elle-
même protégée par une enveloppe membranaire traversée par des glyco-
protéines transmembranaires reliées à des glycoprotéines superficielles.
On distingue deux classes de VIH, les VIH-1 et les VIH-2 qui diffèrent
légèrement par la structure de leur génome et sont surtout différents au
niveau de la séquence de leurs gènes d’enveloppe.
Les schémas ci-après évoquent ces structures
génome du VIH-1
génome du VIH-2
On trouve donc dans les deux cas neuf gènes distincts mais l’un de ces
gènes noté V~U dans VIH-1 n’existe pas chez VIH-2 qui renferme au con-
’ On pourra consulter sur ce thème: D.J. HU, T.J. OONDERO, M.A. RAYFIELD et al., JAMA,
1996, 275, p. 210. E BARIN, Transcriptase, 1996,44, p. 9.