A
VANT
-P
ROPOS
-
7
-
AVANT-PROPOS
Mesdames, Messieurs,
En 2015, les dividendes perçus par l’État actionnaire s’élevaient à
3,9 milliards d’euros – dont 3 milliards d’euros en numéraire et 0,9 milliard
d’euros en actions –, contre 0,9 milliard d’euros en 2003. Depuis la mise en
place en place de l’Agence des participations de l’État (APE) en 2004, le
montant des dividendes prélevés sur les entreprises du portefeuille a ainsi
été multiplié par plus de quatre.
Évolution des dividendes perçus par l’État actionnaire
depuis 2003
(en milliards d’euros)
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Dividendes
en numéraire
0,9 1,2 1,4 2,9 4,8 5,6 3,3 4,3 4,4 3,2 4,2 4,1 3
Dividendes
en actions - - - - - - 2,2 0,1 - 1,4 0,2 - 0,9
Total 0,9 1,2 1,4 2,9 4,8 5,6 5,5 4,4 4,4 4,6 4,4 4,1 3,9
Source : commission des finances du Sénat (d’après les rapports relatifs à l’État actionnaire)
Or, depuis le déclenchement de la crise européenne de la dette
souveraine, plusieurs rapports émanant d’entités tant publiques
1
que
privées
2
ont exprimé des inquiétudes concernant la politique de
distribution menée par l’État actionnaire, qui serait dominée par des
considérations budgétaires, au risque de fragiliser la trajectoire financière
des entreprises. À titre d’illustration, la Fondation pour la recherche sur les
administrations et les politiques publiques (iFRAP) estime que,
« paradoxalement, (…) l’État (…) s’avère (…) être un actionnaire plutôt gourmand,
jusqu’à nuire parfois au fonctionnement de certaines entreprises »
3
.
Dans le même sens, mais en se limitant au cas particulier d’EDF - sur
lequel nous reviendrons en détail dans la suite de ce rapport -,
Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie, avait lui-même affirmé
devant notre commission des finances que l’État a prélevé des dividendes
« déconnectés de la réalité des performances économiques » en poursuivant
approche « trop budgétaire »
4
.
1
Cour des comptes, « Le budget de l’État en 2014 (résultats et gestion) », p. 80.
2
Margaux Barbier, « L’État actionnaire, plus gourmand qu’un actionnaire privé », Fondation Ifrap,
23 mai 2016.
3
Ibid.
4
Compte rendu de l’audition le 25 mai 2016 d’Emmanuel Macron, ministre de l’économie, de
l’industrie et du numérique, devant la commission des finances du Sénat.