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de presse
REVUE
Rédaction : M. Chamaillard
> Nature Medicine
> Gastroenterology
> Cancer Cell
> New England Journal
of Medicine
> British Medical Journal
La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. IX - n° 6 - novembre 2006
études de phase III randomisées en
double aveugle ont eu pour objectif
d’évaluer l’efficacité et la tolérance de
ces molécules sur de larges cohortes
de patients présentant une néoplasie
colorectale, mais sans aucun antécé-
dent familial. La première étude de
Bertagnolli et al. a analysé les effets
de deux administrations orales de 200
ou 400 mg/j de célécoxib, avec la réali-
sation de coloscopies 1 an et/ou 3 ans
après le début de l’étude randomisée,
chez respectivement 685 et 671 patients
adultes. Ces patients ont été comparés
à un groupe de 679 patients recevant
un placebo. L’incidence cumulative
d’adénomes détectés par coloscopie
est significativement atténuée par
l’administration de célécoxib selon
un effet dose-dépendant (p < 0,001).
Des résultats similaires ont été obtenus
avec 400 mg de célécoxib concernant
la taille des adénomes (p < 0,002) et
l’incidence des adénomes avancés, avec
une diminution de leur incidence de
près de 66 %. Un adénome avancé est
défini par : un diamètre d’au moins
1 cm, un aspect histologique villeux
ou tubulovilleux, une dysplasie de haut
grade, un carcinome intramuqueux ou
un cancer invasif. En revanche, l’admi-
nistration conjointe de faibles doses
d’aspirine n’avait aucune influence sur
l’effet chimiopréventif du célécoxib.
Cependant, l’administration de célé-
coxib entraîne une tendance à l’aug-
mentation d’événements indésirables
graves, telles des complications cardio-
vasculaires (infarctus du myocarde,
accidents vasculaires cérébraux ou
insuffisance cardiaque) pouvant aller
jusqu’au décès du malade. De plus,
l’étude de Bertagnolli et al. rapporte
une augmentation significative
des pressions artérielles systolique
(p < 0,001) et diastolique (p = 0,01).
Les résultats de cette première étude
ont été confirmés par ceux de l’essai
clinique PreSAP (Prevention of Colo-
rectal Sporadic Adenomatous Polyps)
et par la publication d’une méta-
analyse regroupant ces deux essais
cliniques ainsi que celui de APPROVe,
testant un autre inhibiteur de COX-2,
le rofécoxib (Vioxx
®
). Dans l’étude
PreSAP, le célécoxib était administré
à la posologie de 400 mg/j par voie
orale chez un groupe de 933 patients
adultes comparé à un groupe placebo
de 628 patients (ratio 3 : 2). Les deux
études rapportent également des cas
de toxicité rénale, d’hypertension,
d’ulcères et/ou d’hémorragie digestive.
En conclusion, elles soulignent l’effet
potentiellement bénéfique de l’utili-
sation du célécoxib sur la récidive des
adénomes colorectaux après polypec-
tomie. Toutefois, avant de conclure en
faveur d’une chimioprévention par le
célécoxib, il apparaît clairement que
les effets indésirables viennent limiter
son utilisation dans cette indication
et que des études cliniques supplé-
mentaires, avec notamment une
surveillance endoscopique optimale,
doivent évaluer la posologie adéquate,
les interactions médicamenteuses, la
nature des adénomes sensibles aux
inhibiteurs de COX-2, leur rôle dans la
cancérogenèse colorectale et le risque
cardiovasculaire associé.
>
Bertagnolli MM et al. Celecoxib for the preven-
tion of sporadic colorectal adenomas. N Engl J
Med 2006;355:873-84.
>
Arber N et al. Celecoxib for the prevention of
colorectal adenomatous polyps. N Engl J Med
2006;355:885-95.
>
Psaty BM, Potter JD. Risks and benefits of cele-
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>
Kearney PM et al. Do selective cyclo-oxygenase-
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inflammatory drugs increase the risk of athero-
thrombosis? Meta-analysis of randomized trials.
Br Med J 2006;332:1302-8.
>
Baron JA et al. A randomized trial of rofecoxib
for the chemoprevention of colorectal adenomas.
Gastroenterology (sous presse).
L’interleukine 18
protège de l’obésité
et de l’insulinorésistance
U
ne étude récente suggère que
l’inhibition de l’interleukine 18
(IL-18) influencerait la prise de poids
et la résistance à l’insuline. L’activité
biologique de l’IL-18 est contrôlée à la
fois par le taux d’inhibiteur endogène
de l’IL-18 (IL-18BP) et par son clivage
par la caspase 1. Dès l’âge de 6 mois,
les animaux déficients en IL-18 présen-
tent un surpoids, une accumulation de
graisses (avec notamment la présence
de dépôts lipidiques au niveau du
pancréas et de l’aorte) et une augmen-
tation de la production d’insuline, de
glucose, de glucagon, de cholestérol, de
triglycérides et de leptine, une adipocy-
tokine (cytokine exprimée dans le tissu
adipeux) régulant la prise de nourri-
ture. L’administration intracérébrale, et
non systémique, d’IL-18 recombinante
entraîne une diminution significative
de l’hyperphagie, indiquant que l’IL-18,
comme la leptine, réguleraient la prise
de poids via le système nerveux central.
De plus, l’injection intrapéritonéale
d’IL-18 recombinante restaure la sensi-
bilité à l’insuline et réduit la glycémie.
Les auteurs précisent également que
l’IL-18 recombinante module in vitro
l’expression hépatique de gènes impli-
qués dans la glucogenèse, tel Pck1, indi-
quant que l’IL-18 endogène pourrait
donc agir directement et/ou indirecte-
ment sur le métabolisme hépatique du
glucose. De plus, les souris déficientes
en IL-18 présentent une intolérance au
glucose et à l’insuline. Des résultats
similaires ont été observés avec les
souris surexprimant l’IL-18BP et les
souris déficientes en récepteur à l’IL-
18. D’après Netea et al., l’IL-18 régule-
rait positivement l’activation du signal
transducer and activator of transcrip-
tion 3 (STAT3), un modulateur essen-