Etude des interactions entre la plante Arabidopsis thaliana (L

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UNIVERSITE PARIS EST
FACULTE DES SCIENCES ET TECHNIQUES
THESE
Pour obtenir le grade de docteur de l‘Université Paris Est
Spécialité : Sciences de l‘Univers et de l‘Environnement
Présentée par :
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Ulrike JANA
Etude des interactions entre la plante Arabidopsis thaliana (L.) Heynh et le
ver de terre Aporrectodea caliginosa (Savigny) :
Application à la phytoremédiation de l’arsenic et de l’antimoine
Soutenue le 14 décembre 2009
Direction de thèse : Mr D. LAFFRAY, Professeur à l‘Université Paris Est-Créteil
et Mme A. REPELLIN, Maître de conférences à l‘Université Paris Est-Créteil
Equipe d’Ecophysiologie moléculaire (LEPM), IBIOS-BIOEMCO, UMR 7618
Jury :
M. P. Lavelle, Professeur, Université Paris VI
Rapporteur
Mme S. Nardi, Maître de conférences, Université de Palerme, Italie
Rapporteur
Mme H. Sallanon, Professeur, Université d’Avignon et Pays de Vaucluse
Examinateur
M. P.M. Badot, Professeur, Université de Franche Comté
Examinateur
M. D. Laffray, Professeur, Université Paris Est-Créteil
Examinateur
Mme A. Repellin, Maître de conférences, Université Paris Est-Créteil
Examinateur
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tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
A la mémoire de mon père
A ma mère
A Romain
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REMERCIEMENTS
Ce travail achevé, je tiens à remercier tous ceux qui d’une façon ou d’une autre ont
contribué à sa réalisation :
Le Docteur Anne Repellin pour m’avoir proposé ce passionnant sujet de thèse. Elle a su
encadrer ce travail en apportant son expérience scientifique sur une thématique nouvelle
pour notre équipe. J’ai beaucoup apprécié ses qualités humaines et professionnelles, sa
disponibilité et la confiance qu’elle m’a accordée.
Le Professeur Daniel Laffray qui a partagé cet encadrement de thèse. Grâce à son
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enthousiasme, ses précieux conseils et ses encouragements, il a su me transmettre le virus de
la Physiologie végétale. Qu’il trouve ici toute ma gratitude.
Un grand, grand merci au Professeur Yasmine Zuily-Fodil, ma directrice de laboratoire,
qui a cru en moi et grâce à qui j’ai pu obtenir cette thèse.
Mes remerciements vont également aux membres de mon jury, le Professeur Serenella
Nardi, le Professeur Huguette Sallanon, le Professeur Pierre-Marie Badot et le Professeur
Patrick Lavelle pour avoir pris le temps de lire et d’évaluer ce travail. Qu’ils soient assurés
de ma profonde reconnaissance.
L’aboutissement de ce travail ayant impliqué plusieurs collaboration, je souhaiterais
également exprimer toute ma gratitude au Docteur Sébastien Barot pour toute l’aide qu’il
m’a fournie pendant cette thèse mais également avant, pendant mon stage de master II et aux
Docteurs Maryse Castrec-Rouelle et Emmanuel Aubry, chercheurs à Paris VI, pour m’avoir
accueillie si chaleureusement dans leur laboratoire et m’avoir formée aux techniques de la
chimie inorganique.
Je n’oublie pas non plus l’équipe de l’ADEME : Frédérique Cadière, Cécile Grand et
Philippe Bégassat pour le projet de réhabilitation qu’ils m’ont confié. Ce projet a pour moi
été un révélateur et m’a donné envie de poursuivre dans cette thématique.
Je souhaiterais également remercier toute l’équipe du LEPM qui m’a permis de
travailler dans les meilleures conditions qu’il soit :
-
Le Docteur Chantal Passaquet avec qui j’ai partagé bien plus qu’un bureau durant
ces trois années. Merci pour tes précieux conseils mais surtout merci pour ton
optimisme et ta bonne humeur permanente,
-
Les Docteurs Dominique Contour-Ansel, Anh Pham-Thi et Maria Helena Cruz de
Carvalho pour leurs conseils scientifiques et leur gentillesse,
-
Judicaëlle, pour ses relectures précieuses,
-
Biet, Georges, Kim et Rafiq pour leur bonne humeur permanente qui m’a permis de
décompresser quand cela était nécessaire,
-
Fryni Grekis pour toute l’aide administrative qu’elle m’a fournie pendant ces trois
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années.
Je tiens également à remercier tout les membres du projet ADEME et notamment Vincent
Chassany pour son sérieux inébranlable dans les situations d’urgence (…) et Simon
Boudsocq toujours partant pour quitter son univers de la modélisation et donner un coup de
main sur le terrain.
Je dédie cette thèse à l’ensemble de mes amis et à l’ensemble de ma famille, et plus
particulièrement à ma mère, qui a toujours cru en moi et qui m’a donné les moyens d’arriver
jusqu’ici, mon beau père Christian qui m’a appris à ne pas me contenter du minimum mais à
viser l’Excellence, et mon petit frère Cyprien pour la joie qu’il m’a apportée toute ces années.
Enfin, je remercie Romain pour m’avoir soutenue au quotidien et m’avoir remotivée dans
les moments difficiles.
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ABREVIATIONS
ABA
acide abscissique
ACC
1-aminocyclopropane-1-acide carboxylique
AIA
acide indole 3 acétique
EDTA
ethylene diamine tetraacetic acid
FIT
Fer-like Iron deficiency induced Transcription factor
FRO
ferric reductase
GOGAT
glutamate synthase
cHATS
constituve high affinity transporter system
iHATS
inductive high affinity transporter system
IRT
iron regulated transporter
LATS
low affinity transport system
NR
nitrate reductase
NiR
nitrite reductase
NNP
nitrate nitrite porter
NRAMP
natural resistance associated macrophage protein
MS
Matière sèche
PC
phytochelatine
PGPR
plant growth promoting rhizobacteria
PLDα
phospholipase D α
ROS
reactive oxygen species, espèce active de l‘oxygène
RWC
relative water content
SOD
super oxide dismutase
ZIP
ZRT, irt-like protein
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LISTE DES ILLUSTRATIONS
FIGURES
Figure 1 : Modèle simplifié des effets physiques, chimiques et biologiques des vers de terre
sur le sol avec leurs effets potentiels sur la croissance et la nutrition de la plante (d‘après
Syers et Springett 1983) ............................................................................................................. 7
Figure 2 : Visualisation des trajets empruntés par les nutriments dans une racine. Les flèches
fines symbolisent le trajet apoplastique, les flèches en gras le trajet symplastique et les flèches
dans un cercle les transports actifs (Hopkins et Evrard 2003) ................................................. 15
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Figure
3:
Modèle
d‘un transporteur de
phosphate
contenant
douze
domaines
transmembranaires et une large région hydrophile (d‘après Raghothama 1999) ..................... 25
Figure 4 : Réponses à une carence en fer (Guerinot 2007). En haut la réponse caractéristique
d‘Arabidopsis thaliana. En bas, la réponse caractéristique d‘une Poacées : le maïs .............. 29
Figure 5 : Structure hypothétique de la protéine FRO2 associée à la membrane plasmique
(MB, Robinson et al. 1999). Cette protéine est constituée de 725 acides aminés. Le site de
liaison avec le FAD ainsi qu‘une région hautement conservée adjacente au site de fixation du
NADPH ont été mis en évidence. Les ronds blancs symbolisent les quatre résidus histidine
responsable de la coordination entre les deux groupes hèmes (barres blanches) ..................... 30
Figure 6 : Schéma des mécanismes possibles de l‘absorption de l‘arsenic par les cellules
végétales (d‘après Zhao et al. 2009) ........................................................................................ 45
Figure 7 : Cartographie des quatre lagunes de l‘ancien site minier d‘Ouche. Les points
d‘échantillonnage sont localisées au centre des îlots repères. Les quatres lagunes sont
indiquées par les sigles L1, L2, L3 et L4. ................................................................................ 57
Figure 8 : Disposition des tranchées réalisées dans les îlots de végétation considérés comme
repères sur les lagunes de résidus miniers du site d‘Ouche (Cantal, France). Les tranchées
représentent les deux diamètres perpendiculaires des cercles concentriques de centre 0. Un
échantillonnage fin a été réalisé au point 0. Un échantillonnage grossier a été réalisé aux
distances 0 m, 0,5 m, 1 m et 1,5 m du point 0 dans chacune des quatre tranchées et les
prélèvements effectués à même distance et même profondeur ont été rassemblés (selon
protocole Pratas et al. 2005) ..................................................................................................... 59
Figure 9 : Schéma simplifié de la photochimie des végétaux supérieurs (Allen 2003). La
phosphorylation non cyclique nécessite quatre électrons pour pouvoir transloquer douze
protons et la phosphorylation cyclique du photosystème I nécessite 1 électron pour la
translocation de deux protons. La combinaison des phosphorylations cyclique et non cyclique
donne les rapports suivants : H+:ATP = 14 et ATP:NADPH = 3 :2. Pour la phosphorylation
non cyclique seule, ATP:NADPH = 9 :7. Abréviations : cyt, cytochrome ; e-, électron ; Fd,
ferrédoxine ; Pi, phosphate inorganique et PQ, plastoquinone ................................................ 64
Figure 10 : La photographie A présente la chambre Hansatech (chambre à électrode en phase
gazeuse LD2/3, Hansatech) utilisée pour les mesures gazeuses et la photographie B présente
une électrode de Clark (doc. Hansatech) .................................................................................. 66
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Figure 11 : Schéma du montage de la feuille dans la chambre à électrode Hansatech ........... 68
Figure 12 : Photographie du « Chlorophyll Mètre » ............................................................... 74
Figure 13 : Première plateforme (juin 2009). Le paysage a visiblement été modelé par les
activités des moto-crosseurs. .................................................................................................. 171
Figure 14 : Wagonnet, témoin des anciennes activités minières du site. .............................. 171
Figure 15 : Ilot de végétation en majorité constitué de Pins sylvestres. ............................... 172
Figure 16 : Wagonet partiellement enfoui sous les sédiments contaminés par les motocrosseurs. ................................................................................................................................ 172
Figure 17 : Photographie des sédiments contaminés à l‘arsenic et à l‘antimoine. ................ 173
Figure 18 : Mesures des capacités photosynthétiques foliaires des traitements C (substrat sans
polluant), CE (substrat sans polluant + vers de terre), P (substrat contaminé à l‘arsenic et à
l‘antimoine) et PE (substrat contaminé + vers de terre). ........................................................ 200
Figure 19 : Mesure de la respiration foliaire des traitements C (substrat sans polluant), CE
(substrat sans polluant + vers de terre), P (substrat contaminé à l‘arsenic et à l‘antimoine) et
PE (substrat contaminé + vers de terre). ................................................................................ 200
Figure 20 : Schéma récapitulatif des effets des vers de terre sur l‘expression des gènes
impliqués dans la nutrition en fer et en phosphate. Les flèches en pointillés rouges indiquent
les gènes apparemment surexprimés en réponse aux vers de terre, les flèches en pointillés
bleus indiquent les gènes apparemment sous-exprimés en présence des vers de terre. ......... 208
Figure 21 : Schéma récapitulatif des effets du ver de terre Aporrectodea caliginosa et de
deux polluants métalloïdiques, l‘antimoine et l‘arsenic, sur les réponses physiologiques et la
croissance de la plante modèle Arabidopsis thaliana. L‘arsenic et l‘antimoine sont
respectivement représentés par des croix rouges et bleues. La fluorescence initiale (F0) et la
fluorescence maximale (Fm) des photosystèmes II des feuilles de chacun des traitements
correspondent aux valeurs obtenues sept jours après l‘apparition du bourgeon floral. Le
dégagement de dioxygène, lié aux réactions de photosynthèse est représenté par une flèche
rouge et le flux de vapeur d‘eau transpiratoire par des flèches bleues. L‘intensité de ces deux
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phénomènes est proportionnelle à la taille de la police utilisée. ........................................... 212
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TABLEAUX
Tableau I : Eléments essentiels aux plantes supérieures et concentrations internes considérées
comme optimales pour une croissance normale (Marschner 1988). MS : matière sèche ........ 14
Tableau II : Présentation des caractéristiques chimiques de l‘arsenic (Lide 2004)................ 33
Tableau III : Présentation des caractéristiques chimiques de l‘antimoine (Lide 2004) ......... 34
Tableau IV : Concentration en antimoine et en arsenic dans différents sites miniers
contaminés ................................................................................................................................ 36
Tableau V : Quantité d‘arsenic accumulé dans différents organes d‘espèces végatales
prélevées sur d‘anciens sites miniers. Les facteurs de bioaccumulation ont été calculés quand
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cela a été possible en effectuant le rapport de la concentration du polluant dans les tissus de la
plante et dans le sol .................................................................................................................. 39
Tableau VI : Quantité d‘antimoine accumulé dans différents organes d‘espèces prélevées sur
d‘anciens sites miniers. Les facteurs de bioaccumulation ont été calculés quand cela a été
possible en effectuant le rapport de la concentration du polluant dans les tissus de la plante et
dans le sol ................................................................................................................................. 40
Tableau VII : Caractéristiques chimiques du cambisol sableux de Fol-Juif .......................... 53
Tableau VIII : Caractéristiques chimiques du leptosol calcaire de Brunoy ........................... 53
Tableau IX : Caractéristiques chimiques des résidus de minerai d‘Ouche............................. 53
Tableau X : Programmation du four graphite pour la détermination de l‘arsenic .................. 76
Tableau XI : Programmation du four graphite pour la détermination de l‘antimoine ............ 77
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LISTE DES ANNEXES
Annexe 1
Séquences des different couples d‘amorces utilisées dans les réactions de RTPCR
Annexe 2
Protocole de la Turbo-DNase Ambion (Qiagen, France)
Annexe 3
Principe de mesures de l‘analyseur Ciras-2 (PP System, Hansatech)
.
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Annexe 4
Annexe 4 : Projet d‘article destiné à être publié dans les Comptes Rendus
Biologies de l‘Académie des Sciences
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SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................ 1
Partie 1 : Synthèse bibliographique ........................................................................................ 3
1 Importance des vers de terre pour les écosystèmes ...................................................... 5
1.1 Les vers de terre dans l‘Histoire............................................................................ 5
1.2 Effets des vers de terre sur la croissance et le développement des végétaux ........ 6
1.3. Mécanismes responsables de l‘accroissement de la biomasse végétale ............... 7
1.3.1 Modifications de la structure du sol ............................................................... 7
1.3.2 Minéralisation accentuée et modification de la disponibilité en nutriments .. 8
1.3.3 Interactions avec les micro-organismes bénéfiques ....................................... 9
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1.3.4. Production de facteurs de croissance et de vitamines ................................. 10
1.3.5. Régulation des parasites du sol ................................................................... 11
1.3.6. Interaction avec les semences ..................................................................... 12
1.3.7. Abrasion et ingestion des racines et des parties aériennes .......................... 12
1.3.7. Conclusion générale sur l‘effet des vers de terre ........................................ 13
2. La nutrition minérale ................................................................................................. 13
2.1. Mécanismes généraux ........................................................................................ 13
2.1.1. Généralités sur les nutriments minéraux ..................................................... 13
2.1.2. Absorption des nutriments .......................................................................... 14
2.2. L‘azote................................................................................................................ 16
2.2.1 Rôle de l‘azote chez le végétal ..................................................................... 16
2.2.2. Effet d‘une carence en azote dans la plante ................................................ 17
2.2.3. Mécanismes d‘absorption de l‘azote ........................................................... 17
2.3. Le phosphore ...................................................................................................... 21
2.3.1. Importance du phosphore ............................................................................ 21
2.3.3. Effet d‘une carence en phosphate ............................................................... 22
2.3.2. Mécanismes d‘absorption du phosphore ..................................................... 24
2.4. Le fer .................................................................................................................. 27
2.4.1. Importance du fer chez les végétaux ........................................................... 28
2.4.2. Mécanismes d‘absorption du fer par les végétaux ...................................... 28
2.4.3. Effet d‘une carence en fer ........................................................................... 31
2.5 Conclusion sur la nutrition minérale ................................................................... 32
3. Application de l‘association plantes-vers de terre à la décontamination de sites
pollués .................................................................................................................................. 33
3.1. Pollution des sols par les métaux lourds : cas de l‘arsenic et de l‘antimoine .... 33
3.1.1. Propriétés physico-chimiques de ces deux polluants .................................. 33
3.1.2. Origines des contaminations à l‘arsenic et à l‘antimoine ............................ 34
3.1.2. Toxicité de l‘arsenic et de l‘antimoine pour l‘espèce humaine ................... 35
3.2. Effets de l‘arsenic et de l‘antimoine sur les plantes ........................................... 37
3.2.1. Identification d‘espèces tolérantes, accumulatrices et hyperaccumulatrices
...................................................................................................................................... 37
3.2.2. Mécanismes d‘absorption et d‘accumulation de l‘arsenic et de l‘antimoine
chez les plantes ............................................................................................................. 41
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3.2.3 Mécanismes de toxicité de l‘arsenic et de l‘antimoine et mécanismes de
protection des plantes ................................................................................................... 43
3.3. Effets de l‘arsenic et de l‘antimoine sur les vers de terre................................... 47
3.3.1. Effets des différentes classes écologiques des vers de terre sur les polluants
métalliques du sol ......................................................................................................... 48
3.3.2. Interaction entre arsenic et vers de terre...................................................... 49
3.3.3. Intérêts des vers de terre pour la phytoremédiation .................................... 49
Partie 2 : Matériels et méthodes ............................................................................................ 51
1 Expérimentation en conditions contrôlées ................................................................. 53
1.1 Les substrats de culture et détermination de la capacité au champ ..................... 53
1.2. Le matériel végétal : Arabidopsis thaliana et Arabidopsis halleri ..................... 54
1.3. Le matériel animal : le ver de terre Aporrectodea caliginosa (Savigny) ........... 54
1.4. Assemblage des microcosmes (substrat de culture, vers de terre et plantes) ..... 55
1.5. Conditions de culture des microcosmes ............................................................. 55
1.6. Précautions adoptées relatives à l‘antimoine et à l‘arsenic ................................ 55
2. Prélèvement des échantillons végétaux ..................................................................... 56
2.1. Plantes cultivées en conditions contrôlées ......................................................... 56
2.2. Espèces végétales présentes sur le site minier ................................................... 56
3. Substrats de culture et résidus miniers du site d‘Ouche ............................................ 57
3.1 Prélèvements in situ des résidus miniers du site d‘Ouche .................................. 57
3.2. Prélèvements des substrats de culture des microcosmes après expérimentation 59
4. Analyses moléculaires ............................................................................................... 59
4.1. Broyage des échantillons végétaux .................................................................... 59
4.2 Amorces oligonucléotidiques utilisées dans les réactions de PCR : détermination
des séquences et des couples ............................................................................................ 60
4.3 Extraction des ARN totaux des échantillons végétaux ....................................... 60
4.4. Analyses quantitative et qualitative des acides nucléiques ................................ 60
4.5. Synthèse des ADNc par transcription inverse (reverse transcription) ............... 61
4.6. Les réactions de PCR semi-quantitative (Polymerase Chain Reaction) ............ 62
4.7. Dosage de l‘activité « ferric chelate reductase » (protéine Fro2) dans les racines
de plantes d‘Arabidopsis thaliana .................................................................................... 62
5. Analyses physiologiques ........................................................................................... 63
5.1. Mesure des échanges gazeux ............................................................................. 64
5.1.1. Principe ....................................................................................................... 64
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5.1.2. Protocole de mesure de la photosynthèse nette ........................................... 65
5.2. Mesure de la capacité photosynthétique foliaire et de la respiration ................. 66
5.2.1. Principe des mesures polarographiques ...................................................... 66
5.2.2. Protocole des mesures polarographiques .................................................... 68
5.3. Mesure de la fluorescence .................................................................................. 69
5.3.1 Principe de la fluorescence........................................................................... 70
5.3.2. Protocole des mesures ................................................................................. 72
2.5.4. Dosage des chlorophylles totales (Chla et Chlb) ............................................ 73
2.5.5. Détermination des teneurs relatives en chlorophylles ..................................... 73
5.6. Détermination de l‘humidité pondérale ............................................................. 74
6. Techniques d‘analyses élémentaires ......................................................................... 74
6.1. Analyses élémentaires et granulométriques des substrats de culture et des
échantillons du site d‘Ouche ............................................................................................ 74
6.2. Analyses élémentaires des échantillons végétaux .............................................. 75
6.2.1. Détermination des concentrations en azote, fer et phosphore ..................... 75
6.2.2. Détermination des concentrations en As et Sb par spectroscopie
d‘absorption atomique à four graphite ......................................................................... 75
2.7. Analyses statistiques .............................................................................................. 77
Partie 3 : Résultats ................................................................................................................. 79
Chapitre 1 : Etude des mécanismes moléculaires responsables de l’accroissement de
biomasse végétale en réponse au ver de terre Aporrectodea caliginosa ............................. 81
ARTICLE N°1: Influence du ver de terre Aporrectodea caliginosa sur la biomasse
aérienne et racinaire ainsi que sur l’expression de gènes impliqués dans la prolifération
cellulaire et les réponses aux contraintes chez Arabidopsis thaliana ................................. 83
Expérimentation ............................................................................................................ 85
Résultats et discussion................................................................................................... 86
Conclusion..................................................................................................................... 87
Chapitre II: Effets du ver Aporrectodea caliginosa sur la nutrition minérale
d’Arabidopsis thaliana .......................................................................................................... 113
ARTICLE N°2 : Influence du vers de terre Aporrectodea caliginosa sur l’absorption et
l’accumulation du phosphate chez la plante Arabidopsis thaliana ................................... 115
Expérimentation .......................................................................................................... 117
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Résultats et discussion................................................................................................. 118
Conclusion................................................................................................................... 119
ARTICLE N°3 : Influence du ver de terre Aporrectodea caliginosa sur l’absorption et
l’accumulation du fer chez la plante Arabidopsis thaliana ............................................... 131
Expérimentation .......................................................................................................... 133
Résultats et discussion................................................................................................. 134
Conclusion................................................................................................................... 135
Chapitre 3 : Application du système expérimental à la phytoremédiation d’un site
contaminé à l’arsenic et à l’antimoine ................................................................................ 151
ARTICLE N°5: Présentation d’un ancien site minier à Ouche (Cantal, France)
contaminé à l’antimoine et à l’arsenic ................................................................................ 153
Expérimentation .......................................................................................................... 155
Résultats et discussion................................................................................................. 155
Conclusion................................................................................................................... 156
PROJET D’ARTICLE N°6: Effets du ver de terre Aporrectodea caliginosa sur la
phytoextraction de l’arsenic et de l’antimoine par la plante Arabidopsis thaliana ........ 175
Expérimentation .......................................................................................................... 177
Résultats et discussion................................................................................................. 178
Conclusion................................................................................................................... 180
Partie 4 : Conclusion générale et perspectives................................................................... 201
1. Un nouveau système expérimental bouleversant l‘étude des interactions vers /
plantes............................................................................................................................. 204
2. Aporrectodea caliginosa : une nutrition « forcée » ? .......................................... 206
3. Aporrectodea caliginosa : un catalyseur de la phytoextraction ? ....................... 209
4. Conclusion........................................................................................................... 212
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Références ............................................................................................................................. 215
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Introduction générale
INTRODUCTION GENERALE
Depuis le siècle dernier, les activités minières, industrielles, agricoles et urbaines ont
conduit à un fort accroissement de la pollution des sols. En France, 4033 sites ont été recensés
comme pollués ou potentiellement pollués à la fin de l‘année 2008. Parmi ces sites, 41% sont
contaminés par des hydrocarbures, 18% par des hydrocarbures acycliques et 18% par le
plomb. Les 23% restants sont essentiellement contaminés par d‘autres résidus métalliques.
Ces pollutions locales peuvent gagner les nappes phréatiques par des processus de percolation
ou encore être disséminées par l‘érosion éolienne. De ce fait, elles ont une sérieuse incidence
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sur les cultures voisines ou encore sur la santé humaine. L‘arsenic et l‘antimoine bien que
n‘étant pas recensés parmi les polluants majeurs de l‘environnement sont souvent retrouvés
associés à d‘autres contaminants. En France, et plus particulièrement dans la région
Auvergne, de nombreux sites miniers où s‘effectuait l‘extraction d‘antimoine sont désormais
à l‘abandon. Pouvant présenter des risques sanitaires pour les populations avoisinantes, leur
réhabilitation paraît donc essentielle.
Actuellement, la dépollution des sites se fait principalement de manière physicochimique, in situ ou ex situ. Ces traitements sont extrêmement coûteux, perturbent
irréversiblement la structure physique et chimique du sol traité et ne peuvent pas être
appliqués à de grandes surfaces. Aussi, des approches alternatives, plus économiques et
mieux intégrées à l‘échelle du paysage commencent à être développées. Elles impliquent
notamment la revégétalisation d‘anciens sites miniers ou de friches industrielles soit par des
plantes tolérantes à
de
fortes concentrations en polluants dans les
sédiments
(phytostabilisation), soit par des plantes phytoremédiatrices, c'est-à-dire ayant la possibilité
d‘hyperaccumuler le(s) polluant(s) dans leurs organes aériens (phytoextraction) ou racinaires
(rhizofiltration pour milieux liquides). Cependant, peu de plantes hyperaccumulatrices ont
pour le moment été identifiées et la plupart présente une faible production de biomasse et une
croissance lente. De plus, de telles espèces végétales sont le plus souvent spécifiques à
certains éléments métalliques : le zinc par exemple est hyperaccumulé par plus de 18 espèces
végétales telles que Thlaspi caerulescens (L.), Arabidopsis halleri (L.) Heynh ou encore
Alyssum murale (L.). Dans le cas de l‘arsenic et de l‘antimoine, le faible nombre d‘espèces
1
Introduction générale
tolérantes ou accumulatrices recensées provient d‘inventaires floristiques effectués sur
d‘anciens sites contaminés.
L‘idée principale de ce travail de doctorat est de tester un catalyseur : le vers de terre dans
le but d‘augmenter l‘efficacité des processus de phytoremédiation. De nombreuses études ont
montré l‘effet positif de cet invertébré sur la biomasse des végétaux. De plus, en tant que
« ingénieur du sol », il est à la base des processus de pédogénèse et peut donc assurer la
restructuration du sol et donc renforcer l‘aspect écologique de cette approche.
Pour atteindre cet objectif, un système expérimental modèle, permettant une meilleure
compréhension des interactions entre le vers de terre et la plante, a été mis en place. Des
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études préliminaires mesurant les effets des vers de terre sur de grandes voies métaboliques et
également sur la nutrition minérale d‘Arabidopsis thaliana ont été effectuées dans le but
ultime étant de tester l‘incidence de cette interaction sur la phytoremédiation d‘un site
contaminé à l‘arsenic et à l‘antimoine.
2
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Partie 1 :
Synthèse bibliographique
3
4
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Synthèse bibliographique
1 Importance des vers de terre pour les écosystèmes
1.1 Les vers de terre dans l’Histoire
Selon les civilisations et les époques, le degré d‘appréciation des vers de terre a
beaucoup varié. Trois périodes peuvent être distinguées : l‘antiquité, « l‘avant Darwin »
et « l‘après Darwin ».
Chez les Egyptiens (-1558 à -30 avant J.C.), les vers de terre étaient vénérés,
considérés comme des promoteurs de la fertilité des sols. La reine Cléopâtre alla même
jusqu‘à rédiger un édit interdisant leur exportation hors du territoire (Minnich 1977).
Dans la Grèce Antique, Aristote s‘intéressa vivement à ces animaux, les qualifiant
« d‘entrailles de la terre » (Kevan 1985).
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Cependant, à partir du 17ème siècle, en Europe, les vers de terre sont considérés
comme des espèces nuisibles qu‘il faut à tout prix éradiquer (Minnich 1977). Ce n‘est
qu‘à la fin du 19ème siècle que leur statut est réhabilité grâce à l‘intervention de Darwin
qui rédige un livre à leur sujet : The Formation of Vegetable Mold through the Action of
Worms dans lequel le naturaliste met en évidence leur action capitale dans les processus
de dégradation de la matière organique ainsi que leurs effets sur la structure et la fertilité
du sol (Brown et al. 2003). Quelques années après la parution de cet ouvrage, un
pédologue allemand, Wollny, mena de nombreuses expériences sur ces invertébrés
(Wollny 1890) ; il est le premier à s‘être intéressé à l‘érosion des sols, en étudiant
notamment les effets de différents facteurs tels que la végétation et l‘état du sol. Pendant
cinq ans, il s‘est intéressé à la place des vers de terre dans l‘agriculture. Pour cela, il a
tout d‘abord étudié leurs effets sur des céréales et des légumineuses. Ses résultats
montrent une augmentation de 35% à 50% du rendement en grains et de 40% pour la
paille. Il obtint des résultats similaires avec la pomme de terre, le lin et la betterave.
Aussi, émit-il l‘hypothèse que les vers de terre amélioraient la perméabilité du sol et de
ce fait permettaient une meilleure oxygénation et un meilleur drainage de ce dernier.
Pour pousser plus avant ses recherches, il étudia la composition chimique des sols avec
et sans vers de terre et observa une augmentation considérable de l‘azote soluble et des
minéraux disponibles. Cependant, la validité de ces derniers résultats restait discutable
du fait qu‘il fut incapable de déterminer si ses observations étaient dues à la présence de
turricules ou simplement liées à la mort des vers.
5
Synthèse bibliographique
L‘ensemble des observations faites par Darwin et les autres chercheurs s‘intéressant
aux vers de terre n‘eut cependant que très peu d‘effets immédiats sur l‘agriculture. En
effet, cette dernière était à cette époque très liée à la chimie depuis la parution d‘un
ouvrage de Liebig en 1840 : «Chimie Appliquée à la Physiologie Végétale et à
l‘Agriculture » (Blanchart et al. 2005).
Il faut attendre la seconde moitié du 20ème siècle pour que les idées de Darwin
commencent à se répandre. Dès lors, le nombre d‘études portant sur l‘impact des vers de
terre, sur la structure du sol ou encore sur la croissance végétale n‘a cessé de croître.
1.2 Effets des vers de terre sur la croissance et le développement des végétaux
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De nombreuses études ont recensé les effets des vers de terre sur différentes
espèces végétales.
Brown et al. (1999) ont compilé dans une revue 246 expériences réalisées en milieu
tropical, en champ et en serre. Ces expériences ont impliqué 34 espèces de vers de terre,
19 espèces végétales et 23 types de sols différents. De l‘ensemble de ces données, il
ressort que les vers de terre affectent de manière positive la biomasse des plantes dans
75% des cas (biomasses aérienne et racinaire confondues) avec une augmentation
moyenne de 57% pour les parties aériennes et 36% pour le rendement en graines. En
revanche, les vers de terre n‘affectent la croissance du système racinaire que dans 59%
des cas.
Une seconde revue concernant 84 cas portant cette fois-ci des espèces tempérées de
vers de terre a été menée par Scheu (2003). Dans cette étude, il apparaît que les vers
affectent de manière significativement positive la biomasse aérienne des plantes dans
79% des cas et la diminue dans 9% des cas. En ce qui concerne la biomasse racinaire,
les effets des vers apparaissent plus contrastés : Scheu a remarqué une augmentation de
la biomasse de l‘appareil souterrain dans 50% des cas, mais également une diminution
significative dans 38% des expériences.
Au vu de ces deux grandes études, l’effet positif des vers de terre sur la
biomasse aérienne des végétaux semble bien établi. En revanche, leur action sur le
système racinaire semble beaucoup plus contrastée. De plus, ces études montrent la
spécificité de l’interaction entre le ver, la plante et également le type de sol utilisé
pour l’expérience. Il apparaît donc essentiel de comprendre les différents
mécanismes mis en jeu lors de telles interactions.
6
Synthèse bibliographique
1.3. Mécanismes responsables de l’accroissement de la biomasse végétale
Brown et al. (2004) ont identifié sept grands mécanismes permettant d‘expliquer les
effets des vers sur la croissance et le développement des plantes. Ces effets peuvent être
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de natures physiques, chimiques ou encore biologiques (figure 1).
Figure 1 : Modèle
simplifié
des simplifié
effets physiques,
biologiques
des vers de
Figure
2 : Modèle
des effetschimiques
physiques, et
chimiques
et biologiques
desterre sur le sol
de terresur
sur lale croissance
sol avec leurs
effets
potentiels
la cro
issanceSyers
et la nutrition
avec leurs effetsvers
potentiels
et la
nutrition
de lasur
plante
(d‘après
et Springett 1983)
de la plante (d‘après Syers et Springett, 1983)
1.3.1 Modifications de la structure du sol
De part leurs activités, les vers de terre entraînent des modifications physicochimiques dans les sols où ils évoluent (Edwards 2004). Les turricules qu‘ils forment
affectent l‘agrégation et les galeries qu‘ils creusent modifient les propriétés hydriques.
Ils sont très importants dans les processus de pédogénèse, principalement en raison
de leur consommation de matière organique qu‘ils vont fragmenter et mélanger
intimement aux particules minérales pour former des agrégats aqueux stables (Brown
2000). D‘une manière générale, les vers de terre diminuent la taille des particules
organiques et minérales (Joshi et Kelkar 1952). Plus de 50% des agrégats présents en
surface du sol sont issus des vers de terre (Kubiena 1953). Les espèces anéciques telles
que Lumbricus terrestris, qui vivent dans des galeries permanentes s‘enfonçant
profondément dans la terre, ingèrent préférentiellement de la matière organique mais
consomment également d‘importantes quantités de particules minérales. De ce fait, en
7
Synthèse bibliographique
réinjectant ces composés aux couches les plus profondes du sol, elles font partie des
espèces les plus actives pour les processus de pédogenèse (Edwards 2004). Darwin fut
le premier à remarquer que les vers permettaient un brassage du sol des couches les plus
profondes vers la surface (Blanchart et al. 2005). La quantité de sol déplacée est
variable : de 2 à 250 tonnes par hectare et par an. Ces agrégats ainsi formés vont
permettre un meilleur taux d‘infiltration de l‘eau (Carter et al. 1982), et surtout une
meilleure rétention de cette dernière dans le sol.
Les galeries des vers de terre affectent également la structure du sol. Certaines
espèces anéciques (qui creusent des galeries verticales) telles que Lumbricus terrestris
creusent profondément dans le sol et parviennent même à passer à travers les couches
d‘argiles (Edwards et Lofty 1978). En effet, ces vides dans le sol influencent de manière
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
positive le drainage et l‘aération (Edwards and Lofty 1977) : des études ont montré
qu‘en présence de vers de terre, l‘eau pénétrait deux à dix fois plus vite dans le sol
(Stockdill 1966) limitant ainsi les phénomènes de ruissellement.
Ces modifications physiques du sol ont donc plusieurs conséquences pour les
plantes, en augmentant notamment la rétention en eau, en facilitant les échanges
gazeux (notamment en permettant un apport de dioxygène aux micro-organismes
du sol) et également en permettant un meilleur ancrage du végétal.
1.3.2 Minéralisation accentuée et modification de la disponibilité en nutriments
Dans les agro-systèmes tempérés et tropicaux, il a été démontré que les vers de
terre accéléraient la minéralisation des nutriments et augmentaient la fertilité du sol (Lee
1985). En effet, en l‘absence de vers de terre, la matière organique reste bloquée en
surface, freinant ainsi le recyclage des nutriments. Les lombrics permettent donc
l‘incorporation des excréments et des matières végétales dans le sol, modifiant ainsi la
capacité d‘échange cationique en surface et dans les couches plus profondes du sol
(Sears 1953, Araujo et al. 2004). Les propriétés physico-chimiques des structures
biogéniques des vers de terre (galeries et turricules) sont différentes du reste du sol. En
effet, ces structures sont enrichies en nitrate (NO3-), en ammonium (NH4+) et en carbone
organique (Bhatnagar 1975, Syers et Springett 1983). Le potassium, le calcium, le
magnésium et le phosphore voient également leur concentration augmenter dans les
turricules (Lavelle et al. 1992). De plus, les sécrétions de mucus laissées par les vers sur
les murs de leurs galeries contiennent des concentrations élevées en azote organique et
en ammonium (Needham 1957). L‘ammonium, trouvé en concentration très élevée dans
8
Synthèse bibliographique
les turricules frais, décline très rapidement sur deux semaines. Cette diminution est
corrélée à l‘augmentation de la concentration en nitrate observée dans ce même
intervalle de temps (Parkin et Berry 1994).
Cet enrichissement en nutriments est dû à une série de processus. Tout d‘abord, les
particules organiques et minérales absorbées par le ver de terre sont concassées lors de
leur passage dans le gésier. Dans l‘intestin, le changement de pH et les enzymes
produits par les bactéries mutualistes poursuivent la fragmentation des particules de
manière chimique (Edwards et Bohlen 1996).
Ces processus permettent donc la libération des nutriments au départ
enchâssés dans les particules minérales. Le rapport C:N de la matière organique
diminue progressivement grâce à l’activité des bactéries et la plante peut bénéficier
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
de l’ammonium et des nitrates ainsi libérés.
1.3.3 Interactions avec les micro-organismes bénéfiques
Les micro-organismes ont des capacités de mouvement très limitées. Ils ne sont
donc pas toujours en contact avec leurs substrats et peuvent également se retrouver dans
des conditions défavorables à leur développement. C‘est pourquoi plus de 90% des
bactéries du sol se trouvent en état de dormance (Lavelle 1997). Les vers de terre en
brassant le sol et en construisant des galeries permettent aux micro-organismes d‘être
dispersés dans le sol et d‘entrer en contact avec des ressources auparavant inaccessibles.
De plus, l‘intestin des vers de terre fournit un environnement propice à l‘éveil et à la
multiplication de certaines espèces de micro-organismes (et défavorable pour d‘autres).
En effet, le mucus du tube digestif du ver est riche en acides aminés, en sucres et en
glycoprotéines de haut poids moléculaire (40000-60000 Dalton, Martin et al. 1987). Les
bactéries sortent de leur dormance : ce phénomène a été appelé « priming effect » par
Jenkinson (1966) ou encore dans une version plus moderne « le paradoxe de la Belle au
Bois Dormant » (Lavelle 1995) où la belle au bois dormant est interprétée par les
bactéries et le prince charmant par le mucus intestinal du ver de terre. L‘analyse des
acides gras des phospholipides issus de portions de sols travaillées par les vers a mis en
évidence une quantité plus importante de bactéries Gram-négatives par rapport aux
bactéries Gram-positives (Clapperton et al. 2001).
Les Plant Growth Promoting Bacteria (PGPB, bactéries promotrices de la
croissance des plantes), qui synthétisent des substances similaires aux hormones
végétales, voient également leurs populations et leur activité augmenter dans les
9
Synthèse bibliographique
turricules (Pederson et Hendrikson 1993). Cependant, il apparaît que ce pic d‘activité
bactérienne décroît très rapidement dans le temps et qu‘au bout de deux semaines, il n‘y
a plus de différence significative entre le turricule et le sol environnant.
Il est également utile de préciser que l‘ensemble des effets cités précédemment
dépend de la classe écologique du ver. En effet, les vers épigés agissent essentiellement
sur la microfaune de la litière, les endogés géophages influencent les micro-organismes
du sol. Enfin, les espèces anéciques, de part la construction de leurs galeries verticales
permanentes, permettent le développement de points chauds riches en eau et oxygène où
les populations bactériennes et fongiques vont pouvoir se développer.
L’ensemble de ces micro-organismes, et plus particulièrement les bactéries
promotrices de la croissance des plantes va donc être bénéfiques à la plante et va
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
favoriser sa croissance.
1.3.4. Production de facteurs de croissance et de vitamines
Au début des années 60, des études sur la production des pâturages, démontrent que
la présence du ver de terre endogé Aporrectodea caliginosa induit une augmentation de
la production de gazon allant de 28% à 110% (Nielson 1965). L‘auteur émet alors l‘idée
que des régulateurs de la croissance des plantes sont sécrétés par les vers. Poursuivant
ses expériences (1965), il parvient à extraire des substances indoles à partir de tissus de
trois espèces de vers de terre : Aporrectodea caliginosa, Lumbricus rubellus et Eisenia
fetida. Avec ces substances extraites, il observe une augmentation de la croissance du
pois.
Plus récemment, une autre équipe de chercheurs a mis en évidence la production de
cytokinines et d‘auxines par sept espèces de vers de terre (Krishnamoorthy et
Vajranabhaiah 1986). Selon eux, ces deux types de molécules, similaires aux
phytohormones, pourraient persister plus de dix semaines dans les sols mais seraient
dégradées en quelques jours sous l‘action de la lumière.
En dehors des vers de terre, ces molécules sont principalement retrouvées dans les
turricules des vers de terre, dans le vermicompost et dans les substances humiques.
L‘équipe de Nardi, (1994) est parvenue à isoler de l‘acide indole 3 acétique (AIA) des
substances humiques extraites des fèces de deux vers de terre : Allobophora caliginosa
et Allobophora rosea. La concentration en IAA dans ces substances humiques est
estimée à 0,5% (v/v) d‘après des imuno-essais enzymatiques (Muscolo et al. 1998).
10
Synthèse bibliographique
Les substances humiques présentent de nombreux effets bénéfiques pour la
croissance et le développement des plantes. Tout d‘abord, de façon indirecte, elles
contribuent à réduire la compaction des sols et améliorent la capacité d‘échange
cationique. De façon directe, ces substances humiques influencent positivement la
biomasse totale des végétaux et plus particulièrement la biomasse racinaire (Vaughan et
Malcolm 1985). De plus, les substances humiques possèdent des propriétés
complexantes qui augmentent la disponibilité des micronutriments (Stevensen 1991).
Elles stimulent l‘absorption des ions Na 2+ et Ba2+ et également l‘expression de protéines
impliquées dans le transport de l‘azote (Vaughan et MacDonald 1976). Ces substances
pourraient également agir comme des hormones (Nardi et al. 1988) ou encore induire
des modifications dans le génome (Attinà et al. 1992). Des substances de faible poids
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
moléculaire, pourvues d‘une activité similaire aux gibbérellines stimulent l‘absorption
des nitrates alors qu‘elles inhibent fortement l‘extrusion des protons au niveau du
système racinaire (Nardi et al. 2000). Enfin, il a été montré (Pinton et al. 1998, Pinton et
al. 1999) que des plants de concombre déficients en fer pouvaient utiliser le fer
complexé aux substances humiques pour réduire les ions Fe 3+ avant de les absorber.
Ces dernières années ont vu se multiplier les études concernant les effets de ces
facteurs de croissance d’origine bactérienne sur la croissance des végétaux et plus
particulièrement sur la stimulation de la nutrition minérale. Les futurs enjeux
concernent la caractérisation des espèces bactériennes produisant de tels composés
et également le décryptage des mécanismes moléculaires induit par ces composés
similaires aux phytohormones.
1.3.5. Régulation des parasites du sol
Comme les micro-organismes bénéfiques pour les plantes, les vers de terre altèrent
la distribution des pathogènes en participant notamment à leur dispersion. De plus, les
vers sont connus pour consommer une large gamme de champignons et bactéries
pathogènes ainsi que certaines populations de nématodes (Brown 1995). Concernant les
nématodes, plusieurs études ont montré que la présence des vers réduisait l‘impact de
ces parasites sur le développement du végétal. Boyer
(1998) a observé, au cours
d‘expériences en pot avec du riz, une diminution du nombre de nématodes Pratylenchus
zeae en présence du ver P. corethrurus. Blouin et al. (2005) ont également étudié les
effets des vers de terre sur une population de nématodes s‘attaquant au riz (Oriza
11
Synthèse bibliographique
sativa). Ils n‘ont pas observé de diminution du nombre de parasites, mais plutôt que les
plantes maintiennent une biomasse aérienne identique à celles des plantes témoins.
Ces résultats tendent à montrer que les vers n’agissent pas directement sur les
nématodes mais sur les plantes elles-mêmes en stimulant leurs défenses et en
augmentant leur seuil de tolérance.
1.3.6. Interaction avec les semences
En ingérant du sol, les vers de terre sont responsables de la dissémination des
graines. Le passage dans le tube digestif du ver peut affecter favorablement ou
défavorablement leur germination (Grant 1983). Decaëns et al. (2001) ont observé une
diminution du taux de germination et un ralentissement du processus chez plusieurs
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
adventices mises en culture sur des turricules.
1.3.7. Abrasion et ingestion des racines et des parties aériennes
Quelques études, peu nombreuses, font état d‘effets négatifs causés par les vers de
terre sur les cultures. Les galeries des vers ainsi que leurs turricules sont souvent en
contact étroit avec la rhizosphère. De ce fait, la présence des vers peut affecter
négativement les racines, particulièrement les jeunes qui n‘ont pas encore développé de
cortex protecteur. Barrion et Litsinger (1996) ont reporté un phénomène d‘abrasion
racinaire lié à la présence de vers de terre dans une culture de riz aux Philippines.
Cependant, d‘autres raisons pourraient expliquer ce phénomène comme la surpopulation
de vers qui entraînerait un nombre trop important de turricules pouvant étouffer les
jeunes plants de riz.
Certains auteurs tels que Cortez et Bouché (1992) ont également supposé que les
vers de terre se nourrissaient de racines vivantes. Cette hypothèse a été invalidée : des
analyses du bol alimentaire prélevé dans le gésier et du tube digestif de 30 espèces
différentes de vers de terre ont révélé que les racines ne formaient qu‘une fraction
infime de l‘alimentation des lombrics (Brown et al. 1999).
Enfin le dernier effet négatif rapporté concerne plus particulièrement les vers de
terre anécique. Ceux-ci sont connus pour enfouir dans leurs galeries des feuilles de
plantes vivantes (Darwin 1881) ou encore endommager les jeunes plantules (Shumway
et Koide 1994).
Comparés à l’ensemble des effets positifs cités précédemment, les effets
négatifs des vers de terre sur la croissance et le développement de la plante
apparaissent comme anecdotiques. Des études moléculaires portant par exemple
12
Synthèse bibliographique
sur des gènes impliqués dans les réponses aux blessures ou aux contraintes
oxydatives permettraient une véritable évaluation de ce phénomène.
1.3.7. Conclusion générale sur l‘effet des vers de terre
Les mécanismes généraux des vers de terre pouvant expliquer les gains de biomasse
fréquemment observés chez les végétaux apparaissent comme clairement identifiés. La
minéralisation accentuée et la libération de composés hormonaux par les bactéries
apparaissent comme les facteurs les plus déterminants dans l‘amélioration du
rendement. Pour le moment, aucun système expérimental n‘est parvenu à déterminer
l‘importance relative de ces mécanismes.
Les outils de la biologie moléculaire pourraient permettre d‘obtenir de nouvelles
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
données, notamment par l‘étude des variations d‘expressions de gènes (répondant par
exemple à l‘auxine) ou l‘utilisation de mutants déficients dans la production d‘auxine,
d‘éthylène ou dans l‘assimilation de certains éléments nutritifs. L‘étude de la nutrition
minérale en présence des vers de terre peut permettre d‘améliorer la connaissance des
mécanismes responsables de l‘accroissement de biomasse.
2. La nutrition minérale
2.1. Mécanismes généraux
2.1.1. Généralités sur les nutriments minéraux
Les éléments requis pour assurer la croissance et le développement de la plante
(encore appelé nutriments) sont considérés comme essentiels. Le caractère essentiel est
principalement fondé sur deux critères formulés par Epstein (1972):
1) en l‘absence de l‘élément, la plante est incapable de boucler son cycle
de développement,
2) l‘élément fait parti d‘un constituant ou d‘un métabolite essentiel.
En général, 17 éléments sont considérés comme essentiels pour la plante. Ils sont
séparés en deux catégories : les macro-éléments (au nombre de neuf) et les microéléments (encore appelé oligoéléments, au nombre de 8, tableau I). Cette distinction a
été établie en fonction des concentrations dans les tissus végétaux. En effet, les
macroéléments sont présents à des concentrations supérieures à 10 mmoles par kilo de
matière sèche (tableau I). Ils sont le plus souvent impliqués dans la composition des
13
Synthèse bibliographique
macromolécules (ADN, ARN, protéines etc.…), ce qui explique les besoins élevés des
plantes.
Tableau I : Eléments essentiels aux plantes supérieures et concentrations internes considérées comme
optimales pour une croissance normale (Marschner 1988). MS : matière sèche
Macro-éléments
Micro-éléments
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Elément
Symbole
Forme
Concentration
chimique
disponible
(mmol/kg MS)
Hydrogène
H
H2O
60 000
Carbone
C
CO2
40 000
Oxygène
O
O2 CO2
30 000
Azote
N
NO3- NH4+
1 000
Potassium
K
K+
250
Calcium
Ca
Ca2+
125
Magnésium
Mg
Mg2+
-
80
2-
Phosphore
P
HPO4 ,HPO4
60
Soufre
S
SO42-
30
Chlore
Cl
Cl-
3,0
Bore
B
BO33-
2,0
Fer
Fe
Fe2+ Fe3+
2,0
Manganèse
Mn
Mn2+
1,0
Zinc
Zn
Zn2+
0,3
Cuivre
Cu
Cu2+
0,1
Nickel
Ni
Ni2+
0,05
Molybdène
Mo
Mo42-
0,001
2.1.2. Absorption des nutriments
Les nutriments du sol doivent être acheminés en solution, du sol jusqu‘au xylème
pour ensuite être distribués à l‘ensemble des tissus végétaux. Pour parvenir jusqu‘aux
vaisseaux conducteurs localisés dans la stèle, ils progressent transversalement et de
façon centripète dans la racine. Ce trajet peut être schématisé en trois étapes (figure 2) :
-
L‘absorption des nutriments se déroule principalement au niveau de la
zone pilifère. Les sels minéraux présents dans l‘eau peuvent circuler
14
Synthèse bibliographique
dans les espaces existants entre les cellules épidermiques tout d‘abord
puis entre les cellules du cortex racinaire. Cette diffusion se fait de
manière passive : c‘est la voie apoplastique.
-
Pour pénétrer dans les cellules, que ce soit les cellules épidermiques,
corticales ou encore de l‘endoderme (le cadre de Caspari, composé de
cellules subérifiées et donc imperméables, forme une barrière à la
diffusion apoplastique), les nutriments sont contraints d‘utiliser des
transporteurs localisés sur les membranes. C‘est la voie symplastique.
-
Une fois dans les cellules, les plasmodesmes (c‘est-à-dire les
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connections symplastiques entre les cellules) vont permettre aux
nutriments de diffuser selon leur gradient de concentration jusqu‘au
parenchyme xylèmien de la stèle. Là, les nutriments sont « chargés »
dans le xylème. Ce processus met en jeu des transporteurs qui vont
permettre d‘accumuler les nutriments dans les vaisseaux conducteurs à
l‘encontre de leur gradient de concentration.
Figure 2 : Visualisation des trajets empruntés par les nutriments dans une racine. Les flèches fines
symbolisent le trajet apoplastique, les flèches en gras le trajet symplastique et les flèches dans un cercle
les transports actifs (Hopkins et Evrard 2003)
15
Synthèse bibliographique
En raison de l‘importance de l‘azote, du phosphore et du fer dans ce travail de
thèse, les modes d‘acquisition de ces éléments par les plantes vont maintenant être
décrits en détail.
2.2. L’azote
L‘azote est le quatrième élément le plus abondant de la planète. Contrairement à ce
qui se passe pour les autres minéraux, l‘érosion des roches mères ne relargue que de très
faibles quantités de cet élément. En effet, l‘azote représente moins de 0,1% des éléments
de la croûte terrestre. En revanche, il est le principal constituant de l‘atmosphère
terrestre dont il représente 78% du volume (sous forme de diazote N2). Les océans et la
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
matière organique du sol sont respectivement les deuxième et troisième réservoirs en
azote de la planète. Seules les cyanobactéries et les bactéries symbiotiques du genre
Rhizobium (Trinchant et al. 1997) peuvent utiliser le diazote de l‘air. Les nitrates (NO3-)
et les ions ammonium (NH4+) sont les principales sources d‘azote inorganique assimilé
par les plantes. Dans les régions tempérées, les sols peuvent présenter des teneurs en
azote de l‘ordre du gramme par kilo de terre au niveau des horizons superficiels (Heller
1981).
Cependant,
cet
élément
est
essentiellement
sous
forme
organique
(principalement sous forme d‘humus). L‘azote minéral (ammonium, nitrate et nitrite)
qui représente moins de 2% de l‘azote total présent dans le sol est issu et donc
dépendant de la dégradation de la matière organique (humification et minéralisation de
l‘humus). En conséquence, les concentrations en nitrate sont extrêmement variables (de
10 µM dans les terrains les plus pauvres à 100 mM dans les plus riches).
2.2.1 Rôle de l‘azote chez le végétal
L‘azote est le quatrième élément le plus abondant dans un végétal (Tableau I) et le
principal facteur limitant sa croissance, notamment en raison de sa présence dans de très
nombreuses macromolécules essentielles à la vie cellulaire, telles que les acides
nucléiques, les acides aminés, les protéines, la chlorophylle et certaines hormones
(Harper 1994). Les besoins en azote des plantes varient en fonction de l‘espèce et du
stade de développement. La concentration en azote nécessaire pour une croissance
optimale varie entre 2% et 5% de la biomasse sèche (Marschner 1988).
16
Synthèse bibliographique
2.2.2. Effet d‘une carence en azote dans la plante
Une faible diminution de la biodisponibilité de l‘azote dans le milieu entraîne une
modification de la répartition de la biomasse entre les parties aérienne et racinaire de la
plante : le carbone est préférentiellement alloué aux racines (Hirose et al. 1984). Ceci
entraîne une forte diminution du rapport entre la matière sèche totale et racinaire
(Brouwer 1962). En effet, la plante favorise la croissance du compartiment impliqué
dans l‘acquisition de l‘élément déficient (Gastal et Lemaire 2002). De ce fait, la
déficience en azote s‘associe souvent à une diminution de la taille des feuilles et des
ramifications (William et Pearce 1984).
Afin d‘assurer sa croissance, une plante en carence azotée peut recycler une partie
de l‘azote qu‘elle contient, dans ses feuilles sénescentes et dans certains tissus matures,
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afin d‘assurer le développement des tissus jeunes. Cette remobilisation entraîne une
diminution de la teneur en azote dans tout le végétal en raison d‘une dilution de cet
élément. Si la carence persiste, les pools d‘azote des feuilles matures (acides aminés et
protéines, tout particulièrement la Rubisco) vont être affectés et les synthèses protéiques
diminuent (Lawlor 2002). Ces phénomènes ont pour conséquence de diminuer la
capacité photosynthétique car cette dernière est corrélée à la concentration en azote dans
les limbes (Evans 1983, Field et Monney 1986). La sensibilité à la contrainte photooxydante
augmente
également.
Les
feuilles
prennent
une
teinte
violacée,
symptomatique de l‘accumulation d‘anthocyanes (Cobbina et Miller 1987; Nielsen et al.
1998). L‘équipe de Sakamoto (Sakamoto et al. 1994) a montré que l‘addition d‘azote
dans un milieu contenant des cellules en suspension permettait de réduire cette
accumulation.
Du fait du rôle essentiel de l‘azote dans les processus anaboliques des végétaux,
ceux-ci ont dû développer des stratégies pour limiter les carences en cet élément. La
présence de transporteurs à basse et haute affinité ainsi qu‘une grande plasticité du
système racinaire sont autant de moyens que la plante a à sa disposition pour optimiser
son absorption de l‘azote minéral.
2.2.3. Mécanismes d‘absorption de l‘azote
Les plantes prélèvent l‘azote du sol principalement sous la forme de nitrate (NO 3-)
et plus rarement sous forme d‘ammonium (NH4+). Les espèces appartenant à la famille
des légumineuses peuvent également utiliser l‘azote atmosphérique (N 2) par
l‘intermédiaire des bactéries symbiotiques de type Rhizobium (Trinchant et al. 1997).
17
Synthèse bibliographique
L‘ammonium absorbé par les racines est aussitôt incorporé dans des composés
organiques du fait de sa toxicité pour les cellules lorsqu‘il est à l‘état libre. En revanche,
le nitrate est stocké dans les vacuoles des cellules racinaires et des organes de stockage
et dans les parties aériennes.
L‘absorption du nitrate et de l‘ammonium est effectuée par des transporteurs
localisés sur la membrane plasmique des cellules épidermales, corticales et
endodermales des racines. Des études physiologiques ont montré qu‘il existait trois
systèmes de transport actif pour les ions nitrates :
-
un système à haute affinité constitutif (cHATS pour « constitutive
High Affinity Transport System ») qui permet d‘absorber le nitrate
lorsque celui-ci est présent en faible concentration dans la rhizosphère
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
(entre 1µM et 1mM, Behl et al. 1988)
-
un système à haute affinité inductible (iHATS pour « inductible High
Affinity Transport System ») qui est mis en place pour des
concentrations en azote identiques à celles citées précédemment (Aslam
et al. 1992)
-
un système à basse affinité (LATS pour « Low Affinity Transport
System ») qui se met en place pour des concentrations supérieures à 1
mM (Glass et al. 1992) et dont l‘activité est proportionnelle à la
concentration en nitrate dans la solution du sol.
Ces systèmes de transport actif sont codés par deux familles de gènes : Nrt1
(Nitrate Root Transporter 1) et Nrt2 (Nitrate Root Transporter 2, Crawford et Glass
1998). L‘aboutissement du projet de séquençage de l‘ensemble du génome
d‘Arabidopsis (Arabidopsis genome project, 2001) a permis d‘identifier 52 membres de
la famille Nrt1 et 7 membres de la famille Nrt2.
Les protéines de type NRT1 appartiennent à la famille des transporteurs de peptides
(PTR pour Peptide Transporter) et celles de types NRT2 à la famille des NitratesNitrites Transporteurs (NNP pour Nitrate-Nitrite Porter, Forde 2000). Jusqu‘en 1999,
les chercheurs (Forde et Clarkson 1999) pensaient que les transporteurs de type NRT1et
de type NRT2 étaient respectivement impliqués dans les systèmes de transport à basse
affinité (LATS) et les systèmes de transport à haute affinité (HATS). Des études plus
récentes ont invalidé cette hypothèse en montrant que le transporteur AtNRT1.1 pouvait
18
Synthèse bibliographique
également fonctionner comme un transporteur de haute affinité lorsqu‘il était
phosphorylé (Liu et al. 1999 ; Liu et Tsay 2003).

Les transporteurs de type NRT1 (famille des PTR)
AtNrt1.1 fut le premier gène identifié, au début des années 70 (OostindiërBraaksma 1970 et 1973), lors de recherches de mutants résistants aux chlorates, qui est
un analogue toxique du nitrate. Il s‘est avéré que l‘un d‘eux, le mutant chl1, déficient
pour le gène Chl1, présentait également une défaillance dans l‘absorption des nitrates.
Des analyses complémentaires sur un mutant d‘Arabidopsis thaliana n‘exprimant pas le
gène Nrt1.1 ont montré que la plante ne répondait pas à l‘apport localisé de nitrate
contrairement au sauvage (Remans et al. 2006). Les auteurs ont alors proposé que ce
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
gène, exprimé de façon constitutive dans les racines et plus particulièrement dans les
poils absorbants et l‘épiderme (Huang et al. 1999), puisse agir comme un détecteur des
nitrates ou alors faciliter l‘accès de cet élément au senseur qui serait localisé dans le
cortex racinaire. Une seconde expérience avec ce même mutant a montré que l‘absence
d‘expression de Nrt1.1 induisait une altération de la régulation du gène Nrt2.1 (Munos
et al. 2004).
Les gènes AtPtr2A et AtPtr2B appartiennent également à la famille des PTR. Ce
sont des transporteurs d‘oligopeptides. En revanche, ils ne présentent qu‘une faible
identité avec Nrt1.1 : 25 et 39% respectivement (Song et al. 1996). Les trois derniers
membres bien caractérisés de cette famille sont AtNtp2 et AtNpt3 (Hatzfeld et Saito
1999) dont les rôles demeurent à ce jour inconnus et AtNrt1.2 qui, d‘après des études
d‘expression dans des œufs de xénope, est un transporteur à basse affinité pour les
nitrates (Liu et al. 1999).

Les transporteurs de type NRT2 (famille des NNP)
Ces gènes sont essentiellement exprimés dans les tissus racinaires. Le premier gène
identifié comme codant un transporteur de nitrate appartenant à la famille des NNP est
le gène CrNrt2.1. Il a été identifié chez l‘algue Chlamydomonas reinardtii par
complémentation d‘un mutant (Quesada et al. 1994). Une souche mutante du
champignon Aspergillus nidulans, la souche crna, a été identifiée pour sa résistance au
chlorate. En parallèle, cette souche présente une défaillance dans l‘absorption des
nitrates à certaines étapes de son développement. La comparaison des séquences en
acides aminés déduites du gène CrNrt2.1 et du gène muté de la souche crna a mis en
19
Synthèse bibliographique
évidence des régions hautement conservées. Celles-ci ont été utilisées pour la
conception d‘oligonucléotides dégénérés qui ont permis d‘isoler la plupart des gènes
Nrt2 chez l‘orge, le tabac, le soja et la tomate (Orsel et al. 2002). Chez la plante modèle
Arabidopsis thaliana, le premier gène Nrt2 a été identifié par la technique d‘expression
différentielle entre deux modes de nutrition : glutamine et nitrate (Filleur et DanielVedele 1999).
Les nitrates absorbés par les transporteurs de type NRT2 peuvent être stockés dans
les vacuoles des cellules des racines ou des organes aériens ou encore être réduits
(Crawford et Glass 1998). La réduction des nitrates fait intervenir deux enzymes clés :
la nitrate réductase (NR) et la nitrite réductase (NiR). Elles catalysent respectivement la
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réduction du nitrate en nitrite et celle du nitrite en ammonium. Les ions NH 4+ sont
incorporés en glutamine par la glutamine synthase (GS) puis en glutamate par la
glutamate synthase (GOGAT). Le glutamate est le précurseur de tous les acides aminés
exceptée la proline.
De nombreuses études rapportent une importante plasticité du système racinaire en
fonction des concentrations en azote dans le sol. Chez Arabidopsis thaliana, un apport
d‘azote déclenche quatre effets principaux :
- Zhang et Forde (1998) ont noté que la présence d‘une zone riche en nitrate
stimulait l‘élongation des racines latérales à ce niveau.
- L‘équipe de Remans (Remans et al 2006) a observé un effet inhibiteur systémique
de la croissance racinaire lorsque la plante présente des concentrations en azote élevées
dans l‘ensemble de ses tissus.
- De même, un rapport C : N élevé dans les tissus aériens supprime l‘initiation des
racines latérales (Malamy et Ryan 2001).
- Enfin, un apport externe de L-Glutamate entraîne une inhibition de l‘élongation de
la racine primaire et stimule la prolifération des racines latérales (Watch Liu et al.
2006).
De très récentes études ont montré que l‘inhibition du développement des racines
latérales pour une concentration élevée en nitrate était influencée par des bactéries du
sol. En effet, l‘effet inhibiteur peut être levé en inoculant certaines rhizobactéries
promotrices de la croissance des plantes (Plant Growth Promoting Rhizobacterium,
PGPR) comme la souche STM196 de Phyllobacterium (Mantelin et al. 2006). En plus
20
Synthèse bibliographique
de levée l‘inhibition de croissance racinaire, l‘ajout de cette rhizobactérie altère
également l‘expression de
plusieurs transporteurs d‘azote : l‘expression des
transporteurs AtNrt1.1 et AtNrt2.1 décroit huit jours après l‘inoculation de la souche
bactérienne et les transporteurs AtNrt2.5 et AtNrt2.6 dont la fonction demeure inconnue
sont très fortement induits.
Bien que l’azote soit un élément limitant dans la majorité des sols, les plantes
présentent grâce à l’évolution des systèmes d’assimilation optimisés pour cet
élément, notamment en exprimant les transporteurs à haute affinité
de type
NRT2. La plasticité du système racinaire est également un facteur clé pour
l’absorption de l’azote mais également pour le phosphate et le fer dont les
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
mécanismes d’absorption sont détaillés dans les prochains paragraphes.
2.3. Le phosphore
Le phosphore constitue entre 0,02 et 0,15% des éléments présents dans la croûte
terrestre. Dans les sols, il se trouve presque exclusivement sous forme organique (20 à
80% du phosphore total) et est en revanche considéré comme l‘ion majeur le moins
disponible en raison des interactions électrostatiques qu‘il forme avec les particules du
sol (Raghothama 1999). De ce fait, sa disponibilité dans les sols ne dépasse guère 10µM
(Abel et al. 2002), ce qui est bien inférieur aux concentrations trouvées dans les tissus
végétaux (5 à 20 mM). Du fait de sa faible disponibilité dans les sols, les plantes entrent
en concurrence directe avec les micro-organismes. Le phosphore est, après l‘azote, le
deuxième macro-élément limitant la croissance des végétaux (Abel et al. 2001 ; Barrow
1963).
2.3.1. Importance du phosphore
Le phosphore est un macro-élément essentiel pour la plante. Sa concentration
moyenne pour une croissance optimale est de l‘ordre de 60µmol/g de matière sèche, ce
qui correspond à moins de 0,2 % de la biomasse sèche totale. En tant qu‘élément
structural, il est à la fois impliqué dans des macromolécules telles que les acides
nucléiques et les phospholipides membranaires. Fonctionnellement, il est essentiel dans
les transferts d‘énergie via les liaisons anhydres phosphoriques à haute énergie.
Le phosphate inorganique (Pi) est également un substrat ou un produit final
essentiel à de nombreuses réactions enzymatiques : il intervient dans la voie de la
21
Synthèse bibliographique
glycolyse (Plaxton 1996), dans la régulation des ARNases (Green 1994) et au niveau
des phosphatases (Duff et al. 1994). Enfin, au niveau des chloroplastes et des
mitochondries, il est utilisé en tant que cofacteur dans le transport des sucres (Schott et
al. 1995).
2.3.3. Effet d‘une carence en phosphate
Tout comme pour l‘azote, l‘acquisition du phosphate est souvent associée avec des
modifications du système racinaire.
En réponse à une carence en phosphate, la croissance et l‘architecture des racines
sont modifiées (Lynch 1995). La biomasse racinaire augmente, entraînant de ce fait un
accroissement des surfaces d‘absorption. Chez Arabidopsis thaliana, la carence en
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
phosphate inhibe l‘élongation de la racine primaire, stimule celle des racines
secondaires ainsi que la formation de poils absorbants (Raghothama et Karthikeyan
2005), qui sont également retrouvés dans des zones où ils ne sont habituellement pas
présents (Lynch et Beebe 1995). En cela, la plupart des réponses à une carence en
phosphate sont similaires à celles causées par l‘auxine et l‘éthylène.
En effet, une application d‘auxine exogène sur une plante de lupin non carencée en
phosphore entraîne des modifications du système racinaire identiques à celles observées
en réponse à une carence en phosphate (Gilbert et al. 2000). L‘application d‘inhibiteurs
du transport de l‘auxine annule ces réponses.
L‘éthylène semble également être impliqué dans les réponses à une carence en
phosphate, mais son rôle est beaucoup moins bien connu. Comme décrit plus haut, l‘une
des conséquences de la carence en phosphate est un accroissement de la biomasse
racinaire. Or cet effet est annulé par l‘aminoethoxyvinylglycine (AVG) qui est un
inhibiteur de l‘éthylène endogène. L‘effet inhibiteur partiellement levé par l‘apport
d‘éthylène exogène (Borch et al. 1999). De même, un mutant d‘Arabidopsis thaliana
surproduisant de l‘éthylène, eto3, présente un phénotype de plante carencée en
phosphate quelque soit la teneur en phosphate de son milieu de culture (Schmidt 2001).
En revanche, des études sur des mutants des voies de signalisation de l‘ACC (1aminocyclopropane-1-acide carboxylique), le précurseur de l‘éthylène, ont montré que
cette hormone n‘était pas directement impliquée dans la formation des racines latérales
(Lopez-Bucio et al. 2002)
22
Synthèse bibliographique
Jusqu‘à présent, les molécules responsables de la perception de la carence en
phosphate n‘ont pas été identifiées. En revanche, un certain nombre de gènes induits par
une telle carence ont été mis en évidence, notamment ceux appartenant à la famille des
transporteurs à haute affinité dont les fonctions seront détaillées dans le chapitre
suivant.
Baldwin (2001) a mis en évidence que l‘expression de ribonucléases et de
phosphatases acides est induite par une carence en Pi dans des cellules de tomates. La
quantité d‘ARNm codant pour ces ribonucléases augmente très fortement seulement
deux heures après le transfert des cellules dans un milieu exempt de Pi. Le transfert des
cellules carencées d‘un milieu pauvre à un milieu riche en Pi a pour effet de faire
décliner rapidement la quantité de ces mêmes ARNm (en deux à quatre heures)
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
suggérant que ces transcrits ont une durée de vie très courte. Ainsi, l‘induction des
gènes répondant à la carence en phosphate apparaît être une réponse primaire
dynamique qui nécessite la présence d‘un mécanisme senseur au niveau intracellulaire.
Dans une plante entière, le délai de réponse à une carence est beaucoup plus long et
celles-ci ne sont observées qu‘après plusieurs jours de carence. Ceci peut s‘expliquer
par le fait que la plante a initialement un état en Pi suffisant, lui permettant de « tenir »
plusieurs jours avant la perception du manque et donc l‘induction des gènes présentés
précédemment (Abel et al. 2001). Une fois induits, ces mêmes gènes peuvent être
réprimés par une application locale de Pi sur les racines (Burleigh et Harisson 1999).
Cependant, selon ces auteurs, le Pi ne serait pas le signal systémique car les gènes sont
réprimés avant que les concentrations internes en phosphate n‘augmentent.
Plusieurs molécules, principalement des hormones, ont été proposées comme
signal. Dès 1979, Salama et Wareing proposent les cytokinines dont la concentration au
niveau de l‘ensemble des tissus diminue en réponse à une carence en phosphate. Martin
et al. (2000) ont montré qu‘une application exogène de ce type de molécule réprimait
les gènes inductibles par la carence en Pi mais n‘affectait pas la formation des poils
absorbants. Cependant, le développement des poils absorbants (qui est l‘une des
nombreuses réponses physiologiques à la carence en phosphate) ne dépendrait pas de la
concentration interne de Pi de la plante mais de sa concentration dans le substrat de
culture (Martin et al. 2000).
23
Synthèse bibliographique
2.3.2. Mécanismes d‘absorption du phosphore
Le phosphore est absorbé par les racines essentiellement sous forme de phosphate
ionique H2PO4- et HPO42-. Les concentrations en phosphore dans les cellules racinaires
et le xylème peuvent être 100 à 1000 fois plus élevées que dans le milieu extérieur
(Furihata et al. 1992). Ceci montre qu‘il est absorbé à l‘encontre de son gradient de
concentration par des systèmes de transport actif (Bieleski et Ferguson 1983). Chez les
plantes, les transporteurs de phosphate sont de deux catégories et présentent des
cinétiques distinctes selon que cet élément est en faible (de l‘ordre du µM) ou en forte
concentration (de l‘ordre du mM) dans le milieu extérieur, comme il l‘a précédemment
été décrit dans le cas de l‘azote.
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010

Les transporteurs de phosphate à haute affinité
Les transporteurs à haute affinité sont des protéines membranaires qui assurent le
transfert du phosphate vers le cytoplasme des cellules racinaires lorsque celui-ci est en
faible concentration dans le milieu extérieur. Tous appartiennent à la sous-famille 9 de
la Super Famille des Facilitateurs Majeurs (MFS pour « Major Facilitator Super
Family » (Pao et al. 1998). Ces transporteurs sont des symports, couplés à une pompe
H+ ATP dépendante (Ullrich-Eberius et al. 1984).
Chez Arabidopsis thaliana, neuf transporteurs à haute affinité, constituant une
famille génique, ont été identifiés par bioinformatique (Okumara et al 1998). Pht1 (=
Apt2 = AtPt1), Pht2 (= Apt1), Pht3 (= AtPt4), Pht4 (= AtPt2), Pht5 et Pht6. Les gènes
Pht1, 2, 3 et 5 sont regroupés dans une région de 25kb du chromosome V (Okumara et
al 1998) et les gènes Pht4 et 6 sont localisés sur le chromosome II. Tous ces
transporteurs présentent douze régions transmembranaires séparées en deux groupes de
six par une large région hydrophile (Figure 3) qui est une caractéristique commune à de
nombreuses protéines impliquées dans le transport des ions, des sucres et des acides
aminés (Raghothama 1999).
24
Synthèse bibliographique
Figure 3 : Modèle d‘un transporteur de phosphate contenant douze
domaines transmembranaires et une large région hydrophile (d‘après
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Raghothama 1999)
Les transcrits des transporteurs de phosphate à haute affinité semblent
préférentiellement exprimés dans les racines et pour la plupart en réponse à une carence
en phosphate (Daram et al. 1998). Leur accumulation est stimulée dans les cellules de
l‘épiderme racinaire et certaines cellules corticales. Des études effectuées sur des
mutants d‘Arabidopsis thaliana ayant intégré des gènes rapporteurs couplés aux
promoteurs de différents membres de la famille génique Pht1 ont permis d‘identifier
précisément les organes dans lesquels ces gènes s‘expriment (Raghothama et
Karthikeyan 2005). Les gènes Pht1.1, 1.2, 1.3 et 1.4 sont fortement exprimés dans les
poils absorbants. Pht1.4 a également été détecté à la base des siliques et dans les
bourgeons axillaires (Mudge et al. 2002). Enfin, Pht1.5 s‘exprime principalement dans
les tissus conducteurs (xylème et phloème) et également dans les cotylédons des jeunes
plantes et dans les feuilles sénescentes.

Les transporteurs de phosphate à basse affinité
Contrairement aux transporteurs à haute affinité qui sont inductibles, les
transporteurs de phosphate à basse affinité sont constitutifs (Marschner 1995). Ce sont
des transporteurs membranaires souvent impliqués dans le transport intracellulaire de Pi
que ce soit vers les vacuoles, les mitochondries ou encore les chloroplastes
(Raghothama et Karthikeyan 2005).
Le premier de ces transporteurs à avoir été identifié, Pht2.1, a été cloné chez
Arabidopsis thaliana. Ce gène code pour une protéine de 64 kDa dont la structure
25
Synthèse bibliographique
quaternaire est très similaire à celle des transporteurs à haute affinité. En revanche, cette
protéine est principalement exprimée dans les tissus chlorophylliens (Daram et al.
1999). De plus, elle comprend une séquence similaire aux peptides de transit
chloroplastiques laissant supposer qu‘elle pourrait être localisée dans la membrane
chloroplastique (Versaw et Harrison 2002). Des analyses ultérieures par couplage à la
« green fluorescente protein » (GFP) ont confirmé cette hypothèse. De plus, il
semblerait que cette protéine PHT2.1 fonctionne en association avec les transporteurs
trioses: phosphate dans le but de mobiliser les Pi le long de la membrane
chloroplastique (Raghothama et Karthikeyan 2005).
Après pénétration dans les cellules racinaires grâce aux transporteurs de type PHT1
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
(Rausch et Bucher 2002), les ions phosphates intègrent quatre voies distinctes :
-
La majorité intègre le pool métabolique, c'est-à-dire qu‘elle reste dans le
cytoplasme des cellules ou dans les organites qu‘elles contiennent. Dans
ce cas, ils serviront à la formation de ponts anhydres pour générer l‘ATP
(Bieleski et Ferguson 1983).
-
Une faible proportion des ions phosphate intègre la voie de biosynthèse
des phospholipides et des acides nucléiques (Bieleski et Ferguson 1983).
-
Une autre est transférée vers les vacuoles afin de réguler l‘homéostasie
du Pi dans la cellule (Mimura 1995).
-
Enfin, une partie des ions phosphate est transportée de façon
symplasmique jusqu‘aux cellules du parenchyme xylemien qui assurent
le chargement dans le xylème et donc l‘alimentation des organes aériens
(Jeschke et al. 1997).
Le chargement dans le xylème est un processus actif qui met en jeu un transporteur
spécifique que l‘on pensait être la protéine PHO1 (Poirier et al. 1991). Son implication
avait été déduite de l‘étude d‘un mutant d‘Arabidopsis thaliana, le mutant nucléaire
récessif pho1, présentant une carence constitutive en phosphate dans les parties
aériennes (Poirier et al. 1991). Cependant, des études plus récentes ont montré que
PHO1 ne contrôle pas directement le chargement et le déchargement du phosphate dans
le xylème mais qu‘il agirait plutôt de façon indirecte en régulant l‘activité d‘un
transporteur PHT1 via une chaîne de transduction du signal (Hamburger et al. 2002).
Une fois dans les cellules des parties aériennes, le phosphate intègre les mêmes
voies que celles décrites dans le cas des cellules racinaires. Un transporteur de type
26
Synthèse bibliographique
PHT1 permet l‘entrée du phosphate dans la cellule. Celui-ci peut être pris en charge par
les transporteurs de type PHT2 et PHT3 pour le transfert du phosphate vers les
chloroplastes et les mitochondries.
Les dix dernières années ont permis d’obtenir de nombreuses informations sur
la caractérisation moléculaire des transporteurs de phosphate. L’analyse des
transporteurs à haute affinité (de type Pht1) a permis de mieux comprendre les
voies d’entrée de cet élément dans les racines. De même, les études sur les
transporteurs à basse affinité ont permis de mettre en lumière les mécanismes de
transport longue distance du phosphate ainsi que sa compartimentation
intracellulaire dans divers organites. Dans le futur, il reste à caractériser les modes
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
de régulation de ces transporteurs, en identifiant notamment les voies de
signalisations locales et systémiques qui répondent aux concentrations en
phosphate du végétal.
2.4. Le fer
Le fer est le quatrième élément le plus important de la lithosphère (croûte terrestre
et partie superficielle du manteau supérieur) Il représente 5% (en masse) des éléments
composants la croûte terrestre et est le plus souvent combiné avec l‘oxygène pour
former principalement de l‘hématite (Fe 2O3), de la magnétite (Fe3O4) et de la limonite
(Fe2O3.nH2O). Malgré sa concentration souvent importante dans les sols, sa
biodisponibilité (c'est-à-dire la portion de fer soluble et donc assimilable par les microorganismes du sol et les plantes) est très réduite dans les milieux aérobies ou à pH
neutre. Dans ces conditions, le fer se retrouve le plus souvent sous la forme ferrique
(Fe3+) ou complexé avec les ions OH- pour former des précipités d‘hydroxydes ferriques
Fe(OH)3, très peu solubles. Aussi, les quantités de fer biodisponibles sont souvent
insuffisantes pour satisfaire les besoins des végétaux. En effet, la concentration optimale
pour une bonne croissance de la plante est de 10-9M (Guerinot et Yi 1994). Les
processus évolutifs ont donc abouti au développement de mécanismes spécifiques
permettant l‘acquisition et le transport de ce métal.
27
Synthèse bibliographique
2.4.1. Importance du fer chez les végétaux
Tout comme l‘azote et le phosphore, le fer est un élément essentiel pour la
croissance et le développement des plantes. Il se situe à la limite supérieure des
micronutriments puisque sa concentration dans les végétaux est en moyenne de 2 µmol
g-1. En plus d‘être un élément crustal majeur, le fer présente des propriétés chimiques
tout à fait particulières. Comme tout métal de transition, il présente la possibilité
d‘exister sous deux formes : l‘une oxydée (Fe3+), dénommée ferrique et l‘autre réduite
(Fe2+), le fer ferreux. Cet élément a donc la possibilité de céder ou de capter un électron
ce qui en fait un cofacteur de choix dans les réactions d‘oxydoréduction. De plus, grâce
à ses six orbitales atomiques, il peut former jusqu‘à six liaisons de coordination et peut
donc se combiner à d‘autres éléments électronégatifs tels que l‘azote, l‘oxygène ou
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
encore le soufre, ainsi qu‘à certaines molécules organiques telles que des protéines. Ces
dernières sont différenciées en trois classes selon la façon dont l‘ion métallique leur est
rattaché : les protéines à centre fer-soufre, les protéines à hème et une troisième grande
classe qui regroupe toutes les protéines fixant le fer directement sur leur squelette.
Ainsi, le fer, que ce soit en tant que cofacteur ou élément structurel des molécules
organiques, intervient dans un grand nombre de voies métaboliques essentielles à la vie
cellulaire et a fortiori à celle du végétal, telles que la photosynthèse, la respiration, le
métabolisme de l‘azote ou encore les processus de détoxification. Une carence en cet
élément affecte donc l‘ensemble des processus physiologiques d‘un végétal.
2.4.2. Mécanismes d‘absorption du fer par les végétaux
Dans les sols, le fer existe principalement sous sa forme oxydée ferrique Fe3+.
Cependant, une partie de cet élément est maintenue en solution (c'est-à-dire sous une
forme disponible pour les végétaux) grâce à des chélateurs naturels du sol tels que la
silice et les acides fulviques. Deux stratégies ont été mises en évidence pour
l‘acquisition du fer, en fonction de l‘origine phyllogénétique de la plante : ces
mécanismes ont été nommés stratégie 1, encore appelée stratégie réductrice et stratégie
2 ou stratégie chélatrice (figure 4).
28
Synthèse bibliographique
Stratégie réductrice
soil
Fe2+
Fe3+
H+
+
H+ H H+
H+
Membrane plasmique
racinaire
IRT1
AHA2
FRO2
Stratégie chélatrice
soil
Fe (III) - PS
PS + Fe3+
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
?
Fe (III) - PS
Membrane plasmique
racinaire
PS
Figure 4 : Réponses à une carence en fer (Guerinot 2007). En haut la réponse
caractéristique d‘Arabidopsis thaliana. En bas, la réponse caractéristique d‘une
Poacées : le maïs
Les Poacées, famille botanique à laquelle appartiennent par exemple le riz, le maïs
et l‘orge, chélatent le fer ferrique au moyen de phytosidérophores (PS) excrétés dans la
rhizosphère (stratégie II, Figure 4, Römheld et Marschner 1986). Le Fe(III) chélaté est
pris en charge par un transporteur spécifique des complexes phytosidérophore – Fe(III) :
YS1 (Yellow Strip 1, Curie et al. 2001) isolé chez le maïs en 2001. La séparation du
complexe et la réduction du fer se déroulent dans le cytoplasme de la cellule.
Le
reste
des
plantes
supérieures,
c'est-à-dire
l‘ensemble
des
espèces
Eudicotylédones (ou dicotylédones vraies) et monocotylédones n‘appartenant pas à la
famille des Poacées, réduisent le fer avant de l‘absorber : c‘est la stratégie I (Figure 4).
Cette stratégie comprend trois étapes. Une pompe à protons (AHA2), mise en évidence
par Romheld en 1984 chez le tournesol, et en 2000 chez Arabidopsis, lors du
séquençage de l‘intégralité du génome, acidifie la rhizosphère. Ce processus semble
limité à la partie apicale de la racine (Marschner et al. 1986). Une réductase ferrique
intervient ensuite pour catalyser la réduction de la forme ferrique Fe 3+ en forme ferreuse
Fe2+. C‘est la protéine FRO2 (Figure 5). Le gène codant cette protéine a été isolé après
identification des gènes Fre1 et Fre2 codant pour des réductases ferriques chez la levure
29
Synthèse bibliographique
(Dancis et al. 1990). L‘expression du gène Fro2 est induite en réponse à une carence en
fer dans les racines (Robinson et al. 1999). Sa fonction a été démontrée par
complémentation du mutant frd1 d‘Arabidopsis thaliana, déficient pour l‘activité de
réduction du fer (Robinson et al. 1999). La réduction du fer par FRO2 qui se produit au
niveau des cellules épidermiques de la zone subapicale (Connolly et al. 2003) est la
principale étape limitant l‘acquisition de cet élément.
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Extérieur
MB
Intérieur
Figure 5 : Structure hypothétique de la protéine FRO2 associée à la membrane plasmique
(MB, Robinson et al. 1999). Cette protéine est constituée de 725 acides aminés. Le site de
liaison avec le FAD ainsi qu‘une région hautement conservée adjacente au site de fixation
du NADPH ont été mis en évidence. Les ronds blancs symbolisent les quatre résidus
histidine responsable de la coordination entre les deux groupes hèmes (barres blanches)
Le fer réduit est transporté dans le cytosol des cellules par la protéine IRT1 qui
appartient à la famille des transporteurs ZIP (ZRT IRT-like Protein, Mäser et al. 2001).
Elle est composée de 339 acides aminés et possède huit segments transmembranaires
putatifs (figure 1.6). Elle est localisée dans les cellules de l‘épiderme et dans le cortex
de la racine. Des études sur une lignée de mutants d‘Arabidopsis thaliana n‘exprimant
pas ce gène ont montré que seules de très fortes concentrations en fer dans le milieu de
culture permettaient aux plantes de pousser, ce qui traduit le rôle essentiel de cette
protéine pour l‘absorption de cet élément (Varotto et al. 2002, Vert et al. 2002).
30
Synthèse bibliographique
Dans la plante, d‘autres transporteurs de fer ont été identifiés : ce sont les protéines
NRAMP (Natural resistance-associated Macrophage Protein). Ces transporteurs sont
largement répandus chez les êtres vivants puisqu‘ils existent chez les bactéries et les
animaux. Le gène Nramp1 a été identifié chez la souris : une mutation dans la séquence
nucléotidique entraîne une sensibilité accrue aux bactéries pathogènes (Cellier et al.
1994). Chez Arabidopsis thaliana, six gènes ont été identifiés par analyse
bioinformatique du génome. Ils sont regroupés en deux familles géniques. La première
comprend AtNramp1 et AtNramp6 et la seconde, les gènes AtNramp2-5. Des études en
systèmes hétérologues ont montré que l‘expression des ADNc des Nramp1, 3 et 4
d‘Arabidopsis thaliana permettaient une restauration de la croissance des mutants de
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
levures affectés dans le transport du fer et du manganèse (Curie et al. 2000, Thomine et
al. 2000), ce qui confirme l‘implication des protéines correspondantes dans l‘acquisition
du fer. In situ, les transcrits de Nramp1 et Nramp3 semblent majoritairement présents
dans les racines alors que ceux de Nramp4 s‘accumulent majoritairement dans les
parties aériennes. De plus, l‘expression de ces trois transporteurs est induite par une
carence en fer. Des études récentes ont montré que la protéine NRAMP3 est localisée
dans le tonoplaste (Thomine et al. 2003) et pourrait être impliquée dans la
remobilisation du fer stocké dans la vacuole vers le cytoplasme lors d‘une carence en
fer. Par ailleurs, un signal d‘adressage aux plastes a été identifié chez AtNramp1 et
AtNramp6, ce qui en fait de bons candidats pour le transport du fer vers l‘enveloppe
interne des chloroplastes. En revanche, le rôle de la protéine NRAMP2 reste pour le
moment non élucidé.
2.4.3. Effet d‘une carence en fer
Les premiers symptômes visuels d‘une carence en fer incluent l‘apparition de
chloroses intercostales, principalement chez les feuilles jeunes. Ces lésions ont été
corrélées à des modifications au niveau de l‘ultra-structure des chloroplastes (Spiller et
Terry 1980) ainsi qu‘à une diminution de l‘expression des gènes codant la petite et la
grande sous unité de la RUBISCO et des protéines liées aux chlorophylles a et b (Spiller
et al. 1987, Winder et Nishio 1995).
La carence entraîne la surexpression de gènes impliqués dans l‘absorption du fer
principalement dans les racines (Hell et Stephan 2003) mais également dans d‘autres
tissus afin de maintenir l‘homéostasie de cet élément (Vert et al. 2003). La morphologie
31
Synthèse bibliographique
du système racinaire évolue afin d‘augmenter la surface d‘absorption : le nombre et la
longueur des poils absorbants augmentent et des cellules de transfert se différencient sur
le rhizoderme (Schmidt 1999). Plusieurs hormones telles que l‘éthylène et l‘auxine sont
impliquées dans la réponse à la carence en fer : plusieurs équipes ont rapporté une
augmentation de leur synthèse chez les plantes de stratégie I et celles de stratégie II
(Morgan et Hall 1962, Römheld et Marschner 1986, Romera et al. 1999). L‘application
d‘auxine, d‘éthylène et d‘ABA (acide abscissique) peut mimer l‘ensemble des réponses
morphologiques correspondant à une carence en fer (Schmidt et Bartels 1996). De
même, l‘application d‘un analogue de l‘acide indole-acétique (l‘auxine), l‘acide 2,4
dichlorophenoxyacétique (2,4-D) sur Plantago lanceolata non carencé stimule la
formation des poils absorbants ainsi que celle des cellules de transfert mais n‘affecte
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
que très peu la réduction de fer (Schmidt et Bartels 1996).
Ainsi, il apparaît que les mécanismes d‘absorption du fer sont désormais bien
caractérisés, en particulier grâce à la caractérisation des gènes Fro2, Irt1 et Ys1. Les
transporteurs NRAMPs apparaissent comme de bons candidats assurant la mobilité
intracellulaire du fer et sa compartimentation dans les chloroplastes, les vacuoles et les
mitochondries. En revanche, comme pour le phosphate, il apparaît désormais important
de caractériser les régulations de l‘ensemble de ces transporteurs. Bien que certaines
phytohormones semblent impliquées dans la régulation de la nutrition en fer, aucune
corrélation claire entre leur accumulation et l‘expression des gènes codant ces
transporteurs n‘a pour le moment été établie. L‘implication de phytohormones, plus
particulièrement des auxines et de l‘éthylène, dans les changements de phénotype
racinaire en réponse à une carence en fer semble être établie de manière plus claire.
2.5 Conclusion sur la nutrition minérale
Que ce soit pour le fer, le phosphore ou encore l‘azote, les réponses
morphologiques et moléculaires semblent en partie contrôlées par des hormones. Or, les
vers de terre en agissant sur les bactéries de type PGPB peuvent influencer
l‘accumulation d‘auxines et de cytokinines bactériennes à proximité des racines.
De plus, en réponse à une carence minérale, les transporteurs à haute affinité
peuvent accumuler des analogues toxiques des ions dont ils assurent le transport. Ces
éléments sont par exemple le cadmium pour les transporteurs IRT1 et NRAMPs ou
32
Synthèse bibliographique
l‘arsenic pour le transporteur de phosphate Pht1. De ce fait, les vers de terre, en
influençant à la fois la production de molécules similaires aux phytohormones et
également la disponibilité des métaux, vont pouvoir favoriser l‘absorption de métaux
lourds et présentent donc un potentiel pour l‘amélioration des processus de
phytoremédiation.
3. Application de l’association plantes-vers de terre à la
décontamination de sites pollués
3.1. Pollution des sols par les métaux lourds : cas de l’arsenic et de l’antimoine
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
3.1.1. Propriétés physico-chimiques de ces deux polluants
L‘arsenic, de symbole As, est un métalloïde appartenant au groupe 15 (ou VA) de
la classification périodique des éléments de Mendeleïev (tableau II). C‘est un élément
de transition dont les propriétés physico-chimiques sont intermédiaires entre celles des
métaux et celles des non-métaux : en solution, l‘arsenic se rapproche des non-métaux
puisque comme eux, il forme des anions. En revanche, sa conductivité électronique et
thermique le rapproche des métaux.
Tableau II : Présentation des caractéristiques chimiques de l‘arsenic (Lide 2004)
Numéro atomique : 33
Symbole atomique : As
Masse atomique : 74,9216
Configuration électronique : [Ar]4s23d104p3
Rayon atomique : 125 pm
Point de fusion : 603°C
Point d‘ébullition : 817°C
Etats d‘oxydation : 5, 3, -3
En fonction des conditions environnantes, l‘arsenic peut naturellement adopter
quatre états d‘oxydation différents : -III (arsine), 0 (arsenic natif), +III (arsénites) et +V
(arséniates). Ainsi, dans les environnements fortement réducteurs, l‘arsenic natif (0) et
l‘arsine [-III] sont majoritaires ; dans les milieux modérément réducteurs, la forme
prédominante est l‘arsénite, As[III], tandis que dans les milieux oxygénés la forme
majeure est l‘arséniate, As[V] (Schiferl et Barrett, 1969).
Dans les sols, l‘arsenic se retrouve naturellement sous plus de 200 formes minérales
(c'est-à-dire un assemblage élémentaire d‘espèces ioniques ou d‘atomes à la genèse des
roches). Celles-ci sont dans 60% des cas des arséniates (forme pentavalente de
l‘arsenic), dans 20% des cas des sulfites ou des sels sulfuriques et dans les 20% restants,
33
Synthèse bibliographique
l‘arsenic est retrouvé sous forme d‘arsénite (forme trivalente), de silicate ou encore sous
sa forme élémentaire (Onishi 1969).
L‘antimoine, de symbole Sb (issu de l‘abréviation de son nom latin stibium), est
également un métalloïde. De ce fait, il appartient également au groupe 15 de la
classification périodique des éléments de Mendeleïev et fait partie de la famille des
pnictogènes (c'est-à-dire la famille qui regroupe les éléments de la 15 ème colonne de la
table périodique des éléments) tout comme l‘arsenic (tableau III).
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Tableau III : Présentation des caractéristiques chimiques de l‘antimoine (Lide 2004)
Numéro atomique : 51
Symbole atomique : Sb
Masse atomique : 121,760
Configuration électronique : [Kr]4d105s25p3
Rayon atomique : 145 pm
Point de fusion : 630,63°C
Point d‘ébullition : 1750°C
Etats d‘oxydation : 5, 4, 3, -3
L‘antimoine est peu abondant dans l‘écorce terrestre (0,7%). Il est principalement
exploité à l‘état de sulfure, sous forme de stibine et de stilbine. Tout comme l‘arsenic,
l‘antimoine peut former des composés dont le degré d‘oxydation varie de -3 à +5.
Quatre espèces chimiques sont connues : la forme Sb-3 (anion antimoniure), à laquelle
est souvent associée la stibine (SbH3), qui est un gaz très toxique, la forme élémentaire
Sb (0), qui est extrêmement toxique, la forme Sb+3 et enfin la forme ionisée la plus
oxydée Sb+5 (http://atctoxicologie.free.fr/archi/bibli/antimoine.pdf).
3.1.2. Origines des contaminations à l‘arsenic et à l‘antimoine
Dans la croûte terrestre, les concentrations en arsenic et en antimoine ont été
estimées à 1.8 mg As kg-1 (Greenwood et Earnshaw 1984) et 0,2 mg Sb kg-1
(Crommentuijn et al 1997). Pour l‘arsenic, des valeurs plus élevées (environ 13 mg As
kg-1) ont été trouvées dans certaines roches sédimentaires et dans certains
schistes (Wedepohl 1970).
Avec l‘effritement des roches mères, l‘arsenic s‘accumule dans les fractions
colloïdales, ce qui explique que les concentrations dans les sols soient souvent
supérieures à celles observées dans la roche mère (Yan-Chu 1994). Par un mécanisme
identique, les concentrations en antimoine peuvent atteindre des valeurs de 0,3 à 8,4 mg
Sb kg-1. Dans les sols lourdement fertilisés ou glaiseux, cet élément peut être retrouvé
dans des concentrations encore plus élevées.
34
Synthèse bibliographique
Les principales sources d‘émission de ces deux métalloïdes dans l‘environnement
sont anthropiques et sont majoritairement dues au trafic routier (Dietl et al. 1996) et aux
fonderies (Manz et Castro 1997). Dans le cas de l‘antimoine, certains chercheurs ont
rapporté que cet élément pouvait être transporté dans l‘atmosphère sur de très grandes
distances, par exemple d‘Europe centrale jusqu‘en Norvège (Steinnes 1980, 1997).
Des contaminations localisées et beaucoup plus élevées résultent de certaines
activités minières (Savage et al. 2000). En effet, a proximité de certains sites miniers
des concentrations en arsenic et en antimoine plus de 1 000 fois supérieures aux
concentrations habituellement retrouvées dans des sols non contaminés sont observées
(Tableau IV). Une synthèse non exhaustive de données recueillies sur différents sites
miniers dans le monde montre que les concentrations en arsenic peuvent dépasser les
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
12 000 mg As kg-1 alors que pour l‘antimoine, elles n‘atteignent que 2500 mg Sb kg-1
dans les sites les plus pollués.
Bien que l‘arsenic et l‘antimoine soient peu mobiles, dans ces sites faiblement
végétalisés et de structure instable, l‘eau soit en ruisselant, soit en s‘infiltrant, entraîne
une contamination des nappes phréatiques ou des rivières voisines, étendant de ce fait la
zone de contamination, bien qu‘à des concentrations moindres, et entraînant un risque
pour la santé des populations voisines.
3.1.2. Toxicité de l‘arsenic et de l‘antimoine pour l‘espèce humaine
L‘arsenic et l‘antimoine sont considérés comme fortement toxiques et carcinogènes
pour l‘homme (Gebel 1997). Une exposition à l‘antimoine et particulièrement à l‘espèce
trivalente Sb(III) peut provoquer de graves troubles cardiaques, rénaux et respiratoires
(Fowler et Goering 1991).Les formes inorganiques de l‘arsenic As[III] et As[V] sont les
plus toxiques et aussi les plus abondantes dans les milieux aquatiques. Dans l‘eau
potable, particulièrement en Asie, ce sont les principaux polluants inorganiques
(Smedley et Kinniburgh 2002). Leur concentration maximale a été fixée par
l‘Organisation Mondiale de la Santé à 10 µg L-1 pour l‘arsenic et 5µg L-1 pour
l‘antimoine. La consommation d‘eau contaminée est ainsi devenue un problème majeur
pour de nombreux pays, notamment l‘Inde et le Bengladesh.
35
Synthèse bibliographique
Tableau IV : Concentration en antimoine et en arsenic dans différents sites miniers contaminés
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Localisation
Nom du site
Caractéristiques du site
Mari Rosa
Valencia del Alcantara,
Espagne
San Antonio La Codosera, Espagne
Filons de quartz, stibine et or.
Pilar
Herrera del duque, Espagne
Dong Mai
Hom
Ron Phibun district, province
de Nakorn Si Thammarat,
Thaïlande
Bannang Sata district,
province de Yala, Thaïlande
Bannang Sata district,
province de Yala, Thaïlande
Bannang Sata district,
province de Yala, Thaïlande
Filons de quartz, carbonates, stibines,
sphalérites et or.
Filons d‘arsenic et d‘arsénopyrite
Tham thalu
Na Sua
Phin Yo
Dalsung
Dalsung, Corée du Sud
Sarzedas
Province de Castelo Branco,
Portugal
District de Liverpool, Grande
Bretagne
Site de
Merton
Bank
Principale mine d‘antimoine en Espagne
Teneur moyenne d‘As et/ou
de Sb dans les sédiments
miniers
225,0 mg Sb kg-1
2443,8 mg Sb kg-1
(sédiments)
1752,0 mg Sb kg-1 (boues)
874,6 mg Sb kg-1
Références directes
MurciegoMurciego et al.
2006
12300 mg As kg-1
Filons d‘arsenic et d‘arsénopyrite
4040 mg As kg-1
Filons d‘arsenic et d‘arsénopyrite
6620 mg As kg-1
Filons d‘arsenic et d‘arsénopyrite
8010 mg As kg-1
Filons de cuivre et de tungstène. Le site est
également fortement contaminé par
l‘antimoine et l‘arsenic
Forte contamination à l‘arsenic, l‘antimoine
et au tungstène
Ancienne raffinerie de cuivre et de produits
chimiques
2500 mg As kg-1
54 mg Sb kg-1
76,3 mg As kg-1
663,1 mg Sb kg-1
1386 mg As kg-1
Visoottiviseth et al.
2002
Jung et al. 2002
Pratas et al. 2005
Hartley et al. 2009
36
Synthèse bibliographique
3.2. Effets de l’arsenic et de l’antimoine sur les plantes
3.2.1. Identification d‘espèces tolérantes, accumulatrices et hyperaccumulatrices
En général, les plantes poussant sur des sols non pollués présentent des concentrations de
0,009 à 1,5 mg As kg-1 MS pour l‘arsenic et d‘environ 0,1 mg Sb kg-1 MS pour l‘antimoine
(Markert 1996). En ce qui concerne les plantes comestibles, les teneurs demeurent également
relativement faibles, même lorsque la culture est réalisée sur des sites contaminés (O‘Neill,
1990 ; Hammel et al. 2000).
Les anciens sites miniers présentent localement des concentrations extrêmement élevées
en arsenic ou en antimoine (tableau IV). Les plantes ayant recolonisé de tels sites sont
tolérantes à ces polluants et sont capables de les accumuler ou de les exclure (Pratas et al.
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
2005). Dans les deux cas, ces espèces présentent un intérêt pour la phytostabilisation et la
revégétalisation de ces sites (Hooper et Vitousek 1997). En effet, elles peuvent être utilisées
dans une optique de stabilisation d‘un site (par limitation des effluents contaminés vers les
cours d‘eau et/ou la nappe phréatique) ou dans une optique de décontamination par
phytoextraction. Plusieurs équipes de recherche ont publié des inventaires floristiques et les
teneurs an arsenic et en antimoine pour les espèces végétales identifiées sur d‘anciens sites
miniers (tableaux V et VI).
Deux notions sont essentielles pour caractériser une plante hyperaccumulatrice :
-
Le facteur de bioaccumulation (rapport entre les concentrations du polluant
en mg kg-1 dans les parties aériennes et dans le sol), qui représente la capacité
d‘une plante à concentrer un polluant dans ses tissus.
-
Le facteur de translocation (rapport entre les concentrations du polluant dans
les parties aériennes et dans le système racinaire), qui représente la capacité
d‘une plante à transporter un polluant des racines vers ses parties aériennes.
Pour des polluants étudiés fréquemment tels que le plomb, le cuivre et le cadmium, des
valeurs seuil de bioaccumulation et de translocation ont été établies afin de distinguer les
espèces accumulatrices des espèces hyperaccumulatrices. En revanche, aucune valeur seuil
n‘a été déterminée à ce jour pour l‘arsenic et l‘antimoine.
Pour l‘arsenic, il faut noter la forte capacité d‘accumulation de la fougère à feuille
longue Pteris vittata. Il s‘agit de la première plante identifiée comme hyperaccumulatrice
pour cet élément. Elle provient d‘un ancien site contaminé dans le centre de la Floride (Etats
Unis) et peut accumuler jusqu‘à 22,6 g As kg-1 dans ses frondes après six semaines de
croissance. En moyenne, elle accumule environ 7230 mg As kg-1 MS (Ma et al. 2001), et son
37
Synthèse bibliographique
facteur de bioaccumulation a été estimé à 160 lorsque elle est cultivée sur un site faiblement
pollué (6 mg As kg-1, Ma et al. 2001). Certaines espèces du genre Agrostis (famille des
Poacées) peuvent également accumuler plus de 6000 mg As kg-1 dans leurs feuilles (Porter et
Peterson 1975).
En ce qui concerne l‘antimoine, des valeurs exceptionnellement élevées ont été mesurées
chez trois espèces tempérées (Baroni et al. 2000) : Achillea ageratum qui peut accumuler des
quantités d‘antimoine comprises entre 1000 et 1500 mg kg-1 dans ses feuilles et ses
inflorescences ; Plantago lanceolata qui accumule essentiellement au niveau de son système
racinaire (environ 1500 mg kg-1) et Silene vulgaris qui accumule principalement dans ses
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
parties aériennes (1150 mg kg-1, tableau VI).
38
Synthèse bibliographique
Tableau V : Quantité d‘arsenic accumulé dans différents organes d‘espèces végatales prélevées sur d‘anciens sites miniers. Les facteurs de bioaccumulation ont été calculés quand cela a
été possible en effectuant le rapport de la concentration du polluant dans les tissus de la plante et dans le sol
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Localisation du
site
Quantité d‘As
dans le
substrat de
culture
(mg kg-1)
Famille
Espèce
Pityrogramma
Parkeriaceae calomelanos (L.) Link
Comté de
Bannang Sata,
province de Yala,
Thaïlande
Mines de
Sarzedas,
Comté de
Castello Branco,
centre du
Portugal
Centre de la
Floride
racines
jeunes feuilles
Quantité d‘As
accumulée
(µg As g-1
MS)
Facteur de
bioaccumulation
5130-5610
3710-8800
Pteridacea
Pteris vittata L.
Pinaceae
Fagaceae
Pinus pinaster Aiton
Quercus suber L.
Poaceae
Agrostis cutisii
Kerguelen
Phragmites australis
11,1-651.1
144-160
Salicaceae
18,8-1603
Pteridacea
Salix phylicifolia et
borealis
Pteris vittata L.
racines
frondes
frondes
sénescentes
jeunes aiguilles
vieilles aiguilles
branches
feuilles
tiges
plante entière
feuilles
rhizomes
racines
feuilles
tiges
racines
frondes
racines
Référence
88-370
4,35
Visoottiviseth et
al. 2002
vieilles feuilles
Poaceae
Mine de Boliben,
Suède
Organe
600
103-330
4240-6030
300-650
0,12-9,99
0,11-30,07
0,08-0,034
0,15-1,44
0,27-2
0,28-0,50
0,7-1,3
1,9-3,1
25-40
0,6-0,8
0,6-1,2
99-155
7 234
303
6,05
ND
ND
ND
ND
ND
ND
Pratas et al. 2005
ND
Stoltz et Greger
2002
ND
Ma et al. 2001
10
39
Synthèse bibliographique
Tableau VI : Quantité d‘antimoine accumulé dans différents organes d‘espèces prélevées sur d‘anciens sites miniers. Les facteurs de bioaccumulation ont été calculés quand
cela a été possible en effectuant le rapport de la concentration du polluant dans les tissus de la plante et dans le sol
Localisation du site
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Site de San
Antonio, Espagne
Comté de Castello
Branco, centre du
Portugal
Quantité de Sb
dans le substrat
(mg Sb kg-1)
522-3980
11,1-651,1
Forêt de Palatinate,
Allemagne
Référence
18,79
13,43
ND
ND
ND
ND
ND
ND
Murciego et al. 2007
feuilles basales
feuilles
caulinaires
inflorescences
racines
feuilles basales
1333-1401
346-372
1,85
0,48
1079-1131
195-217
548-590
1,29
0,29
3,91
Baroni et al. 2000
racines
feuilles basales
racines
racines
racines
bulbe
tubercule
1128-1172
822-886
237-263
0,02-0,03
0,02-0,09
0,02-0,03
<0,002
8,53
6,97
2,09
ND
ND
ND
ND
Hammel et al. 2000
Espèce
Organe
Asteraceae
Cistaceae
Dittrichia viscosa
Cistus ladanifer
Pinaceae
Pinus pinaster
Aiton
Quercus suber L.
feuilles
feuilles
jeunes aiguilles
vieilles aiguilles
branches
feuilles
tiges
plante entière
Fagaceae
Asteracea
Sud de la Toscane,
Italie
5439-7621
Facteur de
bioaccumulation
Famille
Poaceae
7992-10402
Quantité de Sb
accumulée
(µg Sb g-1 MS)
790-1600
58-96
0,01-1,41
0,01-1,85
0,01-1,89
0,03-2,24
0,03-0,72
0,01-0,04
Plantaginaceae
Agrostis cutisii
Kerguelen
Achillea
ageratum
Plantago
lanceolata
5639-7421
Caryophyllaceae
Silene vulgaris
37-159
56-159
19-94
19-83
Apiaceae
Amaranthaceae
Liliaceae
Solanaceae
Daucus carotta
Beta vulgaris
Allium cepa
Solanum
tuberosum
Pratas et al. 2005
40
Synthèse bibliographique
3.2.2. Mécanismes d‘absorption et d‘accumulation de l‘arsenic et de l‘antimoine chez les
plantes
Dans la littérature, les mécanismes d‘absorption de l‘arsenic ont été bien caractérisés chez
les plantes supérieures. En revanche, les transporteurs responsables de l‘assimilation de
l‘antimoine demeurent encore inconnus et seule la microbiologie permet d‘émettre des
hypothèses sur leur nature. C‘est pourquoi, une large partie de ce paragraphe est
principalement consacrée au transport des différentes espèces chimiques de l‘arsenic.

Absorption des ions arséniates (As(V)) et antimoniates (Sb(V))
La forme arséniate, pentavalente, présente une structure analogue à celle du phosphate.
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Bennet et Malamy (1970) sont les premiers à avoir émis l‘hypothèse que les transporteurs de
phosphate permettaient l‘assimilation d‘arsenic : ils ont observé que certaines souches
bactériennes, de l‘espèce Escherichia coli, présentant des transporteurs de phosphate
défectueux, accumulent moins d‘arsenic et tolèrent cet élément. Chez la levure
Saccharomyces cerevisiae, l‘arséniate est pris en charge par la protéine PHO84P (un
transporteur de phosphate), apparemment en association avec les protéines PHO87P et
PHO88P (Bun-ya et al. 1996). Comme chez les bactéries, une mutation sur l‘un de ces trois
gènes entraîne une augmentation de la tolérance à l‘As(V).
Chez les plantes supérieures, des études physiologiques et électrophysiologiques sur des
cellules racinaires de Holcus lanatus provenant de génotypes tolérants ou intolérants à
l‘arséniate ont confirmé que le phosphate et l‘arséniate empruntaient les mêmes
transporteurs : les transporteurs à haute affinité pour le phosphate (Meharg et al. 1994). Ce
mécanisme d‘absorption est un co-transport mettant en jeu un ion d‘arséniate et deux protons :
(Ullrich-Eberius et al. 1989). Comme nous l‘avons vu précédemment chez Arabidopsis
thaliana, PHT1.1 et PHT1.4 sont deux transporteurs qui jouent un rôle majeur dans
l‘acquisition du phosphate. Le double mutant pht1.1∆4∆ est plus résistant à l‘arséniate que le
sauvage, ce qui confirme le rôle essentiel de ces deux transporteurs dans l‘absorption du
polluant (Shin et al. 2004). Plus récemment, l‘équipe de Catarecha et al. (2007) a identifié
chez Arabidopsis thaliana un double mutant pht1.1∆3 tolérant à l‘arséniate et qui présente un
double phénotype : l‘absorption de l‘arséniate diminue au début du cycle de croissance en
raison de l‘altération des deux transporteurs de phosphate, et augmente plus tard dans le cycle
de croissance par rapport à celle des plantes sauvages. Ceci s‘explique par le fait que les
plantes sauvages affectées par la toxicité de l‘arsenic limitent sur le long terme leur capacité
41
Synthèse bibliographique
d‘absorption alors que les mutants, moins affectés en début de croissance, continue d‘absorber
l‘arsenic en faible quantité grâce aux transporteurs racinaires intacts tels que PHT1.4.
Enfin, tout récemment, trois équipes américaines ont étudié les variations du
transcriptôme d‘Arabidopsis thaliana en réponse à l‘arséniate (Abercrombie et al. 2008). Ces
chercheurs ont mis en évidence une répression des gènes impliqués dans l‘acquisition du
phosphate dans le but de protéger le végétal.
A la suite de cette synthèse bibliographique, il est possible d‘émettre les conclusions
suivantes :
-
les ions arséniates sont pris en charge par les transporteurs de phosphate,
-
certaines espèces végétales sont capables de limiter l‘absorption d‘As en
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
régulant l‘expression des transporteurs de phosphate.
En revanche, dans le cas de l‘antimoniate, aucun transporteur n‘a pour le moment été
identifié, pas même chez les levures ou les bactéries, bien qu‘il ait été montré que les plantes
peuvent absorber cet élément.

Absorption des ions arsénites (As(III)) et antimonites (Sb(III))
Jusqu‘en 1996, les scientifiques pensaient que l‘arsénite (As(III)) et l‘antimonite (Sb(III))
entraient dans les cellules par diffusion passive en suivant les composés organiques non
ionisés tels que les acides aminées. En 1997, l‘équipe de Sanders (Sanders et al. 1997)
remarqua que la souche bactérienne mutante glpF présentait une tolérance à l‘antimonite
supérieure par rapport à la souche sauvage. C‘est ainsi que fut mis en évidence le rôle de
l‘aquaglycéroporine GlpF (Glycerol facilitator) dans le transport de l‘antimonite et de
l‘arsénite. Les aquaglycéroprotéines sont une sous-famille de la superfamille des aquaporines
(Fu et Min 2007). D‘autres études portant sur les bactéries et les levures ont suivi et ont
montré que ce type de protéines était également impliqué dans le transport de l‘arsénite
(Bhattacharjee et Rosen 2007).
L‘équipe de Bienert (Bienert et al. 2007) a transformé des levures avec des gènes de
différentes espèces végétales codant pour des nodulin26-like intrinsic proteins (NIPs), qui
sont des aquaporines. Il en résulte que les levures transformées par les gènes d‘Arabidopsis
thaliana AtNIP5.1 et AtNIP6.1 ont une sensibilité accrue à l‘arsénite et à l‘antimonite ainsi
que des taux d‘accumulation supérieurs à ceux des souches sauvages. En revanche, l‘insertion
des ADN-T de ces mêmes gènes chez Arabidopsis n‘entraîne pas de différence significative
42
Synthèse bibliographique
par rapport au phénotype sauvage lorsque les plantes poussent sur un milieu riche en arsénite
et en antimonite. Ceci signifie que ces protéines ne contribuent pas de manière significative au
transport de ces deux éléments (Isayenkov et Maathuis 2008).
Le gène AtNIP7.1 apparaît comme un bon candidat pour le transport de l‘arsénite : des
mutants d‘Arabidopsis, n‘exprimant pas le gène NIP7.1, présentent une meilleure résistance à
l‘arsénite et en accumulent 25% de moins que les Arabidopsis sauvages. De même,
l‘expression de ce gène chez la levure augmente la sensibilité de cette dernière à l‘arsénite
(Isayenkov et Maathuis 2008).
D‘autres études ont montré que l‘arsénite utilise les voies de transport du silicone pour
pénétrer dans les cellules de l‘épiderme et de l‘endoderme racinaire, notamment en raison de
leurs pKa proches et de leur structure tétraédrique d‘encombrement similaire. Chez le riz
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
(Oriza sativa), la protéine OsNIP2.1, également appelée LSI1 pour son rôle dans le transport
du silicone (Ma et al. 2006), a été identifiée très récemment comme transporteur principal de
l‘arsénite dans les racines du riz (Ma et al. 2008). Un second transporteur, LSI2, est impliqué
dans l‘efflux d‘arsénite vers le xylème (Ma et al. 2008). Des mutations sur ce gène diminuent
de 66 à 75% la translocation vers les parties aériennes chez le riz.
3.2.3 Mécanismes de toxicité de l‘arsenic et de l‘antimoine et mécanismes de protection
des plantes

Transport de l‘arsenic à longue distance dans les plantes
Contrairement au phosphate, l‘arsenic est très peu mobile dans la plante, excepté chez les
espèces hyperaccumulatrices. Chez Arabidopsis thaliana, moins de 3% de l‘arsenic absorbé
par les racines est transféré vers les parties aériennes (Quaghebeur et Rengel 2004). Une étude
intégrant 46 espèces végétales a montré que le rapport entre la quantité d‘arsenic présente
dans les feuilles et celle présente dans les racines était compris entre 0,01 et 0,9 avec une
médiane à 0,09 (Raab et al. 2007). L‘une des hypothèses pouvant expliquer ce faible taux de
translocation vers les parties aériennes est que les ions arséniates sont rapidement réduits en
arsénites dans les racines, puis complexés à des phytochélatines, ce qui entraînerait leur
séquestration dans les vacuoles (Zhao et al. 2008).
Des expériences sur Arabidopsis thaliana ont montré que lorsque le gène AtACR2
((Arsenic Compound Resistance, qui permet la réduction des ions arséniate en arsénite) était
« éteint », le rapport entre l‘arsenic présent dans les parties aériennes et dans les racines
passait de 0,01 chez le phénotype sauvage à 0,025 chez les plantes transformées (Dankher et
al. 2006). Les auteurs de cette expérience ont donc supposé qu‘en bloquant l‘activité de la
43
Synthèse bibliographique
protéine AtACR2, la disponibilité de l‘arséniate dans les racines serait accrue ce qui le
rendrait exportable vers xylème, probablement par l‘intermédiaire des transporteurs de
phosphate.
La même année, une autre équipe de chercheurs (Bleeker et al. 2006) a identifié des
protéines de type CDC25, similaires à ACR2 par des analyses in silico : AtASR, chez
Arabidopsis thaliana et HLASR chez Holcus lanatus. La surexpression du gène AtASR par
insertion d‘un ADN-T dans des Arabidopsis thaliana entraîne une rétention de l‘arsenic dans
le système racinaire. De cette étude, il ressort que la forme As(III) est moins mobile vers les
parties aériennes que la forme As(V).
De plus, des études sur un mutant pho1 d‘Arabidopsis thaliana qui présente un système
de transfert du phosphate défectueux vers le xylème, n‘ont révélé aucune modification de la
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
répartition de l‘arsenic entre les feuilles et les racines par rapport aux témoins (Quaghebeur et
Rengel 2004).
Ainsi, l‘arsenic apparaît donc comme très peu mobile dans la plupart des plantes. La
forme arséniate (As5+) est réduite par une arséniate reductase (AR) grâce au pouvoir réducteur
du glutathion pour donner la forme arsénite. Celle-ci étant plus toxique pour la cellule, elle est
complexée par des phytochélatines puis transportée dans la vacuole où elle est séquestrée.
Certaines espèces végétales font exception : ce sont les espèces hyperaccumulatrices
comme Pterris vittata qui mobilise facilement l‘arsenic vers le xylème (Su et al. 2008) et
également certaines plantes comestibles telles que le riz (Oriza sativa) probablement en raison
de la forte expression du transporteur de silicone LSI2 dont il a été montré précédemment
qu‘il a également la faculté de transporter l‘arsenic (Ma et al. 2008).
La figure 6, extraite d‘un article publié par Zhao et al. (2009) est une bonne synthèse de
l‘ensemble des mécanismes d‘absorption et de stockage de l‘arsenic.
44
Synthèse bibliographique
Xylème
Cellule racinaire
Cytoplasme
As(V)
H+
As(V)
As(V)
Vacuole
ATP
H+
ADP
H+
As(III)-PCs
GSH
GSH
AR?
?
GSSG
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
As(III)
As(V)
As(III)-PCs
As(III)
?
As(III)
As(III)
Transporteur d’efflux Si/arsénate, Lsi2 chez le riz, inconnu chez les autres plantes
Aquaporine, Lsi 1 chez le riz
Transporteur du complexe As(III)-PC, probablement de type ABC transporteur
Transporteur Phosphate/ arséniate
Transporteur non identifié pour l’efflux de l’arsénite
AR
arséniate reductase de type Cdc25
Principaux flux de l’arsenic chez les plantes hyperaccumulatrices
Figure 6 : Schéma des mécanismes possibles de l‘absorption de l‘arsenic par les cellules végétales (d‘après
Zhao et al. 2009)

Toxicité de l‘arsenic et de l‘antimoine L‘arsenic et l‘antimoine ne sont pas
des éléments essentiels pour les plantes. Une fois absorbés, ils entrent en
compétition avec des métabolites essentiels, ce qui les rend phytotoxiques
(Bowen 1979).
Comme c‘est le cas pour l‘homme, la toxicité de ces deux éléments pour les plantes
dépend de leur nature chimique : les formes inorganiques sont plus toxiques que les formes
organiques. Cette toxicité est aussi dépendante du degré d‘oxydation : l‘arsenic natif (As(0))
est plus toxique que l‘arsénite (As (III)) et l‘arséniate (As(V)) est la moins toxique des
formes.
45
Synthèse bibliographique
Biochimiquement, l‘arsenic a deux effets majeurs :
-
il interrompt les chaînes de transport d‘électrons mitochondriales en se
substituant au phosphore dans la réaction de formation de l‘ATP
-
à forte concentration, les formes inorganiques entraînent la précipitation des
protéines en interagissant avec les liens sulfures et les sites actifs
Selon Sun et al. (2000), l‘antimoine agirait sur les groupements thiols du glutathion et des
protéines de la même manière que l‘arsenic et que d‘autres métaux lourds tels que le plomb.
De plus, Abercrombie et al. (2008) ont mis en évidence que les protéines de la famille des
Super Oxyde Dismutase (SOD) sont très affectées par l‘arséniate chez la plante Arabidopsis
thaliana. Le niveau de transcription des gènes de SOD Cu/Zn chloroplastiques et non
chloroplastiques est multiplié par 4,6 et 2,4 respectivement par rapport aux témoins. A
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
l‘inverse, les quantités de transcrits de la SOD Fe diminuent de plus de 5 fois en réponse à
l‘arséniate. Ces réponses s‘expliquent par le fait que l‘arsenic génère une forte production
d‘espèces actives de l‘oxygène (ROS). Cette production pourrait être une conséquence de la
réduction de l‘arséniate en arsénite (Mylona et al. 1998).
Une équipe de chercheurs a estimé que l‘antimoine pouvait être considéré comme
phytotoxique lorsque la concentration en cet élément était supérieure ou égale à 150 mg kg-1
au niveau des feuilles matures. Aussi, pour éviter l‘ensemble de ces effets délétères, les
plantes ont mis en place des stratégies de détoxification.

Processus de détoxification
Chez les mammifères (Aposhian 1997), les champignons et les algues (Edmond et
Francesconi 1981 ; Cullen et Reimer 1989), la détoxification de l‘arsenic implique
principalement des processus de méthylation ou de biotransformation tels que l‘incorporation
dans des molécules organiques pour former par exemple de l‘arsénobétaine, de
l‘arsénocholine ou encore des arsénosucres (Schmöger et al. 2000). Chez les bactéries, une
large gamme de mécanismes de tolérance a été mise en évidence, comme le système d‘efflux
de la forme As(V)O43-, ATP dépendant (Sylver 1996).
Par contre, les plantes supérieures semblent plus souvent mettre en jeu un système de
détoxification basé sur la conjugaison de l‘arsenic avec des phytochélatines (PC). Ces
peptides non transcriptionnels, riches en résidus cystéine, sont issus de la coupure du
tripeptide du glutathion (GSH) par la phytochélatine synthase (Cobett 2000). Elles sont
capables de fixer les métaux lourds. Leur synthèse est souvent initiée par la présence dans le
cytoplasme d‘ions métalliques tels que le cadmium et le cuivre (Nieboer et Richardson 1987).
46
Synthèse bibliographique
En 1996, la synthèse de phytochélatines chez une plante supérieure en réponse aux anions
arséniates et arsénites a été montrée pour la première fois (Maitani et al. 1996) mais la
formation du complexe As-PC ne fut pas démontrée par ces chercheurs. Ceci fut réalisé
l‘étude de Ha (Ha et al. 1999) sur des mutants d‘Arabidopsis ayant perdu l‘activité
phytochélatine synthase et présentant une sensibilité accrue aux ions arséniates. En 2000,
Schmöger et son équipe (Schmöger et al. 2000) se sont penchés sur le rôle cellulaire des
différentes phytochélatines en réponse à l‘arsenic dans le but de compléter les études
antérieures. Ils ont entamé des études comparatives avec le cadmium sur des cellules en
suspension de Rauvolfia serpentina. Par analyse en chromatographie en phase liquide à haute
performance, ils ont mis en évidence une stimulation de la synthèse de deux
phytochélatines (PC2 et PC3) : leur vitesse de formation est plus faible en présence des deux
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
métalloïdes qu‘en présence de cadmium mais l‘induction persiste plus longtemps et la
concentration finale en PC est plus importante avec l‘arsenic. Parallèlement à cette
expérience, les chercheurs ont également mesuré des teneurs élevées en phytochélatines dans
des cellules en suspension de Silene cucubalus traitées avec différentes concentrations
d‘arsénites. Ces résultats ont été confirmés sur une troisième espèce végétale : Arabidopsis
thaliana. Par ces trois expériences, l‘équipe de Schmöger est donc parvenue à démontrer la
formation in vivo des phytochélatines. Enfin, l‘existence de complexes arsenic-PC dans
lesquels deux molécules de phytochélatine fixent un ion As(III) par trois groupements thiols a
également été démontrée par cette même équipe en utilisant des cellules de R. serpentina
(Schmöger et al. 2000).
Au final, ces données montrent que les plantes favorisent une stratégie de
complexation pour résister à la présence d’arsenic. Etant donné l’absence de données
sur les mécanismes de détoxification des différentes espèces ioniques de l’antimoine chez
les plantes supérieures, ni même chez les bactéries, il nous est impossible de décrire ces
mécanismes.
3.3. Effets de l’arsenic et de l’antimoine sur les vers de terre
En raison de leur rôle essentiel dans la formation des sols et dans le maintien de leur
fertilité, les vers de terre sont souvent inoculés dans les sites dégradés (Butt 1999). Aussi, leur
introduction dans des sites contaminés par des métaux a été suggérée (Dickinson 2000).
47
Synthèse bibliographique
3.3.1. Effets des différentes classes écologiques des vers de terre sur les polluants
métalliques du sol
Les vers de terre ont un contact intime avec le sol que ce soit au niveau de leur derme
(contact externe) ou lors de l‘ingestion (contact). Ils sont donc susceptibles d‘accumuler les
polluants présents dans le sol. Selon leur classe écologique (endogée, épigée ou anécique), les
vers de terre sont plus ou moins sensibles aux éléments traces métalliques (Tomlin 1992). Les
individus épigées tels que Lumbricus rubellus et Eisenia fetida sont très mobiles et se
localisent préférentiellement dans les horizons superficiels du sol où ils consomment de
grandes quantités de matières organiques (Edwards et Bohlen 1996). Ce mode de vie les
expose peu à une contamination par voie cutanée, c'est-à-dire par absorption directe par le
derme (Langdon et al. 2003). De ce fait, ces espèces ont été largement employées dans
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
diverses expériences étudiant leur influence sur la biodisponibilité des métaux dans le sol
(Wen et al. 2004 ; Udovic et al. 2007), pour les plantes (Wen et al. 2005 ; Liu et al. 2005) ou
pour les vers eux même (Curie et al. 2005). Eisenia fetida a même été choisi par l‘OCDE
comme ver de terre de référence internationale pour les tests standards de toxicité (Nahmani
et al. 2007). Généralement, les études portant sur ces vers endogés rapportent une
augmentation de la disponibilité des métaux présents dans le sol en leur présence (Sizmur et
Hodson 2009).
Les espèces anéciques telles que Lumbricus terrestris sont d‘avantage en contact avec les
polluants puisqu‘elles creusent profondément dans le sol. Les galeries verticales permanentes
qu‘ils créent facilitent l‘infiltration de l‘eau (Farenhorst et al. 2000). Cette dernière passe donc
moins de temps à la surface du sol et les métaux présents à la surface ne suivent pas
forcément ce flux, ce qui peut entraîner une diminution de la disponibilité des éléments traces
métalliques dans les couches plus profondes du sol. Tout comme les espèces épigées, les vers
anéciques semblent augmenter la disponibilité des polluants du sol (Ma et al. 2000 ; Cheng et
Wong 2002).
Les espèces endogées sont probablement les plus adaptées pour toutes les études
concernant les changements de disponibilité des polluants du sol étant donné qu‘elles
évoluent en permanence en profondeur (cette classe écologique demeure dans les couches
profondes du sol où elle creuse des galeries horizontales). Cependant, en raison des
contraintes qu‘engendre leur élevage (impossibilité d‘approvisionnement dans le commerce et
difficulté à élever en laboratoire), cette catégorie de vers de terre reste la moins étudiée
(Sizmur et Hodson 2009). De rares études ont cependant montré que les espèces du genre
Aporrectodea augmentaient la disponibilité des métaux pour d‘autres espèces invertébrés
48
Synthèse bibliographique
(Coeurdassier et al.
2007) et pouvaient à la fois augmenter (Stephens et al. 1994) ou
diminuer les concentrations directement assimilables par les plantes selon la nature du
polluant (Zorn et al. 2005).
Ces résultats montrent que les vers de terre endogés comme l’espèce Aporrectodea
caliginosa représentent l’espèce écologique influençant le plus la disponibilité des
métaux lourds. Cependant, cette influence peut se traduire par une augmentation ou une
diminution de la disponibilité selon l’élément étudié. Le paragraphe suivant synthétise
l’ensemble des effets des vers de terre sur l’arsenic.
3.3.2. Interaction entre arsenic et vers de terre
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
De nombreuses études ont montré que les vers de terre évoluant dans des sites
contaminés pouvaient stocker de l‘arsenic dans leurs tissus (Yeates et al ; 1994 ; Fischer et
Koszorus 1992 ; Meharg et al. 1998). Certaines espèces présentent un facteur de
bioconcentration (concentration dans les tissus du ver de terre/concentration dans le sol) très
élevé, notamment Eisenia fetida qui peut présenter un facteur de bioconcentration de 18 pour
une concentration en arsenic dans le sol voisine de 20 mg kg-1 (Fischer et Koszorus 1992).
Les auteurs de cette expérience ont également montré qu‘il n‘y avait aucune diminution de la
teneur en arsenic dans les tissus des vers de terre avant huit semaines.
La durée de vie de l‘arsenic dans les tissus semble variable selon les espèces étudiées. En
effet, contrairement aux études menées sur E. fetida, la demi-vie de cet élément a été estimée
à 10,4 jours chez Lumbricus rubellus (appartenant également à la classe des épigés), après
transfert sur un sol exempt de polluant (Langdon et al. 2001).
L‘équipe de Geiszinger (1998) a montré qu‘il n‘y avait pas de relation stricte entre la
concentration en arsenic dans les sols et celle retrouvée dans les tissus des vers de terre : le
facteur de bioconcentration dans les sols non pollués était plus élevé (0,64) que dans les sols
contaminés à l‘arsenic (0,1-0,22). Il est donc probable que les vers de terre parviennent à
réguler partiellement la concentration en éléments toxiques dans leurs tissus.
3.3.3. Intérêts des vers de terre pour la phytoremédiation
Comme il a été décrit précédemment dans cette synthèse, les vers de terre peuvent
augmenter la biomasse des plantes. Etant donné qu‘ils peuvent dans certains cas survivre à
des concentrations très élevées en métaux lourds et augmenter la disponibilité de nombreux
polluants, leurs activités d‘ingénieurs du sol doivent nécessairement être prises en compte
dans les stratégies de phytoremédiation. En Asie, et plus particulièrement en Chine, les vers
49
Synthèse bibliographique
de terre du genre Pheretima, également appelé Metaphire (appartenant à la classe écologique
des épigés) font partis des espèces les plus employées pour étudier les effets des lombrics sur
l‘absorption des métaux par les plantes, notamment dans le cadre de processus de
revégétalisation ou de phytoextraction d‘anciens sites miniers (Sizmur et Hodson 2009). Ces
vers de terre ont notamment été employé pour la dépollution d‘un sol artificiellement
contaminé au zinc par du ray-grass (Lollium multiflorum) et de la moutarde indienne
(Brassica sp. Wang et al. 2006). De cette étude, il ressort que les vers de terre ont augmenté la
biomasse aérienne et racinaire des deux espèces végétales ainsi que les concentrations en zinc
à la fois dans les parties aériennes et racinaires, en raison d‘une augmentation de la
biodisponibilité de cet élément dans le sol. Cette même équipe a également conduit une
seconde expérience en cultivant du ray-grass sur des sols contaminés artificiellement par du
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
cuivre. Dans ce dernier cas, en plus de vers de terre de l‘espèce Metaphire Gillelmi, les
expérimentateurs ont ajouté de la paille afin d‘enrichir le substrat de culture en matière
organique, potentiellement assimilable par les vers de terre et par les plantes après
minéralisation. Comme précédemment, les vers de terre ont permis aux plantes d‘accumuler
plus de cuivre dans leurs organes souterrains et aériens.
Le ver Eisenia fetida (groupe des épigés) a également fait l‘objet d‘études similaires en
Europe. Des études en microcosmes mettant en jeu un substrat issu d‘un ancien site minier
contaminé au plomb, zinc, cadmium et cuivre ont montré une fois encore que ce ver de terre
augmentait les taux d‘accumulation des éléments chez deux espèces végétales, le maïs (Zea
mays) et l‘orge (Hordeum vulgare), dans l‘ensemble des organes des plantes.
D’après ces trois études, certaines espèces de vers de terre semblent présenter un
très fort potentiel pour la phytoremédiation. Actuellement, aucune publication ne
rapporte d’interaction entre les vers de terre, les métalloïdes tels que l’arsenic et
l’antimoine et les plantes. Cependant, les vers de terre influencent de façon majeure la
biodisponibilité de l’arsenic et peut-être également de l’antimoine dans les sols. Dans des
conditions standards, ils influent également sur la concentration foliaire d’un grand
nombre d’éléments essentiels tes que l’azote, le calcium, le potassium, le fer ou encore le
phosphate (Stephens 1994). Il est donc probable qu’ils aient un impact sur la
phytoaccumulation de l’arsenic et de l’antimoine.
50
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Partie 2 :
Matériels et méthodes
51
52
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Matériels et méthodes
1 Expérimentation en conditions contrôlées
1.1 Les substrats de culture et détermination de la capacité au champ
Trois substrats ont été utilisés pour la culture des plantes.
Le premier est un cambisol sableux (tableau VII) prélevé sur le site expérimental de
l‘Ecole Normale Supérieure (ENS, Fol-Juif, Seine et Marne, France). Il se caractérise au plan
granulométrique par une teneur élevée en sable (74%), les argiles ne représentant que 7% et
les limons 19%.
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Tableau VII : Caractéristiques chimiques du cambisol sableux de Fol-Juif
N
Total
(g/kg)
1,2
C Total
(g/kg)
C:N
Nitrate Ammonium
(mg/kg) (mg/kg)
Matière organique Ca total
(g/kg)
(g/kg)
PH
CEC
(meq/100g)
14,7
12,4
14
25
5,2
4,1
20
<1
Le second est un leptosol calcaire (tableau VIII) qui a été prélevé sur le site du Muséum
d‘Histoires Naturelles, à Brunoy (Essonne, France). Il présente une texture équilibrée avec
34% d‘argile, 39% de limon et 27% de sable.
Tableau VIII : Caractéristiques chimiques du leptosol calcaire de Brunoy
N
Total
(g/kg)
4,7
C
C:N
Total
(g/kg)
56,7
12,2
Nitrate
(N03)
Ammonium
(NH4)
Matière organique Ca total
(g/kg)
(g/kg)
PH
CEC
(meq/100g)
78,2
15,2
98,1
7,5
23,4
211
Le troisième substrat (tableau VIII) provient de l‘ancien site minier d‘Ouche (Cantal,
France ; paragraphe 2.3.1). Il est contaminé à l‘arsenic et à l‘antimoine. Ce substrat n‘est pas
un sol au sens pédologique mais résulte de la sédimentation des éléments très fins de résidus
miniers (essentiellement des argiles), sa composition chimique est présentée dans le tableau
2.3.
Tableau IX : Caractéristiques chimiques des résidus de minerai d‘Ouche
N total
(g/kg)
0,8
As total
(mg/kg)
324
C total
(g/kg)
9,9
Sb total
(mg/kg)
1180
Matière organique
(g/kg)
17,2
Fe total
(g/kg)
8,8
pH
7,3
Fe disponible
(mg/kg)
83,7
CEC
(meq/100g)
4
53
Matériels et méthodes
Les substrats ont été systématiquement prélevés dans les 20 premiers centimètres. Les
analyses chimiques ont été réalisées au Laboratoire d‘Analyse des Sols de l‘Institut National
de la Recherche Agronomique (INRA) à Arras (Pas de Calais, France).
Les trois substrats ont été préparés de manière identique. Le substrat a été séché à l‘étuve
à 40°C pendant une semaine, après un tamisage à 2 mm avant retrait manuel de la
macrofaune. La capacité au champ est déterminée selon le protocole suivant : un échantillon
de 25 g est placé dans un flacon dont la base a été remplacée par un grillage à mailles fines
(dix microns). La base du flacon est immergée dans l‘eau jusqu‘à ce qu‘une pellicule d‘eau
affleure à la surface de l‘échantillon (phase de saturation). Le flacon est alors transféré sur une
surface sèche pendant 24 heures pour drainer l‘excès d‘eau (phase de ressuyage).
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L‘échantillon retient par les forces de tension superficielle une quantité d‘eau maximale
correspondant à la capacité au champ (CAC, équilibre entre la gravité et la tension
superficielle). Elle est exprimée en pourcentage (grammes d‘eau retenus pour 100 g de sol
sec).
1.2. Le matériel végétal : Arabidopsis thaliana et Arabidopsis halleri
Le groupe d‘Ecophysiologie moléculaire possède sa propre collection de graines
d‘Arabidopsis thaliana (L.) Heynh, écotype Columbia. Les semences d‘Arabidopsis halleri
(L.) ont été gracieusement fournies par le Professeur B. Saumittou Lapprade (Laboratoire de
Génétique et Evolution des Populations végétales, Université de Lille, France).
Les semences des deux écotypes ont été déposées dans des boîtes de Pétri contenant un
des substrats humidifiés à la capacité au champ. Les boîtes sont placées à l‘obscurité pendant
deux jours puis transférées à la lumière une fois les semences germées. Lorsque les jeunes
plantules atteignent le stade de développement de « quatre feuilles », elles sont transférées
dans les microcosmes.
1.3. Le matériel animal : le ver de terre Aporrectodea caliginosa (Savigny)
L‘ensemble des vers de terre a été prélevé à Bondy (site de l‘Institut de Recherche et de
Développement, IRD, rue H. Varagnat, Seine Saint Denis, France). Une masse moyenne de
1,5 g de vers, soit quatre à cinq individus adultes, est introduite dans les microcosmes.
54
Matériels et méthodes
1.4. Assemblage des microcosmes (substrat de culture, vers de terre et plantes)
Des tubes en « polyvinyle chloride » (PVC) de 10 cm de diamètre ont été débités en
tronçons de 16 cm de longueur. Un film plastique épais (0,5 mm d‘épaisseur) a été soudé sur
une plaque chauffante à la base de chacun de ces tronçons. Afin de le consolider, une couche
de plastique adhésif a été ajoutée et percées de 20 trous pour permettre un bon drainage du
sol.
Les pots sont remplis avec 1 kg de substrat sec puis réhydratés à 80% de la capacité au
champ (humidité pour laquelle les vers présentent une activité maximale, (Pr. P. Lavelle,
communication personnelle). Les vers de terre sont introduits dans les microcosmes quatre
semaines avant le repiquage des plantules ; ce délai correspond au temps moyen pour qu‘un
dixième du volume de substrat soit turriculé (la consommation moyenne journalière de sol
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pour un ver de type Aporrectodea caliginosa a été estimée à 1 gramme de sol par gramme de
ver (Pr. P. Lavelle, communication personnelle)).
1.5. Conditions de culture des microcosmes
Après introduction des vers de terre dans les microcosmes, ces derniers sont placés dans
une chambre phytotronique (Conviron SH10, Canada). Les conditions sont les suivantes :
- lumière/obscurité : 10 heures / 14 heures,
- température : 20°C jour, 18°C nuit,
- intensité lumineuse : 200 µmoles de photons/m2/s à la hauteur des rosettes,
- humidité relative : 70% jour, 60% nuit,
- humidité du substrat des microcosmes maintenue à 80% de la capacité au champ.
1.6. Précautions adoptées relatives à l’antimoine et à l’arsenic
Les résidus de minerai du site minier d‘Ouche fortement chargés en antimoine et en
arsenic, ont entraîné la mise en place de mesure de précaution. Pour toute manipulation, le
port de gants est systématique et un masque de type P3 est porté lors du tamisage. De plus,
tous les déchets générés par l‘utilisation de ces substrats (solides et liquides) sont stockés dans
des containers prévus à cet effet, identifiés et traités comme des produits dangereux.
55
Matériels et méthodes
2. Prélèvement des échantillons végétaux
2.1. Plantes cultivées en conditions contrôlées
Trois plantes sont échantillonnées séparément pour chaque traitement (elles représentent
trois réplicas biologiques). Le système racinaire est dégagé du substrat par lavage à l‘eau
déionisée dans un tamis.
Les plantes destinées aux analyses moléculaires sont récoltées dès l‘ébauche du bourgeon
floral en séparant les feuilles et les systèmes racinaires. Les échantillons prélevés sont
immédiatement congelés dans l‘azote liquide (-176°C) et conservé à -80°C Les plantes
destinées aux analyses biochimiques sont également récoltées à l‘ébauche du bourgeon floral
et utilisées directement. Enfin, les plantes destinées aux analyses élémentaires sont récoltées
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en fin de cycle et réparties en cinq lots (graines, siliques évidées, tiges, feuilles et racines).
Ces échantillons sont placés dans des tubes plastiques, séchés à 35°C dans une étuve pendant
une semaine à poids constant et conservés au sec. Ils sont pesés avant d‘être utilisés pour les
analyses élémentaires.
2.2. Espèces végétales présentes sur le site minier
L‘échantillonnage a pris en compte tous les végétaux présents sur le site (espèces
arborées, arbustives, herbacées et bryophytes). L‘emplacement de chacun des individus
identifiés a été caractérisé par le numéro de lagune et l‘environnement (voir paragraphe 2.3.).
L‘ensemble des échantillons récoltés est lavé énergiquement dans de l‘eau déminéralisée (les
racines sont en plus frottées afin d‘ôter les résidus de sédiments pollués), puis placés dans des
tubes plastiques et mis à l‘étuve à 35°C pendant une semaine.

Espèces ligneuses arborée
Pour les espèces arborées, Pinus sylvestris (L.) et Betula pendula (L.), un total de douze
arbres pour chacune des deux espèces a été échantillonné. Pour chacun, quatre lots sont
constitués, correspondant aux racines, tronc, branches et aiguilles ou feuilles. Les carottes de
tronc sont obtenues à l‘aide d‘une tarière de Pressler (150 mm, Haglöf, Suède).
Pour l‘espèce Quercus pubescens (Willd), un seul individu juvénile (moins de 10 cm de
haut) a été prélevé en raison de la faible représentation de l‘espèce sur le site : moins de cinq
individus ont été recensés sur l‘ensemble du site et tous étaient juvéniles. Trois lots sont
prélevés correspondant aux racines, tige et feuilles.

Espèces ligneuse arbustives et herbacées
56
Matériels et méthodes
Ces espèces étant faiblement représentées et afin de ne pas perturber l‘équilibre de cet
écosystème fragile, un à deux individus seulement ont été prélevés pour chacune des espèces.
3. Substrats de culture et résidus miniers du site d’Ouche
3.1 Prélèvements in situ des résidus miniers du site d’Ouche
La carte ci-après (figure 8) présente le site minier d‘Ouche (Longitude : 03°10‘44‘‘E,
Latitude : 45°16‘19‘‘N). Celui-ci est constitué de quatre lagunes successives dont la largeur
moyenne est de 50 mètres et la longueur de 50 à 100 mètres. Ces lagunes sont nues avec
quelques îlots de végétation. Sur chaque lagune, l‘îlot de végétation le plus central (dénommé
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îlot repère) a été choisi pour effectuer les différents prélèvements de sédiments.
LEGENDE
Mare temporaire
NO
Ilots de végétation
Points d‘échantillonnage
L4
L2
Entrée de la mine
L3
L1
SE
Section NO -SE
Figure 7 : Cartographie des quatre lagunes de l‘ancien site minier d‘Ouche. Les points d‘échantillonnage sont
localisées au centre des îlots repères. Les quatres lagunes sont indiquées par les sigles L1, L2, L3 et L4.
A proximité de l‘îlot-repère de chaque lagune, deux tranchées perpendiculaires ont été
creusées (longueur : 3 m ; profondeur : 0,5 m). Ces tranchées représentent les rayons de
quatre cercles concentriques de centre 0 (Figure 8, selon le protocole de Pratas et al., 2005).
57
Matériels et méthodes
Dans ces tranchées, deux échantillonnages ont été réalisés, un échantillonnage grossier et un
échantillonnage fin.
Les prélèvements grossiers sont effectués à trois profondeurs (0¸ 0‚2 et 0,5 mètre) au
point 0 (centre des cercles), à 0,5¸ 1 et 1,5 mètre de distance du point 0, dans les quatre
directions déterminées par les tranchées. Les échantillons grossiers sont composites. Ils
correspondent au mélange des quatre prélèvements effectués à une même distance du point
central pour une profondeur donnée. L‘analyse de ces échantillons fournira des informations
globales sur les concentrations en arsenic et antimoine et permettra également de mettre en
évidence et de quantifier la présence d‘autres Eléments Traces Métalliques (ETM). Les trois
profondeurs choisies : surface, 0,2 m (qui correspond à la limite maximale d‘enracinement des
végétaux sur le site) et 0,5 m permettront de déterminer le profil vertical des concentrations de
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ces éléments.
L‘échantillonnage fin a été effectué uniquement au point 0 et sur une profondeur
comprise entre 0 et 0,2 m. Il a été réalisé strate par strate. L‘épaisseur de chacune des strates
variant d‘une lagune à l‘autre, le nombre d‘échantillons fins est donc différent pour chacune
d‘elles.
Les échantillons fins et grossiers une fois collectés sont traités de la même façon que les
substrats de culture (paragraphe 2.3.2.).
58
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Matériels et méthodes
Figure 8 : Disposition des tranchées réalisées dans les îlots de végétation considérés comme repères sur les
lagunes de résidus miniers du site d‘Ouche (Cantal, France). Les tranchées représentent les deux diamètres
perpendiculaires des cercles concentriques de centre 0. Un échantillonnage fin a été réalisé au point 0. Un
échantillonnage grossier a été réalisé aux distances 0 m, 0,5 m, 1 m et 1,5 m du point 0 dans chacune des quatre
tranchées et les prélèvements effectués à même distance et même profondeur ont été rassemblés (selon protocole
Pratas et al. 2005)
3.2. Prélèvements des substrats de culture des microcosmes après expérimentation
A la fin de chacune des expérimentations en conditions contrôlées, les microcosmes sont
démontés et
trois microcosmes sont récupérés pour chaque traitement et échantillonnés
séparément afin d‘obtenir trois répétitions des substrats de culture. Après homogénéisation de
chaque substrat, un prélèvement de 50 g est placé dans un tube plastique et séché à l‘étuve
pendant sept jours à 40°C.
4. Analyses moléculaires
4.1. Broyage des échantillons végétaux
Les échantillons de racines et de feuilles conservés à -80°C sont transférés dans un
mortier contenant de l‘azote liquide, broyés et réduits en une poudre fine à l‘aide d‘un pilon.
59
Matériels et méthodes
Les mortiers et pilons ont été préalablement lavés à l‘hypochlorite de sodium (5%, v/v),
rincés, séchés et chauffés à 180°C pendant trois heures.
4.2 Amorces oligonucléotidiques utilisées dans les réactions de PCR : détermination
des séquences et des couples
Les séquences nucléotidiques des gènes d‘Arabidopsis thaliana sont disponibles sur le
site http://www.tair.org. La qualité des amorces dessinées (absence de structure en épingle,
absence d‘hybridation entre les amorces) ainsi que la température d‘hybridation ont été
vérifiées avec le logiciel Netprimer (http://www.premierbiosoft.com/netprimer/).
Les oligonucléotides sont fournis par la société MWGBiotech AG (Ebersberg,
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Allemagne).
Les séquences des différents couples d‘amorces ainsi que la taille des amplicons sont
disponibles en annexe 1.
4.3 Extraction des ARN totaux des échantillons végétaux
L‘extraction des ARN totaux se fait avec du matériel stérile, exempt de RNase. Les ARN
totaux sont extraits des échantillons végétaux (dont le poids frais varie de 30 à 300 mg) à
l‘aide du kit « Rneasy Plant Mini Kit » (Qiagen, France). Le protocole permet d‘obtenir une
solution d‘ARN totaux tout en éliminant les contaminants. Après lyse des cellules et
élimination des débris cellulaires, les ARN se fixent sur la membrane de silice d‘une microcolonne en présence d‘une forte concentration saline, tandis que les contaminants sont
éliminés par plusieurs lavages successifs à l‘éthanol. Les ARN sont ensuite élués par addition
d‘eau stérile et exempte de nucléases. Afin d‘éliminer tout résidu d‘ADN génomique, les
échantillons sont traités par la DNase I à raison de 2U/µg d‘ARN (kit turbo DNAse free,
Ambion, France). Le protocole détaillé est fourni dans l‘annexe 2.
4.4. Analyses quantitative et qualitative des acides nucléiques

Analyse quantitative des acides nucléiques
La concentration (c) en ARN totaux des extraits a été déterminée (A 260nm) à partir de 1.5
µL d‘extrait non dilué (spectrophotomètre Nanodrop ND100, Noryx, USA). Pour cette
quantification on utilise l‘équation de Beer-Lambert modifiée pour mesurer directement la
concentration dans l‘extrait (ng/µl). Le coefficient d‘extinction utilisé est exprimé en
60
Matériels et méthodes
ng.cm/μl. La concentration (c) en acides nucléiques (ng/µl) est égale à (A×e)/b, où A est
l‘absorbance, e le coefficient d‘extinction dépendant de la longueur d‘onde (ng.cm/μl) et b est
le trajet optique en cm. Dans le cas des ARN la valeur de e est 40 ng.cm/μl et celle de b 0,01
cm.
De plus, pour chaque extrait le spectre d‘absorption entre 210 et 320 nm permet de
déceler la présence d‘éventuels contaminants (protéiques) qui absorbent à 280 nm. Le rapport
A260/A280 permet d‘estimer le degré de pureté de l‘échantillon d‘acides nucléiques : ce rapport
doit être voisin de 2 pour les ARN élués dans de l‘eau pure « Dnase-Rnase free » (Qiagen,
France). Pour chaque extrait, la concentration est normalisée à 100 ng/µL dans de l‘eau pure
« DNase-Rnase free » (Nuclease-Free Water, Qiagen, France).
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
Analyse qualitative des acides nucléiques
L‘analyse est effectuée par électrophorèse sur gel d‘agarose en conditions non
dénaturantes, ce qui permet de séparer les molécules d‘acides nucléiques (ARN ou ADN) sans
altérer leurs différentes structures secondaires.
Le gel d‘agarose (Agarose LE Analytical Grade, Promega, France) est utilisé à la
concentration de 1% (P/v) pour les ARN et à 2% (P/v) pour les amplicons d‘ADNc (les
fragments sont de taille inférieure à 200 pb). L‘agarose est d‘abord dissout dans du tampon
TAE 0.5X (Tris 0,04 M, EDTA 0,001M, pH 8,0, Buffer 50X, Qiagen, France) par chauffage
puis 2 µL d‘une solution aqueuse de bromure d‘éthidium (BET, 0,60 µg.mL-1) afin d‘obtenir
une concentration finale de 2 10-5 µg mL-1 sont ajoutés avant de couler le gel.
Les ARN (environ 300 ng) et les fragments d‘ADN amplifiés par PCR sont déposés sur le
gel puis séparés par électrophorèse (Mupid®-one). Le marqueur de taille Smart Ladder®
(Eurogentec, France) de 100 à 1000 pb a été utilisé pour l‘analyse des amplicons d‘ADN.
Les acides nucléiques sont révélés en présence de BET sous éclairage U.V. à l‘aide de
l‘imageur Bio-Rad (Gel Doc XR, BioRad, France) et la quantification des bandes est réalisée
par l‘analyseur d‘image « Quantity One », fourni avec l‘imageur Bio Rad.
4.5. Synthèse des ADNc par transcription inverse (reverse transcription)
La transcription inverse permet de synthétiser une molécule d‘ADN complémentaire
(ADNc) à partir d‘une molécule d‘ARNm en présence d‘une enzyme transcriptase inverse
d‘origine virale (kit Omniscript, Qiagen, France) qui catalyse cette réaction. Une amorce
61
Matériels et méthodes
poly-dT s‘hybride sur la queue poly-A des ARN messagers et la reverse transcriptase
synthétise le brin d‘ADNc complémentaire du brin d‘ARN.
Le milieu réactionnel (V=20 µL) contient :
- 300 ng d‘ARN totaux
- 1 µL d‘inhibiteur de Rnase (10U/µL)
- 2 µL de tampon de transcription inverse 10 X
- 2 µL de mélange des quatre types de dNTP (10µmol/µL)
- 2 µL d‘amorce poly-T (10 µM/µL)
- 1 µL d‘enzyme Omniscript Reverse Transcriptase (4U/µL)
- de l‘eau ultra pure exempte de Rnase (Qiagen, France) qsp 20µL.
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La réaction se déroule au bain marie à 37°C pendant une heure.
4.6. Les réactions de PCR semi-quantitative (Polymerase Chain Reaction)
Cette technique mise au point par Saiki et al. (1985) permet la synthèse et l‘amplification
d‘un fragment d‘ADN de manière exponentielle grâce à l‘utilisation d‘une ADN polymérase,
thermostable.
La PCR nécessite l‘utilisation de deux amorces spécifiques de la séquence à amplifier
(annexe 1)
Le volume réactionnel utilisé est de 20 µl et contient :
-
1µL d‘ADNc
-
1 µL de dNTP (concentration finale : 200 mM chacun)
-
10 µL de Master Mix 2X (Promega, France) contenant la Taq DNA
polymerase (Thermus aquaticus polymerase à 50U/mL)
-
1 µl de chaque amorce (à 0,5 µmol/µL)
-
de l‘eau ultra pure qsp 20 µl.
Cette réaction se déroule dans un « Thermocycler » (Master Cycler Gradient, Eppendorf
AG, Allemagne) qui présente l‘avantage d‘avoir des blocs chauffants indépendants permettant
d‘effectuer simultanément plusieurs réactions.
4.7. Dosage de l’activité « ferric chelate reductase » (protéine Fro2) dans les racines
de plantes d’Arabidopsis thaliana
La « ferric chelate reductase » est une enzyme qui réduit les ions ferriques (Fe 3+) en ions
ferreux (Fe2+). La technique de dosage colorimétrique décrite ici a été employée par Schmidt
62
Matériels et méthodes
sur différentes espèces végétales dont Arabidopsis thaliana (Schikora and Schmidt 2001). Les
racines des plantes intactes sont immergées dans une solution aqueuse de ferrozine (FZ,
disodium salt of 3-(2-pyridyl)-5,6-bis (4-phenylsulfonic acid)-1,2,4-triazine, Sigma, France).
La ferrozine réagit en présence de fer ferreux (Fe 2+) qu‘elle capture pour former un complexe
Fe(II)(FZ)3 de couleur magenta. Le Fe-EDTA présent dans le milieu est la source d‘ions
ferriques.
La composition du mélange réactionnel est la suivante :
- 500 µM de Ferrozine,
- 500 µM de Fe(III) EDTA,
- 25 mM de tampon MES ajusté à pH 5,5,
- 500 µM de CaSO4.
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La réaction est effectuée dans des tubes à essai de 25 mL à température ambiante.
L‘ensemble de la verrerie a été préalablement lavé dans une solution à 5% d‘acide nitrique
(v/v) afin d‘éliminer les résidus métalliques potentiellement présents et rincé à l‘eau ultrapure.
Les racines sont immergées dans le mélange réactionnel pendant 20 minutes puis
l‘absorbance de la solution est mesurée au spectrophotomètre à 562 nm. Le témoin est la
solution de ferrozine initiale.
Le taux de réduction de la protéine Fro2 est ensuite déterminé en utilisant la loi de Beer
Lambert : A = C.l. en utilisant un coefficient d‘extinction () de 25.200 M-1.cm-1. L‘activité
de réduction de Fe(III) est exprimée en µmol de Fe(III) réduit par g de matière sèche.
5. Analyses physiologiques
Différentes méthodes d‘étude ont été utilisées pour une approche globale des paramètres
photosynthétiques (figure 10) : la mesure des échanges gazeux renseigne sur l‘efficacité de la
biochimie de la photosynthèse (activité de fixation du dioxyde de carbone), et les échanges de
vapeur d‘eau (conductance stomatique (Gs) et transpiration (E) ; la méthode polarographique
(chambre Hansatech en phase gazeuse) permet de mesurer l‘émission en conditions de CO 2
saturantes (50 000 vpm) ou la consommation de dioxygène et donc mesurer la capacité
photosynthétique de la plante et la respiration ; la mesure de fluorescence foliaire permet de
caractériser les réactions photochimiques primaires qui correspondent aux réactions
lumineuses c‘est-à-dire à la première phase de la photosynthèse ; et enfin, l‘utilisation du
63
Matériels et méthodes
« Chlorophyll Meter » permet une estimation relative des teneurs en chlorophylles totales
(Chla et b) dans les tissus foliaires.
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Photophosphorylation cyclique et non cyclique
Phosphorylation non cyclique
Phosphorylation cyclique
Figure 9 : Schéma simplifié de la photochimie des végétaux supérieurs (Allen 2003). La phosphorylation non
cyclique nécessite quatre électrons pour pouvoir transloquer douze protons et la phosphorylation cyclique du
photosystème I nécessite 1 électron pour la translocation de deux protons. La combinaison des phosphorylations
cyclique et non cyclique donne les rapports suivants : H+:ATP = 14 et ATP:NADPH = 3 :2. Pour la
phosphorylation non cyclique seule, ATP:NADPH = 9 :7. Abréviations : cyt, cytochrome ; e-, électron ; Fd,
ferrédoxine ; Pi, phosphate inorganique et PQ, plastoquinone
5.1. Mesure des échanges gazeux
La mesure des échanges gazeux a permis de calculer différents paramètres (dont le
paramètre Vcmax qui caractérise la capacité de carboxylation de la Rubisco) selon le modèle
biochimique de l‘assimilation du CO2 de Farquhar et al. (1980) et de Sharkey (1985).
5.1.1. Principe
L‘analyseur de gaz (CIRAS-2 PP Systems, Hitchin, UK, annexe 3) est utilisé pour
déterminer l‘assimilation nette de CO2 (A) ainsi que les concentrations internes en CO2 (Ci),
la conductance stomatique (Gs) et la transpiration (E).
64
Matériels et méthodes
Cet appareil intègre un double système de dilution de gaz pour ajuster la composition de
l‘air utilisé (pression de CO2 et de vapeur d‘eau) et un contrôle du débit à l‘entrée de la
chambre de mesure. La température de la chambre et de la feuille sont également contrôlées
au 1/10ème de degré grâce à un élément Peletier alimenté par un accu 12V externe. Les
variations de concentration en CO2 et en vapeur d‘eau entre l‘entrée et la sortie de la chambre
sont mesurées par un double analyseur infrarouge (IRGA, annexe 3) opérant
en mode
différentiel.
L‘appareil se compose d‘une unité centrale (régulation, mesure), d‘une interface de
commande et d‘une pince contenant la chambre de mesure (appelée PLC ou « Parkinson Leaf
Chamber») dont la surface est modifiable selon le type de feuille. La source de CO 2 est une
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cartouche de gaz carbonique sous pression qui permet d‘ajuster les concentrations en CO 2 en
entrée de chambre entre 0 et 2000 vpm.
L‘interface d‘acquisition de données fonctionnant sous Windows permet de visualiser
sous forme graphique et numérique en temps réel différents paramètres :
-
les paramètres fixés par l’opérateur : surface de feuille (cm²), PAR (µmol photons
m-2 s-1), CO2 (ppm) et humidité de l‘air de référence (%) et débit du flux d‘air de la
chambre,
-
les paramètres mesurés : ΔCO2 (qui correspond à la différence de concentration
entre l‘entrée et la sortie de la chambre), ΔH2O (qui correspond à la différence de
pression de vapeur entre l‘entrée et la sortie de la chambre), température de la
chambre, température de la feuille (en °C, mesurée par capteur IR ou calculée par la
méthode du bilan d‘énergie si la surface est inférieure à la surface de la chambre),
PAR (Radiations photosynthétiquement actives) et pression atmosphérique,
-
les paramètres calculés selon les équations de Caemmerer et Farqhar : Pn
(photosynthèse nette), Ci (concentration interne en CO2), E (évapotranspiration), Gs
(conductance stomatique). Les modes de calcul de ces paramètres sont détaillés dans
l‘annexe 3.
5.1.2. Protocole de mesure de la photosynthèse nette
Les mesures de la photosynthèse nette sont effectuées sur des feuilles d‘Arabidopsis in
situ avec la chambre et l‘adaptateur dont la surface est de 1,7 cm2. Dans le but de connaître la
relation entre la photosynthèse nette et de la concentration en carbone interne (courbes A/Ci),
65
Matériels et méthodes
l‘appareil est programmé pour incrémenter la concentration en CO 2 de la chambre de 100
vpm toutes les 300 secondes. Les autres paramètres sont stables et fixés comme suit :
-
Température de la chambre : 20°C
-
Humidité relative de la chambre : 100%
-
VPD (Différence de Pression de Vapeur) < 1 kPa
-
PAR : 1000 µmol.m2.s-1
Cinq enregistrements de l‘ensemble des paramètres (fixés, mesurés et calculés) sont
effectués pour chaque concentration de CO2. Ces enregistrements ont été répétés sur trois
réplicas biologiques pour chaque traitement. Sur chacune des plantes, une feuille jeune mais
suffisamment développée pour être insérée dans la chambre a été utilisé.
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5.2. Mesure de la capacité photosynthétique foliaire et de la respiration
5.2.1. Principe des mesures polarographiques
La chambre Hansatech (Chambre à électrode en phase gazeuse LD2/3 et électrode S1,
Hansatech, Angleterre, figure 12) utilise une électrode de Clark pour mesurer les variations
d‘O2 entre l‘atmosphère de la chambre et l‘échantillon de feuille.
A
B
Figure 10 : La photographie A présente la chambre Hansatech
(chambre à électrode en phase gazeuse LD2/3, Hansatech) utilisée
pour les mesures gazeuses et la photographie B présente une électrode
de Clark (doc. Hansatech)
Le principe de fonctionnement de la chambre consiste à mesurer les variations d‘O2
(positive lors de l‘étude de la photosynthèse et négative lors de la respiration) dans la chambre
de faible volume (6 à 7 cm3) par polarographie. On mesure le courant électrique (i) entre une
cathode de platine et une anode d‘argent provenant de la réaction électrochimique liée à
l‘oxygène de la chambre diffusant à travers une membrane en téflon. Le pont électrolytique
entre la cathode et l‘anode est assuré par un papier cigarette imprégné d‘un tampon spécial
(KCl + Na2CO3 + NaHCO3, selon le manuel Hansatech).
66
Matériels et méthodes
La somme des réactions au niveau des électrodes s‘écrit de la manière suivante :
- Au niveau de l‘anode d‘argent (oxydation de l‘argent)
4 Ag + 4 Cl-  4 AgCl + 4 e- Au niveau de la cathode de platine (réduction de l‘oxygène)
2 H+ + 2 e- + 2 O2 H2O2 + O2
avec :
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H2O2 + 2H+ + 2e- 2 H2O
soit globalement :
4 Ag + 4 Cl- + 4H+ + O2 4AgCl + 2 H2O
L‘oxygène présent dans la chambre diffuse à travers une membrane de téflon jusqu‘à la
cathode de platine. Le courant (i) observé est, pour une concentration donnée en oxygène
dépendant de la tension (V) appliquée entre l‘anode et la cathode. La tension de polarisation
de l‘électrode pour laquelle i reste stable pour de faibles variations toujours possibles de V est
de 0,7 V (valeur fixée par le constructeur). Dans ces conditions, la réponse ampérométrique
est alors proportionnelle à la seule concentration en oxygène de l‘atmosphère à analyser.
Toutes les mesures sont effectuées à température constante (20 +/- 0,1°C) car la réponse
de l‘électrode, de même que l‘intensité de la photosynthèse et de la respiration, sont fonction
de la température. Un bain thermostaté permet la régulation thermique. Pour les mesures de
capacité photosynthétique, une tête d‘éclairage comprenant 36 diodes électroluminescentes
(LED) rouges (λ=660 nm) fournit la source lumineuse et permettent de travailler entre 0 et
2000 µmol/m²/s de photons.
La source de carbone est constituée par une rondelle imprégnée d‘une solution de
NaHCO3 1M qui permet d‘obtenir une concentration de 5% de CO2 dans la chambre au lieu
de 0,038% dans l‘air. Dans ces conditions, la Rubisco est saturée en CO 2 (même si les
stomates sont partiellement fermés), ce qui favorise la fonction carboxylase et limite la
fonction oxygénase. Cette technique permet donc de mesurer à la lumière la photosynthèse en
67
Matériels et méthodes
conditions de CO2 saturantes c‘est à dire la capacité photosynthétique et la respiration à
l‘obscurité.
A noter, cet appareil peut aussi être complété par une mesure de fluorescence Hansatech.
5.2.2. Protocole des mesures polarographiques
La solution tampon spéciale « leaf disc electrode » (annexe 4) qui assure le pont
électrolytique est refaite toutes les deux semaines. La solution de NahCO 3 à 1M est refaite
quotidiennement.

Etalonnage de l‘appareil
Une fois l‘électrode montée et thermostatée, il faut attendre la stabilisation du signal
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
(c'est-à-dire que le courant, quelque soit sa valeur, reste stable) sur le boîtier de polarisation
(30 minutes minimum). Les fonctions du boîtier sont réglées sur les positions suivantes :
-
amplification du signal ×1
-
Backoff sur OFF
-
Gain au minimum.
Une fois le signal stabilisé, la chambre est balayée par un flux d‘azote pur pour régler le
zéro (sans dioxygène). Une fois cette vérification réalisée, sont successivement placés dans la
chambre (Figure 13), un disque de fibres non tissées imprégné de NaHCO3 1M, une première
grille, une rondelle de mousse, une seconde grille et enfin la feuille sectionnée au niveau du
pétiole.
Feuille d‘Arabidopsis
thaliana
Grille
Mousse
Grille
Éponge imprégnée de la
solution de bicarbonate de
soude 1M
Figure 11 : Schéma du montage de la feuille dans la chambre à électrode Hansatech
.
68
Matériels et méthodes
On mesure alors une tension V1 dans la chambre fermée une fois le montage terminé.
Après injection d‘1 mL d‘air (= 210 µL d‘O2) dans la chambre, on mesure une tension plus
élevée V2. Dans ces conditions, le volume d‘air dans la chambre est égal à V1/(V2-V1) mL
(selon manuel Hansatech).
Le volume de dioxygène présent dans la chambre va pouvoir être calculé pour une
température de 20° (8,57 micromoles d‘O2/mL d‘air) et le signal de sortie (visualisé sur
l‘écran), ajusté à un multiple de cette valeur (avec le bouton gain) qui dépend du système
d‘enregistrement.
O2 en µmoles =
V
× 8.57 × 20
V2 − V1
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Le facteur 20 correspond à l‘ajustement du signal (nombre de mV par µmole d‘O 2
dégagée pour l‘enregistreur Kipp et Zonen utilisé). Etant donné que la largeur papier est de 20
cm et le signal compris entre 0 et 2000 mV, une variation de 10 millimètres sur le papier
correspond à une variation de 5 µmoles d‘O2 pour la surface de feuille dans la chambre).

Réalisation des mesures
Le signal de sortie est amplifié afin d‘avoir une précision optimale (×20 à ×100) et le
Backoff (qui permet l‘élimination de la base du signal amplifié) est activé pour que le signal
soit lisible sur le boîtier de polarisation et sur l‘enregistreur.
Dans ces conditions, toute augmentation ou diminution du dioxygène dans la chambre se
traduit par une augmentation ou une diminution du signal enregistré. La pente positive ou
négative tracée par l‘enregistreur traduira ces variations de dioxygène par unité de temps pour
la surface de feuille introduite.
Pour les mesures de capacité photosynthétique, il est nécessaire de travailler en lumière
saturante soit à une intensité lumineuse de 700 µmoles.m-2.s-1 de lumière rouge (qui
correspond à la longueur d‘onde préférentiellement absorbée par les chlorophylles).
La surface de la feuille est déterminée par passage au scanner à une résolution de 400 dpi
(Scanner professionnel A3 Epson expression 10000 XL) et utilisation d‘un logiciel d‘analyse
d‘image (Winrhizo Pro, Instruments Regent, Canada).
5.3. Mesure de la fluorescence
La fluorescence foliaire correspond à de l‘énergie dissipée sous forme de radiations dans
le proche infra-rouge (705 nm) par la feuille. La mesure de la fluorescence chlorophyllienne,
69
Matériels et méthodes
permet d‘évaluer un à niveau de stress donné les dommages causés aux photosystèmes et la
capacité d‘une plante à le tolérer. Cette méthode non destructive est mesurée directement sur
la feuille à l‘aide d‘un fluorimètre FMS1 (Hansatech, UK).
5.3.1 Principe de la fluorescence
La photochimie de la photosynthèse se produit au niveau des thylakoides et fait intervenir
soit deux photosystèmes en série (PSII et PSI) pour le transport non cyclique des électrons
soit le seul PSI pour la voie cyclique. Ils sont composés de protéines associées à aux pigments
chlorophylliens et aux caroténoïdes. Lors de la première phase de la photosynthèse, l‘énergie
des photons issus de la lumière est piégée dans l‘antenne LHCII puis transmise au
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
photosystème II. La réaction de photolyse de l‘eau permet de réduire la chlorophylle oxydée
après son excitation.
Les protons issus de l‘eau et du transfert acyclique des électrons vont permettre de créer
le gradient de pH nécessaire à la formation d‘ATP. Les électrons issus de l‘eau vont parcourir
la chaîne redox entre les des deux photosystèmes pour réduire via la ferrédoxine le NADP
oxydé.
La fluorescence résulte d‘une impossibilité du photosystème II à transmettre l‘énergie
perçue vers la chaine redox (état fermé). La réduction des plastoquinones (principalement
QA) a lieu lorsque la feuille passe de l‘obscurité à la lumière. A ce moment, le pool de
plastoquinones à l‘état oxydé va être réduit par la capture d‘un électron (provenant des
chlorophylles a du centre réactionnel) jusqu‘à ce que ceux ci soient transférés vers un second
transporteur d‘électrons (QB). La fluorescence résulte d‘une différence de vitesse de
transmission des électrons entre les chlorophylles vers QA et QA vers QB. Tant que les
plastoquinones sont réduites (état fermé), elles ne peuvent plus capturer d‘électrons ce qui
entraîne une dissipation de l‘énergie collectée sous forma radiative (fluorescence), seul moyen
pour la plante de dissiper l‘énergie excédentaire qu‘elle a reçu si la durée d‘éclairement est
brève (flash). Pour des éclairements continus (au cours de la journée), l‘émission de chaleur
(IR) est la seconde voie de désexcitation utilisée. Dans ces dernières conditions la
fluorescence qui est maximale au départ de la phase d‘éclairement continu va diminuer en
quelques minutes, sous l‘effet de deux processus. Tout d‘abord, l‘activation des enzymes du
cycle de Calvin induites par la lumière va permettre d‘augmenter la consommation
d‘électrons transportés par le PSII : c‘est l‘extinction photochimique de la fluorescence (PQ,
quenching photochimique). Puis, plus tardivement, une fraction de l‘énergie lumineuse reçue
70
Matériels et méthodes
sera dissipée sous forme d‘infra-rouge (chaleur). Cette deuxième voie de désexcitation va
augmenter progressivement : c‘est l‘extinction non photochimique de la fluorescence (NPQ,
quenching non photochimique).
Lors de la photochimie de la photosynthèse, une fraction de l‘énergie lumineuse incidente
parvient jusqu‘aux chloroplastes et sera captée par différents pigments : les chlorophylles a et
b et les carotènes. En situation de stress, la plante ne pourra utiliser tout le pouvoir réducteur
produit par la photochimie. Les photosystèmes vont donc réémettre l‘énergie reçue sous
forme de proche infra-rouge (fluorescence) ou d‘infra-rouge de grande longueur d‘ondes
(chaleur). On peut résumer le bilan de l‘énergie absorbée (E abs) :
E abs = P + F + C
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
P = photochimie, F = fluorescence, C = chaleur
De ce fait, si P diminue, alors F et C augmentent pour un E abs donné.
Par ailleurs, le rendement du transfert d‘énergie entre pigments n‘est pas de 100% : une
grande partie de cette énergie captée alimente les photosystèmes, mais une portion va être
aussi dissipée sous forme de chaleur. Cette portion augmente en situation de non utilisation de
l‘énergie. L‘autre voie est liée à l‘échauffement des structures non absorbantes de la feuille
(énergie émise = GT4).
Dans la pratique, on doit considérer deux modalités d‘approche dans la mesure de la
fluorescence : feuille à l‘obscurité et feuille éclairée (photosynthèse active). Dans le premier
cas, suite à un flash saturant de courte durée (1/10ème de seconde), P et H sont nuls et E sera
dissipée uniquement sous forme de fluorescence. Dans le deuxième cas, sous éclairement
continu et flash de courte durée, la fluorescence sera la résultante des trois termes précités.
Durant tout le protocole de mesure, la feuille est éclairée par la lumière modulée (0,1 µmol.m 2 -1
.s ) qui permet de mesurer la fluorescence de base Fo (associée aux antennes collectrices).
1 Première étape : En illuminant un fragment de feuille préalablement mis à l‘obscurité
(chaîne de transfert des électrons à l‘état oxydé donc réceptive = état ouvert) avec un flash
(1/10ème de seconde) de très forte intensité lumineuse (7500 µmol.m-2.s-1) l‘émission de
fluorescence va être observée pendant un laps de temps très court (1 seconde environ). Cette
émission montre une augmentation rapide lors de l‘émission du flash, puis décline pour
atteindre une valeur stable (courbe de Kautsky). Cette émission est due à la réduction du pool
de plastoquinones (principalement QA) du photosystème II. En effet, lorsque la feuille passe
71
Matériels et méthodes
de l‘obscurité à la lumière, le pool de plastoquinones initialement oxydé va être réduit par la
capture des électrons jusqu‘à leur transfert vers un second transporteur d‘électrons (QB). Tant
que le pool de plastoquinones A est réduit, il ne peut plus accepter d‘électrons et la
chlorophylle a des centres réactionnels se désexcite en réémettant de l‘énergie sous forme de
fluorescence (λ>700nm). En quelques minutes, la fluorescence va diminuer. On mesure alors
la fluorescence maximale et le rapport Fv/Fm qui correspond au rendement quantique du
photosystème II (ϕPS2).
2 Seconde étape : La feuille est ensuite éclairée avec une lumière actinique et soumise à
des flashs identiques à celui émis précédemment en fin de période obscure (7500 µmol.m -2.s1
). L‘équation Eabs = P + F + C s‘applique avec les termes P et C non nuls. On détermine les
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
quenching photochimiques, non photochimiques et le rendement quantique du photosystème
II à la lumière, ce qui permet de calculer le flux d‘électrons circulant entre le PSII et le PSI
(ETR= Electron Transport Rate, µmoles d‘électrons.m -2.s-1) à partir de l‘éclairement incident.
Le quenching non photochimique traduit la dissipation thermique et la non dissipation des
gradients de protons dans les thylakoides.
5.3.2. Protocole des mesures
L‘émission de fluorescence est mesurée au niveau de la face adaxiale des feuilles. Des
clips (figure 14) sont positionnés sur les feuilles à analyser. Il s‘agit de pinces dotées d‘une
plaque métallique coulissante au niveau de la fenêtre de lecture pour mettre la feuille à
l‘obscurité. Vingt minutes d‘adaptation sont nécessaires avant de commencer les mesures afin
de dissiper les gradients d‘électrons et de pH. La fibre optique du fluorimètre est positionnée
sur le clip. Au moment des mesures, la plaque métallique est tirée afin de dégager la fenêtre.
Après application de la lumière modulée (0.1µmoles.m -2.s-1) permettant de mesurer Fo (qui
correspond à la fluorescence des antennes), un flash lumineux d‘excitation (λ=650 nm, 7500
µmoles.m-2.s-1) est alors émis pendant un dixième de seconde. La fluorescence est mesurée
grâce à une photodiode et à un circuit d‘amplification. Le fluorimètre fournit les valeurs de
Fo, état initial de la fluorescence émise au début de l‘illumination par la lumière modulée et
de Fm, valeur maximale de fluorescence.
72
Matériels et méthodes
Ces données vont permettre de calculer Fv qui correspond à la fluorescence variable
maximale (Fv = Fm – Fo). Le rapport Fv/Fm, sans dimension, est proportionnel au rendement
quantique maximal (ϕ PS2).
2.5.4. Dosage des chlorophylles totales (Chla et Chlb)
. Les feuilles d‘Arabidopsis sont rincées à l‘eau distillée puis séchées dans du papier
absorbant et la nervure centrale de chaque feuille est éliminée. Des rondelles d‘un diamètre de
1.8 cm sont effectuées à l‘aide d‘un emporte pièce. Chaque rondelle est ensuite broyée dans
un mortier avec de l‘acétone à 80% à l‘aide d‘un pilon, selon la méthode de Holden (1965).
Cette étape s‘effectue dans la glace et à l‘obscurité afin de ne pas photo-détruire les pigments
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
chlorophylliens. Les concentrations en chlorophylles a et b sont ensuite déterminées au
spectrophotomètre par détermination de l‘absorbance à deux longueurs d‘ondes (645 et 663
nm). Les quantités totales de chlorophylles a et b, exprimées en µn.m, sont calculées par la
formule de Anon (1949):
Chla = 12.7 (DO663) - 2.69 (DO645)
Chlb = 22.9 (DO645) - 4.86 (DO663)
Chla + Chlb = 8.02 (DO663) + 20.20 (DO645)
Ces donnes sont ensuite exprimées en µg cm-² de feuille.
2.5.5. Détermination des teneurs relatives en chlorophylles
Les teneurs relatives en chlorophylles sont déterminées de manière non destructive avec
un « Chlorophyll Mètre » (« portable Chlorophyll mètre », Opticiennes, Japon, figure 14).
Trois mesures consécutives sont effectuées au même endroit sur chaque feuille, et trois
feuilles de même rang par plante sont analysées.
73
Matériels et méthodes
Figure 12 : Photographie du
« Chlorophyll Mètre »
L‘appareil utilise deux longueurs pour mesurer les chlorophylles en éliminant les
variations des propriétés optiques des feuilles (réflectance). Le « Chlorophyll Mètre » fournit
un indice de teneur en chlorophylle sans unité : le « Chlorophyll content index » (CCI). Cette
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
valeur est obtenue par le rapport entre l‘absorption à 655 et 940 nm.
Avant le dosage des chlorophylles totales, des rondelles de feuilles d‘âge et de coloration
variable sont mesurées au « Chlorophyll mètre » ce qui permettra après le dosage de corréler
le CCI à la concentration en chlorophylle dans les feuilles et donc d‘obtenir une courbe
standard.
5.6. Détermination de l’humidité pondérale
L‘humidité pondérale représente la quantité d‘eau rapportée à la masse sèche. Elle se
calcule à partir de la masse fraîche (Pf) et de la masse sèche (Ps) selon la formule suivante :
Humidité pondérale = (PF – PS) × 100 / PS
La masse fraîche est déterminée immédiatement après section de la feuille. La masse
sèche est déterminée après séchage à 40°C : les échantillons sont pesés tous les deux jours
jusqu‘à stabilisation de leur masse.
6. Techniques d’analyses élémentaires
6.1. Analyses élémentaires et granulométriques des substrats de culture et des
échantillons du site d’Ouche
Le Laboratoire d‘Analyse des Sols de l‘INRA d‘Arras (France) a été chargé de doser les
teneurs totales en fer, phosphate, nitrate, ammonium, antimoine et arsenic dans chacun des
substrats de culture (échantillons de 50 grammes de substrat). Des analyses élémentaires
74
Matériels et méthodes
complètes (voir tableaux 2.1, 2.2 et 2.3) et granulométriques ont été effectuées afin de
caractériser les substrats.
6.2. Analyses élémentaires des échantillons végétaux
6.2.1. Détermination des concentrations en azote, fer et phosphore
L‘ensemble des échantillons (graines, feuilles, tiges et racines) a été traité par l‘Unité de
Service et de Recherche en Analyses Végétales et Environnementales de l‘INRA (USRAVE,
INRA, Bordeaux). Les concentrations en azote dans les tissus végétaux ont été déterminées à
l‘aide d‘un analyseur CHN et les concentrations en fer et en phosphore par ICP-AES radial.
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6.2.2. Détermination des concentrations en As et Sb par spectroscopie d‘absorption
atomique à four graphite
Le dosage de l‘arsenic et de l‘antimoine dans les échantillons végétaux prélevés sur
l‘ancien site minier d‘Ouche et les Arabidopsis thaliana cultivées en conditions contrôlées a
été effectué dans le laboratoire de Géochimie Organique et Minérale de l‘Environnement
(GOME) de l‘UMR 7618 Bioemco et supervisées par le Dr Maryse Castrec-Rouelle, Maître
de Conférences à l‘Université Paris VI.

Principe de la spectroscopie d‘absorption atomique à four graphite
Couplée à un four graphite, la spectroscopie d‘absorption atomique rend possible
l‘analyse quantitative d‘éléments traces tels que l‘antimoine et l‘arsenic. Cette technique
mesure l‘émission ou l‘absorption de lumière par l'atome libre, c'est-à-dire lorsque celui-ci
voit son énergie varier au cours d'un passage d'un de ses électrons d'une orbite électronique à
une autre. Généralement seuls les électrons des couches externes de l'atome sont concernés.
Cette technique consiste à vaporiser un échantillon, préalablement mis en solution par
minéralisation, dans un four en graphite chauffé électriquement. L‘intensité de l‘absorption
dépend du nombre d‘atomes absorbant la lumière et la concentration est déterminée d‘après la
loi de Beer-Lambert.

Minéralisation des échantillons
100 mg de chaque échantillon sont pesés directement dans des bombes en téflon et traités
par 2 mL d‘acide nitrique ultra pur à 67% (Normatom for trace metal analysis, VWR, France).
Les bombes sont rebouchées et déposées dans un bain de sable chauffant à une température
75
Matériels et méthodes
constante de 220°C pendant 72 heures. Après refroidissement (une heure), les échantillons
sont déposés dans un bain à ultra-sons (Bioblock, France) afin de dissocier les particules de
matières organiques restantes. Enfin, 1 mL de peroxyde d‘hydrogène (VWR, France) est
ajouté à chaque échantillon et les bombes sont chauffées à nouveau à 220°C pendant 24
heures.
Le minéralisat est alors récupéré dans des tubes « bijoux » et les bombes sont rincées
avec 5 mL d‘eau ultra pure qui sont ajoutés aux tubes « bijoux ».
Dosage par spectroscopie d‘absorption atomique à four graphite
Les concentrations en arsenic et antimoine présentes dans les différents échantillons
végétaux sont déterminés par spectroscopie d‘absorption atomique dans un four graphite
(UNICAM 989 QZ AA spectrometer). Les tableaux X et XI présentent les programmes
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
utilisés pour doser ces deux éléments. Pour ces deux éléments, un modificateur nickel-nitrate
a été ajouté afin d‘augmenter la température d‘atomisation de l‘échantillon. Pour chaque
échantillon, le spectromètre effectue trois analyses (réplicas techniques). Le dosage
élémentaire se fait par la loi d‘ajustement linéaire des moindres carrés et le bruit de fond est
corrigé par l‘équation de Zeeman.
Une gamme étalon est réalisée pour chaque élément. Elle comporte cinq points : 0, 25,
50, 75 et 100 ppm. Un échantillon certifié (feuille de tabac de Virginie (CTA-VTL-2) ayant
suivi le même protocole de minéralisation que les autres échantillons végétaux ainsi qu‘un
blanc de minéralisation (afin de vérifier qu‘il n‘y ait pas eu de contamination) sont également
utilisés.
Tableau X : Programmation du four graphite pour la détermination de l‘arsenic
Etapes
Température (°C)
Palier (s)
Montée (°C/s)
Débit d‘argon (L/s)
Séchage
100
25
4
0,2
Vaporisation 1000
10
150
0,2
Atomisation
2700
3
0
0
nettoyage
2900
3
0
0.2
76
Matériels et méthodes
Tableau XI : Programmation du four graphite pour la détermination de l‘antimoine
Etapes
Température (°C) Palier (s) Montée (°C/s)
Débit de gaz (L/s)
Séchage
100
25
5
0,2
Vaporisation 1200
10
150
0,2
Atomisation
2500
3
0
0
nettoyage
2700
3
0
0,2
2.7. Analyses statistiques
L‘ensemble des données excepté les données d‘expression de gènes a été traitées de
manière statistique par analyse de variance (ANOVA), en utilisant le t-test de Student (Graph
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Pad) afin de vérifier si les valeurs des paramètres diffèrent de manière significative en réponse
aux différents traitements (type de substrat, présence ou non de vers de terre). Une probabilité
inférieure à 5% est considérée comme significative. A titre indicatif, les valeurs avec une
probabilité inférieure à 10% sont également indiquées dans les figures et tableaux de résultats.
77
78
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tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Partie 3 : Résultats
79
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Chapitre 1 : Etude des mécanismes
m o l é c u l a i re s re s p o n s a b l e s d e
l’accroissement de biomasse
végétale en réponse au ver de
terre Aporrectodea caliginosa
81
82
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
ARTICLE N°1
I nf l ue nc e d u v e r de t e r re A p o r r e c t o d e a c a l i g i no s a s ur l a
bi o ma s s e a é r i e n ne e t r a c i na i re a i ns i q ue s ur l ’ e x pre s s i o n
d e g è n e s i mp l i q u é s d a n s l a p r o l i f é r a t i o n c e l l u l a i r e e t l e s
r é po n s e s a ux c o nt r a i nt e s c he z Ar a b i d o p s i s t h a l i a na
83
84
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Chapitre I
-Avant proposCette première étude s‘intègre dans un projet ANR Jeunes Chercheurs intitulé « Vers une
écologie évolutives des sols : évolution de la relation faune du sol-plante » (JC05_52229) et a
fait l‘objet d‘un article accepté dans la revue Soil Biology and Biochemistry :
Jana U., Barot S., Blouin M., Lavelle P., Laffray D., Repellin A., Earthworms influence
the production of above- and belowground biomass and the expression of genes involved in
cell proliferation and stress responses in Arabidopsis thaliana.
Les objectifs de cette première étude ont été de caractériser les effets du ver de terre
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Aporrectodea caliginosa sur la croissance et le développement ainsi que sur l‘expression de
gènes impliqués dans de grandes voies métaboliques chez la plante modèle Arabidopsis
thaliana (L.) Heynh écotype Colombia O. et également de déterminer quels étaient les effets
constants et ceux variant avec la nature du sol dans lequel les vers évoluent.
Pour ce faire, les paramètres suivants ont été étudiés :
-
Mesures macroscopiques des paramètres reproductifs et végétatifs.
-
Dosage de l‘azote et du carbone dans les différents organes des Arabidopsis.
-
Analyse des variations d‘expression de gènes impliqués dans la régulation du
cycle cellulaire (ICK1 et HBT), la gestion des contraintes cellulaires (SOD et
PLDα) et l‘activité photosynthétique (RbcS).
-
Analyses des teneurs en nitrates et ammonium dans les substrats de culture.
Expérimentation
Deux types de substrats de culture aux propriétés contrastées ont été introduits dans des
unités de culture (appelées microcosmes) : un cambisol sableux pauvre en matière organique
et en nutriments minéraux et un leptosol calcaire argileux riche en nutriments et en matière
organique.
Quatre traitements sont mis en place avec des substrats :
- substrat seul
- substrat + vers de terre
- substrat + plante
- substrat + vers de terre + plante
85
Chapitre I
Chaque traitement inclut 10 réplicats biologiques. Les plantules d‘Arabidopsis sont
repiquées dans les microcosmes six jours après leur germination. Le remplissage des
microcosmes avec les deux substrats, leur réhydratation et l‘introduction des vers de terre
s‘effectue un mois avant le repiquage des plantules. Les unités de culture sont ensuite
déposées dans une chambre phytotronique et l‘humidité des substrats est maintenue à 80% de
la capacité au champ.
A l‘apparition du bourgeon floral, trois plantules d‘Arabidopsis par traitement sont
récoltées pour les analyses moléculaires. Les autres plantules sont cultivées jusqu‘à la fin de
leur cycle puis récoltées pour déterminer les biomasses de chaque organe et effectuer les
dosages d‘azote et de carbone. Trois substrats de chacun des traitements sont utilisés pour
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
déterminer les concentrations de nitrate et d‘ammonium présents dans le milieu.
Résultats et discussion
Dans le substrat sableux pauvre en minéraux et en matière organique, les vers de terre
augmentent de manière très significative la concentration en nitrate et ont un effet positif
extrêmement marqué sur la biomasse aérienne des Arabidopsis. Parallèlement à ces
modifications phénotypiques, une augmentation des transcrits HBT, dont la protéine est
impliquée dans les mécanismes de division cellulaire et une diminution des transcrits SOD,
dont la protéine est impliquée dans la détoxification des ions superoxydes, sont observés. Ces
résultats suggèrent que les vers de terre ont un effet positif sur la division cellulaire et
diminuent l‘incidence des espèces réactives de l‘oxygène.
Dans le substrat calcaire, plus riche en minéraux et en matière organique, les vers de terre
n‘ont pas d‘effet significatif sur la biomasse aérienne. Cependant, plusieurs réponses
identiques ont été observées à l‘identique sur les deux substrats, suggérant l‘existence de
mécanismes indépendants de la nature du sol : les vers de terre augmentent l‘accumulation
d‘un transcrit impliqué dans la réponse à l‘auxine au niveau des parties aériennes, diminuent
de façon drastique la biomasse et la longueur du système racinaire et diminue également le
rapport C/N dans tous les organes aériens et plus particulièrement dans les tiges.
86
Chapitre I
Conclusion
Ce nouveau système expérimental confirme que l‘un des effets général des vers de terre
est la stimulation de l‘absorption de l‘azote, probablement par l‘intermédiaire de composés
phytohormonaux relargués dans le sol et dans la rhizosphère par des bactéries stimulées par la
présence des lombrics. De plus, en accélérant les processus de minéralisation de la matière
organique dans les sols pauvres, les vers de terre permettent aux plantes de mieux s‘adapter
aux conditions défavorables.
Le fait que les plantes soient capables d‘intégrer ces deux processus à l‘échelle
moléculaire met en lumière le formidable pouvoir des vers de terre dans l‘ajustement
phénotypique en réponses aux contraintes environnementales.
De plus, ce système a pour la première fois mis en évidence la sensibilité de la plante
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
modèle Arabidopsis thaliana aux vers de terre. De ce fait, ce modèle original ouvre la voie à
de nouvelles perspectives de recherches dans le domaine de l‘Ecologie des sols. En effet, la
très grande variété de mutants disponibles pour cette espèce végétale (par exemple pour
l‘absorption des nitrates ou pour les voies de signalisation hormonales) est peut être l‘une des
clés qui permettra enfin d‘identifier et de quantifier les mécanismes responsables de ces
ajustements phénotypiques et moléculaires.
87
Chapitre I
Earthworms influence the production of above- and belowground
biomass and the expression of genes involved in cell proliferation and stress
responses in Arabidopsis thaliana
Abridged title: impact of earthworms on Arabidopsis growth
Ulrike JanaA, Sébastien BarotB, Manuel BlouinA, Patrick LavelleC, Daniel LaffrayA, Anne
RepellinA,D
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
A
Ecophysiologie Moléculaire, équipe Interactions biologiques dans les Sols, UMR 7618
Bioemco Faculté des Sciences et Technologie, Université Paris Est - Créteil, 61 Av. du
Général de Gaulle, F-94010 Créteil cedex.
B
IRD-Laboratoire Bioemco (UMR 7618), Ecole Normale Supérieure, 46 rue d‘Ulm, F-
75230 Paris cedex 05
C
IRD-Laboratoire Bioemco (UMR 7618), Centre IRD Bondy, 32 rue Henri Varagnat, F-
93143 Bondy Cedex
D
Corresponding author; E-mail: [email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
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Keywords: Arabidopsis thaliana, Aporrectodea caliginosa, plant plasticity, shoot-root
ratio, soil quality, transcript accumulation, earthworm.
88
Chapitre I
Abstract
To better understand the complex mechanisms of action of earthworms on plants, we set
up an experimental system using the model plant Arabidopsis thaliana (L.) Heynh,
Aporrectodea caliginosa a common temperate earthworm and two types of soil with
contrasted contents in organic matter and nutrients. Changes in plant biomass, biomass
allocation to roots, leaves and stems and C/N ratios were related to variations in the
expression of several plant genes involved in cellular division and stress responses and with
earthworm-induced alterations in soil mineral status.
In the poorest soil, i.e. with low content in mineral nutrient and organic matter,
earthworms increased soil nitrate content very significantly and boosted plant aboveground
biomass production. This correlated with changes in leaf transcript accumulation suggesting
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enhanced cell division and lesser incidence of reactive oxygen species. In the richer soil,
earthworms had no significant effect on the production of aerial biomass. However, several
plant responses were observed regardless of soil quality: enhanced accumulation of an auxinresponsive transcript in the leaves, a strong decrease in root length and biomass and a
reduction in C/N values, particularly in the bolt stems. Although these results pointed out at
earthworm-induced enhancement of mineralization as a determining factor in the formidable
plant growth responses, the release in the drilosphere of phytohormone-like compounds by
earthworm-activated bacteria was most likely implicated as well in this process and resulted
in ―forced‖ nitrogen uptake by the plants. The herein demonstrated sensitivity of the model
plant Arabidopsis thaliana to earthworms shows that such new experimental set up could
become a central key to the development of multidisciplinary investigation on plant – soil
interactions.
89
Chapitre I
1. Introduction
Earthworms are generally regarded as beneficial to plant growth (Brown et al., 1999;
Scheu, 2003). Their mechanisms of action include changes in soil structure that affect root
growth and water balance (Blanchart et al., 1999). Earthworms allow plants to better resist
parasitic nematode attacks, either by decreasing nematode population density (Yeates, 1981;
Senapati, 1992), by enhancing the capacity of plants to tolerate these parasites (Blouin et al.,
2005; Lafont et al., 2007) or by stimulating microbes that are antagonistic to root pathogens
(Clapperton et al., 2001). Mostly, earthworms are known to induce changes in nutrient
spatiotemporal availability (Barois et al., 1999) through fragmentation and burying of soil
litter (Brown et al., 2000) and microbe-based mineralization of soil organic matter (Postmatel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Blaauw et al., 2006). According to some authors, the latter leads to the release of mineral
nitrogen essentially and represents the major mechanism of action of earthworms responsible
for increases in plant biomass production (Brown et al., 1999). It could explain how greater
benefits on productivity have mostly been observed in poor soils (Brown et al., 2004).
However, in an experimental system combining rice plants and the earthworm Millsonia
anomala, increasing the availability of mineral nutrients did not suppressed the positive effect
of the earthworm on plant growth (Blouin et al., 2006). This meant that other mechanisms
than mineralization were involved. The stimulation by earthworms of bacteria producing
phytohormone-like compounds (Krishnamoorthy and Vajranabhaiah, 1986) has been
suggested. Auxin-like compounds have indeed been identified in earthworm casts (Muscolo et
al., 1998; Muscolo et al., 1999). Furthermore, these molecules appeared to be potent
mediators of plant nitrogen metabolism since they systemically stimulated nitrate transport
into plants and its assimilation by plant cells (Muscolo et al., 1999; Canellas et al., 2002;
Quaggiotti et al., 2004).
What emerges from this rapid overview of the literature is that plant-earthworms relations
are extremely complex, due to the number of mechanisms involved, and the fact that soil
characteristics, plant physiology and earthworm behaviour are likely to influence these
mechanisms. As a result, efficient contributions to their understanding should address the
physiological and molecular processes underlying the macroscopic changes in plant growth
and morphology observed in the presence of earthworms. In this context, we designed an
experimental set up combining the peregrine endogeic earthworm Aporrectodea caliginosa
(Lee, 1985; Scheu, 2003) and the plant Arabidopsis thaliana (L.) Heynh. This plant species
90
Chapitre I
was chosen for its value as a model organism extensively studied at both physiological and
genetic levels. Its responsiveness to earthworms was tested here for the first time through
analysis of variations in C/N ratios and in root, leaf and seed biomass production . At the
same time, the possible effects of earthworms on various plant cell processes was examined at
the molecular physiology level by studying the steady-state levels of ICK1, PLD, Cu/Zn
SOD, HBT and RubcS gene transcripts. When over-expressed in Arabidopsis plants, ICK1,
which encodes a potent inhibitor of cell cycle cyclin-dependent protein kinases (CDKs)
(Wang et al., 1998; Francis, 2007) induced a significant reduction in leaf size and rosette
diameter (Bemis and Torii, 2007). A high ICK1 transcript level was therefore considered an
indicator of poor cell division. HBT protein functions have been related to IAA-regulated cell
division and differentiation (Blilou et al., 2002). PLD and Cu/Zn SOD transcripts both
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encode proteins that are transcriptionally responsive to stresses, such as wounding (Wang,
2002) and excess of reactive oxygen species (Sakamoto et al., 1995; Kaminaka et al., 1999),
respectively. They were used here as cell stress indicators. It is noteworthy that high levels of
PLD gene expression have been observed in dividing and growing plant cells suggesting that
it may play an essential role in cell proliferation (Xu et al., 1997). The RubcS transcripts that
encode the small sub-unit of the ribulose 1,5-diphosphate carboxylase were studied here to
assess the possible transcriptional impact of earthworms on the carbon fixing enzyme
(Nielsen et al., 1998).
Another original feature of our experimental system, in addition to the molecular
analyses, consisted in the use of two soils with contrasting properties: a sandy cambisol and a
clayey leptosol, the cambisol being much poorer in mineral nutrients and organic matter than
the leptosol. The objective was to differentiate between two types of plant responses to
earthworms: those mediated through nutrient release and those related to other mechanisms of
action. It was assumed that the uncoupling between these response mechanisms would lead to
the identification of general earthworm effects independent of soil quality.
91
Chapitre I
2. Materials and methods
2.1. Soil characteristics and microcosms preparation
Soils were collected from the top layer (0-20 cm), at the Museum National d‘Histoire
Naturelle in Brunoy (Essonne, France) and at the Centre de Recherche en Ecologie
Expérimentale et Prédictive - CEREEP (Saint-Pierre-Lès-Nemours, France). One is a
calcareous leptosol supporting a deciduous forest (total organic carbon content, 56.7 g kg-1;
total nitrogen content, 4.65 g kg-1; pH, 7.45; CEC, 23.4 cmol kg-1) with a loamy texture
(34.4% clay, 39.2% silt, 27.4% sand). The second soil, much poorer than the other one, is a
cambisol supporting a natural meadow (total organic carbon content, 14.7 g kg-1; total
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nitrogen content, 1.19 g kg-1; pH, 5.22; CEC, 4.08 cmol kg-1) with a sandy texture (6.9% clay,
19.0% silt, 74.1% sand). The leptosol and cambisol collected will hereafter be referred to as
―rich‖(R) and ―poor‖ (P) soils, respectively. Both soil samples were dried at 25°C for a week,
passed through a 2 mm mesh sieve and used to prepare microcosms. These growth units
consisted in 10 cm diameter, 16 cm-high pots filled with 0.9 kg or 1.3 kg of the rich or poor
soil, respectively, to occupy similar volumes in the pots. Soils were maintained at 80% of the
field capacity with deionised H2O.
2.2. Earthworms
Aporrectodea caliginosa earthworms were collected at the IRD site in Bondy (Seine
Saint Denis, France). Individuals of similar size and with a well developed clitellum were
chosen. In all earthworm treatments, approximately 1.7 g of worms (around four animals),
which correspond to a biomass of 200 g m-² as was observed in some pastures (Zou and
Gonzalez, 1996), were added to microcosms four weeks prior to the introduction of the plants
(d0) in order to maximize earthworm effects. Control microcosms (without earthworm) also
were prepared and incubated for four weeks before d0.
2.3. Plant growth
Arabidopsis thaliana (L.) Heynh ecotype Columbia seeds were germinated in the dark on
wet Whatman paper. When cotyledons were fully open (six days after germination), plantlets
were transferred to microcosms on the basis of one plant per microcosm. Plant growth was
92
Chapitre I
carried out under controlled conditions (Conviron growth chamber, Canada): 20±1°C and
18±1°C day and night temperatures, 70% ± 5% relative humidity, 400 mol m-2 s-1 PPFD for
10 h per day.
2.4. Plant treatments
Arabidopsis plantlets were transferred to different types of microcosms containing the
rich soil (with or without earthworms) or the poor soil (with or without earthworms). Six
replicates were set up for each treatment combination. For both soils, additional ―no-plant‖
control microcosms were set up (with or without earthworms). Three replicates were set up
for the each control. The distribution of the microcosms in the growth chamber was
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randomized and changed after each biweekly watering.
2.5. Plant sampling and total RNA extraction
To sample plant tissue at a similar developmental stage, all plant samples were collected
upon formation of the floral buds. Total leaf and root materials were collected from three of
the six replicates, snap-frozen in liquid nitrogen and stored at -80°C. Leaf ribs were
systematically removed from the leaf samples. Total RNA extraction was carried out using
RNeasy Plant Minikit (Qiagen, France) on 100 mg and 50 mg of fresh leaf and root material,
respectively, following the manufacturer‘s instructions. DNAse I (Promega, France) treatment
was applied to all RNA extracts. RNA quantification was done at 260 nm, using a
Nanodrop ND-1000 UV-Vis spectrophotometer (NanoDrop Technologies, Wilmington,
USA).
2.6. RT-PCR analysis
First strand cDNA synthesis was performed in 20 L reactions on 150 ng of total RNA
using four units of Omniscript reverse transcriptase (Qiagen, France) and 10 µM of oligo-dT
primers according to the manufacturer‘s instructions. Transcript abundance of the Arabidopsis
genes listed in Table I was analyzed by semi-quantitative RT-PCR using 1 L of cDNA
obtained from the leaves and roots of plants exposed or not to earthworms and the primers
shown in Table I. 20 L PCR reactions were performed in the Master Cycler Gradient
thermocycler (Eppendorf AG, Germany), using the Taq PCR Master mix (Promega, France).
93
Chapitre I
For each primer pair, the optimal number of cycles was determined during preliminary
reactions (Table I). PCR reactions were as follows: 5 min at 94°C followed by 30-40 cycles
(30 s at 94°C, 30 s at annealing temperature, 30 s at 72°C) and 10 min at 72°C. PCR products
were analyzed after separation on ethidium bromide stained 1% agarose gels. Fluorescence
images of PCR products were digitized and quantified with the Gel-Doc Quantity One
software (BioRad, France).
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Table I Nucleotidic sequences and temperature melting of the five primers used for the RT-PCR reaction
Genes name
Sequences of primers
Tm
HBT (AtHBT-f)
5’GATAGAAGGAAGAATGCTGC3’
52°C
HBT (AtHBT-r)
5’TACTGCTTTTGAATGGAGAGAG3’
ICK1 (AtICK1-f)
5’GGTTATTTATTTGACTCTCTCT3’
ICK1 (AtICK1-r)
5’ATTCTTCTTTCTCCTCCTCT3’
PLD alpha (AtPLDα-f)
5’CCAAAACAAGGAGGAGATG3’
PLD alpha (AtPLDα-r)
5’CAGGGTTACGAGGACACAAAA 3’
RUBISCO (AtpRUB-f)
5’GTTGAAGGAAGTGGAAGAGT 3’
47.5°C
52°C
50°C
RUBISCO (AtpRUB-r) 5’TACACAAAAGCAAAGGGAAA 3’
SOD (AtSOD-f)
5’TGTCTACTGGTCCACATTTCAAC3’
SOD (AtSOD-r)
5’TTTCCGAGGTCATCAGGGTCT3’
S19 (AtS19-f)
5’TCCAGGAAGCAGTTCGTTATTGAT3’
S19 (AtS19-r)
5’CTGGTGATGCCAAGAAGAAGTGA3’
57°C
60°C
2.7. DNA cloning and sequencing
PCR products were cloned in the pGEM-Teasy vector plasmid system (Promega, France),
following the manufacturer‘s instructions. Plasmidic DNA preparation was carried out using
the Wizard Plus SV minipreps DNA purification kit (Promega, France). Sequencing was
performed on both strands using the AbiPrism system (Genoscreen, France).
2.8. Macroscopic measurements
For each treatment, plant biomass analysis was carried out on three of the six replicates.
Rosette diameter was measured upon the formation of the floral bud. At the end of the plant
cycle (two months after transfer of the seedlings to the microcosms), fresh weight and
maximal length of floral stems and roots were determined. Roots were washed to remove soil
94
Chapitre I
particles. For each plant, the number of bolts and mature siliques, the mass of total seed
production and the weight of 1,000 seeds were determined. Clean vegetative organs were
dried for two days at 70°C and weighed. Carbon and nitrogen contents (C/N ratios) were
determined using a CHN elemental analyzer (Thermo Finnigan Flash EA1112) in roots,
leaves, bolts and seeds separately.
Root biomass distribution between diameter classes was established according to the
method of Blouin et al. (2007) on dried root systems. Briefly, shredded dry roots were sieved
on a column of sieves with decreasing mesh sizes; biomass distribution according to root
diameter was assessed by weighing the biomass recovered in each sieve (Blouin et al., 2007).
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2.9. Soil analyses
Soil nitrate and ammonium contents were determined by KCL extraction and
spectrocolorimetry at the INRA ―Laboratoire d‘Analyse des Sols‖ in Arras (France). For each
treatment, approximatively 50 g of soil were taken from three separate microcosms and used
for analysis.
2.10. Statistical analysis
Analyses were performed using the SAS software (SAS, 1989). Output variables (plant
growth parameters and soil nitrogen contents) were analyzed using a two-way ANOVA
testing for soil and earthworm effects and the interaction between these two factors. To
determine the direction of significant effects and the combinations of treatment and soil
responsible for these effects, multiple comparisons of Least Square Means (SAS, 1990) were
made. LSM differences are summed-up in the Figures, with letters indicating significant
differences between treatments.
3. Results
ANOVA for all vegetative and reproductive parameters (except for the parameter 1,000
seed weight) showed that over 80% of result variability was explained by the statistical model
(soil type, earthworm presence, interactions between these factors). This suggested that the
experimental conditions were efficiently controlled.
95
Chapitre I
3.1 Earthworm vitality in the microcosms
The earthworms spend three months in the microcosms. At the end of the experiment,
earthworms from the different microcosms were carefully collected and weighed together. In
the rich soil, earthworm biomass had increased by 20% (n=6, SD=3.13) whereas it showed a
10% (n=6, SD=4.02) decrease in the poor soil. No death was recorded. Moreover, earthworm
activity appeared to be superior in the poor soil than in the rich one: in the former, the
surfaces of the microcosms were completely covered with casts, whereas fewer casts were
observed on top of the rich soil.
3.2. Effects of earthworms and soil quality on plant vegetative growth
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Earthworms and soil type had significant impact on all plant vegetative growth
parameters and several significant soil  earthworms interactions were observed (Table II).
For example, earthworms induced a three-fold increase in rosette diameter in the poor soil
whereas they had no significant effect on this parameter, in the rich soil (Fig 1a; Table II). As
a result, rosette diameters were equivalent in the rich soil and in the poor soil with the
earthworms. Furthermore, the leaves of the plants grown in the poor soil without earthworms
were purple and scrawny, whereas in the presence of the earthworms, they were bright green
and well developed (Fig 2), as were the leaves of the rich soil plants.
Significant soil  earthworm interaction was also observed for root dry biomass. This
parameter was reduced in both soils in the presence of the earthworms. However, this was
statistically significant in the poor soil only (Fig 1b; Table II). Generally, very low root
biomasses were recorded in the rich soil (Fig 1b). Regardless of soil type, earthworms
induced a significant reduction (>50%) in the maximal length of root systems (Fig 1c, Table
II).
Table II Earthworm and soil effects on reproductive and vegetative parameters (P-values from a two-way
ANOVA)
df
R2
Rosette diameter Root system maximal length Root dry biomass
0.97
0.98
0.97
Soil
1
<0.0001
0.0017
<0.0001
Earthworm
1
<0.0001
<0.0001
0.0014
SoilEarthworm
1
<0.0001
0.7430
0.0030
96
Chapitre I
df Maximum
Above
Total seed
Number of
Weight of
Number
bolt length
ground
production
silliques
1 000
of bolts
seeds
par plant
biomass
R2
0.98
0.92
0.85
0.94
0.15
0.93
Soil
1
<0.0001
<0.0001
0.0075
0.0002
0.5268
0.0011
Earthworm
1
0.0053
0.0002
0.0021
0.0003
0.8661
0.0011
Soil
1
0.0006
0.0022
0.0070
0.0001
0.3581
0.0011
Earthworm
df Shoot/Root Allocation to seeds
1
0.0109
0.0037
Earthworm
1
0.1631
0.0050
SoilEarthworm
1
0.1797
0.0566
a
a
10
(a) a
8
6
b
4
2
Root biomass (g DW)
Rosette diameter (cm)
12
0
(c)
20
Poor soil
c
a
15
b
10
b
5
0
Poor soil
40
b
c
a
a
Poor soil
(d) a
b
30
20
10
ab a
b
0
0-
Rich soil
(b)
Rich soil
Purcentage of total root biomass
Rich soil
0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
10
02
20 00
02
25 50
03
31 15
54
40 00
05
50 00
06
63 30
080 800
010
00
0.82
10
0
0.66
Soil
Root system maximal length (cm)
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R
2
Diameter classes (µm)
Fig. 1. Changes in (a) rosette diameter, (b) root system biomass, (c) root system maximal length and (d) root
biomass distribution between diameter classes in Arabidopsis thaliana plants grown in rich or poor soil with
(black bars) or without (control; white bars) earthworms Aporrectodea caliginosa. Vertical bars indicate  s.e.m.
(n=3). Significant differences between earthworms vs control as evaluated by LSMEANS (P<0.05) and indicated
by different letters.
97
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Chapitre I
Bars: 1 cm
Fig. 2. Phenological plate of Arabidopsis thaliana cultivated with or without earthworms in the rich or poor soil.
Transfer: day 1 (D1) after transfer of seedlings to the microcosms; Floral bud: development of floral buds,
Flowering: flower development, Fructification: silique development. Red arrows indicate stress-related
anthocyanin build up in control plants grown on poor soil (D12, D19)
3.3 Effect of earthworms and soil quality on plant reproductive parameters
In the poor soil, earthworms delayed the formation of floral buds since inflorescences
emerged after 21 days of growth in their presence whereas plants growing without
earthworms formed floral buds after 15 days. In the rich soil, plants growing with and without
earthworms formed their floral buds after 21 days of growth in the microcosms (Fig 2).
As was the case for most vegetative growth parameters, significant effects of the soil 
earthworm interaction on reproductive parameters (number of siliques, total seed weight,
number of bolts per plant, maximum bolt length, Fig 3) were found, suggesting that
earthworm impact was dependent on soil type (Table II). In the rich soil, no significant impact
was recorded (Table II). In the poor soil, however, earthworms increased bolt length by 74%
98
Chapitre I
(Fig 3a), above-ground biomass by 68% (Fig 3b), total seed weight by 136% (Fig 3c), the
number of siliques per plant by 201% (Fig 3d), and the number of bolts per plant by 100%
(Fig 3e, Table II). The values found with earthworms in the poor soil were equivalent to those
measured in the rich soil, with or without earthworms, except for the average bolt length that
remained 33% lower than that of the rich soil plants (Fig 3a). Neither soil type nor earthworm
presence influenced the 1,000 seed weight (Fig 3f, Table II). As described previously,
60
c
40
b
20
0
Total seed weight (mg)
900
Poor soil
(c)
a
a
a
600
b
300
Above-ground biomass (g DW)
a
Number of siliques
Maximum bolt length (cm)
80 (a) a
Rich soil
2.0
a
a
b
1.0
0.5
0.0
Rich soil
1200 (d) a
Poor soil
a
a
900
600
b
300
0
(e) a
Poor soil
a
a
6
b
4
2
0
Rich soil
Poor soil
Rich soil
Weight of 1,000 seeds (mg)
Rich soil
8
(b) a
1.5
0
Number of bolts per plant
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earthworm-derived benefits on plant productivity were limited to the poor soil.
(f)
a
a
Poor soil
a
a
20
10
0
Rich soil
Poor soil
Fig. 3. Changes in (a) maximum bolt length, (b) above ground biomass, (c) number of siliques per plant, (d) total
seed production, (e) number of bolts per plants and (f) 1000 seed-weight in Arabidopsis thaliana plants grown in
rich or poor soil with (black bars) or without (control; white bars) earthworms Aporrectodea caliginosa. Vertical
bars indicate  s.e.m. (n=3). Significant differences between earthworms vs control as evaluated by LSMEANS
(P<0.05) and indicated by different letters
99
Chapitre I
3.4. Changes in plant resource allocation induced by earthworms
A consequence of the presence of earthworms was a dramatic change in the distribution
of biomass within the plants. In the poor soil, earthworms doubled global plant biomass
allocation to seeds (Table II). As a result, this parameter was equivalent in the poor soil with
the earthworms and in the rich soil with or without earthworms (Fig 4a; Table II).
There was no general effect of earthworms or earthworm  soil interaction on shoot/root
ratio (Table II, Fig4b). However, when earthworm effects were tested separately in the two
soils, it appeared that they significantly modified plant morphology in the poor soil, as shown
by the significant increase in shoot/root ratios (ANOVA, P<0.05). In this soil, earthworms
also influenced the architecture of the root systems. The biomass corresponding to fine roots
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
a
(a)
a
a
c
Rich Soil
Poor Soil
Shoot / root ratio in the rich soil
Biomass allocation to seeds (in %)
allocated to larger roots (400-500 µm and 500-630 µm in diameter) was increased (Fig 1d).
300
(b)
a
d
4
200
100
a
0
Rich soil
c
2
0
Poor soil
Shoot / root ratio in the poor soil
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(100-200 µm in diameter) was significantly reduced in their presence whereas the biomass
Fig. 4. Changes in (a) allocation to seeds and (b) shoot : root ratio in Arabidopsis thaliana plants grown in rich
or poor soil with (black bars) or without (control; white bars) earthworms Aporrectodea caliginosa. Vertical bars
indicate  s.e.m. (n=3). Significant differences between earthworms vs control as evaluated by LSMEANS
(P<0.05) and indicated by different letters
3.5 Effect of earthworms and soil quality on plant C/N ratios
Plant C/N ratios were significantly affected by the earthworms (Table III). Overall, they
were lower in aerial organs but the difference was significant only in the bolt stems as shown
by significant organ  treatment interaction (Fig 5, Table III).
100
Chapitre I
Table III ANOVA for C/N values. Interactions between soil, earthworms and organ
Source
DF F
P>F
Earthworm
1
9.15
0.0045
Organ
3
40.02 <.0001
Soil
1
0.40
0.5333
SoilEarthworm
1
0.02
0.8859
OrganEarthworm
3
4.88
0.0058
OrganSoil
3
3.23
0.0330
OrganEarthwormSoil
3
0.16
0.9226
a
50
a
C/N content
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40
a
a
30
a
b
20
a
b
a
a
a
a
a
a
a
a
10
0
Roots
Bolts Leaves Seeds
Rich soil
Roots
Bolts Leaves Seeds
Poor soil
Fig. 5. Changes in C/N ratios in the roots, bolt stems, leaves and seeds of in Arabidopsis thaliana plants grown
in rich or poor soil with (black bars) or without (control; white bars) earthworms Aporrectodea caliginosa.
Vertical bars indicate  s.e.m. (n=3). Significant differences due to earthworm effects on each organ and each
soil as evaluated by LSMEANS (P<0.05) and indicated by different letters
3.6. Effects of plants and earthworms on soil nitrogen status
Our experimental design did not allow analysis of a full-model testing simultaneously for
the effects of earthworms, the presence of a plant and the soil type on soil nitrogen status
(ammonium and nitrogen contents). As a result, soil-specific models testing for the effects of
earthworms and plants (but not for their interaction) were analysed separately (Table IV).
In the rich soil, neither the earthworms nor the plants significantly impacted ammonium
or nitrate contents (Table IV). In the poor soil on the other hand, a 4.5-fold increase in nitrate
content and a 0.8-fold decrease in ammonium content were observed with the earthworms
(Fig 6, Table IV). Compared with earthworms, plants had opposite impact on nitrogen
contents: ammonium concentrations increased (+100%) and nitrate concentrations were
almost depleted (-90%) (Fig 6).
101
Chapitre I
Table IV. ANOVA for nitrate and ammonium contents in the rich and the poor soil (RS and PS respectively).
The total degree of freedom is 11 for the rich soil and 8 for the poor soil
df Nitrate
Ammonium
Soil
RS
PS
RS
PS
R2
0.28
0.82
0.08
0.95
Earthworm
1
0.0335 <0.001 0.7812 <0.001
Plant
1
0.1040 0.0473
0.4872 0.0294
50
4
40
mg.kg-1
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
3
30
2
20
1
10
0
0
IS FS SW SP SWP
NO3-
IS FS SW SP SWP
NH4+
Fig. 6. Changes in (a) nitrate (mg.kg -1) and (b) ammonium (mg.kg -1) contents in the poor soil (IS) at the end of
the experiment (FS) induced by the presence of earthworms (Aporrectodea caliginosa) (SW), the presence of
Arabidopsis thaliana plants (SP), and the combination of both (SPW). Vertical bars indicate  s.e.m. (n=3)
3.7. Earthworms affect transcript accumulation for target gene in Arabidopsis leaf
tissues
Regardless of soil type, earthworms triggered an over-accumulation of HBT
(NM_104135) transcripts in the leaves (Fig 7a and e). Cu/Zn SOD transcripts were more
abundant in the leaves of poor soil plants than in those growing in the rich soil (Fig 7a and c).
Leaf Cu/Zn SOD transcript accumulation decreased slightly in response to earthworms (Fig
7a and c). Contrasting earthworm effects were observed on leaf PLDα steady-state transcript
levels: a strong increase and a reduction in the poor and rich soil, respectively (Fig. 7a and b).
102
Chapitre I
The reverse situation was observed for ICK1 leaf transcripts: they were much more abundant
in the plants growing in the poor soil and the earthworm treatment reduced their abundance
whereas earthworms had a slight boosting effect on ICK1 transcript accumulation in the rich
soil (Fig 7a and d). Generally, transcript accumulation for the small nuclear-encoded subunit
LEAVES
Relative expression of HBT gene(a.u.)
of Rubisco (RbcS) remained unaffected by the various treatments (Fig 7a).
ROOTS
(a)
RC RE PC PE RC RE PC PE
PLDa
SOD
ICK 1
RbcS
S 19
2000
1000
R
R
P
P
0
2000
(c)
(c)
1500
1000
500
R R P P
R R P P
Leaves
Roots
0
2000
Relative expression of PLD gene(a.u.)
Relative expression of SOD gene (a.u.)
Leaves
Relative expression of ICK1 gene (a.u.)
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HBT
(a)
(b)
2500
(d)
(d)
2000
1500
1000
500
R R P P
R R P
P
0
Leaves
Roots
(e)
(e)
1500
1000
500
R R P
P
R R P
P
0
Leaves
Roots
Fig. 7. RT-PCR analysis of (a and b) HBT, (a and c) Cu/Zn SOD, (a and d) PLD and (a and e) ICK1 gene
expression in the leaves and roots of Arabidopsis thaliana plants grown in rich (R) or poor (S) soil with (black
bars) or without (control; white bars) earthworms Aporrectodea caliginosa. The S19 gene was used as an
amplification control. Relative gene expression (arbitrary units, a.u.) was determined using the Quantity One
programme (Bio-Rad)
103
Chapitre I
3.8. Earthworms affect transcript accumulation for target gene in Arabidopsis root
tissues
As was observed in the leaves, transcriptional influence of earthworms was gene specific
in root tissues. They induced an over-accumulation of PLD transcripts (Fig 7a and 5b). This
was more pronounced in the poor soil. Earthworms induced a strong decrease in the
accumulation of ICK1 transcripts in the rich soil (Fig 7a and d). Cu/Zn SOD transcript levels
were not influenced by their presence (Fig 7a and c). However, SOD transcript accumulation
was higher in the roots of poor soil plants than in those growing in the rich soil, as it was
observed in the leaves.
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4. Discussion
4.1. In the poor soil without earthworms, Arabidopsis plants exhibit mineral deficiency
characteristics
Compared to those growing in the rich soil, the plants cultivated in the poor soil without
earthworm showed phenotypic and developmental responses typical of mineral -particularly
nitrogen (N)-deficiency: early reproductive switch, smaller shoot to root ratio, as a result of a
higher allocation of assimilates to the roots and severely reduced seed yield (Eaton, 1935;
Scheible et al., 1997; Hirai et al., 2004; Hermans et al., 2006; Mantelin et al. 2006; Remans et
al., 2006). The almost complete depletion of the initial NO3- content in the poor soil by the
end of the experiment support the hypothesis of N-starvation. In comparison, the growth
conditions in the rich soil could be considered as near optimum. This new experimental
system, using both a rich and a poor soil, led to the development of contrasted plant
phenotypes that should facilitate the identification of earthworm effects in relation with soil
quality.
4.2. Earthworms can reverse most effects of poor soil quality on Arabidopsis growth and
development
All mineral/nitrogen deficiency symptoms observed in the plants growing in the poor soil
without earthworm were absent in their counterparts cultivated in the presence of earthworms.
As a result, vegetative biomass and seed production with the earthworms were equivalent in
the poor and rich soil plants. Rosette diameter was significantly increased and comparable to
104
Chapitre I
that of the rich soil plants. ICK1 and PLD gene expression analyses suggested that this was
mediated through enhanced cell proliferation in the leaf tissues.
The dramatic increase in the nitrate content of the poor soil with earthworms was most
likely a determining factor in the comparatively dramatic increase in Arabidopsis biomass
production. In addition, earthworm-induced high nitrate concentrations were probably
responsible for the significant reduction in the number of fine roots observed in the poor soil
plants, as was previously reported (Zhang and Forde, 2000; Remans et al., 2006). Since
decaying earthworms were not a possible source of additional N (worms survival rates were
100 %), the majority of the extra N was probably formed through mineralization of soil
organic matter by gut-associated and cast-associated micro-organisms, in accordance with
Brown‘s hypothesis that earthworms mostly increase plant growth through N mineralization
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(Brown et al., 1999). However, recent evidence have started an ongoing and fascinating
debate of whether enhanced mineralization alone provides a full explanation for the growth
stimulation (Brown et al., 2004; Scheu 2003; Blouin et al. 2006).
4.3. Some effects of earthworms on Arabidopsis are independent of soil quality
An effect of earthworms similarly observed in both soils was the decrease in C/N ratios
of the aboveground tissues (particularly in bolt stems). Elevated nitrate contents have a
negative effect on the transport of shoot-derived auxin to roots and, as a consequence, alter
auxin metabolism in shoot tissues (Caba et al. 2000; Walch-Liu et al., 2006). In the present
experiment, leaf auxin metabolism seemed affected, as shown by the over-accumulation of
HBT transcripts in the leaves of Arabidopsis plants exposed to earthworms. At the same time,
the change in plant nitrogen status alleviated the oxidative stress in the leaves, as indicated by
the general reduction in leaf transcript accumulation for a Cu/Zn SOD.
In the poor soil, the decrease in C/N ratio could easily be ascribed to the stimulation by
earthworms- of organic matter mineralization - as mentioned before- and enhanced
nitrification processes (Rizhiya et al., 2007). In the rich soil, on the other hand, the nitrate
content was not significantly affected. To understand how apparently N-replete plants, such as
the rich soil plants, absorbed additional N in the presence of earthworms, one should refer to
the work by Quaggiotti et al. (2004). These authors observed a decrease in leaf C/N resulting
from enhanced nitrate influx in N-fed maize plantlets exposed to purified extracts of
earthworm casts. They concluded that this phenomenon was triggered by the auxin-like
105
Chapitre I
compounds (with auxin-like activity) found in the earthworm casts (Tomati et al., 1988).
These results and ours show that, in the presence of earthworms, control over
mineral/nitrogen nutrition is not necessarily dependant on the plant mineral status, as is the
case with inducible uptake systems that respond to mineral deficiency (Chrispeels et al.,
1999).
Other general effects of earthworms were a reduction in root maximum length as well as
in global root biomass leading to higher shoot/root ratios. In the confined space of the
microcosms, repeated root abrasion by earthworms leading to wounding stress could
contribute to the limiting of root development. The high levels of PLDα transcripts as
compared to no-worm controls suggested that such stress occurred since this gene is
responsive to wounding in Arabidopsis (Wang, 2002). However, the lack of root expansion
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could be a result of the earthworm-induced enhanced auxin supply at the root level, since it is
acknowledged that root tissues are sink organs for auxin and rapidly stop elongating when
exposed to increasing concentrations of the hormone (Chadwick and Burg, 1966).
4.4. Conclusion
This new experimental set up confirms that organic matter mineralization and release of
phytohormone-like compounds are complementary mechanisms stimulated by earthworms.
The fact that plants are able to integrate both processes at the molecular level points at the
enormous potential of earthworms in adjusting plant phenotypes in response to environment
stresses. In addition, this original model plant system opens fascinating new possibilities for
follow-up investigation in the area of plant/earthworm interaction. Its small size constitutes a
great asset for the quick and easy screening of candidate microbes with plant growth
enhancing capabilities. The unique diversity in Arabidopsis mutants (in nitrate uptake and
hormonal signalling, for example) offers key-tools for the identification of active ingredient(s)
responsible for molecular and phenotypic adjustments. To conclude, this experimental set up
could be viewed as an essential model system to investigate plant/macrofauna and
plant/microfauna interactions in particular and soil ecology in general.
106
Chapitre I
Acknowledgements
The authors wish to acknowledge the Agence Nationale de la Recherche for research
funding (JC05_52229).
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Chapitre II: Effets du ver
A p o r r e c to d e a c a l i g i n o s a s u r l a
nutrition minérale d’Arabidopsis
t ha l ia n a
113
114
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ARTICLE N°2 :
I n f l ue nc e d u v e r s de t e r re A p o r r e c t o d e a c a l i g i n o s a s ur
l ’ a b s o r pt i o n e t l ’ a c c u mu l a t i o n du p ho s ph a t e c he z l a
pl a nt e Ar a b i d o p s i s t ha l i a na
115
116
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Chapitre II
-Avant proposCette étude s‘intègre dans un projet financé par l‘ADEME intitulé « Bilan écologique sur
le site d‘Ouche (Cantal) pollué à l‘arsenic et à l‘antimoine en vue de l‘élaboration d‘outils de
diagnostics écologiques et de systèmes de remédiation des sols » (convention 0772C0044).
L‘article fera l‘objet d‘une communication courte.
Après avoir mis en évidence l‘effet positif des vers de terre sur la nutrition azotée des
plantes d‘Arabidopsis thaliana, il nous est apparu nécessaire de tester cette combinaison sur
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
l‘assimilation du phosphore. En plus d‘être le deuxième élément le plus limitant de la
croissance des végétaux, le phosphore possède également une structure analogue à celle de
l‘arsenic. Dans la littérature, il a été montré que ce polluant empruntait les transporteurs du
phosphore pour pénétrer dans les cellules racinaires.
L‘objectif de cette expérience est d‘évaluer les variations d‘expression de trois gènes
impliqués dans le transport du phosphore en réponse aux vers de terre afin de tester le
potentiel de ce système modèle avant de l‘employer à la phytoremédiation de l‘arsenic.
Pour cela, les variations d‘expression de gènes codant un transporteur racinaire de haute
affinité, surexprimé en condition de carence, PHT1.3, un transporteur impliqué dans le
chargement du phosphore dans le xylème, PHO1, et un transporteur chloroplastique PHT 2.1
ont été étudiées par RT-PCR.
Expérimentation
Le substrat issu du cambisol sableux (tableau VII) est utilisé pour cette expérience.
Quatre traitements sont appliqués :
- substrat seul
- substrat + vers de terre
- substrat + plante
- substrat + vers de terre + plante
117
Chapitre II
Chacun des traitements inclut 9 réplicats biologiques. Les plantules d‘Arabidopsis sont
repiquées dans les microcosmes six jours après leur germination, au stade quatre feuilles. Le
remplissage des microcosmes avec le substrat, leur réhydratation et l‘introduction des vers de
terre ont été effectués un mois avant le repiquage des plantules afin de maximiser les effets
des vers de terre. Les unités de culture sont déposées dans une chambre phytotronique et
l‘humidité des substrats est maintenue à 80% de la capacité au champ.
Lors de l‘ébauche du bourgeon floral (soit 21 jours après le repiquage), trois plantes
d‘Arabidopsis de chaque traitement sont récoltées afin d‘effectuer les analyses moléculaires
par RT-PCR (cF paragraphe 4 de la section matériels et méthodes). Les plantes restantes sont
récoltées pour les dosages du phosphore (par ICP radiale) dans les parties aériennes et
racinaires. Au début et à la fin de l‘expérimentation, trois substrats de chacun des traitements
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sont également analysés pour déterminer leur concentration en phosphate.
Résultats et discussion
En présence des vers de terre, des augmentations de 70% et de 25% des concentrations en
phosphore ont été observées respectivement dans les racines et l‘appareil aérien des plantes
d‘Arabidopsis. Cette forte accumulation est corrélée à la surexpression des trois transporteurs
étudiés : les transcrits du gène PHT1.3 présentent une accumulation de plus de 55% par
rapport aux plantes d‘Arabidopsis cultivées sans ver. De même, l‘expression des transcrits du
gène PHO1 augmentent de 77% dans les racines et de 64% dans les parties aériennes par
rapport aux témoins. Enfin, l‘accumulation des transcrits du transporteur chloroplastique
PHT2.1 augmentent également de 35% dans les feuilles des plantes d‘Arabidopsis en
présence des vers.
Dans le substrat de culture, les vers de terre ont augmenté de façon significative la
disponibilité du phosphore. Ainsi, cet élément était moins limitant pour les plantes
d‘Arabidopsis cultivées en présence des vers de terre comparées aux plantes témoins. Malgré
cela, le gène PHT1.3 est surexprimé comparé aux plantes témoins Or ce gène est
généralement induit en réponse à une carence en phosphore (Rausch and Bucher 2002). Dans
notre cas, les concentrations moyennes en phosphore dans nos plantes sont d‘environ 4g kg -1
et donc supérieures au seuil de croissance optimale déterminé par Marschner (1988) qui est de
2g kg-1. De même, l‘augmentation des transcripts PHO1 et PHT2.1 indique un meilleur
118
Chapitre II
transfert du phosphore vers les parties aériennes (confirmé par les analyses élémentaires dans
les feuilles).
Conclusion
Ces résultats montrent l‘effet considérable des vers de terre sur l‘absorption et
l‘accumulation du phosphore par la plante Arabidopsis. Cette accumulation élevée est due à
deux phénomènes concomitants : une meilleure disponibilité du phosphore dans le substrat de
culture et une surexpression de l‘ensemble des transporteur impliqués dans l‘absorption
racinaire et dans le transfert vers les parties aériennes. Ces résultats concordent avec nos
précédentes observations sur la stimulation de la nutrition azotée et avec les observations de
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
l‘équipe de Quaggiotti (2004) qui a mis en évidence une augmentation de l‘influx d‘azote vers
les parties aériennes. Pour le phosphore, les plantes d‘Arabidopsis n‘étant pas en situation de
carence, il est possible que des substances exogènes similaires aux phytohormones, produites
par des bactéries stimulées par la présence des vers de terre aient modifié les systèmes de
régulation de ces trois transporteurs.
Pour finir, cette stimulation de l‘absorption du phosphore notamment grâce à la
surexpression du transporteur racinaire à haute affinité (PHT1.3) semble de bonne augure
pour la phytoextraction de l‘arsenic.
119
Chapitre II
Earthworms enhance phosphate uptake and accumulation in the model
plant Arabidopsis thaliana
Abridged title: impact of earthworms on phosphate uptake
Ulrike JanaA, Daniel LaffrayA, Anne RepellinA,B
A
Ecophysiologie Moléculaire, équipe Interactions biologiques dans les Sols, UMR 7618
Bioemco Faculté des Sciences et Technologie, Université Paris Est - Créteil, 61 Av. du
Général de Gaulle, F-94010 Créteil cedex.
B
Corresponding author; E-mail: [email protected]
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
[email protected]
[email protected]
[email protected]
Keywords: phosphate uptake, Pht1.3, Pht2.1, Pho1, Arabidopsis thaliana, Aporrectodea
caliginosa
Introduction
After nitrogen, phosphorus is the second most limiting nutrient for plant growth (Barrow
1963). This element is widely present in the earth crust where it represents 0.02-0.15% of the
present elements. Nevertheless, in most of soils, the concentration in biodisponible
phosphorus rarely oversteps 10µM (Abel et al., 2002) which is well inferior to the
concentration found in plant tissues. In soils, this element is principally found under organic
forms, but to be uptaken by the plants he has to be under the inorganic forms such as H2PO4and HPO42-.
Phosphate is a macronutrient essential for all living organisms. Its biological functions are
various and numerous. It‘s a structural element for nucleic acids, phospholipids and for the
energetic metabolism (ATP). It‘s used also for the activation of secondary metabolisms
involved in many signalling pathway. Thereby plants have created some metabolism and
development adaptations in order to enhance this acquisition. Despite these mechanisms,
phosphate starvations are the second cause of yield loss after nitrogen.
120
Chapitre II
Phosphate is uptake by the roots mainly under its forms H2PO4- and HPO42-. Its cellular
concentration is 100 to 1000 times more elevated than in the external medium (Furihata et al.
1992). This shows that phosphate is uptaken by active transporters (Bieleski and Ferguson
1983). In plants, phosphate transporters present two distinct cinetiks depending on whether
this element is in low (µM) or in high (mM) concentration in the medium.
Several studies have shown that earthworms stimulate nitrogen influx (Quaggiotti et al.,
2002) and nitrate content in the different organs (Jana et al., 2009).
In our case we want to study the impact of the earthworms Apporectodea caliginosa on three
P transporters: a root transporter, PHT1.2, a xylem transporter PHO1 and a chloroplastic
transporter PHT2.1.
PHT1.3 appears to be a high affinity transporter (Okumara et al. 1998). It possesses twelve
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
transmembranaire regions divided by a large hydrophyllic region in two groups of six ().
Transcripts of high affinity transporters are preferentially expressed in the roots and most of
them in answer to phosphate starvation (Daram et al. 1998). PHT1.3 is highly expressed in
root hairs (Mudge et al. 2002).
PHT2.1 is the first low-affinity transporter identified in Arabidopsis thaliana (Daram et al.
1999). This gene is mainly expressed in green tissus (Daram et al. 1999). Moreover it has a
peptide sequence similar to a chloroplastic transit peptide and appears to be potentially
localised chloroplastic membrane
Material and methods
Soil collection
The sandy cambisol soil used in this experiment was collected at the Centre de Recherche en
Ecologie Expérimentale et Prédictive - CEREEP (Saint-Pierre-Lès-Nemours, France). Before
to be used, it has been sieved at 2mm and dried at 25°C during one week. Soil phosphorus
content was determined at the beginning and the end of the experiment (in three microcosms
of each treatment) by a KCl extraction.
Earthworms
Aporrectodea caliginosa earthworms were collected at the IRD site in Bondy (Seine Saint
Denis, France). Adults with a well developed clitellum and similar size were added to the
microcosms at a density of 1.4g of earthworms per microcosm which corresponded to an
121
Chapitre II
average of four earthworms. This introduction occurred four weeks before the plantlets
introduction in order to allow earthworms to digest a part of the soil.
Plant growth and microcosm preparation
Arabidopsis thaliana (L.) Heynh ecotype Columbia has been used during this experiment.
Seeds were germinated on Petri dishes which contained the sandy cambisol soil. When
cotyledons were fully open (6 days after germination), plantlets were transferred individually
to microcosms. These growth units consisted in 10 cm diameter, 16 cm-high pots filled with
1.3 kg of the sandy cambisol soil. Soils were maintained at 80% field capacity with deionised
H2O. Plant growth was carried out under controlled conditions (Conviron growth chamber,
Canada): 20±1°C and 18±1°C day and night temperatures, 60% ± 5% relative humidity, 100
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mol m-2 s-1 PPFD for 10 h per day.
Treatments
Two treatments were applied to the Arabidopsis: plant alone (control treatment) or plant with
earthworms (earthworm treatment). For these two treatments nine replicates were
implemented.
Plant sampling and total RNA extraction
At the apparition of the floral buds, total leaf and root materials were collected from three of
the six replicates, weighted, washed rapidly into three different bath (triton, ethanol and
sterilized water), snap-frozen in liquid nitrogen and stored at -80°C. Total RNA extraction
was carried out using RNeasy Plant Minikit (Qiagen, France) on 100 mg and 50 mg of fresh
leaf and root material, respectively, following the manufacturer‘s instructions. DNAse
(Promega, France) treatment was applied to all RNA extracts. RNA quantification was done
at 260 nm, using a ND-1000 Nanodrop spectrophotometer (Starlab, USA) and RNA were
homogeneised at 100 ng µL-1.
Reverse transcription polymerase chain reaction (RT-PCR) and PCR.
First strand cDNA synthesis was performed in 20 L reactions on 150 ng of total RNA using
4 units of Omniscript reverse transcriptase (Qiagen, France) and 10 µM of oligo-dT primers
according to the manufacturer‘s instructions. Transcript abundance of the genes listed in
Table I was analyzed by semi-quantitative RT-PCR using 1 L of cDNA obtained from the
122
Chapitre II
leaves and roots of control and treated plants and the primers shown in Table I. The S19 gene
was used as reference gene. Gene expression (arbitrary unit, a.u.) was correlated with
intensity of transcript accumulation and was measured using the Quantity-One software (BioRad, France). )
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Table I Nucleotidic sequences and temperature melting of the primers used for the RT-PCR reaction
Genes name
Sequences of primers
Tm
PHT1.3 (AtPht1-f)
5’ CGGGAGGTTTTGTGGCA 3’
58°C
PHT1.3 (AtPht1-r)
5’A ATTCGCCAAATGTAATCAGC 3’
PHO1 (AtPho-f)
5’ TGGAAGAACACGAGGATAAA 3’
PHO1 (AtPho-r)
5’ GCTGCCACAACTGAGGTC 3’
PHT2.1 (AtPht2.1-f)
5’ ACAATGTGGGGATACAGAGTC 3’
53°C
53°C
PHT2.1 (AtPht2.1-r) 5’ CGAAGCAAACAAAACAACC 3’
S19 (AtS19-f)
5’TCCAGGAAGCAGTTCGTTATTGAT3’ 60°C
S19 (AtS19-r)
5’CTGGTGATGCCAAGAAGAAGTGA3’
Phosphorus content in Arabidopsis tissue
At the apparition of the floral bud, three plants per treatment were harvested. The rosette and
the roots were collected separately, carefully washed, dried for one week at 50°C in a oven
and pulverised with a mortar and a pestle.
Phosphorus content in the aerial and subterranean parts of Arabidopsis was then determined
by radial-ICP at the INRA ―Unité de Service et de Recherche en Analyses Végétales et
Environnementales‖ in Villenave d‘Ornon (France).
Results
Earthworm effect on phosphate transporter transcription
The observation of the PHT1.3 transcript accumulation showed that in presence of
earthworms, this gene was overaccumulated in the roots of Arabidopsis thaliana compared to
the control (figure 1). Moreover, the gene PHO1 which is indirectly involves in phosphate
loading into the xylem was also overexpressed, in a relative similar ratio, in the roots and in
the leaves of Arabidopsis. To finish, the expression of the chloroplastic transporter PHT2.1
was enhanced too (figure 3).
123
Control
Earthworm
2500
2000
1500
1000
500
0
Figure 1: Expression of Pht1.3 gene in the roots of Arabidopsis thaliana with (black bars) or without (grey bars)
earthworms Aporrectodea caliginosa. Vertical bars indicate  s.e.m. (n=3)
Relative expression of Pho1 gene (a.u)
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Relative expression of Pht1.3 gene (a.u)
Chapitre II
Control
Earthworm
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
Roots
Leaves
Figure 2: Expression of Pho1 gene in the roots of Arabidopsis thaliana with (black bars) or without (grey bars)
earthworms Aporrectodea caliginosa. Vertical bars indicate  s.e.m. (n=3)
124
Control
Earthworm
2500
2000
1500
1000
500
0
Figure 3: Expression of Pht2.1 gene in the roots of Arabidopsis thaliana with (black bars) or without (grey bars)
earthworms Aporrectodea caliginosa. Vertical bars indicate  s.e.m. (n=3)
Relative expression of S19 gene (a.u)
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Relative expression of Pht2.1 gene (a.u)
Chapitre II
Control
Earthworm
2000
1500
1000
500
0
Roots
Leaves
Figure 4: Expression of S19 gene in the roots of Arabidopsis thaliana with (black bars) or without (grey bars)
earthworms Aporrectodea caliginosa. Vertical bars indicate  s.e.m. (n=3)
Earthworms effect on phosphate content in Arabidopsis tissus and soils
The elementary analyses (figure 4) reveals that earthworms enhance significantly (p<0.05) the
phosphate concentration in root tissues and almost significantly in the aerial parts (p<0.10). In
the root system, the improvement of phosphorus uptake is dramatic: an icrease of 70%. In the
aerial parts, the rise appears to be more temperate.
125
Chapitre II
P concentration (g kg-1)
8
*
7
6
5
Control
Earthworms
4
3
2
1
**
0
Roots
Leaves
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Figure 4: Phosphorus concentration in the leaves and the roots of Arabidopsis thaliana in absence (grey bars) or
in presence of earthworms Aporrectodea caliginosa (black bars). Vertical bars indicate  SD (n=3). Significant
differences between earthworms vs control as evaluated by t-test: one asterisk indicate a p value <0.1 and two
asterisk a p value <0.05.
Regardless of the treatments, the pH is inclined to increase in the soils at the end of the
experiment. However, earthworms tended to limit the pH rise. Compared to the control, the
avaibility of phosphorus is significantly enhanced by the interaction Arabidopsis ×
earthworms (p = 0.0056).
Treatment
pH
Total P (%)
Available P (%)
Initial soil
5.88±0.06 a 0.477±0.027 a 0.036±0.002 a
Final soil + A. thaliana
6.22±0.14 b 0.466±0.006 b 0.031±0.002 b
Final soil + A. thaliana + earthworms 5.91±0.09 a 0.476±0.003 a 0.037±0.003 a
Table 2: pH, total and available phosphorus content in initial soil (i.e. at the beginning of the experimentation),
final soil with Arabidopsis thaliana (i.e. at the end of the experimentation) and final soil with Arabidopsis
thaliana and earthworms. The means from these analysis (n=3) and s.e.m. are presented. Different letters within
a row indicate a significant difference at P= 0.05 with the Student t-test.
126
Chapitre II
Discussion
Earthworms enhance the phosphate uptake machinery
The three genes studied here appeared to answer to earthworm presence. At the root level, the
high affinity Pht1.3 transporter is over-expressed compared to the no-earthworm treatment.
Usually, this gene has been shown to be induced by a phosphate starvation (Rausch and
Bucher 2002), but in our case the plant phosphorus content did not indicate a starvation level.
Moreover, earthworms appeared to also boost the Pho1 gene which is involved in the loading
of the phosphorus into the xylem. This overexpression could indicate a better transfert of the
phosphorus into the aerial part. The P concentration into the leaves, which was higher than in
the control plant, strengthens this hypothesis. Finally, earthworms appeared to enhance the
transcription of the chloroplastic transporter Pht2.1. A better phosphorus status in chloroplast
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
will positively affect the photosynthesis.
Earthworms enhance the phosphorus availability
At the end of the experiment, phosphorus availability appeared to be higher with earthworms
compared to the control. This result confirms those previously observed by Mansell et al.
(1981) who have shown that earthworm could enhance by two or three-fold the phosphorus
availability at the surface casts. This enhancement is due to the dissolution of phosphate rock
during the digestion of soil mixing into earthworm gut (Mackay et al. 1982). Moreover, a
recent study has shown that earthworms enhance acide and alkaline phosphatase activity in
their casts and burrows (Le Bayon and Binet, 2005).
Concerning the total phosphorus, its concentration globally decrease at the end of the
experimentation compared to the initial concentration. Nevertheless, this decrease is more
important without earthworms. Earthworm activity has probably led to a better turn over of
the phosphorus and has reduced the loss due to watering.
Conclusion
Our results show the strong effect of earthworms on phosphorus uptake, accumulation and
availability. The Arabidopsis presented elevated concentration of this element in both their
shoot and root system. This better accumulation appeared to be due to two phenomenon. First,
a better availability of phosphorus into the soil due to earthworm activity and second a better
uptake and translocation of the phosphorus into the plant caused by an overexpression of the
127
Chapitre II
high affinity transporter Pht1.3, a gene involved in xylem loading Pho1 and the chloroplastic
transporter Pht2.1.
These results can explain the biomass gain frequently observed in the plant grown in presence
of earthworms.
References
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Plantarum 115: 1-8.
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tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
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129
130
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ARTICLE N°3 :
I n f l ue nc e d u v e r de t e r re A p o r r e c t o d e a c a l i g i no s a s ur
l ’ a b s o r p t i o n e t l ’ a c c u mu l a t i o n d u f e r c h e z l a p l a n t e
A r a b i d o p s i s t h a l i a na
131
132
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Chapitre II
-Avant proposCette étude fait l‘objet d‘un article en cours de rédaction intitulé : « Le ver de terre
Aporrectodea caliginosa force la nutrition en fer de la plante modèle Arabidopsis thaliana ».
Une fois terminé, cet article sera soumis dans Journal of Experimental Botany.
Le fer étant le troisième élément limitant la croissance et le développement des plantes
après l‘azote et le phophore, il nous a paru opportun d‘étudier les effets du ver de terre
Aporrectodea caliginosa sur l‘ensemble des transporteurs impliqués dans son absorption mais
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
également sur les transporteurs intracellulaires, responsables entre autres du maintien de
l‘homeostasie du fer dans le végétal.
Expérimentation
Le protocol expérimental employé est le même que celui utilisé pour l‘expérience
précédente sur le phosphore.
Dans cette expérience, neuf gènes impliqués dans l‘absorption et l‘homéostasie du fer ont
été étudiés :
-
le gène AHA2 codant pour une pompe à proton qui a pour but d‘acidifier la
rhizosphère,
-
le gène FRO2 codant pour une ferric reductase qui permet la réduction de la
forme Fe3+ et la chélate,
-
le gène IRT1 codant pour un transporteur transmembranaire de la forme Fe 2+
du fer
-
le gène FIT1 codant pour un facteur de transcription qui entraine la
surexpression du gène FRO2 et bloque la dégradation de la protéine IRT1
-
les gènes NRAMPs 1,2,3,4 et 6 codant pour des transporteurs membrananires
intracellulaires du fer.
Pour compléter ces analyses moléculaires, l‘activité de la protéine FRO2 a également été
mesurée.
133
Chapitre II
Résultats et discussion
Comme observé dans le chapitre I, les vers de terre ont fortement affecté la biomasse
racinaire des plantes d‘Arabidopsis thaliana qui a diminué de moitié. Malgré cette diminution
drastique du système racinaire, les dosages des teneurs en fer ont montré une augmentation de
40% de l‘accumulation de fer dans les parties sous-terraines et une formidable augmentation
de 100% dans les parties aériennes des plantes d‘Arabidopsis cultivées en présence des vers
de terre.
A l‘échelle moléculaire, cette accroissement de l‘absorption est accompagnée d‘une
légère augmentation de la quantité de transcrits AHA2 (+20%) mais surtout par une
considérable augmentation de l‘accumulation de transcrits FRO2 (+1000%) et Fit1 (+40%)
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
comparativement aux plantes témoins. La surexpression du transcrit FRO2 a pu être corrélée à
une augmentation de l‘activité Fe(III) chélate-reductase de la protéine résultante (+200%).En
revanche, l‘accumulation des transcrits du transporteur IRT1 n‘est pas modifiée en réponse
aux vers de terre.
L‘accumulation de transcrits codant cinq transporteurs membranaires de type NRAMPs a
également été analysée dans les racines et les feuilles. Dans les racines, l‘accumulation des
transcrits NRAMP2 augmente de 55% et celle des transcrits NRAMP3 de 80%. Seuls les
transcrits NRAMP4 apparaissent sous-exprimés en réponse aux vers de terre. Dans les parties
aériennes, ce sont les transcrits NRAMP1 et NRAMP6 (plus 50% et 25% respectivement) qui
ont été le plus sur-exprimés en réponse aux vers de terre.
Ainsi, malgré un système racinaire considérablement réduit par rapport aux plantes
témoins et une disponibilité inchangée du fer dans leur substrat de culture, les plantes
d‘Arabidopsis thaliana cultivées en présence de vers de terre sont parvenues à accumuler
d‘importantes quantités de fer dans leurs tissus et plus particulièrement dans leurs parties
aériennes. Ce phénomène peut s‘expliquer par la formidable augmentation de l‘activité de la
protéine FRO2 qui a augmenté la disponibilité en Fe2+. En effet, la principale limitation dans
les processus d‘absorption de cet élément est due au fait qu‘il est majoritairement sous la
forme ferrique (Fe3+), non assimilable par les végétaux. L‘étape de réduction des ions
ferriques en ions ferreux est connue pour être la plus limitante dans la voie d‘acquisition de
cet élément. Cependant, cette protéine est normalement induite en réponse à une carence en
fer (Robinson et al. 1999), carence inexistante dans nos plantes d‘Arabidopsis étant donné que
les concentrations déterminés dans les tissus sont supérieures à 100mg kg-1 de MS, valeur
seuil déterminée par Marschner (1988) pour une croissance optimale.
134
Chapitre II
Plusieurs études ont tenté de mettre en évidence le rôle des phytohormones dans
l‘induction des gènes de réponses aux carences en fer. L‘application d‘auxine ne semble pas
influencer l‘expession de ces gènes bien qu‘elle semble responsable de plusieurs
modifications morphologiques au niveau du système racinaire, telles que la formation de poils
absorbants ou encore le développement des cellules de transfert (Schmidt et al. 2000). En
revanche, l‘application d‘ACC, le précurseur de l‘éthylène, induit une surexpression des
transporteurs FRO2, IRT1 et FIT1 lorsque les plantes poussent sur un milieu modéremment
concentré en fer (10µM) mais n‘a aucun effet sur un milieu fortement concentré.
Conclusion
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Pour conclure, l‘augmentation de l‘absorption et de l‘accumulation du fer en réponse aux
vers de terre est probablement liée à la présence de composés phytohormonaux relargués dans
la rhizosphère. Ces composés semblent stimuler l‘assimilation du fer et produisent également
des réponses systémiques étant donné que des modifications de l‘accumulation de certains
transcrits NRAMPs ont été observées dans les feuilles. Cependant, il apparaît difficile de
savoir si ces variations sont bien le fait des composés phytohormonaux ou s‘il s‘agit d‘un effet
indirect résultant simplement d‘une meilleure concentration en fer dans les tissus liée à
l‘optimisation du système d‘assimilation du fer au niveau des racines.
135
Chapitre II
Earthworm Aporrectodea caliginosa forces iron nutrition in Arabidopsis thaliana
Abridged title: impact of earthworms on iron uptake and accumulation
Ulrike JanaA, Judicaelle BrunetA, Daniel LaffrayA, Anne RepellinA,B
A
Ecophysiologie Moléculaire, équipe Interactions biologiques dans les Sols, UMR 7618
Bioemco Faculté des Sciences et Technologie, Université Paris Est - Créteil, 61 Av. du
Général de Gaulle, F-94010 Créteil cedex.
B
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Keywords: iron uptake, NRAMP, Arabidopsis thaliana, Aporrectodea caliginosa
Introduction
Iron is the fourth most abundant element in the lithosphere. Despite its usual elevated
concentration in soils, its availability can be very low in aerobic medium or at neutral pH.
Most of the time, iron is under the form Fe 3+ or complexed with hydroxide anions to form
oxyhydroxyde polymers that limit its bioavability for plant (Guerinot and Li, 1994).
According to Briat and Vert (2004), iron is the third most limiting element in growth and
development of plant after nitrogen and phosphorous. Under a concentration of 50g kg-1 dry
weight, plants are considered in Fe deficiency (Marschner, 1995). Nevertheless, this element
is essential for plant growth and development because it is required for nitrogen fixation,
respiration, photosynthesis, DNA synthesis (ribonucleotid reductase) and hormone synthesis
such as lypoxygenase. Moreover, as a transition metal, this element is directly involved in
many oxydo-reduction reactions. Angiosperms have developed two different strategies in
order to improve iron uptake. The strategy I is used by all the graminaceous species and the
strategy II by all the dicotyledons and the non graminaceous plants.
Graminaceous species are able to chelate the iron ferric form with the help of
phytosiderophores (PS) which are released into the rhizosphere to form a complex Fe(III)-PS
(Römheld and Marschner 1986). This complex is then able to enter into the root cells thanks
to the specific transporter YS1 (Yellow Strip 1), isolated for the first time in maize (Curie et
al., 2001).Next, the separation of the complex and the iron reduction occur into the cell.
136
Chapitre II
For the other plant species, iron is first reduced to its ferrous form and then transported to the
cell. This strategy is realized in three steps. First a proton pump (AHA2), localized around the
apical part of the root (Marschner et al. 1986), acidifies the medium (Romheld et al. , 1984).
Then, a ferric chelate reductase (FRO2) enhances the reduction of the ferric iron. Finally, the
reduced iron is transported into the cell by the protein IRT1 belonging to the ZIP transporter
family (Mäser et al., 2001). Moreover recent studies have shown that the FRO2 and IRT1 are
regulated by a ―Fer-like Iron deficiency induced Transcription factor 1‖ (FIT1) in Arabidopsis
(Bauer et al. 2007). This transcription factor appears to regulate FRO2 at the level of mRNA
accumulation and IRT1 at the level of protein accumulation (Colangelo and Guerinot 2004).
Into the plants, several other transporters which present a high affinity for iron have been
characterized like the NRAMP proteins (Natural Resistance Associated Macrophage Protein).
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In Arabidopsis thaliana, six genes coding for these tranporters have been identified. They are
regrouped in two families. The first includes AtNRAMP1 and AtNRAMP6 and the second the
AtNRAMP2-5. Some studies in heterologous systems have shown that the expression of
NRAMP1,3 and 4 allowed a growth restoration in yeast mutants deficient for iron and
manganese transport (Curie et al., 2000; Thomine et al., 2000). NRAMP1 and NRAMP3 are
mainly expressed in the roots whereas NRAMP4 is principally expressed in the aerial parts. A
recent study has shown that the protein NRAMP 3 is localised on the tonoplaste (Thomine et
al., 2003) and could be involved in the remobilisation of the iron kept into the vacuole in iron
deficiency conditions. Concerning AtNRAMP1 and 6, they are probably involved in the
transport to the chloroplast due to a plastidic signal which has been identified .
A deficiency in iron involves an overexpression of all the genes implied in iron uptake at the
root level (Hell and Stephans, 2003) and in other tissues in order to maintain the homeostaty
(Vert et al., 2003). The root system morphology changes in order to enhance the uptake area:
the number and the length of the root hairs increase and transfer cells appear (Schmidt 1999).
Hormones like ethylene and auxin are probably involved in iron deficiency responses. Several
researcher teams reported their increase in such case (Morgan and Hall, 1962; Römheld and
Marschner, 1986; Romera et al., 1999). Auxin, ethylene or ABA applications mime all the
morphological deficiency responses (Schmidt and Bartels, 1996). For example, the
application of an analogous to the auxin, the 2,4 dichlorophenoxyacetic acid (2,4-D), on Fe
sufficient Plantago lanceolata stimulates the formation of root hairs and transfer cells but
affect poorly iron reduction (Schmidt and Bartels, 1996).
It is now well known that earthworms affect plant growth and biomass by several
mechanisms. First, they accelerate the mineralization of the soil organic matter and increase
137
Chapitre II
the nutrient availability (Lee, 1985). In second, they interact with the soil micro-organisms
particularly the plant growth promoting bacteria which synthetize phytohormon-likecompounds and these activities increased in earthworm casts (Pederson and Hendrikson,
1993). Moreover, earthworms have been shown to improve the nitrogen uptake (Jana et al.
2009) and to increase the expression of a leaf nitrate transporter and a root pump H +-ATPase
of maize plantlets (Quaggiotti et al., 2004). The authors concluded that this phenomenon was
triggered by the auxin-like compounds present in earthworm casts.
The objective of the present work is to study the iron metabolic pathway in response to the
earthworms Aporrectodea caliginosa, in the model plant Arabidopsis thaliana in order to see
if, like it was observed for the nitrogen, earthworm presence could increase the uptake of this
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element.
Materials and methods
Soil collection
The sandy cambisol soil used in this experiment was collected at the ―Centre de Recherche en
Ecologie Expérimentale et Prédictive‖ (CEREEP, Saint-Pierre-Lès-Nemours, France). Before
to be used, it has been sieved at 2mm and dried at 25°C during one week. Soil iron content
was determined at the beginning and the end of the experiment (in three microcosms of each
treatment) by a KCl extraction.
Earthworms
Aporrectodea caliginosa earthworms were collected at the IRD (Institut de Recherche pour le
developpement, Bondy, Seine Saint Denis, France). Adults with a well developed clitellum
and similar size were added to the microcosms at a density of 1.4g of earthworms per
microcosm which corresponded to an average of four earthworms. This introduction occurred
four weeks before the plantlets introduction in order to allow earthworms to digest a part of
the soil.
Plant growth and microcosm preparation
Arabidopsis thaliana (L.) Heynh ecotype Columbia has been used during this experiment.
Seeds were germinated on petri dishes which contained the sandy cambisol soil. When
cotyledons were fully open (6 days after germination), plantlets were transferred individually
to microcosms. These growth units consisted in 10 cm diameter, 16 cm-high pots filled with
1.3 kg of the sandy cambisol soil. Soils were maintained at 80% field capacity with deionised
138
Chapitre II
H2O. Plant growth was carried out under controlled conditions (Conviron growth chamber,
Canada): 20±1°C and 18±1°C day and night temperatures, 60% ± 5% relative humidity, 100
mol m-2 s-1 PPFD for 10 h per day.
Treatments
Two treatments were applied to the Arabidopsis: plant alone (control) or plant with
earthworms (earthworm treatment). For these two treatments nine replicates were
implemented. Moreover two additional treatments were carried out without plant: soil alone
and soil with earthworms with three replicates for each.
Plant sampling and total RNA extraction
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At the apparition of the floral buds (around 21 days after the plantlet transfer), total leaf and
root materials were collected from three of the six replicates, weighted, washed rapidly into
three different baths (triton 5%, ethanol 10% and sterilized water), snap-frozen in liquid
nitrogen and stored at -80°C. Total RNA extraction was carried out using RNeasy Plant
Minikit (Qiagen, France) on 100 mg and 50 mg of fresh leaf and root material, respectively,
following the manufacturer‘s instructions. DNAse (Promega, France) treatment was applied
to all RNA extracts. RNA quantification was done at 260 nm, using a ND-1000 Nanodrop
spectrophotometer (Starlab, USA) and RNA were homogeneised at 100 ng µL-1.
cDNA synthesis and expression analysis
First strand cDNA synthesis was performed in 20 L reactions on 150 ng of homogeneised
total RNA using 4 units of Omniscript reverse transcriptase (Qiagen, France) and 10 µM of
oligo-dT primers according to the manufacturer‘s instructions. Transcript abundance of the
five NRAMP genes and the four genes involved in iron uptake was analyzed by semiquantitative PCR using 1 L of cDNA obtained from the leaves and roots of control and
treated plants with the primers shown in Table I. The S19 gene was used as reference gene.
Gene expression (arbitrary unit, a.u.) was correlated with intensity of transcript accumulation
and was measured using the Quantity-One software (Bio-Rad, France).
139
Chapitre II
Table I Nucleotidic sequences and melting temperatures of the ten primers used for the RT-PCR reaction
Primer sequences (5‘-3‘)
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Gene name
NRAMP1 (AtNR1-f)
(AtNR1-r)
NRAMP2 (AtNR2-f)
(AtNR2-r)
NRAMP3 (AtNR3-f)
(AtNR3-r)
NRAMP4 (AtNR4-f)
(AtNR4-r)
NRAMP6 (AtNR6-f)
(AtNR6-r)
(AtFIT1-f)
FIT1
(AtFIT1-r)
(AtAHA2-f)
AHA2
(AtAHA2-r)
(AtFRO2-f)
FRO2
(AtFRO2-r)
(AtIRT1-f)
IRT1
(AtIRT1-r)
(AtS19-f)
S19
(AtS19-r)
ATTCTTGGGTTCGCAGG
ACATTTTGTGAGTCTCTTGAA
TTGGAGGCGGGCTTCTTC
ATTCAGAAAACCGCCCATTAT
CATTCGCTTGGATGTTTG
GCAACCCACAACTCCA
GGACAGAGATAGCGGACACC
CTAAGACTCCAATCGCCC
CCCATTTGCTTTAGTCCCA
ATACCCATAATAAGTCCACCAAT
GCTCCTGATGCTCAAAAGACTC
CACACCAATCTCACATAAAACCC
GAGGAGTTGATTGAAAAGG
GACACCATCACCAGTTATTC
TCTGAAAAAGATTCTACTTGAGG
TCTTAGCCAAACCAGATGAA
GCAATCTCTCCAGCAACTTC
TGAGGATTACGAAGATTGCTAT
TCCAGGAAGCAGTTCGTTATTGAT
CTGGTGATGCCAAGAAGAAGTGA
Tm
51°C
58°C
52°C
56°C
56°C
58°C
52°C
53°C
54°C
60°C
Determination of FRO2 activity
The quantitative determination of the ferric reductase activity was performed as described by
Schmidt (1994). The ferrozine solution contains 0.5mM of Ferrozine (FZ, disodium salt of 3(2-pyridyl)-5,6-bis(4-phenylsulfonic
acid)-1,2,4-triazine,
Sigma,
France),
0.5mM
of
Fe(III)EDTA, 0.5mM of CaCl2 and 20mM of MES at pH 5.5.
The whole plants were extracted from the soil of the microcosms, then rapidly cleaned with a
tap of deionised water and then were put into 25 mL of the ferrozine solution during 20
minutes. Ferrozine reacts with the ferrous iron to form a complex Fe(II)(FZ) 3 with a magenta
colour. The reduction activity was measured with a spectrophotometer at A562 and the
reduction rate was calculated using Beer Lambert low with the coefficient extinction of
25 200 M-1 cm-1. The activity was then expressed in µmol of Fe(III) reduced per g of dry
weight and per hour.
Iron content in Arabidopsis tissues
At the apparition of the floral bud, three plants per treatment were harvested. The rosette and
the roots were collected separately, carefully washed, dried for one week at 50°C in a oven
and pulverised with a mortar and a pestle.
140
Chapitre II
Iron content in the aerial and subterranean parts of Arabidopsis was then determined by
radial-ICP by the INRA ―Unité de Service et de Recherche en Analyses Végétales et
Environnementales‖ in Villenave d‘Ornon (France).
Analysis
Statistical differences were tested using student‘s t-test.
Results
Earthworm effect on Arabidopsis biomass
Earthworms have reduced by an half the biomass of the root systems (figure 1) and this
reduction appeared to be significant (p = 0.045) On the other hand, no difference was
250
Dry weight (mg)
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recordered for the aerial biomasses of the two treatments.
200
Control
Earthworms
150
100
**
50
0
Leaves
Roots
Figure 1: Leaf and root biomass in Arabidopsis thaliana plants with (black bars) or without (control; grey bars)
earthworms Aporrectodea caliginosa. Vertical bars indicate  s.e.m. (n=3) and the two asterisks indicate a p
value <0.05
Erthworm effects on iron uptake pathway in the roots of Arabidopsis thaliana
The observations of the transcript accumulation of the four genes (FIT1, AHA2, FRO2 and
IRT1) involved in iron uptake (figure 2) showed that earthworms affected iron uptake
pathway. The proton pump Aha2 transcript accumulation presented a slightly increase in
response to the earthworm presence but the major rise concerned the transcription factor Fit1
and the ferric reductase Fro2: they showed a strong increase of 40% and more than 100% in
the transcript accumulation respectively. The iron transporter IRT1 was not affected by the
treatment.
141
Chapitre II
(b) 3500
3000
2500
2000
control
1500
earthworms
1000
500
Relative expression of Fit1 gene (a.u)
Relative expression of Aha2 gene (a.u)
(a) 3500
0
400
100
0
control
1500
earthworms
1000
500
2500
500
200
2000
(d)
600
300
2500
0
control
earthworms
Relative expression of Irt1 gene (a.u)
Relative expression of Fro2 gene (a.u)
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(c)
3000
2000
1500
control
earthworms
1000
500
0
Figure 2: Expression of Aha2 (a), Fit1 (b), Fro2 (c) and Irt1 (d) genes in the roots of Arabidopsis thaliana with
(black bars) or without (control; grey bars) earthworms Aporrectodea caliginosa. Vertical bars indicate  s.e.m.
(n=3)
Earthworms enhanced significantly the activity of the Fe(III) chelate reductase in Arabidopsis
thaliana (figure 3). The ferric reductase activity of this protein in plants grown with
earthworms was three time higher than in the control plants. This data appears to be coherent
with the previous results concerning the overaccumulation of Fro2 transcript observed in
presence of earthworms.
142
Fe(III) reduction rate (µmol/g DW/ h)
Chapitre II
6
5
4
Control
3
Earthworms
2
**
1
0
Figure 3: Activity of the ferric chelate reductase (FRO2) in roots of Arabidopsis thaliana with (black bars) or
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without (control; grey bars) earthworms Aporrectodea caliginosa. Vertical bars indicate  s.e.m. (n=3) and the
two asterisks indicate a p value <0.05
Earthworm effect on Arabidopsis thaliana NRAMP transporters
The effects of earthworms on the expression of NRAMP genes were studied on five of the six
genes of this family. As Nramp5 gene is poorly documented and its functions in plant remain
unknown at this date, it was excluded from this study.
Several noteworthy changes in transcript accumulation were observed in response to
earthworm treatment. Earthworms presence led to an over accumulation of Nramp1 and
Nramp6 transcripts only in the leaves of Arabidopsis (50% and 25% more respectively)
whereas their expression remained almost unchanged in the root system. In the other hand, the
main changes in Nramp2 and Nramp3 expression occured in the subterranean parts with a
55% and 80% rise respectively for the transcript accumulation with the earthworms.
Conversely earthworms tended to decrease the Nramp4 gene expression in the roots.
143
3000
2500
2000
control
earthworms
1500
1000
500
0
(c)
500
400
300
control
earthworms
200
100
0
Leaves
Roots
(e)
3000
2500
2000
control
earthworms
1500
1000
500
0
Leaves
(b)
2500
2000
1500
control
earthworms
1000
500
0
Leaves
Roots
Roots
Roots
Relative expression of Nramp4 gene (a.u)
Relative expression of Nramp3 gene (a.u)
Relative expression of Nramp6 gene (a.u)
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Leaves
Relative expression of Nramp2 gene (a.u)
(a)
3500
Relative expression of S19 gene (a.u)
Relative expression of Nramp1 gene (a.u)
Chapitre II
(d)
4000
3500
3000
2500
2000
control
earthworms
1500
1000
500
0
Leaves
Roots
(f)
2000
1800
1600
1400
1200
control
1000
earthworms
800
600
400
200
0
Leaves
Roots
Figure 4: Expression of Nramp1 (a), Nramp2 (b), Nramp3 (c), Nramp4 (d), Nramp6 (e) and S19 gene (using as a
reference gene) in the leaves and the roots of Arabidopsis thaliana with (black bars) or without (control; grey
bars) earthworms Aporrectodea caliginosa. Vertical bars indicate  s.e.m. (n=3)
Earthworm effects on iron uptake and accumulation in Arabidopsis thaliana
The elemental analyses for iron content in Arabidopsis thaliana roots and leaves revealed that
earthworms have significantly affected the iron content in roots and leaves (figure 5).
Compared to the control plants, earthworms treated plants have doubled the iron
concentration in their aerial part (p = 0.04). In the root system, a 40% increase was observed
with the worms. This data was considered to be nearly significant (p = 0.06). Moreover this
over concentration in leaves was correlated with an increase of the translocation factor (i.e.
144
Chapitre II
the ratio between iron concentration in shoot and in roots): 13% of this element is translocated
Fe concentration (mg kg -1 DW)
to the shoot in presence of earthworms against 8% for the control plants (data not shown).
10000
7500
*
5000
2500
**
0
Leaves
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Control
Earthworms
Roots
Figure 5: Iron concentration in the leaves and the roots of Arabidopsis thaliana with (black bars) or without
(control; grey bars) earthworms Aporrectodea caliginosa. Vertical bars indicate  s.e.m. (n=3). Significant
differences between earthworm treatment vs control were evaluated by t-test: one asterisk indicates a p value
<0.1 and two asterisks a p value <0.05
Effects of earthworms on iron content in soil
Regardless of the treatments, the pH is inclined to increase in the soils at the end of the
experiment. Iron and its available part decreased significantly (p<0.05) compared to the initial
soil except for the final soil with Arabidopsis thaliana. The presence of Arabidopsis
contributed to decrease the iron loss whereas earthworms appeared to have no consistent
effect in iron retention.
Table 2: pH, total iron content and available iron in initial soil (i.e. at the beginning of the experiment), final
soil, final soil with earthworms, final soil with Arabidopsis thaliana and final soil with Arabidopsis thaliana and
earthworms. The means from these analysis (n=3) and s.e.m. are presented. Different letters within a row
indicate a significant difference at P= 0.05 with the Student t-test.
Treatment
pH
Total Fe (%)
Available Fe (%)
Initial soil
5.88±0.06 a
3.34±0.09 a
1.86±0.01 a
Final soil
6.43±0.09 b
3.15±0.07 b
1.77±0.04 b
Final soil + earthworms
6.23±0.02 c
3.05±0.14 b
1.70±0.08 b
Final soil + A. thaliana
6.22±0.14 b,c 3.31±0.10 a
1.82±0.06 b
Final soil + A. thaliana + earthworms 5.91±0.09 a,c 3.22±0.02 a,b 1.75±0.03 b
145
Chapitre II
Discussion
In this study, the effects of the earthworm Aporrectodea caliginosa on iron uptake and
accumulation in Arabidopsis plantlets were investigated through the expression and
enzymatic activity of several genes involved in iron uptake and iron homeostasis and the
determination of iron contents in plants and soils.
The analyses of iron content in Arabidopsis tissues indicated an enhancement of the Fe uptake
due to earthworm presence. This accumulation seems to principally result from a greater
disponibility of the ferric form due in first to an increase of the proton pump transcription and
in second to an enhancement of the ferric chelate reductase (FRO2) at the transcriptional level
and at its enzymatic activity level, probably mediated by the rise of the transcriptional factor
Fit1.
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Usually, Fro2 gene expression is induced by an iron deficiency (Robinson et al. 1999; Hell
and Stephan 2003) but the concentrations found in the different organs (1000 mg kg-1 which
corresponds to 17.8 µmol/g DW in the leaves in the earthworm treatment) reveal no
deficiency stage. Moreover the gene Nramp2 was also over expressed in presence of
earthworms and Curie et al. (2000) have shown that this gene was more expressed when the
iron concentration was sufficient in the cell and decreased when the plants were in iron
deficiency conditions. At last, the drastic diminution of Arabidopsis root biomass does not
suit with a deficiency phenotype (Gastal and Lemaire 2002; Schmidt 1999). However this
reduction in root biomass led to a decrease in soil environment exploration. This might
contribute to enhance the iron uptake metabolism in order to maintain a great iron
concentration in all the tissues. The NRAMP3 and 4 root expressions present also some
contratsting responses. These two genes are known to be overexpressed in answer to an iron
deficiency (Lanquar et al. 2005; Thomine et al. 2003; Thomine et al. 2000), but compared to
the control, earthworms doubled the expression of Nramp3 whereas they decreased by one
third Nramp4 expression.
As it was observed in the roots, earthworms also enhanced the expression of the gene Nramp2
in the leaves. Moreover, an over expression of Nramp1 was also observed. Although the role
of this gene hasn‘t been yet clearly established, it is supposed to be involved in iron
homeostasis (Curie et al. 2000) and it might assume the compartimentation of the free
cytosolic iron to the vacuole or to the plasts (Bode et al. 1995).
This forced iron uptake and accumulation do not appear to be due to an effect of earthworms
on iron availability since the soil analyses have clearly demonstrated that earthworms have no
effect on this parameter. Schmidt et al. (2000) have studied the activity of the root ferric
146
Chapitre II
reductase on different Arabidopsis mutant. They have shown that in three ethylene
overproducers, (eto1, eto2 and eto3), the enzymatic activity of this protein was amplified
compared to the wild type. Moreover, Luciena et al. (2006) have tested the effects of the
addition of the ethylene precursor ACC on Fe sufficient Arabidopsis (grown with 40µM Fe)
and they observed no substantially increase for the transcript AtFRO2, AtIRT1 and AtFRU
(also called FIT1). Nevertheless, in low-Fe plant (grown with 10µM Fe), the expression of
these three genes is increased considerably by ACC addition at a level nearly as high as those
observed in a iron deficiency Arabidopsis. Together, these results suggest that the precursor of
ethylene strengthens the molecular answer to iron deficiency. Thereby, it is possible that the
increase in iron uptake by Arabidopsis thaliana with earthworms is due to a production of
exogenous ethylene or its associated precursor. Some humic substances have been extracted
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from earthworm casts (Nardi et al. 1994). These substances have been shown to contain 0.5%
of IAA (Indol-3 Acetic Acid, Muscolo et al. 1998). Moreover, these humic substances
galvanize Ba and Na uptake and the proteins involved in nitrogen uptake (Vaughan and
MacDonald, 1976). This last result was subsequently confirmed by Nardi et al. (2000) who
showed an enhancement in the nitrate uptake and specially the nitrate flux from the roots to
the leaves in Zea maize.
Concerning the Nramp gene expressions and specially Nramp 3 and Nramp 4, although it is
known that their expression increase in answer to iron deficiency, their regulation is currently
poorly characterized. Nramp4 might be regulated by an iron sensing system as its expression
is lower in the earthworm treatment where iron concentration is high. On the other hand,
Nramp 3 might be regulated by hormonal signals which could explain its higher
concentration.
To conclude, the iron uptake and accumulation enhancement observed in this study is
probably triggered by some phytohormone like compounds released in the rhizosphere. As
well as stimulate the iron uptake, these compounds also produce systemic answer (i.e. in the
leaves) which is traduced by some modifications in NRAMP transcript accumulation.
However, it is difficult to know if the observed changes resulted from a change in iron status
or is caused by the earthworm humic substances.
147
Chapitre II
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149
150
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Chapitre 3 :
Application du système
expérimental à la
phytoremédiation d’un site
co nt a m i n é à l ’ a r s e ni c e t à
l ’ a n t i m o i ne
151
152
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ARTICLE N°5
Prése ntation d’un ancien site minier à Ouche (Cantal,
Fr a n c e ) c o n t a m i n é à l ’ a n t i m o i n e e t à l ’ a r s e n i c
153
154
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Chapitre III
-Avant proposCette étude s‘intègre dans une action financée par l‘ADEME et intitulée « Bilan
écologique sur le site d‘Ouche (Cantal) pollué à l‘arsenic et à l‘antimoine en vue de
l‘élaboration d‘outils de diagnostics écologiques et de systèmes de remédiation des sols »
(convention 0772C0044) et a fait l‘objet d‘un article soumis dans la revue Environmental
Pollution :
Jana U., Chassany V., Bertrand G., Castrec-Rouelle M., Aubry E., Boudsocq S., Laffray
D., Repellin A., Presentation of an old mining site in Ouche (Cantal, France), polluted by
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arsenic and antimony, and strategies concerning its rehabilitation.
Expérimentation
L‘ancien site minier d‘Ouche, localisé près du village de Massiac (Cantal, France) est
fortement contaminé à l‘arsenic et à l‘antimoine. L‘objectif de cette étude est d‘évaluer le
degré de contamination en arsenic, antimoine et autres métaux lourds des quatre plateformes
du site minier dans lesquelles ont été sédimentés les résidus miniers. De plus, l‘ensemble des
espèces végétales présentes sur le site ont été identifiées et les concentrations en arsenic et en
antimoine ont été déterminées dans leurs différents organes par spectrométrie d‘absorption
atomique dans un four graphite. Les facteurs de bioconcentration et de translocation ont été
calculés dans le but d‘identifier les espèces accumulatrices ou simplement tolérantes à ces
métalloïdes.
Résultats et discussion
Au vu des analyses élémentaires des sédiments miniers, les quatre lagunes apparaissent
fortement polluées : les concentrations moyennes en antimoine et en arsenic atteignent
respectivement 3250 g Sb kg-1 et 650 g As kg-1. Malgré ces concentrations élevées et un pH
très acide (3,15 en moyenne) une végétation clairsemée est tout de même parvenue à se
développer. Au total, douze espèces ont été recensées : trois espèces arbustives (pin sylvestre,
155
Chapitre III
bouleau, chêne pubescent), une espèce arborée (genêt à balai), deux espèces de jonc (un
brome et un jonc épars), un trèfle, un plantain et quatre graminées.
En ce qui concerne les espèces arborées, les pins et le chêne accumulent beaucoup plus
d‘antimoine et d‘arsenic que les bouleaux. Ces derniers présentent un faible facteur de
bioconcentration et de translocation suggérant qu‘ils se comportent comme des espèces
excluant l‘arsenic et l‘antimoine. Les concentrations en arsenic relevées dans les différents
organes des pins sylvestre sont équivalentes à celles trouvées par l‘équipe de Pratas (Pratas et
al. 2005) sur une espèce proche : le pin maritime. En revanche, les concentrations en
antimoine de nos pins sylvestres sont cent fois supérieures à celles qu‘ils ont rélevées sur leur
site.
Les deux espèces de joncs quant à elles présentent un pattern d‘accumulation similaire
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
pour l‘arsenic et l‘antimoine. Elles possèdent des facteurs de bioconcentration de l‘arsenic et
de l‘antimoine très élevés : 25 et 5 respectivement. En revanche, pour ces deux éléments, le
facteur de translocation vers les parties aériennes est très faible (entre 0,1 et 0,2%).
Le genêt et le plantain présente un comportement similaire à celui observé pour les
bouleaux, c'est-à-dire un faible facteur de bioconcentration et un faible facteur de
translocation des polluants vers les parties aériennes.
Parmi les Poacées, Agrostis, Bromus et Calamagrostis repondent de façon similaire aux
polluants : elles accumulent d‘importantes quantités d‘arsenic et d‘antimoine dans leurs
racines mais n‘exportent que faiblement les polluants vers leurs parties aériennes.
Enfin, l‘unique trèfle recensé sur le site présente des concentrations élevées en arsenic et
en antimoine (supérieures à 100 ppm) dans tous ses organes.
Conclusion
Au vu des fortes concentrations de polluants présentes dans les sédiments, la stratégie de
réhabilitation employée sera la phytostabilisation. Cette méthode nécessite des espèces
végétales avec un très faible taux de translocation (Cunningham et al. 1995). Pour stabiliser
les résidus miniers, en limitant l‘érosion éolienne et en créant une barrière qui stoppera le
transfert des polluants, le site sera recouvert par un substrat inerte et recouvert par les plantes
natives identifiées sur le site. Aussi, il apparaît essentiel de favoriser la propagation des
bouleaux et au niveau du tapis végétal, les lignées locales de Plantago et Deschampsia
pourraient être employées.
156
Chapitre III
Presentation of an old mining site in Ouche (Cantal, France), polluted by arsenic
and antimony, and strategies concerning its rehabilitation
U. Janaa, V. Chassanya, G. Bertranda, M. Castrec-Rouelleb, E. Aubryb, S. Boudsocqc, D.
Laffraya and A. Repellina, c
a
Equipe Interaction Biologique dans les sols (IBIOS), UMR 7618 Bioemco, Univesrité Paris-
est Créteil, 61 avenue du Général de Gaulle, 94010 Créteil, France.
b
Equipe Géochimie organique et inorganique de l‘Environnement (GOME), UMR 7618
Bioemco, Jussieu, 75004 Paris, France.
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C
Equipe Biodiversité et fonctionnement des Ecosystèmes (Bioemco), UMR 7618 Bioemco,
Ecole Normale Supérieure, 46 rue d‘Ulm, 75230 Paris Cedex 05, France.
Abstract
The mining site of Ouche (Cantal, France) is highly polluted by two metalloids: antimony
and arsenic. In the waste residues, concentrations of these two elements can reach 3250 g Sb
kg-1 and 650 g As kg-1. Some patches of vegetation are present on the site in which plant
species have been identified and analysed in order to determine their content in pollutant and
the strategy they use to survive The more widespread strategy used by these plants is the
accumulation of the two pollutants into their root system. It is the case for most of the
herbaceous species and the bulrushes. Second is the exclusion strategy applied by the birches,
the brooms and one herbaceous species: Deschampsia flexuosa. In the last case, some species
uptake the pollutants up to their aerial parts like Pinus sylvestris, Quercus pubescens and
Trifolium sp..
To stabilise the mine wastes by limiting the wind blow and to create a border which stop
the transfer of the pollutant towards the population and the fauna, this site will be covered by
an innocuous substrate and then a vegetation cover with the native plants identified on the site
will be created.
157
Chapitre III
1. Introduction
The environmental impact of metal mining operations can be quite extensive. Beside
leaving visual scares in the landscapes, many metal mining operations have also left behind
open tailings with varying levels of associated metal contaminants, depending on the
efficiciency of the mineral separation process (Tordoff et al., 2000). These tailings are prone
to eolian dispersion and water erosion and therefore constitute a hazard to wildlife and
humans near the sites or even at significant distances from the tailings sites (Smith and
Bradshaw 1972; Mendez et al. 2007). Despite their usually low pH and lack of normal soil
structure (Wong et al. 1998; Krzaklewski and Pietrzykowski 2002; Ye et al. 2002), mine
tailings sometimes harbor some level of vegetation cover. Furthermore, the plants can be
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tolerant to a large range of pollutants (Pratas et al., 2005). It is therefore very important to
identify and propagate these plant species since they can be useful for reclamation of
contaminated areas (Tordoff et al. 2000).
There is a large variety of mineral resources in the Massif Central region of France.
Major products include zinc, copper, lead and antimony. The industrialization era has led to
the development of many mine workings in the region and most operations were closed down
during the 1970s. They now remain as open tailings piles with all the problems associated
with such structures. The present study deals with one of these abandoned mining sites, the
Ouche site, exploited over several centuries for its antimony ore. Because removing or
disposing of the tailings is not an option for this site, the establishment of a vegetation cover
could become a viable management alternative to reduce spread of toxicants either through
eolian dispersion or water erosion. This procedure, named phytostabilization, can be safely
achieved by using native plants that do not accumulate the toxic elements in their shoot
tissues but rather in their roots to aid in the precipitation of toxic elements in the root zone
(Cunningham et al. 1995). The present study therefore examines the relationships between the
levels of antimony and arsenic, as a co-extracted product, in the tailings and those measured
in the plants found growing on them in order to identify the species best suited for
phytostabilisation purposes.
158
Chapitre III
2. Materials and methods
2.1 Site description, historic and current status
The Ouche mining site where the present study was conducted is located in the Centre of
France (03°10‘44‘‘ E, 45°16‘19‘‘ N), in the Massif Central mountains, on a hillside (altitude
570 m). Administratively, it belongs to the municipality of Massiac, County Cantal (Région
Auvergne) (Fig. 1). The climate in the area is sub-continental with an annual precipitation of
around 600 mm and average annual temperature of 9.5°C (1°C in winter and 18°C in
summer). The geological background is composed of stibine veins embedded in Hercyanian
metamorphic bedrock composed of biotite ans sillimanite gneiss.
Due to an abundance of minerals, the area was the main mining region for metals in
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metropolitan France. The Massiac mines, to which the Ouche site belongs, were the first ones
to be mined for antimony in the country. Their exploitation started as early as the mid 1600‘s.
However, the main veins were discovered much later, at the end of the 19th century. The
Ouche site, primarily an antimony ore processing operation, has been mined until 1971. It has
been one of the most productive of the Massiac mines, with a total of approximately 9,000 t of
extracted antimony. During operation, waste products from the ore processing were
discharged outside as semi-liquid sludge into four successive slimes dams (thereafter denoted
platforms P1-P4) where they were left to sediment (Fig.1). Today these tailings piles represent
a total surface of 1.3 ha with an average thickness of 10-15 m, hence an approximate volume
of 50,000 m3.
Since its closure in 1971, the site has never been fenced and has been regularly used as a
training site by all-terrain motorcyclists. Due to the absence of a responsible authority (faulty
respondent), the site was placed in the trust of the French government agency ―Agence de
l‘Environnement et de la Maîtrise de l‘Energie, ADEME) for its rehabilitation, in 1999.
159
Chapitre III
LEGEND
NW
Permanent pound
temporary
wetland area
Vegetation patch
P4
Sample points
P2
P3
P1
SE
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Section NW-SE
Figure 1: Sampling locations of sediments and plants in the study area. The four platforms are indicated by the
letter P.
2.2 Floristic inventory and plant sampling
A comprehensive floristic inventory of the Ouche site was conducted in June 2008. The
site was explored using zigzag transects with a visual scanning radius of ~5 meters in each
direction. Each platform was thoroughly searched until new species were no longer
discovered. For tree species, three adult specimens per platform were used for sampling. For
the less common shrub species, three individuals were sampled over the entire site. For
uncommon herbaceous species (with less than five specimens on the site), a single individual
was collected. The different organs of each specimen were collected separately (e.g. leaves,
branches, trunk and roots for adult trees). All plant samples and roots particularly were
thoroughly cleaned with demineralised water in order to remove all particulate residues.
Samples were then oven-dried at 40°C for two weeks before grinding in mortars using pestles.
2.3 Mineralization and elemental analysis of plant samples
Ground plant samples (0.1g) were mineralized by addition of 2mL of suprapur nitric acid
(65% m/v; Merck, France) and heated at 220°C during 72 hours. One mL of hydrogen
peroxide (30% v/v; Merck, France) was then added and heat (220°C) was applied for 24
hours. Arsenic and antimony analyses of the mineralized plant samples were made by
160
Chapitre III
graphite furnace atomic absorption spectrometry on a Unicam 989 QZ spectrometer, in the
presence of a nitrate-nickel modifier (Table 1).
Table 1: Furnace parameters for arsenic and antimony analyses
Drying
Vaporisation
Atomization
Cleaning
a
Temperature/°C
100
1000 a /1200b
2700 a /2500 b
2900 a /2700 b
Ramp time/s
4 a /5 b
140 a /150 b
Hold time/s
30
10
3
3
Gaz flow (L/s)
0.2
0.2
0
0.2
Read
+
-
for arsenic determinations, b for antimony determination
2.4 Sampling of mine tailings
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Tailing samples were collected from each of the four platforms, following a method
derived from that of Pratas et al. (2005). Quickly, samples were collected at 0.5 m, 1.0 m and
1.5 m from a reference point, in each of the four cardinal orientations. Three depths were
systematically considered: 0 m (surface), 0.2 m and 0.5 m. Samples corresponding to a same
distance from the reference point and to a same depth were pooled. Therefore, final samples
each corresponded to four sub-samples, in order to minimize soil heterogeneity (Pratas et al.
2005). Samples were dried at 40°C during two weeks, ground to a powder and sieved with a
22 mm mesh screen.
2.5 Mine tailings analysis
Standard (pH, CEC, organic matter and nitrogen contents) and elemental analyses of
mine tailings sampled at the Ouche mining site have been made at the ‗Laboratoire d‘Analyse
des Sols‘ (LAS, INRA Arras, France). Total arsenic contents were determined by hybrid
generation atomic absorption spectrometry (HG-AAS). Total antimony contents were
determined by inductively coupled plasma mass spectrometry (ICP-MS). Other elements were
determined by inductively coupled plasma atomic emission spectrometry (ICP-AES).
3. Results
3.1 Mine tailings analyses
Throughout the site, tailings had a highly acidic pH (2.4<pH<3.9). They exhibited very
low CEC (CEC = 4 cmol g-1), little organic matter (OM = 12 g kg-1) and minimal nitrogen
content (total N = 0.5 g kg-1).
161
Chapitre III
In the 16 tailings samples analysed over the entire Ouche site, average levels of total
antimony (Sb) and arsenic (As) were 2615 mg kg-1 and 578 mg kg-1, respectively, (Table 2).
Unsurprisingly, these concentrations were very high in comparison to levels normally found
in soils, several hundreds to three thousand times over accepted standards for As and Sb
respectively (Swaine 1955 in Mendez 2007, ref). Furthermore, the two pollutants were
uniformly distributed between the four platforms and no concentration gradient was observed
in the 0.5 m-profiles (Table 2), suggesting that As and Sb are poorly mobile elements. In
addition to Sb and As, several other metallic elements (Fe, Co, Cr, Cu, Ni, Zn) were detected
in the tailings (Table 2). All were present in low concentrations (i.e. below reported soil plant
toxicity levels; references in Mendez). All were more concentrated in the lower layers of the
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tailings, suggesting that, contrary to As and Sb, they had mobility (Table 2).
Table 2: Soil data for different trace element at the study site (mg kg -1).
Element
Depth (m)
0
Antimony 0.2
0.5
0
Arsenic
0.2
0.5
0
Iron
0.2
0.5
0
Co
0.2
0.5
0
Cr
0.2
0.5
0
Cu
0.2
0.5
0
Ni
0.2
0.5
0
Zn
0.2
0.5
Mean
3246.425
2229.125
2491.539
593.43
536.41
641
14642.6
13798.33
24069.23
1.01
1.1
10.92
37.47
43.5
51.55
3.66
12.15
14.92
1.155
1.62
27.46
10.48
11.48
62.86
Median
3140
2204.5
2500.77
584.5
507.5
641
13750
13650
24000
1
1
10.65
34.95
43.8
52.7
3.45
3.1
12.5
1.075
1
27.8
9.97
8.245
49.6
Max
5780
3250
3820
815
843
852
21100
21800
30500
1.11
1.91
18.5
55.8
52.6
76.4
6.08
64.1
43.2
1.79
5.41
43.7
16.2
46.9
158
Min
2010
1460
1290
413
322
460
11900
6630
17400
1
1
2.86
30.9
31.6
26.4
2.54
1.82
7.08
1
1
6.12
7.78
5.66
20.3
SD
963
493
659
109.37
152.64
100.57
2647.12
4966.61
3859.92
0.03
0.27
4.45
6.64
5.85
15.23
1.11
19.03
9.87
0.23
1.34
10.72
2.30
11.30
38.37
n
16
16
16
16
16
16
16
16
16
16
16
16
16
16
16
16
16
16
16
16
16
16
16
16
162
Chapitre III
3.2 Floristic inventory report at the Ouche mining site and plant metal
content analysis
Despite their poor characteristics, the tailings supported the establishment of a sparse
plant cover. The landscape was therefore mostly barren with several patches of vegetation
evenly distributed over the four platforms of the site. No stream was found within the site.
However, a permanent pound was found at one edge of platform P1 and a temporary wetland
area was observed on platform P3 (Fig.1).
In 2008, the flora of the site included a total of 12 plant species representing seven
botanical families (Table 3). The vegetation patches were dominated by adult pine trees
(Pinus sylvestris L.; average of 10 adult specimens per platform) and birch trees (Betula
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pendula Ehrh.; average of five adult specimens per platform). Very few downy oak (Quercus
pubescens Willd.) specimens were found, all at a very early developmental stage (less than 15
cm in height, data not shown). The bulrush Juncus effusus L. speckled the surroundings of the
temporary pond in P3 and was found nowhere else. On the other hand, the second bulrush
identified on the site (Luzula sylvatica L.) was not present around the wetland areas but within
the vegetation patches. Few species were represented by single specimens. The common
broom (Cytisus scoparius (L.) Link) was observed on P4, the clover (Trifolium sp.) specimen
was found at the inside edge of P1 and the common plantain (Plantago major L.) was found
outside the vegetation patches in P4. For each species of the Poaceae family, less than five
specimens were counted. They were mainly present on P3 and P4, essentially within the
vegetation patches (Table 3).
163
Chapitre III
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Table 3: Arsenic and antimony concentration (mg k-1, DW) in different plant organs collected at the mine tailing
at Ouche mine site
Scientific name
Family
Pinus sylvestris (L.)
Pinaceae
Betula pendula (Ehrh.)
Betulaceae
Quercus pubescens (Willd.)
Fagaceae
Juncus effusus (L.)
Juncaceae
Luzula sylvatica (L.)
Juncaceae
Cytisus scoparius (L.) Link
Fabaceae
Trifolium sp. (L.)
Fabaceae
Plantago major (L.)
Plantaginaceae
Agrostis sp. (L.)
Poaceae
Bromus sp. (L.)
Poaceae
Camalagrostis sp. (Schrad.)
Rchb.
Deschampsia flexuosa (L.)
Poacea
Poaceae
Organ
Root
Trunk
Branch
Needle
Root
Trunk
Branch
Leaf
Root
Stem
Leaf
Root
Leaf
Root
Leaf
Root
Leaf
Root
Bolt
Leaf
Root
Leaf
Root
Leaf
Root
Leaf
Root
Leaf
Root
Leaf
n
12
12
12
12
12
12
12
12
1
1
1
3
3
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
Total As
63.0±22
0.4±0.1
29.0±9
48.0±16
40.8±17.4
0.5±0.2
2.7±0.5
11.0±3.7
65.4
115.6
30.5
425.6±138.5
28.9±0.3
543.0
50.6
28.6
28.9
177.3
159.9
208.0
34.9
6.9
148.8
18.9
225.2
9.2
94.8
7.9
90.2
43.7
Total Sb
507.0±293.0
1.8±0.5
153.0±23.0
184.0±99.0
69.8±30.7
2.1±0.5
14.0±3.2
17.9±11.3
475.3
371.2
183.0
319.7±15.1
35.7±6.7
325.2
73.0
14.4
40.0
106.5
131.3
264.1
76.6
17.6
117.4
10.0
253.0
12.4
141.7
10.0
72.0
26.1
3.3 Plant metal content analysis
Sb and As contents and root to shoot translocation factors (TF) were determined for the
collected plant specimens to assess their potentials as phytostabilizers (Tables 3 and 4). When
biological repeats were analyzed (i.e. for pine and birch specimens), results showed a high
degree of variability, as is usually the case under uncontrolled experimental conditions
(Baroni et al. 2000; Murciego et al. 2007). In light of the fact that plant-available As and Sb
were not analyzed in the Ouche tailings, the actual root accumulation coefficients (RAC)
could not be determined. However, a thorough analysis of bibliographical data showed that
164
Chapitre III
the proportion of plant bioavailable As and Sb is usually extremely low in comparison to the
total metal concentrations (0.05-2.73% and 0.006-2.10% for As and Sb, respectively; Bech et
al. 1997; Marques et al. 2009; Murciego et al. 2007; Baroni et al. 2000). The most
conservative percentages were thus used to calculate the projected RAC, for both elements
(Table 5).
All organ considered, pine and oak trees accumulated higher amounts of both As and Sb
than birch trees, as shown by their low RAC, particularly for Sb (Table 5). Similarly, TF
values for both pollutants were lower in birch trees than in pine trees (Table 4). These results
suggest that the birch trees behaved as As and Sb excluders, compared with pines and oaks.
The absence of reported data on As and Sb accumulation capacity of birch trees prevented us
from supporting this hypothesis. The pine As values found at the Ouche site were equivalent
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to those found by Pratas et al. (2005) in a related species, the maritime pine (Pinus pinaster
Aiton). On the other hand Sb concentrations in the pines of the Ouche site were a hundred
times higher than those found in maritime pines by Pratas et al. (2005).
The two bulrush species presented similar accumulation patterns for As and Sb: they
appeared to be rhizo-accumulators characterized by very high RAC values. Comparatively,
low amounts of the pollutants were found in their shoots, hence their low TF values (Tables 35). Our accumulation values were different from those obtained previously by Freitas et al.
(2004) in which As accumulation in the roots of the two bulrushes was only 8.5 mg As kg -1
DW and 23.5 mg As kg-1 DW, respectively, in a soil contaminated at approximately 200 mg
As kg-1.
The common broom and plantain specimens, like the birch trees presented low amounts
of both As and Sb in their roots and leaves (Tables 3-5). Plantago lanceolata, a related
species, has previously been described as an antimony hyper-accumulator (Baroni et al.
1995). Cytisus sp., on the other hand, has been described as a poor antimony accumulator
(Murciego et al. 1995).
Among the Poaceae specimens, Agrostis, Bromus and Camalagrostis responded similarly
to the pollutants with relatively high amounts of both As and Sb in the roots (hence their
elevated RAC values) and low amounts in the leaves (hence their low TF values). Agrostis
tenuis and Bromus sp. were both previously identified as a hyper-accumulators of arsenic and
nickel, with reported plant levels up to 3470 mg As kg-1 DW and 1467 mg Ni kg-1 DW
(Porters and Peterson 1975; Freitas et al. 2004). The other Poaceae specimen Deschampsia
had higher TF values than the formers (Table 4). Meharg and Macnaire (1991) concluded that
this species was tolerant to As due to a poor arsenate influx.
165
Chapitre III
The clover specimen stood out against all other herbaceous individuals with
comparatively higher As and Sb contents in all three organs tested, particularly in the leaves
(Table 3). As a result, it showed high TF and RAC values (Tables 4 and 5). No other reported
data was found on clover potentials as phytoaccumulators.
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Table 4: Translocation factor (TF) for As and Sb
Specie
Pinus sylvestris
Betula pendula
Quercus pubescens
Juncus effusus
Luzula sylvatica
Cytisus scoparius
Trifolium sp.
Plantago major
Agrostis sp.
Bromus sp.
Camalagrostis sp.
Deschampsia flexuosa
TF for As
0.66±0.20
0.32±0.13
0.47
0.09±0.03
0.09
1.01
1.17
0.20
0.13
0.04
0.08
0.48
TF for Sb
0.31±0.22
0.20±0.13
0.17
0.11±0.03
0.22
0.36
2.48
0.23
0.09
0.05
0.07
0.36
Table 5. As and Sb root accumulation coefficients (RAC; mg kg -1) for the plants growing at the Ouche
mining site. Values were determined as As or Sb root concentration relative to projected plant-available
As or Sb concentrations in the tailings. Projected concentrations were obtained using reported
percentages of plant-available As and Sb in soils, 2.7% and 2.1% respectively.
Species
Pinus sylvestris
Betula pendula
Quercus pubescens
Juncus effusus
Luzula sylvatica
Cytisus scoparius
Trifolium sp.
Plantago major
Agrostis sp.
Bromus sp.
Camalagrostis sp.
Deschampsia flexuosa
projected RACAs
4.0±1.6
2.1±1.1
4.1
26.6±8.7
34
1.8
11.1
2.2
9.3
14.1
5.94
5.6
projected RACSb
9.1±5.2
1.3±0. 6
8.5
5.7±0.3
5.8
0.25
1.9
1.4
2.1
4.5
2.5
1.3
166
Chapitre III
3. Discussion and conclusion
Our study clearly shows that the four platforms of the Ouche mining site are
homogenously contaminated with high levels of arsenic and antimony. Furthermore, these
contaminants were poorly mobile over a 0.5m-deep profile, confirming previous studies
(Edwards et al. 1995). This suggests a low for drainage of the pollutants into ground waters.
As is generally the case in tailings material, the Ouche mine tailings present
characteristics hardly compatible with the development of a vegetation cover (Wong et al.
1998; Krzaklewski and Pietrzykowski 2002; Ye et al. 2002): their contents in phytotoxic As
and Sb exceeded reported soil plant toxicity levels, they hardly contained any organic matter
and were extremely acidic, with pH values far below the optimal plant growth range of pH 5.0
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to 7.5 (Marschner, 1995). Yet we found plants were established on this site. Its poor floral
biodiversity suggested that only a selected number of plant species had the capacity of
adapting to this environment. Therefore, we set out to assess the potentials of all represented
species as phytostabilizers. General attributes of plant species used in this context are
adaptability and tolerance to the pollutant(s) and poor accumulation capacities, particularly in
the shoots (Tordoff et al. 2000; Mendez et al. 2007).
Some plants being perennials and the other well advanced into their development cycle at
the time of the inventory, it is most likely that they all were adapted to this harsh environment.
One exception is the downy oak that was not observed at an adult stage. Considering that
plants growing on non contaminated soil accumulate between 0.0001 and 0.2 mg kg -1 of
arsenic and between 0.01 and 1.5 mg kg-1 of antimony (Bowen 1979), it appears that all the
plants of the site were slightly contaminated overall. However, separate analyses for the root
and the shoot systems showed that with the exception of the two legume specimens (Trifolium
sp. and Cytisus scoparius) and the Poaceae specimen Deschampsia flexuosa, all other plants
were mostly root accumulators. Among these, various accumulation capacities were observed:
some species stood out as hyper-root accumulators like Pinus sylvestris, the Poaceae plants
(minus Deschampsia flexuosa) and mostly the two bulrushes Luzula sylvatica and Joncus
efuses. Others, like the birch trees, Plantago major and Deschampsia flexuosa responded by
limiting accumulation of both As and Sb.
Phytostabilization requires that plants with poor root to shoot translocation factors are
established on the sites being reclaimed (Cunningham et al. 1995). According to this, the pine
trees of the Ouche site should be eliminated and only the birch trees should be maintained on
167
Chapitre III
site. To complete the covering of the tailings, it is conceivable to use the local lines of
Plantago and Deschampsia since they were the most outstanding herbaceous excluders for the
two pollutants. However, the establishment of the plant cover would most likely strongly
benefit from amendments to reduce tailings acidity. Over As and Sb contents, acidity could
well be the main parameter impeding plant growth.
Since metal accumulators are exceptions rather than the rule, it is absolutely essential to
carry follow-up investigation on the potential of the Ouche bulrushes Luzula sylvatica and
Joncus efuses in rhizofiltration settings. As for clover and pine trees, their high As and Sb
accumulation capacities could become useful for phytoextraction purposes.
Acknowledgements
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This work was supported by Agence de l‘Environnement et de la Maîtrise de l‘Energie
(convention n°0772C0044).
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Chapitre III
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tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
47:1103–1111.
170
Chapitre III
Données complémentaires:
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Photographies illustrant l’ancien site minier d’Ouche (Cantal, France)
Figure 13 : Première plateforme (juin 2009). Le paysage a visiblement été modelé par les activités des
moto-crosseurs.
Figure 14 : Wagonnet, témoin des anciennes activités minières du site.
171
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Chapitre III
Figure 15 : Ilot de végétation en majorité constitué de Pins sylvestres.
Figure 16 : Wagonet partiellement enfoui sous les sédiments contaminés par les moto-crosseurs.
172
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Chapitre III
Figure 17 : Photographie des sédiments contaminés à l’arsenic et à l’antimoine.
173
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Chapitre III
174
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PROJET D’ARTICLE N°6
Ef f e t s d u v e r de t e r re Ap o r r e c t o d e a c a l i g i n o s a s ur l a
p h y t o e x t r a c t i o n d e l ’ a r s e n i c e t d e l ’ a n t i mo i n e p a r l a
pl a nt e A r a b i d o p s i s t ha l i a na
175
176
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Chapitre III
-Avant proposCe travail fait l‘objet d‘un article en cours de rédaction intitulé : « Réponses
physiologiques de la plante Arabidopsis thaliana à l‘interaction entre vers de terre et polluants
métalloïdiques (arsenic et antimoine). Cet article sera soumis à la revue scientifique « Journal
of Environmental and Experimental Botany ».
Les expériences présentées dans le chapitre II ont montré que les vers de terre pouvaient
augmenter les capacités d‘absorption d‘Arabidopsis thaliana, notamment pour le phosphate et
le fer, en stimulant l‘expression de gènes codant des transporteurs à haute affinité pour ces
éléments. Nous avons utilisé les sédiments miniers du site d‘Ouche comme source pour ces
deux métalloïdes. A l‘heure actuelle, les mécanismes moléculaires responsables de
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l‘absorption de l‘antimoine n‘ont pas été caractérisés. En revanche, les transporteurs du
phosphate semblent impliqués dans l‘absorption des ions arsénites. De ce fait, il apparaît donc
possible que les vers de terre puissent influencer la phytoextraction de ces éléments et plus
particulièrement celle de l‘arsenic.
L‘objectif de cette expérience est d‘étudier les propriétés phytoextractrices d‘Arabidopsis
en réponse au ver Aporrectodea caliginosa pour deux éléments non essentiels à sa croissance.
Des mesures physiologiques sont également effectuées sur les plantes soumises aux polluants.
Arabidopsis thaliana n‘étant pas une espèce métallophyte, elle ne parvient pas à se
développer sur les sédiments miniers d‘Ouche, trop fortement contaminés en arsenic et en
antimoine. Ceux-ci sont donc dilués avec le substrat dépourvu d‘arsenic et d‘antimoine utilisé
dans les expériences précédentes : le cambisol sableux de Fol-Juif.
Lors d‘expériences préliminaires, la capacité d‘Arabidopsis à pousser sur différentes
dilutions de sédiments pollués a donc été évaluée. La dilution 25% (c'est-à-dire celle
combinant 25% de sédiments pollués et 75% du cambisol sableux, m/m) apparaît comme
optimale pour observer les effets des polluants sur les plantes tout en permettant une bonne
croissance de la plante et limiter la mort des vers de terre.
Expérimentation
Deux types de substrats de culture ont été introduits dans les microcosmes : le cambisol
sableux de Fol-Juif et les sédiments miniers contaminés à l‘arsenic et à l‘antimoine (150 mg
As kg-1 et 500 mg Sb kg-1), dilués dans le substrat de Fol-Juif. Quatre traitements sont mis en
place avec ces substrats :
177
Chapitre III
- substrat non pollué + Arabidopsis thaliana (traitement C)
- substrat non pollué + Arabidopsis thaliana + vers de terre (traitement CE)
- substrat pollué + Arabidopsis thaliana (traitement P)
- substrat pollué + Arabidopsis thaliana + vers de terre (traitement PE)
Chaque traitement inclut 9 réplicats biologiques. Les plantules d‘Arabidopsis sont
repiquées dans les microcosmes six jours après leur germination. Le remplissage des
microcosmes avec les deux substrats, leur réhydratation et l‘introduction des vers de terre
s‘effectue un mois avant le repiquage des plantules. Les unités de culture sont ensuite
déposées dans une chambre phytotronique et l‘humidité des substrats est maintenue à 80% de
la capacité au champ.
Un suivi phénologique est assuré dès le repiquage des plantules : le diamètre des rosettes
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des plantes d‘Arabidopsis puis la hauteur de leurs hampes florales sont mesurées trois fois par
semaine. Les réponses physiologiques à la présence des vers de terre et des polluants sont
évaluées par différents paramètres tels que la fluorescence foliaire, les échanges gazeux, les
teneurs relatives en eau et les concentrations foliaires en chlorophylles totales.
A la fin de leur cycle, les plantes d‘Arabidopsis sont récoltées, séchées et pesées. Les
concentrations en arsenic et en antimoine de chaque organe (racines, feuilles, tiges et graines)
sont déterminées par un spectromètre à absorption atomique dans un four graphite.
Résultats et discussion
La présence d‘antimoine et d‘arsenic dans le substrat de culture retarde très fortement la
croissance et le développement des plantes d’Arabidopsis thaliana. En effet, comparé aux
plantes cultivées sur le substrat exempt de polluant, les plantes d‘Arabidopsis du traitement P
forment leur bourgeon floral avec 30 jours de retard, soit 68 jours après leur transfert dans les
microcosmes. De façon surprenante, les vers de terre accentuent ce retard, puisque les plantes
cultivées en leur présence présentent un délai supplémentaire de 10 jours comparativement
aux plantes du traitement P. Cependant, après cette longue phase végétative, les plantes du
traitement P reprennent une croissance identique à celle des plantes témoins : aucune
différence significative n‘a été constaté pour le diamètre maximal des rosettes (c'est-à-dire le
diamètre mesuré lors de l‘apparition du bourgeon floral) entre les traitements C et P, ni pour
la hauteur maximale des hampes florales mesurées à la fin du cycle des plantes d‘Arabidopsis.
En revanche, la croissance des plantes du traitement PE reste affecté jusqu‘à la fin du cycle :
178
Chapitre III
la taille maximale de la rosette est diminuée de 33% par rapport aux plantes du substrat
exempt de polluant et la hauteur des hampes florales de 60%.
Ces changements au niveau phénologique ont été accompagnés par des modifications de
la production et de l‘allocation de la matière sèche. Dans le traitement P, l‘arsenic et
l‘antimoine diminuent la longueur maximale du système racinaire ainsi que sa biomasse mais
n‘affectent pas la biomasse aérienne des plantes. En revanche, la combinaison vers de
terre/polluant s‘avère particulièrement néfaste pour les plantes d‘Arabidopsis : comme pour le
traitement P, nous avons observé une forte diminution de la longueur du système racinaire et
de sa biomasse, mais dans le cas présent, la biomasse aérienne est également touchée et
diminue de 60% comparé aux biomasses des plantes du traitement C.
Au niveau physiologique, la présence des polluants n‘a pas affecté les teneurs relatives en
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eau. En revanche, les concentrations de chlorophylles totales ont diminué de 50% dans les
deux traitements (P et PE). Il est possible que la présence des polluants ait contribué à inhiber
la biosynthèse des chlorophylles (Stobart et al. 1985 ; Stiborova et al. 1986) ou à accélérer
leur dégradation (Luna et al. 1994).
Cependant, cette diminution de la concentration en chlorophylles ne semble pas affecter
les plantes du traitement P qui, dès l‘apparition du bourgeon floral, présentent des valeurs de
photosynthèse nette, de conductance stomatique et de transpiration similaires à celles
mesurées chez les plantes témoins. Cette « bonne santé physiologique » est également
confirmée par les mesures de fluorescence foliaire : le rapport Fv/Fm, qui traduit l‘efficacité
photochimique du photosystème II, reste supérieur à 0,80 tout au long du cycle et le rapport
Fv/Fo, qui est un indicateur de la capacité photosynthétique (Vernay et al. 2007), n‘est pas
significativement différent de celui mesuré dans les plantes du traitement C.
En plus des modifications phénotypiques, la physiologie des plantes d‘Arabidopsis du
traitement PE est également affectée par la présence de l‘antimoine et de l‘arsenic. La
photosynthèse nette reste 20% en dessous des valeurs mesurées pour le traitement P et 50% en
dessous des valeurs mesurées chez les plantes du traitement CE. De même, le rapport Fv/Fm
ne cesse de décroître tout au long du cycle des plantes et passe en dessous de la valeur seuil de
0.80 dès l‘apparition du bourgeon floral. Cette diminution régulière s‘explique par une
augmentation croissante de la fluorescence minimale (F0) ce qui traduit un problème dans le
transfert d‘énergie des photons des antennes collectrices vers le photosystème II.
Le dosage des concentrations en arsenic et en antimoine permet de mieux comprendre
l‘effet délétère des vers de terre. En effet, ces analyses ont révélé une très forte augmentation
de l‘accumulation des polluants comparativement aux plantes ayant poussé sans ver : les vers
179
Chapitre III
de terre ont doublé l‘accumulation de l‘arsenic dans les racines (200 mg As kg -1 MS pour le
traitement PE et 100 mg As kg-1 MS pour le traitement P) et ont multiplié par 4.5 celle de
l‘antimoine (450 mg Sb kg-1 MS pour le traitement PE et 100 mg Sb kg-1 MS pour le
traitement P). En revanche, les concentrations mesurées dans les feuilles ne sont pas influencé
par leur présence et reste faible par rapport à celle mesurées dans les racines : moins de 40 mg
kg-1 MS pour les deux polluants. Ainsi, le transfert des polluants vers les parties aériennes ne
semblent donc pas influencer par les concentrations retrouvées au niveau des racines.
Conclusion
Cette expérience met donc en évidence le rôle de catalyseur qu‘ont les vers de terre pour
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les processus de phytoextraction.
L‘accumulation de cette grande quantité de polluant a probablement entraîné des
phénomènes de compétition avec des éléments essentiels, notamment le phosphore dont la
structure est analogue à celle de l‘arsenic, ce qui a pu affecter de façon indirecte la croissance
et les paramètres photosynthétiques des plantes d‘Arabidopsis (Prasad et Strzalka 2002).
Il apparaît désormais nécessaire de tester l‘effet du ver Aporrectodea sur des espèces
hyperaccumulatrices telles que par exemple la fougère hyperaccumulatrice d‘arsenic, Pteris
vittata, afin de vérifier la validité et l‘universalité de ce modèle.
180
Chapitre III
1. Introduction
Since the beginning of the Industrial Revolution, industrial and mining activities have
contributed to soil pollution (Tordoff et al., 2000). In France, at the end of the year 2008,
4033 contaminated areas have been listed: 41% by hydrocarbons, 18% by acyclic
hydrocarbons, 18% by lead and the last 23% are essentially contaminated by other metallic
pollutants. In the region Auvergne (France), there are several antimony abandoned open mine
sites contaminated with antimony and arsenic that present risks for human health and the
environment (Smith and Bradshaw, 1972). As the volume of contaminated material is huge,
the cost for the transport and chemical treatments are too high. As a result, alternative
techniques like phytoremediation appear to be reasonable methods for the reclamation of
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these sites (Flathman and Lanza, 1988).
However, phytoremédiation takes times and is often limited by the biomass of the plant
and the pollutant content they are able to accumulate. In this context, earthworms appear as
potential catalysts of plant accumulation and biomass production.
It is now well known that earthworms affect plant growth and biomass. First, they are
involved in soil formation, accelerate mineralization of humic matter and increase nutrient
availability (Lee, 1985). Moreover, they have been shown to enhance plant nitrogen content
(Quaggiotti et al., 2004) and to affect positively the expression of several nutrient
transporters. As a result, they often inoculated into degraded sites (Butt 1999). Moreover, few
studies have shown that earthworms, Aporrectodea caliginosa, enhanced heavy metal
availability for other invertebrates (Coeurdassier et al. 2007) and was able to enhance
(Stephens et al., 1994) or to decrease (Zorn et al., 2005) heavy metal bioavailability for
plants.
In the present study, the effect of the earthworm Aporrectodea caliginosa has been tested
on arsenic and antimony accumulation and resulting physiological impact on Arabidopsis
thaliana has been studied.
2. Materials and methods
2.1 Soil characteristics
Two substrates were used for the experiments. The first one was collected from the top
layer of a sandy cambisol at the Centre de Recherche en Ecologie Expérimentale et Prédictive
- CEREEP (Saint-Pierre-Lès-Nemours, France) and presents a pH of 5.88. The second one is
181
Chapitre III
a mix with 75% of the sandy cambisol substrate and 25% of sediments highly contaminated
with arsenic and antimony collected at the Ouche mining site (Ouche, Cantal, France). It
contains at the beginning of the experiment 500 mg Sb kg-1, 150 mg As kg-1 and a pH of 4.39.
2.2 Earthworms
Aporrectodea caliginosa of similar size with a well developed clitellum were chosen. In
all earthworm treatments, approximately 1.7 g of worms (around four animals) were added to
microcosms four weeks prior to the introduction of the plants (d0). Control microcosms
(without earthworm) also were prepared and incubated for four weeks before d0.
2.3 Plant growth
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Arabidopsis thaliana (L.) Heynh ecotype Columbia seeds were germinated in Petri dishes
containing the sandy cambisol. When cotyledons were fully open (six days after germination),
plantlets were transferred individually to microcosms. Plant growth was carried out under
controlled conditions (Conviron growth chamber, Canada): 20±1°C and 18±1°C day and
night temperatures, 70% ± 5% relative humidity, 200 mol m-2 s-1 PPFD for 10 h per day.
2.4 Plant treatments
Arabidopsis plantlets were transferred to different types of microcosms containing the
sandy cambisol substrate with (treatment CE) or without earthworms (treatment C) or the mix
between the cambisol and the sediments of the mining site with (treatment PE) or without
earthworms (treatment P). Nine replicates were set up for each treatment combination. For
both substrates, additional ―no-plant‖ control microcosms were set up (with or without
earthworms). Three replicates were set up for each control. The distribution of the
microcosms in the growth chamber was randomized and changed after each biweekly
watering.
2.5 Photosynthetic and gas exchange measurements
These experiments were carried out at three stages of the plant development: one week
before the floral bud formation, at floral bud formation and one week after. For each
treatment, three fully expanded leaves of similar age were selected for the measurement of net
photosynthesis (PN), stomatic conductance (gs), evaporation (E) and internal concentration of
CO2 (Ci). A portable photosynthesis measuring system CIRAS-II (PP System, Hitchin, UK)
182
Chapitre III
was used in these experiments. A/Ci curves were established by measurement of the PN
response to CO2 increase by step changes under 1500 µmol (photon) m-2 s-1 in the CO2
concentration with the narrow leaf assimilation chamber fitted with the CFM.
The data of the Pn/Ci curves were used to estimate the maximum rate of carboxylation
(Vc), the maximal electron transport rate (J max) and the dark respiration (Rd) using the
model proposed by Farquhar et al. (1980) and modified by Sharkey et al. 2007.
Leaf fluorescence measurements were performed on three attached leaves of three plants
per treatment (n=9) using a plant efficiency fluorimeter (FMS1, Hansatech Instruments Ltd,
UK). Before measurements, leaves were dark adapted for thirty minutes with leaf clips. Initial
fluorescence (F0), maximal fluorescence (Fm), variable fluorescence (Fv) and the ratios Fv/Fm
and Fv/F0 were determined according to Hansatech protocol.
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
All gas exchange and fluorescence measurements were made between 10.00 and 16.00
hour (i.e. two hours after light on in the growth chamber).
2.6 Chlorophyll content
The chlorophyll content index (CCI) was determined with a portable chlorophyll meter
(Optiscience, Japan). CCI data correspond to an average of three measurements on each leaf.
Three plants per treatments and three leaves of each plant (n=9) were analysed. The sensor
head was inserted on mesophyll tissue only, avoiding the major veins and all the damage
areas.
A standard curve (figure 1) was established in order to convert the CCI values into total
extractable chlorophyll content per leaf area. The CCI was first determined for twenty two
leaves of A. thaliana. Immediately after measurements, a disk, with a diameter similar to
sensor diameter, was taken out from the area of CCI measurements on each leaf. The disk was
then ground in the dark at 4°C with a mortar and a pestle and the chlorophyll was extracted in
an 80% acetone solution (v/v). The absorbance of the chlorophyll solution was estimated with
a spectrophotometer at 645 and 663 nm and the total chlorophyll content (chlorophyll a and b)
was calculated using the method of Arnon (1949).
183
Chapitre III
40
y = 0,298x - 0,129
R² = 0,900
35
30
CCI
25
20
15
10
5
0
0
20
40
60
80
100
Total extractable chlorophyll (µg cm-²)
Figure 1: Linear regression of chlorophyll content index (CCI) vs. total extractable chlorophyll (µg cm-²) in 22
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Arabidopsis thaliana leaves
2.7 Leaf water content
Leaf relative water content was determined as (FW-DW)/(TW-DW) ×100, where FW is
the fresh weight, DW is the dry weight and TW is the turgid weight of leaf tissues as measured
after equilibration in deionised water during 24 hours, in the dark, at 4°C.
2.8 Determination of biomass production and of arsenic and antimony concentrations in
plants
For each treatment, plant biomass analysis was carried out on three of the nine replicates.
Dry weight and maximal length of floral stems and roots were determined at the end of the
plant cycle (two months after transfer of the seedlings to the microcosms for the non polluted
substrate and three months for the plant cultivated on arsenic and antimony enriched
substrate. Roots were washed to remove soil particles.
Plant samples (0.1g) were ground and mineralized by addition of 2 mL of suprapur nitric
acid (65% m/v; Merck, France) and heated at 220°C for 72 hours. Then, 1 mL of hydrogen
peroxide (30% v/v; Merck, France) was then added and the solution heated (220°C) for a new
24 hours period. A nitrate-nickel modifier was added to the mineralized samples before
analysis with a graphite furnace atomic absorption spectrometry (Unicam 989 QZ
spectrometer, see Table 1 for furnace programming).
184
Chapitre III
Table I: Atomic absorption spectrometry furnace parameters for arsenic and antimony analyses.
Drying
Temperature (°C)
Ramp time(s))
Hold time (s)
Gaz flow (L/s)
Read
100
4 a /5 b
30
0.2
-
10
0.2
-
a
b
a
Vaporisation
1000 /1200
Atomization
2700 a /2500 b
3
0
+
Cleaning
2900 a /2700 b
3
0.2
-
a
140 /150
b
for arsenic determinations, b for antimony determination.
2.9 Arsenic and antimony contents in the substrates
Arsenic, antimony and pH in soils were determined by the ‗Laboratoire d‘Analyse des
Sols‘ (LAS, INRA Arras, France). Total arsenic contents were determined by hybrid
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
generation atomic absorption spectrometry (HG-AAS). Total antimony contents were
determined by inductively coupled plasma mass spectrometry (ICP-MS). Other elements were
determined by inductively coupled plasma atomic emission spectrometry (ICP-AES).
2.10 Determination of parameters related to phytoextraction
In order to evaluate the plant ability to concentrate the pollutants in root system, the
bioconcentration rate was calculated as the ratio between the pollutant concentration into the
roots and the pollutant concentration in the soil.
The translocation factor is defined as the ratio between pollutant in shoot and in root.
3. Results
3.1 Arsenic and antimony content in the polluted substrate
Despite the dilution of the mine tailings with an uncontaminated soil, the resulting
mixture still contained high levels of both arsenic and antimony compared with agricultural
soils (Table II). In addition, the pH value of this mixture was relatively low (approximately
4.3). Whereas pH was stable during the experiment, arsenic and antimony contents decreased
by 22% and 18%, respectively, in all treatments including the no-plant no-earthworm
treatment. Neither the plants nor the earthworms had an impact on this phenomenon which
could be attributed to leaching. To test a possibility of a concentration gradient in the
microcosms, microcosms were divided between three layers (upper, middle and lower) that
were analyzed independantly. Results show no statistical difference between the three layers.
185
Chapitre III
So, the loss of arsenic and antimony was probably due to the volatilization of a part of
these coumpounds and to the adsorption on the microcosms.
Table II: pH values, arsenic and antimony contents in the polluted substrate at the beginning of the experiment
(Initail) and at the end of the experiment (Final) in each treatment: Ps, polluted substrate alone, Ps + Ew,
polluted substrate with earthworms, P, polluted substrate with plant, PE, polluted substrate with earthworms and
plant.
Initial
pH
Final
Ps
Ps
Ps + EW
P
PE
4.3±0.07
4.78±0.04
4.76±0.03
4.94±0.11
4.77±0.04
As 150±10.61 117.22±13.17
Sb
129.28±4.19
116.46±11.86 117.77±16.66
500±48.08 408.11±49.34 431.44±16.84 398.33±42.35 399.70±42.35
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Each value represents mean of three replicates ±SD.
3.2 Accumulation of As and Sb in Arabidopsis plants
As and Sb accumulation occurred mostly in the plant roots (Table 3). In addition, As and
Sb root accumulation increased a 2.2-fold and a 4.2-fold, respectively, in the presence of the
earthworms, as compared with the treatment P. As a result, bioconcentration rates (BR)
determined at the end of the plants development cycles were higher with the earthworms
(Table 3). The fact that the values were over 1 suggested that the root contents in As and Sb
were higher than those in the substratum. Compared to roots, leaves accumulated on average
6-times less of both pollutants than the roots. In addition, earthworms had no impact on leaf
accumulation levels (Table 3). As a result, translocation factors (TF) were lower in the
presence of the earthworms. In bolts and seeds, the amounts of both As and Sb were just
above technical detection limits (Table 3).
186
Chapitre III
Table III: Arsenic and antimony concentration (mg kg-1 dry weight) in Arabidopsis thaliana grown on a
polluted substrate with or without earthworms. Data shown are the mean of three plants ± SD.
Treatment P
As
Treatment PE
Sb
As
Sb
Roots
88.33±5.03
110.67±14.74
190.67±73.52
477±163.40
Leaves
20.00±10.39
25.67±13.32
22.33±14.74
43.33±24.13
Bolts
2.00±1.00
2.33±0.58
2.00±0.00
2.43±1.12
Seeds
3.33±0.58
3.90±0.17
3.00±1.41
3.8±0.28
Translocation factor
0.23
0.23
0.12
0.09
Bioconcentration rate
0.51a/0.75b
0.21a /0.28b
1.12 a/1.62b
0.89 a/1.19b
Each value represents mean of three replicates ±SD.a indicates the BCR calculated from concentration values
found in the initial soil. b indicates the BCR calculated from concentration values found in the soil at the end of
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
the experiment.
3.3 Effects of earthworms and As/Sb on Arabidopsis growth and development
Plants grown in the uncontaminated substratum with earthworms performed better than
their no-earthworms counterparts in terms of rosette diameter, bolt length and overall biomass
production (Fig. 2 and 3; Table 4).
The presence of As and Sb in the substratum seriously delayed leaf growth. Rosette
diameter remained under 40 mm for 40 days after transfer to the microcosms (DAT). Beyond
40 DAT, rosette enlargement rate increased to the level observed in the no-pollutant controls
40 days earlier (Fig. 2). The presence of earthworms increased the duration of the lagging
period from 40 DAT to 60 DAT. In addition, rosette enlargement rate and final rosette
diameter remained well inferior (by 33% approximately) to those observed in the other plants
(Fig. 2).
187
Chapitre III
Control
160,00
Earthworms
Polluted substrate
140,00
Polluted substrate + earthworms
rosette diameter (mm)
120,00
100,00
80,00
60,00
40,00
20,00
0,00
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
Days after transplanting
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Figure 2: Effects of earthworms and As/Sb polluted substrate on rosette diameter of Arabidopsis thaliana. Grey
triangles indicate control treatment (100% soil, no earthworm), grey circles: earthworm treatment (100% soil),
black triangles: polluted substrate (50% soil and 50% As/Sb tailings, no earthworm) and black circles: polluted
substrate (50% soil and 50% As/Sb tailings) with earthworms. Data shown are the mean of three plants ±SD.
The measures were stopped at the apparition of the floral bud
As and Sb affected Arabidopsis development by delaying floral transition by
approximately 30 days, as compared to the no-pollutant controls (Fig. 3). As was observed
with leaf growth, the plants that formed floral meristems showed bolt elongation rates
equivalent to those found in the no-pollutant controls. The presence of earthworms increased
the lagging period before floral bud development by 50 days, as compared to the no-pollutant
controls (Fig. 3). As was the case with leaf growth, they reduced both bolt elongation rate and
bolt final length (Fig. 3).
Changes in plant phenology imposed by the pollutants were accompanied by changes in
biomass production and biomass allocation patterns. As and Sb reduced root biomass and
maximal root length but not shoot biomass at the end of the plant cycle (Table 4). Earthworms
induced a reduction in maximal root length and root biomass production in the treatment CE.
In plants exposed to both the earthworms and the pollutants (treatment PE), an additive effect
on root development was observed and those plants ended up with small reduced root systems
(Table 4). However, it is on the above-ground biomass production that the combined effects
of earthworms and pollutants were mostly detrimental, with a 60% reduction in comparison
with the treatment C.
188
Chapitre III
Control
Earthworms
Polluted substrate
700
Polluted substrate + earthworms
Length of the bolt stems
600
500
400
300
200
100
0
40
50
60
70
80
90
100
110
120
130
Days after transplanting
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Figure 3: Effects of earthworms and As/Sb polluted substrate on the length of the bolt stems of Arabidopsis
thaliana. Grey triangles indicate control treatment (100% soil, no earthworm), grey circles: earthworm treatment
(100% soil), black triangles: polluted substrate (50% soil and 50% As/Sb tailings, no earthworm) and black
circles: polluted substrate (50% soil and 50% As/Sb tailings) with earthworms. Data shown are the mean of three
plants ±SD. The measures were stopped at the apparition of the floral bud.
Table IV: Variations in different morphological characteristics: maximal root and shoot length, root and shoot
biomass and total biomass of Arabidopsis thaliana grown in an unpolluted substrate (C), in an unpolluted
substrate with earthworms (CE), in a polluted substrate (P) and in a polluted substrate with earthworms (PE).
The means of these analysis (n=3) and s.e.m. are presented. Different letters within a line indicate a significant
difference at P=0.05 with the student t-test.
Parameters
Root length (cm)
Root biomass (g plant-1)
Shoot length (cm)
Shoot biomass (g plant-1)
Total biomass (g plant-1)
Control
Earthworms
Polluted
substrate
19.5±1.50 a 11±1.73 b
14.25±1.06 c
0.65±0.27 a 0.27±0.11 b
0.48±0.17 a,b
49.50±1.50 a 55.67±2.65 b 46±7.7 a
0.75±0.05 a 1.42±0.05 b
0.71±0.13 a
1.40±0.24 a 1.69±0.16 a
1.19±0.04 a
Polluted substrate
+ earthworms
9.65±0.48 d
0.21±0.05 b
21.5±3.54 c
0.30±0.04 c
0.51±0.01 b
3.4 Water status
RWC values were comprised between 75% and 95% all treatments considered. No
particular trend was observed (figure 4).
189
Chapitre III
Control
Earthworms
Polluted substrate
Polluted substrate + earthworms
Leaves relative water content
120
110
100
90
80
70
60
30
35
40
45
50
Days after transplanting
Figure 4: Effects of earthworms and As/Sb polluted substrate on the relative water content of Arabidopsis
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thaliana. Grey triangles indicate treatment C(100% soil, no earthworm), grey circles: treatment CE (100% soil),
black triangles: treatment P (50% soil and 50% As/Sb tailings, no earthworm) and black circles: treatment PE
(50% soil and 50% As/Sb tailings). Data shown are the mean of three plants ±SD
3.5 Total chlorophyll content
Without pollutant, the plants showed maximal chlorophyll contents (just over 80 µg cm -2)
were observed around the time of floral induction (Fig. 6). They remained unchanged until
about 58 DAT when monocarpic senescence developed. Earthworms seemed to delay
senescence-related losses in chlorophyll contents (Fig. 6). The presence of As and Sb strongly
reduced leaf chlorophyll contents. Regardless of the presence of earthworms, the pollutants
limited leaf chlorophyll contents to approximately 30 µg cm -2 (Fig. 6).
190
Total extractable chlorophylls in
µg cm-²
Chapitre III
Control
Earthworms
Polluted substrate
Polluted substrate + earthworms
120
100
80
60
40
20
0
38
48
58
Days after transplanting
68
Figure 5: Effects of earthworms, antimony and arsenic on chlorophylls content in Arabidopsis thaliana. Grey
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
triangles indicate control treatment (100% soil, no earthworm), grey circles: earthworm treatment (100% soil),
black triangles: polluted substrate (50% soil and 50% As/Sb tailings, no earthworm) and black circles: polluted
substrate (50% soil and 50% As/Sb tailings) with earthworms. Data shown are the mean of three plants and three
leaves per plant ± SD
3.6 Chlorophyll fluorescence
The measurements of chlorophyll a fluorescence parameters characterizing the
photochemical activity of the Arabidopsis grown in the free pollutant substrate and in the
As/Sb contaminated substrate are summarized in figure 4. Measurements were realized seven
days before the floral bud apparition, at the floral bud apparition and seven days after the
floral bud apparition.
Chlorophyll fluorescence was measured before floral transition (7 days prior to floral bud
development), upon floral bud development and seven days later, in the four treatments
(Figure 6). The plants were differing in age but at similar developmental stages.
Fv/Fm ratios, which is the PSII photochemical efficiency in the dark adapted state with
fully open PSII, were lower in the plants exposed to the pollutants. However, they were the
lowest for the plants exposed to both the pollutants and the earthworms (Fig. 5) due to a
strong increase of the minimal fluorescence (Fo) forward the culture duration. On the other
hand, plants exposed to earthworms without pollutant had the highest Fv/Fm ratios.
The variable chlorophyll fluorescence ratio (Fv/F0), known as a good indicator of
changes in the rates of photosynthetic conversion (Maxwell and Johnson 2000; Vernay et al.
2007), varied with the treatments like the Fv/Fm ratio: treatment CE > treatment C >
treatment P > treatment PE (Fig. 5).
191
Chapitre III
1700
260
1600
250
1500
240
1400
Fm
Fo
270
Control
Earthworms
Polluted substrate
Polluted substrate + earthworms
230
1300
220
1200
210
1100
200
1000
0,86
Control
Earthworms
Polluted substrate
Polluted substrate + earthworms
0,82
0,80
0,78
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
0,76
Fv/F0
Fv/Fm
0,84
6,50
6,00
5,50
5,00
4,50
4,00
3,50
3,00
2,50
Control
Earthworms
Polluted substrate
Polluted substrate + earthworms
Control
Earthworms
Polluted substrate
Polluted substrate + earthworms
Figure 6: Effects of earthworms and antimony and arsenic on minimal fluorescence level (Fo), maximal
fluorescence level (Fm), maximum quantum yield of photosystem II (Fv/Fm) and ratio of variable to minimal
fluorescence (Fv/Fo) in Arabidopsis thaliana. Grey triangles indicate control treatment (100% soil, no
earthworm), grey circles: earthworm treatment (100% soil), black triangles: polluted substrate (50% soil and
50% As/Sb tailings, no earthworm) and black circles: polluted substrate (50% soil and 50% As/Sb tailings) with
earthworms. Data shown are the mean of three plants ±SD. The measures were done 7 days before the floral bud
formation, at the floral bud apparition and 7 days later
3.7 Photosynthetic activity and gas exchange measurement
As described for chlorophyll fluorescence measurements, net photosynthesis and gas
exchange were measured on plants of similar development, at three time points: before floral
transition (7 days prior to floral bud development), upon floral bud development and seven
days later.
In all plant treatments, net photosynthesis, stomatal conductance and leaf transpiration
values were maximal at the time of the development of floral buds, with overall average
values of 21, 261 and 1.9 µmol.m-2.s-1, respectively. Their subsequent decrease probably
resulted from senescence-related processes. Among treatments and regardless of the time
point, net photosynthesis, stomatal conductance and leaf transpiration values systematically
ranked in the following order: treatment CE > treatment CE > treatment P > treatment PE
(Table 4).
192
Chapitre III
Table IV: Photosynthetic parameters determining by the A/Ci curves: rate of photosynthesis (Pn), stomatal
conductance (Gs), transpiration rate (E), the maximum rate of carboxylation (Vc max), the PAR saturated rate of
electron (Jmax) and the dark respiration rate (Rd).
Pn (µmol.m-2.s-1)
Gs (µmol.m-2.s-1)
E (µmol.m-2.s-1)
2
-1
Pn (µmol.m- .s )
Gs (µmol.m-2.s-1)
E (µmol.m-2.s-1)
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Pn (µmol.m-2.s-1)
Gs (µmol.m-2.s-1)
E (µmol.m-2.s-1)
7 days before the apparition of the floral bud
C
CE
P
14.97±0.42
23.37±1.07
8.43±0.21
211.33±9.29
174±1
161.67±17.24
1.81±0.07
1.75±0.02
1.81±0.07
Apparition of the floral bud
C
CE
P
21.27±0.93
31.17±0.06
18.73±0.15
248±1
382.67±1.53
249±18.68
1.99±0.06
2.45±0.06
2.00±1.03
7 days after the apparition of the floral bud
C
CE
P
13.03±0.46
17.93±0.25
14.5±0.46
112.33±0.58
132.67±0.58
148.33±0.01
1.76±0.02
1.95±0.006
1.44±0.01
PE
6.1±0.36
70.33±4.93
0.64±0.05
PE
14.27±0.12
164.67±2.08
1.31±0.006
PE
12.1±0.26
106±0
1.25±0.02
Each value represents mean of three replicates ±SD.
4. Discussion
In this study, the model system using the earthworm Aporrectodea caliginosa and the
plant Arabidopsis thaliana, previously described in Jana et al. (2009) was used to determine
the potential effects of earthworms on arsenic and antimony uptake by plants and the impact
on some physiological characters.
Arsenic and antimony have considerably delayed growth of Arabidopsis plants, that was
by earthworms. After 30 days for the treatment P and 60 days for the treatment PE, the
Arabidopsis recovered a growth rate similar to those observed in the non polluted substrate.
This belated resumption is probably due to an immobilization, probably by root exudates, of
all the arsenic and antimony available compounds. Following this hypothesis, the increased
lag phase induced by earthworms would result from a positive effect of them on the toxic
elements availability. It has been previously reported that following earthworm activity, the
bioavailability of several heavy metals such as Zn, Pb, Fe, Cr and Co is changed significantly
(Devliegher and Verstraete 1996; Ma et al. 2002; Abdul Rida 1996). Moreover, the elevated
As and Sb concentration found in the root system of the treatment PE Arabidopsis agree with
this hypothesis since these plants accumulated two and six times more arsenic and antimony
respectively compared to their counterparts grown without earthworms (treatment P). Similar
results were obtained on wheat with a range of trace metallic elements (Wen et al. 2004) with
a greater accumulation of these elements in the root system when the earthworms Eisenia
193
Chapitre III
fetida were present. Authors explained these observations by an enhancement of the water
soluble forms of heavy metals.
The root uptake of As and Sb is an active process and tranfert occurred since the two
pollutants are also found into the aerial parts. Moreover, the presence of earthworm seems to
boost the uptake machinery as the As and Sb concentration in the roots are higher than those
found into the soil. Nevertheless, in the two treatment (P and PE), the content of As and Sb
was always higher in the roots than in the shoots of Arabidopsis plants. This study has shown
that arsenic and antimony once absorbed by the roots are poorly translocated and remained in
the subterranean parts. These results agree with litterature since arsenic is known to be mainly
stored in roots of plants: Quaghebeur and Rengel (2004) calculated that less than 3% of the
arsenic in the plant was stored in the aerial parts. Another study using 46 plant species showed
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
that the translocation factor ranged between 0.01 and 0.09 (Raab et al. 2007). Zhao et al.
(2008) proposed that the arsenate is rapidly reduced in arsenite, which is bound to
phytochelatine and sequestred into the vacuole.
The As and Sb in the substrate probably induced a competition for root assimilation and
translocation with other essential elements that may affect indirectly the growth and the
photosynthetical parameters (Prasad and Strzalka 2002). It can be pointed out that, regardless
of the presence of earthworms, the two pollutants led to a significant decrease of the total
chlorophyll content. However, despite this decrease, the fluorescence and the net
photosynthesis were just slightly reduced in the treatment P whereas these parameters were
strongly reduced with the earthworms by the formidable enhancement of As and Sb uptake.
To conclude, our results showed that earthworms and especially Aporrectodea caliginosa
can potentially be used in phytoremédiation as they considerably enhanced arsenic and
antimony uptake by the plant. However, it appears essential to check the effects of
earthworms on an hyperaccumulator species such as Pterris vittata (Ma et al. 2001) in order
to verify if at the physiological level, the plant develops enhanced abilities to support the
impact of the heavy metals on its photosynthetic metabolism.
Acknowledgements
This work was supported by Agence de l‘Environnement et de la Maîtrise de l‘Energie
(ADEME, convention n°0772C0044).
194
Chapitre III
References
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196
Chapitre III
Données complémentaires :
Planche phénologique des Arabidopsis thaliana en fonction des différents traitements.
Légende : T = substrat témoin, TV = substrat témoin + vers, P = substrat pollué, PV = substrat
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pollué + vers.
197
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Chapitre III
198
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Chapitre III
199
Chapitre III
Production d'O2 (µmoles/m²/s)
Capacité photosynthétique
40
C
35
CE
30
P
25
PE
20
15
10
5
0
24
31
42
45
49
52
56
63
66
Figure 18 : Mesures des capacités photosynthétiques foliaires des traitements C (substrat sans polluant), CE
(substrat sans polluant + vers de terre), P (substrat contaminé à l‘arsenic et à l‘antimoine) et PE (substrat
contaminé + vers de terre).
Respiration
Assimilation d'O2 (µmoles/m²/s)
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Temps (jours)
40
C
35
CE
30
P
25
PE
20
15
10
5
0
24
31
42
45
49
52
56
63
69
Temps (en jours)
Figure 19 : Mesure de la respiration foliaire des traitements C (substrat sans polluant), CE (substrat sans
polluant + vers de terre), P (substrat contaminé à l‘arsenic et à l‘antimoine) et PE (substrat contaminé + vers de
terre).
200
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Partie 4 :
Conclusion générale
et perspectives
201
202
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Discussion générale et perspectives
Discussion générale
L‘objectif de ce travail de thèse a été de mettre en place un système expérimental
couplant le ver de terre Aporrectodea caliginosa et la plante Arabidopsis thaliana dans le but
de tester la valeur de cette combinaison pour dépolluer des résidus miniers contaminés à
l‘antimoine et à l‘arsenic. Pour cela, des études préliminaires sur deux sols exempts de
polluant ont tout d‘abord été conduites afin de mieux comprendre les mécanismes généraux
de l‘action des vers sur la physiologie, la phénologie et les réponses moléculaires
d‘Arabidopsis thaliana. Les réponses moléculaires étudiées correspondent à des variations
dans l‘expression de gènes impliqués dans la contrainte cellulaire (SOD Cu/Zn et PLDα), dans
la division cellulaire (ICK1 et HBT) et dans la fixation du CO2 (RubcS).
Dans les sols, l‘un des principaux effets des vers de terre étant l‘amélioration de la
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
phytodisponibilité de nombreux minéraux, d‘autres expériences ont étudié l‘effet du ver de
terre Aporrectodea caliginosa sur le métabolisme du fer et du phosphate chez les plantes
d‘Arabidopsis ainsi que sur l‘accumulation de plusieurs autres micro et macro-éléments dans
les racines et les parties aériennes. Ces études ont ensuite été élargies à l‘impact de deux
métalloïdes (As et Sb) sur la phénologie et la physiologie de plantes d‘Arabidopsis thaliana
en combinaison avec le ver de terre Aporrectodea caliginosa, par l‘intermédiaire de mesures
de fluorescences foliaires, d‘échanges gazeux, de teneurs en chlorophylles et en en eau dans
les feuilles.
203
Discussion générale et perspectives
1. Un nouveau système expérimental bouleversant l’étude des interactions vers / plantes
Dans cette expérience, deux substrats de culture aux propriétés contrastées ont été
étudiés : le premier est un leptosol calcaire, riche en azote et en matière organique et le second
un cambisol sableux avec de faibles teneurs tant en azote qu‘en matière organique.
Alors que le phénotype des parties aériennes des plantes d‘Arabidopsis cultivées sur le
substrat riche n‘a pas été influencé par la présence des vers de terre, les plantes d‘Arabidopsis
cultivées sans ver de terre sur le substrat pauvre ont développé un phénotype caractéristique
de plantes carencées en azote : une floraison précoce, une petite taille, une faible biomasse et
un faible rendement en graines à la fin de leur cycle (Mantelin et al. 2006, Remans et al.
2006). En revanche, la présence des vers de terre a annulé ces symptômes et le phénotype
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observé sur ces plantes est statistiquement identique à celui observé sur le substrat riche.
A l‘échelle moléculaire, l‘effet positif des vers de terre sur la production de biomasse
dans le substrat pauvre correspond à une diminution des transcrits ICK1 et une augmentation
des transcrits PLDα. Ceci suggère que le gain de biomasse est corrélé à une stimulation de la
prolifération cellulaire dans les parties aériennes (Shpak et al. 2004). Un autre phénomène
pouvant être corrélé au formidable gain de biomasse des plantes d‘Arabidopsis est la très forte
augmentation de la concentration en nitrate dans le substrat de culture pauvre en présence des
vers de terre. Cet enrichissement est très certainement dû à une amélioration des processus de
minéralisation (Rizhiya et al. 2000) grâce à l‘activation de bactéries nitrifiantes lors de leur
passage dans le tube digestif des vers de terre (Lavelle 1995). Ce phénomène concorde avec
les précédentes hypothèses de Brown et al. (1999) selon lesquelles l‘un des principaux effets
positifs des vers de terre sur la biomasse des plantes résulte d‘une minéralisation accrue de la
matière organique du sol.
L‘utilisation de deux substrats aux propriétés contrastées a permis de mettre en évidence
un certain nombre d‘effets des vers de terre indépendants de la qualité du sol et a priori
indépendant des processus de minéralisation. En effet, indépendamment de la nature du sol,
les vers de terre ont systématiquement augmenté de façon significative les teneurs en azote
par rapport au carbone dans les parties aériennes des plantes. Pour les plantes cultivées sur le
substrat pauvre, ce phénomène peut facilement s‘expliquer par l‘augmentation de la teneur en
nitrates (due à un accroissement de la minéralisation de la matière organique) et par une
stimulation des processus d‘absorption de cet élément par les systèmes inductibles des
racines. En revanche, dans le sol riche, la concentration en nitrates dans le substrat de culture
204
Discussion générale et perspectives
n‘a pas été modifiée par la présence des vers de terre. Aussi, pour mieux comprendre
l‘augmentation des teneurs en azote dans les tissus aériens des plantes d‘Arabidopsis cultivées
en présence de vers de terre, il apparaît utile de se référer aux travaux menés par Quaggiotti et
son équipe (2004). Ces chercheurs ont, comme nous, observé une diminution du rapport C/N
dans les parties aériennes de plantules de maïs cultivés en présence de turricules de vers de
terre. Ils ont pu montrer que ceci était dû à une stimulation de l‘influx d‘azote dans les
plantules résultant de la présence de composés auxiniques dans les turricules (Tomati et al.
1988 ; Quaggiotti et al. 2004). Ces résultats, ainsi que ceux présentés dans ce travail de thèse
montrent donc que la régulation de la nutrition minérale et plus particulièrement la nutrition
azotée ne dépend pas forcément de l‘état minéral de la plante en présence de vers de terre.
Tous ces résultats semblent indiquer le rôle important que pourraient jouer des molécules non-
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
végétales et cependant phyto-actives de type phytohormones dans les interactions plantes /
vers de terre.
Il a été préalablement démontré que des concentrations élevées en azote altéraient le
métabolisme de l‘auxine dans les parties aériennes du soja (Caba et al. 2000 ; Watch-Liu et
al. 2006). Nous avons observé des modifications qui pourraient relever de ce phénomène. En
effet, dans les plantes d‘Arabidopsis exposées aux vers de terre (quel que soit le type de sol),
une sur-accumulation des transcrits du gène HBT, impliqué dans les processus de la division
cellulaire, a été observée. Or, l‘expression de ce gène est positivement régulée par l‘IAA
(Acide Indole-acétique, Blilou et al., 2002). Il apparaît donc probable que sa surexpression ait
été indirectement causée par la présence des molécules bactériennes de type auxinique qui
perturbent la régulation des hormones endogènes. En plus d‘agir sur les processus mitotiques,
les vers de terre semblent également diminuer de manière systémique les contraintes
oxydantes dans les feuilles des plantes d‘Arabidopsis thaliana car le gène de la SOD Cu/Zn,
un marqueur de ce type de contrainte (Sakamoto et al., 1995; Kaminaka et al., 1999), est
moins exprimé en leur présence.
Un autre effet général des vers de terre est la réduction drastique de la longueur et de la
biomasse des systèmes racinaires qui conduit à un formidable accroissement du « shoot : root
ratio ». Plusieurs phénomènes peuvent expliquer ceci. Tout d‘abord, en raison de l‘espace
confiné dans lequel les vers évoluent, ceux-ci peuvent contribuer à limiter le développement
racinaire en endommageant les jeunes racines. La quantité élevée de transcrit Pldα dans les
racines de plantes exposées aux vers de terre abonde dans ce sens puisque ce gène est connu
pour répondre, entre autre, aux blessures (Wang, 2002). Cependant, la limitation du
développement des systèmes racinaires peut également s‘expliquer par l‘accumulation
205
Discussion générale et perspectives
d‘auxine exogène dans la rhizosphère en réponse à l‘activité des vers de terre. En effet,
l‘élongation des racines principales et leur ramification sont très sensibles à ce composé
(Chadwick et Burg 1966 ; Benkova et al. 2003). Enfin, les vers de terre en améliorant la
nutrition minérale, et plus particulièrement la nutrition azotée, permettent aux plantes d‘avoir
des concentrations en éléments essentiels optimales pour leur croissance. Elles n‘ont donc pas
à développer leur système racinaire.
Le nouveau système expérimental mis au point dans ce travail met donc en évidence que
la minéralisation de la matière organique et la libération de composés similaires aux
phytohormones sont deux mécanismes complémentaires stimulés par la présence des vers de
terre. Le fait que les plantes soient capables d‘intégrer ces deux processus à l‘échelle
moléculaire met en évidence le potentiel énorme qu‘ont les vers de terre dans l‘ajustement du
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
phénotype des végétaux en réponse aux contraintes environnementales.
De plus, associés à la plante modèle Arabidopsis thaliana, de précieux outils génétiques
tels que les mutants sont disponibles pour mieux comprendre le dialogue moléculaire qui
s‘instaure entre les vers et les plantes.
2. Aporrectodea caliginosa : une nutrition « forcée » ?
Après avoir mis en évidence le formidable effet des vers de terre sur l‘absorption et
l‘accumulation d‘azote dans les parties aériennes de plantes d‘Arabidopsis thaliana, nous
nous sommes intéressés à leur impact sur l‘assimilation de deux autres éléments essentiels à la
croissance et au développement des végétaux : le phosphore et le fer. Pour ces deux éléments,
les vers de terre ont un effet positif, tant sur l‘absorption par les racines que sur
l‘accumulation dans les parties aériennes. Pour le phosphore, des augmentations de 70% et
25% des concentrations en phosphore ont été observées dans les racines et l‘appareil aérien
respectivement. Pour le fer, les vers de terre ont entraîné une augmentation de 40% de
l‘accumulation racinaire et une augmentation de près de 100% de l‘accumulation dans les
parties aériennes.
Pour le phosphore, la forte accumulation est corrélée avec la surexpression du gène
codant un transporteur racinaire à haute affinité pour le phosphate : le transporteur PHT1.3.
Dans le cas du fer, le gène codant le principal transporteur impliqué dans l‘absorption de cet
élément, le transporteur IRT1, n‘est pas surexprimé en réponse aux vers de terre. En revanche,
ces derniers entraînent une surexpression du facteur de transcription FIT1. L‘expression du
gène FIT1 est induite en réponse à une carence en fer (Colangelo et Guerinot 2004). De plus,
206
Discussion générale et perspectives
ce facteur de transcription assure la régulation transcriptionnelle d‘une protéine impliquée
dans la chélation et la réduction du fer de la solution du sol, la protéine FRO2, et favorise
l‘accumulation du transporteur IRT1 en bloquant sa dégradation. En cohérence avec ces
données, les vers de terre induisent également une surexpression du gène FRO2 dans les
racines des plantes d‘Arabidopsis. De plus, l‘accumulation des ARN FRO2 est corrélée à une
augmentation de l‘activité de la protéine correspondante. Il semble donc qu‘il y ait une
relation directe entre l‘accumulation des transcrits FIT1, l‘augmentation des transcrits Fro2 et
l‘augmentation de l‘activité de la protéine FRO2. Alors que dans la littérature, l‘ensemble de
ces réponses moléculaires sont très souvent induites par une carence (Daram et al. 1998 ;
Robinson et al. 1999 ; Thimm et al. 2001 ; Vert et al. 2002), nos résultats montrent que ce
n‘est pas forcément le cas. En effet, d‘après les données fournies par les analyses élémentaires
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
dans les tissus des plantes d‘Arabidopsis les deux éléments sont présents en concentrations
supérieures aux seuils assurant une croissance optimale et déterminés par Marschner (1988) :
2g kg-1 MS de phosphore et 0.11g kg-1 MS de fer. Comme cela a été décrit pour l‘azote, la
stimulation de l‘expression des gènes impliqués dans l‘acquisition de fer et phosphate n‘est
pas consécutive à une carence et pourrait donc être sous contrôle d‘hormones présentent dans
la rhizosphère.
Plusieurs études ont tenté de mettre en évidence l‘implication des phytohormones dans
l‘induction des gènes de réponses aux carences en phosphate et en fer. L‘équipe de Schmidt
(2000) a notamment montré une augmentation de l‘activité de la protéine FRO2 chez des
mutants d‘Arabidopsis surproducteurs d‘éthylène. Plus récemment, Lucena et al. (2006) ont
montré que l‘ACC (1-aminocyclopropane-1-acide carboxylique), le précurseur de l‘éthylène,
augmente l‘accumulation des transcrits des gènes FRO2, IRT1 et FIT1 chez la plante
Arabidopsis thaliana cultivée sur un milieu modérément concentré en fer (10µM) et n‘a
aucun effet lorsque le milieu est fortement enrichi en fer.
Dans nos expériences, les vers de terre n‘ont pas modifié la disponibilité en fer dans les
substrats de culture et ont augmenté celle du phosphate. Il semblerait donc que ce soit les
molécules similaires aux phytohormones, produites par les « Plant Growth Promoting
Bacteria » qui soient à l‘origine des changements moléculaires observées et pas une limitation
de la biodisponibilité en fer et en phosphore induite par les vers de terre.
Nos résultats et ceux rapportés dans la littérature (Lee 1985) convergent pour montrer que
les vers de terre influencent de manière positive les concentrations ainsi que la disponibilité
de nombreux éléments essentiels à la croissance et au développement des plantes. De plus, ils
207
Discussion générale et perspectives
contrôlent la production de composés bactériens similaires aux phytohormones tels que des
auxines, des cytokinines et de l‘éthylène (Quaggiotti et al. 2004). Ces composés semblent
avoir une forte incidence sur l‘expression de nombreux gènes chez la plante Arabidopsis
thaliana et plus particulièrement sur l‘expression de gènes codant des transporteurs impliqués
dans la nutrition minérale (figure 18). Ces deux aspects (disponibilité accrue en nutriments et
stimulation
des
processus
d‘assimilation)
ont
pour
d‘augmenter
conséquence
considérablement les concentrations en différents macro- et micro-éléments (N, P, Fe, K, Mn)
dans les tissus végétaux. De ce fait, nous avons donc décidé dans la troisième partie de ce
travail de thèse d‘étudier leur incidence sur le devenir de deux polluants de type éléments
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
trace métalliques, l‘arsenic et l‘antimoine, dans notre système expérimental.
FEUILLES
Vacuole
Chloroplaste
Pi
Fe2+ Fe2+
Fe2+
Pi
NRAMP3
Noyau
NRAMP6
S
I
G
N
A
L
Fe2+
NRAMP1
PHO1
Fe2+ Fe2+
Fe2+
Fe2+
Pi
Pi
TRANSCRIPTION
Fe2+
Fe2+
NRAMP4
Xylème
RACINES
Pi
Pi
Vacuole
Noyau
Plaste
S
I
G
N
A
L
Fe2+
Fe2+
S S
Y Y
S S
T T
É É
MM
I I
Q Q
U U
E E
Fe2+
Fe2+
TRANSCRIPTION
NRAMP1
Fe2+
ATP
NRAMP3
FIT1
Fe2+
ADP
AHA2
Fe2+
IRT1
FRO2
H+
Fe3+
HPO42-
NRAMP4
Fe2+
Fe2+
Hormones exogènes:
- Auxine
- Ethylène
- Cytokinines
PHT1.3
HPO42-
Vers de terre
PGPB
Figure 20 : Schéma récapitulatif des effets des vers de terre sur l‘expression des gènes impliqués dans la nutrition en
fer et en phosphate. Les flèches en pointillés rouges indiquent les gènes apparemment surexprimés en réponse aux vers
de terre, les flèches en pointillés bleus indiquent les gènes apparemment sous-exprimés en présence des vers de terre.
208
Discussion générale et perspectives
3. Aporrectodea caliginosa : un catalyseur de la phytoextraction ?
En absence de ver de terre, l‘arsenic et l‘antimoine affectent très fortement la croissance
et le développement des plantes d‘Arabidopsis thaliana. Ces observations ont déjà été
constatées sur d‘autres métaux lourds tels que le plomb, le nickel ou encore le cadmium
(Bazzaz et al. 1974 ; Allison et Dzialo 1981 ; Sheoran et Singh 1993). Ce qui est surprenant
est que la présence des vers de terre accentue ces effets. Par exemple, comparées aux plantes
ayant poussé sur substrat pollué sans ver de terre, les plantes d‘Arabidopsis exposées aux vers
de terre forment leur bourgeon floral avec 10 jours de retard.
Certains paramètres physiologiques comme la teneur relative en eau dans les feuilles ne
sont pas affectés par la présence des métalloïdes. En revanche, les polluants affectent
fortement les concentrations en chlorophylles totales qui diminuent de 50%. Dans la
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
littérature, la baisse des teneurs en chlorophylles est souvent corrélée à une inhibition de la
biosynthèse des chlorophylles (Stobart et al. 1985, Stiborova et al. 1986) ou à une
accélération de leur dégradation (Luna et al. 1994) provoquées par la présence des métaux
lourds. De même, la photosynthèse nette est fortement affectée par les polluants pendant la
période végétative des plantes d‘Arabidopsis. Cette diminution de l‘activité photosynthétique
a pu dans le cas du plomb être corrélée à une diminution de la taille et du nombre des
stomates (Kosobrukhov et al. 2004). Cependant, à l‘apparition du bourgeon floral, les plantes
cultivées sans ver de terre recouvrent des valeurs d‘assimilation et de conductance stomatique
similaires à celles mesurées chez les plantes cultivées sur substrat sain. Cette reprise de
l‘activité photosynthétique ne s‘applique pas aux plantes exposées aux métalloïdes et aux vers
de terre. Le rendement quantique maximum du photosystème II (Fv/Fm) ainsi que le rapport
entre la fluorescence variable et la fluorescence minimale (Fv/F0) diminuent très légèrement
pour les plantes d‘Arabidopsis cultivées sans ver de terre tout au long de leur cycle (-1% et 10% pour Fv/Fm et Fv/F0 respectivement par rapport aux plantes d‘Arabidopsis témoins, sans
ver et sans polluant), alors qu‘en leur présence, la diminution est beaucoup plus importante (5% et -30% pour Fv/Fm et Fv/F0 respectivement par rapport aux plantes d‘Arabidopsis
témoins). Dans les deux cas, cette diminution est corrélée à une augmentation de la
fluorescence minimale. Ce paramètre est connu pour être affecté par des contraintes
environnementales telles que les métaux lourds qui entraînent des altérations structurelles
dans les complexes pigments-protéines du photosystème II et limitent le transfert d‘énergie
des photons des antennes collectrices au centres réactionnels (Vernay et al. 2007 ;
209
Discussion générale et perspectives
Ouzounidou 1993). La figure 21 synthétise l‘ensemble des effets physiologiques de l‘arsenic
et de l‘antimoine.
Les vers de terre ont également influencé négativement l‘accumulation de matière sèche.
En leur absence, la diminution de biomasse, par rapport aux témoins sans polluant, n‘a
concerné que les systèmes racinaires (-25%). En revanche, avec les vers de terre, les
biomasses racinaires et aériennes ont fortement diminué de 70% et 60%, respectivement.
Pour conclure, la présence d‘arsenic et d‘antimoine dans les substrats de culture limite
très fortement la croissance et le développement des plantes d‘Arabidopsis thaliana et la
présence des vers de terre accentue ces effets. Cependant, après une longue période de
« dormance » (quarante jours pour les plantes cultivées sans ver et soixante jours pour les
plantes avec vers), les plantes sans ver de terre présentent des cinétiques de croissance
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
similaires à celles observées sur le sol témoin alors que les plantes cultivées avec les vers de
terre conservent une croissance ralentie. Plusieurs mécanismes pourraient expliquer cette
reprise tardive.
Il est possible que les plantes d‘Arabidopsis aient nécessité une phase d‘adaptation à leur
environnement contaminé en arsenic et en antimoine. Cette phase impliquerait une
reprogrammation ontogénique majeure. Arabidopsis étant une plante robuste et très adaptable,
elle y parvient (Mckay et al. 2003). Les vers de terre perturbant de toute évidence les
équilibres hormonaux endogènes par des enrichissements en composés de même nature que
les phytohormones, les plantes ont des difficultés à réorienter leur métabolisme en présence
de ces flux hormonaux parasites et la phase d‘adaptation est donc plus longue.
Il est également envisageable d‘émettre l‘hypothèse selon laquelle la croissance ralentie
des plantes d‘Arabidopsis correspond à une phase d‘immobilisation des polluants dans le
substrat afin de limiter leur bio-disponibilité. Dans ce cas, le délai supplémentaire avant la
reprise de croissance en présence des vers de terre pourrait être expliqué le fait que les vers de
terre semblent mobiliser l‘arsenic et l‘antimoine, et agiraient en cela à l‘inverse des plantes.
L‘effet mobilisateur des vers de terre sur l‘arsenic et l‘antimoine du substrat est suggéré par
les résultats des analyses des concentrations de ces deux métalloïdes. En effet, celles-ci
révèlent que la présence des vers de terre a considérablement stimulé l‘accumulation racinaire
en arsenic (200 ppm avec les vers de terre contre 100 ppm chez les témoins) et surtout en
antimoine (450 ppm avec les vers de terre contre 100 ppm sans ver). De plus, l‘assimilation
de ces deux éléments traces semble être un processus actif puisque les concentrations
mesurées dans les racines exposées aux vers de terre sont supérieures à celles du substrat (Xu
et al. 2007). Cependant, les vers de terre n‘ont pas d‘effet sur la mobilité in planta de ces
210
Discussion générale et perspectives
éléments. En effet, les concentrations d‘arsenic et d‘antimoine dans les racines sont
systématiquement supérieures à celles des feuilles avec des facteurs de translocation ne
dépassant pas 0.2. Ces résultats renforcent les observations réalisées par différentes équipes
de chercheurs qui ont démontré une très faible mobilité de l‘arsenic vers les parties aériennes
(Quaghebeur et Rengel 2004 ; Raab et al. 2007). Ceci serait dû au fait que cet élément est
rapidement réduit en arsénite, puis complexé à des phytochélatines et séquestré dans les
vacuoles des cellules de racines (Zhao et al. 2008). Il est probable que l‘antimoine soit
séquestré par des processus similaires mais aucune publication n‘a décrit ce processus à ce
jour.
Cette expérience montre bien que les vers de terre agissent comme des catalyseurs des
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
mécanismes de phytoextraction. Cependant, Arabidopsis thaliana, bien que robuste et
adaptable, n‘étant pas une plante tolérante à l‘arsenic et à l‘antimoine, cette augmentation de
la concentration en polluants dans son système racinaire et en moindre quantité dans ses
parties aériennes affectent du coup sa croissance et son développement.
211
Discussion générale et perspectives
Fm
Fm
Fm
Fm
F0
F0
F0
F0
hѵ
hѵ
hѵ
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
O2
Témoin
H2O
O2
Témoin + vers
hѵ
H 2O
O2
O2
H2O
Substrat pollué
H2O
Substrat pollué + vers
Figure 21 : Schéma récapitulatif des effets du ver de terre Aporrectodea caliginosa et de deux polluants
métalloïdiques, l‘antimoine et l‘arsenic, sur les réponses physiologiques et la croissance de la plante modèle
Arabidopsis thaliana. L‘arsenic et l‘antimoine sont respectivement représentés par des croix rouges et bleues. La
fluorescence initiale (F0) et la fluorescence maximale (Fm) des photosystèmes II des feuilles de chacun des
traitements correspondent aux valeurs obtenues sept jours après l‘apparition du bourgeon floral. Le dégagement
de dioxygène, lié aux réactions de photosynthèse est représenté par une flèche rouge et le flux de vapeur d‘eau
transpiratoire par des flèches bleues. L‘intensité de ces deux phénomènes est proportionnelle à la taille de la
police utilisée.
4. Conclusion
Le système expérimental couplant la plante modèle Arabidopsis thaliana et le ver de terre
endogé Aporrectodea caliginosa semble idéal pour approfondir les recherches concernant les
interactions entre les vers de terre et les plantes. En effet, ce travail de thèse a mis en lumière
le formidable effet positif des vers de terre sur les capacités d‘absorption de plusieurs
éléments minéraux d‘Arabidopsis thaliana. De plus, les hormones végétales apparaissent
comme les molécules clés du dialogue entre la macrofaune et le monde végétal.
212
Discussion générale et perspectives
Ainsi ce travail de recherche ouvre de nombreuses perspectives dans le domaine de la
phytoremédiation puisqu‘il permet de mettre en œuvre des processus d‘accumulation assistés
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pour des éléments essentiels mais également pour des éléments traces métalliques.
213
Discussion générale et perspectives
Perspectives
Il apparaît essentiel d‘étudier au niveau transcriptomique, protéomique et métabolomique
l‘ensemble des transporteurs impliqués dans le transport de l‘arsenic et de l‘antimoine en
réponse aux vers de terre, notamment les transporteurs de type PHT1 et les aquaporines qui
semblent être les principales voies d‘entrée de ces polluant dans les cellules végétales (Zhao
et al. 2008). La glutathion réductase apparaît également comme une enzyme clé des processus
de détoxification cellulaire : cette enzyme assure à la fois la réduction de l‘arsénite en
arséniate et est à l‘origine de la formation des phytochélatines. Aussi, il serait judicieux
d‘étudier les variations de l‘expression des gènes correspondant ainsi que leur activité
enzymatique en réponse aux vers de terre afin de déterminer si les lombrics ont uniquement
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un effet sur l‘influx de ces polluants dans les cellules ou si ils contribuent également à
augmenter la tolérance cellulaire aux polluants. Une fois que l‘intégralité des réponses à ces
deux métalloïdes de notre modèle aura été caractérisée, il apparaît essentiel de tester les vers
de terre avec des plantes hyperaccumulatrices afin de vérifier l‘universalité de ce type de
combinaison.
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242
Annexes
Annexe 1: Séquences des different couples d’amorces utilisées dans les
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
réactions de RT-PCR
Nom des gènes
HBT (AtHBT-f)
HBT (AtHBT-r)
ICK1 (AtICK1-f)
ICK1 (AtICK1-r)
PLD alpha (AtPLDα-f)
PLD alpha (AtPLDα-r)
RUBISCO (AtpRUB-f)
RUBISCO (AtpRUB-r)
SOD (AtSOD-f)
SOD (AtSOD-r)
S19 (AtS19-f)
S19 (AtS19-r)
PHT1.3 (AtPHT1-f)
PHT1.3 (AtPHT1-r)
PHO1 (AtPHO-f)
PHO1 (AtPHO-r)
PHT2.1 (AtPHT2.1-f)
PHT2.1 (AtPHT2.1-r)
NRAMP1 (AtNR1-f)
NRAMP1 (AtNR1-r)
NRAMP2 (AtNR2-f)
NRAMP2 (AtNR2-r)
NRAMP3 (AtNR3-f)
NRAMP3 (AtNR3-r)
NRAMP4 (AtNR4-f)
NRAMP4 (AtNR4-r)
NRAMP6 (AtNR6-f)
NRAMP6 (AtNR6-r)
FIT1 (AtFIT1-f)
FIT1 (AtFIT1-r)
AHA2 (AtAHA2-f)
AHA2 (AtAHA2-r)
FRO2 (AtFRO2-f)
FRO2 (AtFRO2-r)
IRT1 (AtIRT1-f)
IRT1 (AtIRT1-r)
Séquences des amorces
5’GATAGAAGGAAGAATGCTGC3’
5’TACTGCTTTTGAATGGAGAGAG3’
5’GGTTATTTATTTGACTCTCTCT3’
5’ATTCTTCTTTCTCCTCCTCT3’
5’CCAAAACAAGGAGGAGATG3’
5’CAGGGTTACGAGGACACAAAA 3’
5’GTTGAAGGAAGTGGAAGAGT 3’
5’TACACAAAAGCAAAGGGAAA 3’
5’TGTCTACTGGTCCACATTTCAAC3’
5’TTTCCGAGGTCATCAGGGTCT3’
5’TCCAGGAAGCAGTTCGTTATTGAT3’
5’CTGGTGATGCCAAGAAGAAGTGA3’
5’ATTCTTGGGTTCGCAGG3’
5’ACATTTTGTGAGTCTCTTGAA3’
5’TTGGAGGCGGGCTTCTTC3’
5’ATTCAGAAAACCGCCCATTAT3’
5’CATTCGCTTGGATGTTTG3’
5’GCAACCCACAACTCCA3’
5’ATTCTTGGGTTCGCAGG3’
5’ACATTTTGTGAGTCTCTTGAA3’
5’TTGGAGGCGGGCTTCTTC3’
5’ATTCAGAAAACCGCCCATTAT3’
5’CATTCGCTTGGATGTTTG3’
5’GCAACCCACAACTCCA3’
5’GGACAGAGATAGCGGACACC3’
5’CTAAGACTCCAATCGCCC3’
5’CCCATTTGCTTTAGTCCCA3’
5’ATACCCATAATAAGTCCACCAAT3’
5’GCTCCTGATGCTCAAAAGACTC3’
5’CACACCAATCTCACATAAAACCC3’
5’GAGGAGTTGATTGAAAAGG3’
5’GACACCATCACCAGTTATTC3’
5’TCTGAAAAAGATTCTACTTGAGG3’
5’TCTTAGCCAAACCAGATGAA3’
5’GCAATCTCTCCAGCAACTTC3’
5’TGAGGATTACGAAGATTGCTAT3’
Tm
52°C
47.5°C
52°C
50°C
57°C
60°C
58°C
53°C
53°C
51°C
58°C
52°C
56°C
56°C
58°C
52°C
53°C
54°C
243
Annexes
Annexe 2 : Protocole de la Turbo-DNase Ambion (Qiagen, France)
Pour ne pas fausser les analyses PCR, l‘ADN génomique éventuellement co-extrait avec
les ARNs totaux est éliminé par traitement à la Turbo DNase (TURBO DNA-free™ Kit,
Ambion, France) en suivant les instructions du fabriquant.
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Toutes les réactions sont effectuées dans un volume réactionnel de 40µl contenant :
-
le tampon de la TurboDNase concentré 10x,
-
0,8µl (1,6U) de TurboDNase,
-
de l‘eau distillé sans RNase et
-
1µg d‘ARNs totaux.
Après 30 minutes d‘incubation à 37°C, 0,8µl de TurboDNase sont ajouté au mélange
réactionnel qui est à nouveau incubé à 37°C pendant 30 minutes.
Le mélange réactionnel est incubé pendant cinq minutes à température ambiante après
l‘ajout de 5µl de réactif d‘inactivation de la TurboDNase afin que celle-ci n‘interfère pas avec
les réactions de PCR.
Les échantillons sont ensuite centrifugés à 10000g pendant 2 minutes afin de culotter le
réactif d‘inactivation de la TurboDNase.
Le surnageant, constitué des ARNs totaux traités à la TurboDNase, est prélevé et
transféré dans un nouveau tube.
244
Annexes
Annexe 3 : Principe de mesures de l’analyseur Ciras-2
(PP System, Hansatech).
A l‘entrée du Ciras-2, l‘air (dont le débit, l‘humidité et la concentration en CO2 sont
contrôllés) est réparti entre deux circuits (figure 1). Le premier passe par la chambre de
mesure (ou cuvette) dans laquelle se trouve le matériel végétal (dont la surface foliare a été
préalablement établie). Le second, appelé circuit de référence assure une vérification des
paramètres d‘entrée. A la sortie des deux circuits, l‘air est analysé en continu pour déterminer
sa teneur en vapeur d‘eau et en dioxyde de carbone. La différence entre les deux circuits
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
correspond au teneur en CO2 et en vapeur d‘eau de la chambre de mesures.
Dessicateur
(-H2O)
Chaux sodée
(-CO2)
We
Ce
Référence
We Ue
●
Ce
Analyseur
IRGA
-H2O
-CO2
Air
Débitmètre
Cartouche
de CO2
We
Ce
Chambre de mesures
Wo Uo
●
Co
Avec : We = fraction molaire de la vapeur d‘eau à l‘entrée de la cuvette
Wo = fraction molaire de la vapeur d‘eau à la sortie de la cuvette
Ce = fraction molaire de CO2 à l‘entrée de la cuvette
Co = fraction molaire de CO2 à la sortie de la cuvette
Ue = flux molaire entrant dans la cuvette
Uo = flux molaire sortant de la cuvette
Figure 1: Schéma simplifié des circuits d‘air du Ciras-2 (PP System Hansatech)
A partir de ces paramètres, l‘analyseur IRGA va pouvoir calculer en continu la
photosynthèse (A), la concentration en CO2 interne (Ci), la transpiration (E) et la conductance
stomatique (Gs) du végétal. Les équations de calculs de E, A, Ci et Gs sont les suivantes :
245
Annexes
 Assimilation (A, photosynthèse nette)
A=
Ue
1 − We
×
× Co − Ce
SF
1 − Wice
Avec : SF = surface foliare et Wice = fraction molaire de la vapeur d‘eau à la température de
point de rosée
 Transpiration (E)
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E=
Ue
× Wo − We
SF
 Conductance stomatique (Gs)
Gs = E ×
Wi + Wo
2
Wi − Wo
1−
Avec : Wi = fraction molaire de la vapeur d‘eau interne à la feuille
 Concentration interne en CO2 (Ci)
Ci =
E
Co × Gs − 2 − A
E
Gs + 2
246
Annexes
Annexe 4 : Projet d’article destiné à être publié dans les Comptes Rendus
Biologies de l’Académie des Sciences
Effects of the earthworms Aporrectodea caliginosa on nutrient
availability, uptake and accumulation in two Arabidopsis species: thaliana
and halleri
Abridged title: impact of earthworms on nutrient uptake
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Ulrike JanaA, Daniel LaffrayA, Anne RepellinA,B
A
Ecophysiologie Moléculaire, équipe Interactions biologiques dans les Sols, UMR 7618
Bioemco Faculté des Sciences et Technologie, Université Paris Est - Créteil, 61 Av. du
Général de Gaulle, F-94010 Créteil cedex.
B
Corresponding author; E-mail: [email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
Keywords: plant nutrient uptake, Arabidopsis thaliana, Aporrectodea caliginosa
247
Annexes
1. Introduction
Many studies have listed the effects of earthworms on different plant species (Brown et
al. 1999; Scheu 2003). In more than 75% of the cases, they affect positively plant biomass.
Several mechanisms have been indentified to explain this yield enhancement. Due to their
activity, earthworms lead to some physical and chemical modifications into the soils: they
usually decrease the size of mineral and organic particles (Joshi and Kelkar 1953), enhance
the water infiltration rate and promote soil oxygenation (Carter et al. 1982). The activity of
some micro-organisms and especially the plant growth promoting bacteria are also amplified
after their transit into earthworm gut (Pederson and Hendrickson, 1993).Moreover, it has been
demonstrated that earthworms increased soil fertility owing to an enhancement of the nutrient
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
mineralization and an improvement of the humification process.
The humic substances present in earthworm casts affect plant growth. Different
researches have shown that these molecules impact on nutrient availability. Studies on beet
root disks have shown that humic substances increased the uptake of Na+ and Ba+ but had no
effect on Ca2+ and Zn2+ uptake.
The aim of this work is to determine the answers of two closed plant species which
usually present different strategies at the hands of nutrient uptake: the model plant
Arabidopsis thaliana and its metallophyte cousin Arabidopsis halleri.
2. Materials and methods
Arabidopsis thaliana (L.) Heynh and Arabidopsis halleri (L.) seeds were germinated on
Petri dishes. Seedlings of similar size with their two fully open cotyledons were transferred on
the bases of one plant per microcosm into two different types of growth unit called
microcosms containing the growing substrate, a sandy cambisol, which corresponds to the
control or the growing substrate with 1.7g of earthworms Aporrectodea caliginosa which
correspond to the earthworm treatment. Six replicates were implemented for each treatment.
Plant growth was carried out under controlled conditions (Conviron growth chamber,
Canada): 20±1°C and 18±1°C day and night temperatures, 70% ± 5% relative humidity, 400
mol m-2 s-1 PPFD for 10 h per day.
At the apparition of the floral bud, i.e. 21 days after the transfer into the growth unit, all the
plants are separately harvested, the rosette and the roots were collected separately, carefully
248
Annexes
washed with deionised water, dried in a oven for one week at 50°C in a oven and pulverised
with a mortar and a pestle.
The elemental analyses for Al, Ca, Cu, Mg, Mn and K were then determined by radialICP at the INRA ―Unité de Service et de Recherche en Analyses Végétales et
Environnementales‖ in Villenave d‘Ornon (France).
3. Results and discussion
After 21 days of growth with or without earthworms, many changes occur concerning the
nutrient uptake in the two Arabidopsis species. In Arabidopsis thaliana roots (figure 1)
earthworms increase significantly copper and potassium content. In the other hand, they
increase calcium concentration in Arabidopsis halleri roots and decrease the aluminium
the presence of earthworms.
Control
Earthworms
100000
**
10000
mg kg -1 DW
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
concentration (figure 2). The other mineral nutrients appear to not be significantly affected by
1000
100
*
10
1
Al
Ca
Cu
Mg
Mn
K
Figure 1: Aluminium (Al), Calcium (Ca), Copper (Cu), Magnesium (Mg), Manganese (Mn) and Pottassium (K)
content in Arabidopsis thaliana roots in absence (grey bars) or in presence of earthworms Aporrectodea
caliginosa (black bars). Vertical bars indicate  SD (n=3). Significant differences between earthworms vs
control as evaluated by t-test: one asterisk indicate a p value <0.1, two asterisks a p value <0.05 and three
asterisk a p value <0.01.
249
Annexes
Control
Earthworms
100000
*
mg kg -1 DW
10000
***
1000
100
10
1
Al
Ca
Cu
Mg
Mn
K
Figure 2: Aluminium (Al), Calcium (Ca), Copper (Cu), Magnesium (Mg), Manganese (Mn) and Pottassium (K)
content in Arabidopsis halleri roots in absence (grey bars) or in presence of earthworms Aporrectodea caliginosa
(black bars). Vertical bars indicate  SD (n=3). Significant differences between earthworms vs control as
<0.01.
Surprisingly, the main changes in mineral content mediated by the earthworms occurred
in the leaves. In Arabidopsis thaliana (figure 3), an enhancement of the aluminium content
(almost significant) and a slightly decrease in copper concentration was observed. In
Arabidopsis halleri (figure 4), the changes are more numerous: earthworms increase
significantly aluminium, calcium, magnesium and manganese.
Control
Earthworms
100000
10000
*
mg kg -1 DW
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
evaluated by t-test: one asterisk indicate a p value <0.1, two asterisk a p value <0.05 and three asterisk a p value
1000
100
10
**
1
Al
Ca
Cu
Mg
Mn
K
Figure 3 : Aluminum (Al), Calcium (Ca), Copper (Cu), Magnesium (Mg), Manganese (Mn) and Pottassium (K)
content in Arabidopsis thaliana leaves in absence (grey bars) or in presence of earthworms Aporrectodea
caliginosa (black bars). Vertical bars indicate  SD (n=3). Significant differences between earthworms vs
control as evaluated by t-test: one asterisk indicate a p value <0.1, two asterisk a p value <0.05 and three asterisk
a p value <0.01.
250
Annexes
100000
Control
Earthworms
*
mg kg -1 DW
10000
1000
***
**
**
100
10
1
Al
Ca
Cu
Mg
Mn
K
Figure 4: Aluminum (Al), Calcium (Ca), Copper (Cu), Magnesium (Mg), Manganese (Mn) and Pottassium (K)
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
content in Arabidopsis halleri leaves in absence (grey bars) or in presence of earthworms Aporrectodea
caliginosa (black bars). Vertical bars indicate  SD (n=3). Significant differences between earthworms vs
control as evaluated by t-test: one asterisk indicate a p value <0.1, two asterisk a p value <0.05 and three asterisk
a p value <0.01.
Only aluminium accumulation enhancement in aerial tissus appeared to be independent of
the plant species. The uptake and accumulation of the others nutrients appeared to be plant
specific. Then, it seems that earthworms do not only influe the availability of the nutrients
present into the soil but also the molecular transporters involved in the mineral uptake.
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251
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Abstract
Arsenic and antimony do not belong to the major pollutants of the environment but are
offen foun associated with other contaminants. In France, more specifically in Auvergne
region, a large number of old mining site where antimony was extracted are currently
abandoned. As they present several risks for the neighbourhood populations, their habilitaion
appears to be essential. The main idea if this PhD work is to test a catalysor: the earthworms
in order to increase phytoremédiation efficacity. As ―soils ingeniors‖, they are involved in
pedogenesis process and can lead to soil reorganization. Moreover, several studies have
presented their positive effects on plant biomass. Nevertheless, the molecular mechanisms
responsible of this production enhancement remain still unknown. An innovative
experimental system, never used in Soil Ecology, using the model plant Arabidopsis thaliana
(L.) Heynh and the endogeic temperate earthworms Aporrectodea caliginosa (Savigny) has
been set up. This research work has three goals. First, identify the main metabolic pathway
affected by earthworm presence and able to explain their positive effects on plant growth and
development. Then, this research work focused on phosphorus and iron nutrition particularly
by studing the molecular variation of several transporters of these elements. Lastly this system
has been tested for phytoextraction of wastes from an old mining site polluted by arsenic and
antimony.
In the first part of this study, the mineralization process improvement appears to be a
determining factor in Arabidopsis growth enhancement due to nitrogen increase in the shoots.
Nevertheless, phytohormones producted by bacteria activated during their transit into
earthworm gut seem to be involved in nitrate assimilation. At the molecular scale, earthworms
enhance an overaccumulation of HBT transcripts involved in cell division and they seem to
decrease the oxidative stress as SOD transcripts are underexpressed. The second part of this
study focused on mineral nutrition. Results show that earthworms enhance significantly the
uptake and accumulation of phosphorus, iron and other growth essential minerals. At the
molecular scale, the nutrient uptake increase result in an increase of several transporters such
as Pht1.3, which is a high affinity phosphate transporter and also an overexpression and an
increase in enzymatic activity of the ferric chelate reductase protein FRO2. In the leaves, this
experiment also show the overaccumulation of a phosphate chloroplastic transporter Pht2.1
and over expression of iron transporter belonging to the NRAMPS family, especially
NRAMP1,2 and 6. Then, this system has been transposed to the phytoremédiation and
earthworm effects have been tested on the phytoextraction properties of Arabidopsis.
Earthworms allow a better uptake of arsenic and antimony. Nevertheless the pollutants tend to
remain in the root system and are not translocated in the aerial part. This incredible increase in
pollutant tissue concentration leads to a growth and development delay and affect the
Arabidopsis photosynthetic activity.
To conclude, this PhD work has first shown earthworm sensitivity of Arabidopsis. This
innovative system offers new investigation possibilities in the interaction between earthworms
and plant area, especially due to the large range of Arabidopsis mutants. Moreover, this work
has also demonstrated the key role as catalysor that can play earthworms in order to optimize
phytoremédiation process.
Keywords: Arabidopsis thaliana, Aporrectodea caliginosa, arsenic, antimony, gene expression, gas
exchange
tel-00504377, version 1 - 20 Jul 2010
Résumé
L‘arsenic et l‘antimoine bien que n‘étant pas recensés parmi les polluants majeurs de
l‘environnement sont souvent retrouvés associés à d‘autres contaminants. En France, et plus
particulièrement dans la région Auvergne, de nombreux sites miniers où s‘effectuait l‘extraction de
l‘antimoine sont désormais à l‘abandon. Pouvant présenter des risques pour les populations
avoisinantes, leur réhabilitation est donc une mission d‘intérêt public. L‘idée de ce travail de doctorat
est de tester l‘effet d‘un catalyseur : le ver de terre sur l‘efficacité des processus de phytoremédiation.
En tant qu‘« ingénieurs du sol », ils sont à la base des processus de pédogénèse et peuvent donc
assurer la restructuration du sol. De plus, de nombreuses études ont montré leurs effets positifs sur la
production de biomasse végétale. Cependant, les mécanismes moléculaires responsables de cette
acroissement de production demeurent méconnus. Un système expérimental novateur, jamais utilisé en
Ecologie des Sols et couplant la plante modèle Arabidopsis thaliana (L.) Heynh et Aporrectodea
caliginosa (Savigny), un ver de terre endogé commun des régions tempérées, a été mis en place afin de
1) identifier les principales voies métaboliques modifiées en réponse aux vers de terre et pouvant
expliquer leurs effets positifs sur la croissance et le développement des végétaux, 2) étudier la
nutrition minérale en fer et en phosphate, notamment au niveau des variations d‘expression des
transporteurs de ces deux éléments, 3) tester ce système pour la phytoextraction de sédiments, issus
d‘un ancien site minier, contaminés à l‘arsenic et à l‘antimoine.
Les résultats montrent que l‘amélioration des processus de minéralisation est déterminante dans
l‘accroissement de la biomasse d‘Arabidopsis thaliana qui se traduit aussi par une élévation des
teneurs en azote dans les parties aériennes. Cependant, la présence de phytohormones, produites par
des bactéries activées par leur transit dans le ver de terre semble également impliquée dans le
renforcement de l‘absorption d‘azote. A l‘échelle moléculaire, les vers entraînent une surexpression du
gène HBT, impliqué dans la division cellulaire et semblent diminuer le stress oxydant puisque la
quantité de transcrits SOD Cu/Zn diminue. Les résultats montrent de plus que les vers de terre
augmentent de façon significative l‘absorption et l‘accumulation de fer, de phosphate et d‘autres
minéraux essentiels à la croissance du végétal. Moléculairement, l‘augmentation de l‘absorption des
nutriments se traduit par une augmentation de la transcription de certains gènes codant des
transporteurs tels que PHT1.3, qui est un transporteur de haute affinité pour le phosphate. Une
augmentation de la transcription et également de l‘activité de la protéine FRO2, qui est à l‘origine de
la chélation et de la réduction du fer a été observée. Dans les feuilles, les vers de terre induisent de
manière systémique la surexpression d‘un transporteur de phosphate localisé dans les chloroplastes,
PHT2.1 et la surexpression de transporteurs du fer appartenant à la famille des NRAMPs, notamment
NRAMP1,2 et 6. Dans le contexte d‘une problématique de phytoremédiation, l‘effet des vers de terre
sur la capacité de phytoextraction d‘Arabidopsis a été testé et, il ressort clairement de cette étude que
les vers de terre permettent une meilleure absorption d‘antimoine et d‘arsenic. Cependant, ces deux
métalloïdes tendent à rester dans les racines et ne sont que faiblement transferrés vers les parties
aériennes. Cette formidable augmentation des concentrations en polluants dans les racines entraîne un
retard de croissance considérable et affecte, dans une moindre mesure cependant, l‘activité
photosynthétique et les échanges gazeux d‘Arabidopsis.
Ainsi, ce travail de thèse a donc tout d‘abord démontré la sensibilité aux vers de terre de la
plante modèle Arabidopsis thaliana. Ce système expérimental novateur offre de nouvelles possibilités
de recherches dans le domaine des études des interactions entre les vers de terre et les plantes,
notamment en raison de la grande diversité de mutants d‘Arabidopsis. De plus, ce travail a également
permis de démontrer le rôle crucial de catalyseur que peuvent jouer les vers de terre en vue
d‘optimisation des processus de phytoextraction.
Mots clés : Arabidopsis thaliana, Aporrectodea caliginosa, arsenic, antimoine, expression de gènes,
échanges gazeux
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