Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (VIII), n° 4-5, juillet/octobre 2004
masse corporelle (IMC) supérieur à
25. Un schéma step down tente de
reproduire la baisse physiologique
de FSH de fin de phase folliculaire
(20). Son efficacité n’est pas éva-
luable sur une petite série.
Multiperforation ovarienne
La résection cunéiforme par lapa-
rotomie a longtemps été le seul trai-
tement de l’anovulation. Ce geste,
pourvoyeur de syndrome adhéren-
tiel et d’ovaires inclus, a été aban-
donné. La résistance aux inducteurs
chimiques, leurs difficultés de manie-
ment et les modifications techniques
de l’abord chirurgical ovarien ont
redonné une place à cette technique
sous l’impulsion de Gjonnaess (21).
– La multiperforation ovarienne
par blessure thermique peut être réa-
lisée par l’utilisation de courants
mono- ou bipolaires ou par différents
types de laser, avec une efficacité
identique. La littérature décrit environ
70 % de taux cumulé de grossesse, à
2 ans, pour des essais non randomi-
sés dont les critères d’inclusion sont
variables et le plus souvent comme
traitement de première intention. Les
facteurs qui conditionnent le résultat
sont la durée de l’infertilité (plus elle
est longue, moins le traitement est
efficace) et l’existence d’une forme
à LH haute (les taux supérieurs à
10 UI/l ont les meilleurs résultats)
(22). L’obésité peut avoir un effet
délétère (21).
– Ce traitement a sa place dans la
résistance au clomifène et dans le
maniement à risque de l’hyperstimu-
lation des gonadostimulines. Le choix
entre multiperforation ovarienne et
stimulation par FSH recombinante
(FSH rec) peut être affaire d’oppor-
tunité (la cœlioscopie peut être indi-
quée par ailleurs et être l’occasion
d’un geste sur l’ovaire). Une étude
récente, randomisée utilisant électro-
résection versus FSH Rec, a montré
que l’efficacité à un an des deux
méthodes est identique quand, à
6 mois sans grossesse dans le groupe
électrocoagulation, le clomifène est
réintroduit (67 % de grossesses évo-
lutives). Sous FSH Rec apparaît un
risque plus élevé de grossesses mul-
tiples (10 %) (23).
– Au-delà de l’effet immédiat, l’amé-
lioration de la régularité du cycle se
maintient à 9 ans de suivi, tandis que
les modifications des signes cutanés
d’hyperandrogénie sont discrètes. À
long terme, il n’y a pas de risque de
ménopause précoce (24).
Fécondation in vitro
et hyperstimulation contrôlée
Le recours à la fécondation in vitro
peut se faire dans deux circonstances.
– FIV/ICSI indiquée pour stérilité
masculine ou féminine pelvienne
associée au trouble ovulatoire de
l’OPK. La prescription d’insulino-
sensibilisateurs améliorerait le résul-
tat final (27).
– La FIV, traitement empirique du
dernier recours en cas d’échec de
l’induction de l’ovulation, est diffi-
cile à refuser. L’hyperstimulation
contrôlée réalisée n’y restaure pas
toujours une folliculogenèse et une
maturation ovocytaire normales : le
nombre d’ovocytes recueillis est en
général plus élevé que dans le groupe
contrôle et le taux de fertilisation
plus bas en raison d’ovocytes imma-
tures (25). Le taux bas de fertilisa-
tion, par altération de la qualité ovo-
cytaire, a été rapporté à l’obésité avec
hyperinsulinémie-insulinorésistance
(26) sur une petite série.
– Cette hyperstimulation nécessaire
à la FIV peut ne pas être contrôlable ;
la marge du “trop au trop peu” est
trop étroite dans la posologie des
gonadostimulines, et l’hyperstimula-
tion iatrogène toujours une menace.
Dans ce contexte, la pratique de la
maturation in vitro a pris sa place,
mais reste encore à évaluer, tant du
point de vue de son efficacité que de
la qualité du conceptus obtenu (28).
Au total, dans l’OPK avec désir
d’enfant, l’amaigrissement ou la
prescription d’insulinosensibilisa-
teurs est le premier geste thérapeu-
tique ; l’administration de clomifène
vient secondairement, seule ou asso-
ciée aux insulinosensibilisateurs.
Dans l’échec (résistance au clomi-
fène en termes d’ovulation), le choix
est possible entre stimulation folli-
culaire par FSH Rec ou stratégie de
multiperforation ovarienne, et il peut
s’agir d’une affaire d’opportunité.
L’indication d’une fécondation in
vitro ou d’une micro-injection dépend
de facteurs associés d’infertilité. La
pratique de la maturation in vitro
reste du domaine de la recherche et
sa faisabilité dépendra des conclu-
sions concernant la qualité du
conceptus.
Références
1.
Kutten F, Rigaud C, Wright F et al. Treatment
of hirsutism by oral cyproterone acetate and per-
cutaneous estradiol. J Clin Endocrinol Metab
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2.
Farquhar C, Lee O, Toomath R et al. Spirono-
lactone vs placebo or in combination with steroid
for hirsutism and/or acne. Coch Data 2003;4:
CD000194.
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Raudrant D, Rabe T. Progestogens with anti-
androgenic properties. Drugs 2003;63:463-92.
4.
Porcile A, Gallardo E. Long term treatment of
hirsutism: desogestrel compared with cyproterone
acetate in oral contraceptives. Fertil Steril 1991;55:
877-81.
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Ovaires polykystiques
Dossier
L’insulinorésistance
•amaigrissement de l’obèse
•insulinosensibilisateurs : 4 à 6 mois
Citrate de clomifène + HCG
•seul ou en association avec insulino-
sensibilisateurs si le clomide a échoué
seul
80 % ovulation 50 % grossesse
pas de grossesse = réévaluation
cervicale, pelvienne, masculine
20 % anovulation : étape III
La troisième étape est affaire
d’opportunité
Selon indication de cœlioscopie…
Contraintes du traitement par FSH
recombinante (Rec)
– FSH Rec, basses posologies :
4 à 6 cycles
– Électrocoagulation ± reprise
des inducteurs
Tableau IV. Arbre de décision thérapeu-
tique OPK/anovulation.