Charente A n goule me Ancienne abbaye saint Cybard D. Doc 2 Fiche signalétique Localisation : Charente - Angoulême (département, commune) Dénomination : Ancienne abbaye saint Cybard -Ilôt Lacroix-Charbonnaud (fonction + appellation) Localisation complémentaire : (autre commune, ancienne commune, commune associée) Adresse : 68 -70 Avenue de Cognac (lieudit, voirie, n°..) Références cadastrales : AH 20, 356, 358, 359, 360 Coordonnées Lambert : X = 429, 75 m Y - 2 075 m Type de protection existante : D immeuble non protégé D site protégé intitulé : date : D immeuble protégé MH intitulé : date : D autres (ZPPAUP, POS, secteur sauvegardé) intitulé : date : i désaffecté Utilisation actuelle : Statut de la propriété : • publique • privée Epoque(s) de construction : médiévale Date(s) : IX - XV e Epoque(s) de restauration (remaniement) : moderne et contemporaine XXe Maître(s) d'oeuvre : Catégorie : architecture religieuse Etat de conservation : D complet • vestiges D restauré D remanié Etat sanitaire : D bon • mauvais état Ouverture au public : D en péril Q oui • non Date(s) : XVI- D. Doc 3 Charente Angoulême Ancienne abbaye saint Cybard Historique1 Un ermite est à l'origine de la fondation de l'abbaye. Les historiens font généralement remonter l'installation de Saînt-Cybard à Angoulême en 542. Il vivait en reclus dans une grotte près d'une source, au-dessus de la Charente avant d'être rejoint par une petite communauté. Les sources ne signalent pas clairement la date de construction des premiers bâtiments collectifs. Cependant les éléments découverts lors des fouilles de 1986/88 suggèrent la seconde moitié du Vie s. ou le début du Vile s. au plus tard 2. Au IXe s. l'abbaye paraît puissante (confirmation des biens de l'abbaye par Charles le Chauve en 852) et de nombreux comtes s'y font enterrer. L'abbaye est détruite par les Normands en 863. Ce n'est que vers 938/941 que Févêque Foucaud entreprend de la restaurer. D'après les fouilles de 1986/1988, les bâtiments du Haut Moyen Age, établis sur des terrasses, sont abandonnés dans la première moitié du Xle s. et des travaux de nivellement sont entrepris à Fouest de ceux-ci. B. Boissavit-Camus fait remonter la construction de l'abbatiale et des bâtiments conventuels à cette époque. La guerre de Cent Ans cause de nombreux dégâts à Fabbaye. Des travaux sont entrepris de 1450 à 1510, notamment la reconstruction du mur d'enceinte. Le mur occidental et les voûtes de la salle capitulaire, ainsi que les bras ouest et nord du cloître sont repris 3. En 1518 un autre pan de cloître est reconstruit. Dès la fin du XVe s., Fabbaye est mise en commende. Elle est à nouveau dévastée lors des guerres de religion. Au XVIIe s., l'abbé Henri du Reffuge travaille à la restauration de quelques parties de l'abbaye et au rétablissement de la discipline. A l'issue de la Révolution Française, l'abbaye vendue comme bien national, est scindée en plusieurs lots. Au début du XIXe s., la partie ouest du site appartient à la dynastie des papetiers Lacroix qui y effectue des travaux pour adapter les locaux à leur nouvelle fonction (ils épargnent rez-de-chaussée et caves voûtées de l'abbaye). En 1912, les brasseries et malteries alsaciennes (plus tard brasseries Champigneulles) s'installent dans la partie orientale de l'îlot. A cette occasion, le bras nord du cloître, la salle capitulaire et les chapelles sont complètement détruits. D'une guerre à Fautre : les dégâts occasionnés par la guerre de Cent Ans et les guerres de religion De 1443 à 1448, il ne subsiste plus que cinq religieux dans Fabbaye (au lieu d'une cinquantaine avant la guerre de Cent Ans). Le sénéchal d'Angoumois, le maire et les échevins attestent que les édifices de Fabbaye sont « en toute démolition et inhabitez » 4 En 1466, la situation de Fabbaye est désastreuse : « la chappuse et madièrer de dessus leglise estait fondue et tombée sur les voultes tellement qu 'il pleuvait en ladite église comme dehors devers le grant autel jusques à plus de la moitié du chœur et devers la grande porte jusqu 'à De larges emprunts de l'historique et de la description ainsi que les plans et graphiques sont issus de l'étude commandée par le SRA à Scheffer Marie-Eve, Miailhe Vincent. Abbaye Saint Cybard d'Angoulême, évaluation du patrimoine bâti de l'ilôt Lacroix Charbonnaud. Poitiers, SRA, décembre 2002. Saint Cybard, de Pabbaye au CNBDI, p. 12. J. Nanglard, Fouillé historique, p. 125. Labarde op. cit. p.20. =• la nef de l'église ...5 » A cette date des réparations sont aussi à effectuer aux cloîtres, chapitre, dortoir et réfectoire. L'abbé ne dispose pas des moyens financiers pour engager des travaux, il va donc mettre en œuvre plusieurs actions pour relever les bâtiments de l'abbaye. Des objets précieux sont vendus et une quête est effectuée pour trouver des fonds. Finalement, un pèlerinage est mis en place pour recueillir des aumônes. Malgré ses efforts l'abbé ne réussit pas à réunir les fonds nécessaires à la restauration du monastère : il n'y aura aucune réparation d'ampleur dans l'abbaye au XVe s 6. Seule une chambre assise contre l'église sera réparée 7. Le bilan, bien maigre, est nettement inférieur aux réparations effectuées dans les autres abbayes de la région à la même période (La Couronne, Saint-Amant de Boixe...). Il faudra attendre la première décennie du XVIe s. pour la réalisation de travaux d'ampleur. En 1504/1506 un grand et un petit chapitre sont érigés, ainsi qu'un mur d'enceinte. En 1507/1508, les piliers du réfectoire et de l'église sont réparés. Les travaux se poursuivent jusqu'en 1518 8, ils s'inscrivent dans une période de redressement économique et financier. Les revenus de l'abbaye se sont accrus grâce à une politique efficace de bornage des terres et de perception des revenus (de nombreux procès en témoignent) 9. En 1588, les dégâts occasionnés par les guerres de religions ont à nouveau particulièrement touché les cloîtres, le dortoir (dont il faut reprendre les voûtes à l'identique), et le réfectoire (auquel il faut faire un portail, et dont charpente couverture et murs sont partiellement ruinés) 10. La rénovation de la charpente de la chapelle Sainte-Marthe est aussi évoquée. Les conflits d'intérêts des XVIIe et XVIIIe s. Les conflits d'intérêt des XVIIe et XVIIIe s. ont généré une documentation abondante. Dès 1641, Henry de Reffuge exige l'application de la clôture et la reprise de la vie commune au sein de l'abbaye. Jacques Nourry, docteur en Sorbonne et chambrier de Saint-Cybard, exprime le mécontentement des religieux devant le parlement ". Pour expliquer leur refus de réintégrer les logements de l'abbaye, ils décrivent en détail la vétusté de ceux-ci. A cette date, l'abbaye est en ruine, et aucune réparation ni entretien ont été effectués depuis 70 ans. Seul le prédécesseur de Henry de Reffuge a fait bâtir cinq cellules dans le dortoir. Quelques autres informations utiles figurent dans le texte : comme la dédicace à Sainte-Marthe de la chapelle abbatiale et la mention du transfert de l'église dans le réfectoire suite à l'incendie des bâtiments en 1568. Au XVTIIe s. les abbés commendataires qui sont tenus d'entretenir les bâtiments de l'abbaye ne s'acquittent toujours pas de leur tâche...Exaspérés, les religieux obtiennent du procureur que l'abbé de Nancré soit assigné à comparaître en son abbaye pour assister au procès verbal des réparations. Il ne vient pas et la visite des bâtiments s'effectue sans lui à partir du 4 janvier 1744. Elle durera jusqu'en avril. Pendant plus de trois mois, les experts vont examiner en détail chaque bâtiment, chaque pièce, chaque recoin de l'abbaye et en rendre compte sur papier. Il en résulte un témoignage sur l'état de l'abbaye à cette date qui est d'une grande précision. Le texte donne les dimensions d'un grand nombre de pièces (par exemple chaque escalier de l'abbaye est décrit, avec le nombre et la taille de chaque marche !). De nombreux bâtiments, disparus depuis, sont évoqués avec leur fonction. Le document traite également d'un ensemble agricole, situé non loin de l'abbaye au sein de la paroisse Saint-Yrieix et appelé « la grange à l'abbé ». 11 comportait des logements, une grange, des étables et une brûlerie. ADCHi 16. Labarde op. cit. P.38. ADC 16 Hi 14 folio 76, 24 juillet 1475. ADC 16 Hi 18. La barde op. cit. p.43. ADC 16Hi61. ADC 16 Hi 175. Le 13 novembre 1747 l'évêque d'Angoulême requérant contre l'héritière de l'abbé de Nancré fait procéder à une nouvelle estimation des réparations. La procédure de visite durera jusqu'en janvier 1748. Cette expertise, équivalente dans la durée à celle de 1744, est pourtant d'une précision moindre. Contrairement à leurs prédécesseurs, les experts effectuent cette fois très peu de mesures. Mais quelques éléments supplémentaires viennent renforcer les hypothèses de localisation émises à la lecture du premier document. En plus de la grange de l'abbé à nouveau visitée, une partie de l'expertise est consacrée au prieuré Notre Dame de Gourville, autre possession de l'abbaye située à quatre lieues d'Angoulême. De 1*abbaye à la papeterie12 Le 5 mars 1791, le sieur François Gratereau, négociant à Angoulême, devient propriétaire, par adjudication, de l'abbaye de Saint-Cybard déclarée bien national. Durant une vingtaine d'années, un morcellement de l'ensemble redistribue à une dizaine de propriétaires les éléments bâtis. Les éléments propices à la création d'entreprises sur le site sont liés à sa situation géographique. Le fleuve Charente présente un double avantage : il est source d'énergie mécanique pour actionner les machines et il permet de transporter les marchandises (matières premières et produits finis) vers Rochefort, puis plus loin (Bordeaux, l'Angleterre, ...). [Cet axe fluvial disparaît avec le décret du 26 décembre 1926 rayant la Charente - entre son origine et Cognac - de la nomenclature des voies navigables] Les axes routiers (nord-sud, de Paris à Bordeaux et vers l'ouest, Cognac, Saintes) et la proximité des gares de chemin de fer (à partir de 1863) sont également un atout pour les échanges commerciaux. Peu à peu, le site se métamorphose. Les bâtiments à vocation religieuse sont supprimés ou réaménagés au profit d'installations industrielles. L'acte notarié de la vente à Antoine Lacroix en 1819 d'une partie des bâtiments précise qu'il est observé que ces différents propriétaires ont fait sur les lieux des constructions et améliorations considérables qui ont changé la destination primitive et porté la valeur bien au-dessus de celle qu 'elle avait dans le principe... Détail du plan cadastral de 1823 Archives municipales d'Angoulême Manufacture de papiers à cigarettes L. Lacroix fils (1860-1905): 12 Peaucelle (D.), Imaginaires d'usines : Esquisse d'une histoire des industries dans le quartier de SaintCybard à Angoulême (1791-1995), Fumées du Nil n°7, éditions Germa, septembre 2002. À partir de 1855, l'industrie du papier à cigarettes se développe en France. Léonide Lacroix (fils et neveu des frères Lacroix) crée, en 1860, un atelier de façonnage et commercialise les cahiers produits. En 1865, il invente un nouveau type de cahier de papier à cigarettes avec une couverture rigide (cartonnée) et deux ans plus tard la marque RIZ LA -K (le riz étant soidisant la matière première, LA +, le monogramme de son patronyme). Dès lors, la manufacture prend un essor important. Entre 1860 et 1906, la manufacture de papiers à cigarettes L. Lacroix fils a occupé les bâtiments situés dans l'îlot compris entre la rampe du Palet à Saint-Cybard (avenue de Cognac), la place Dunois et la rue de Bordeaux. En 1872, ils sont situés rampe du Palet à Saint-Cybard (avenue de Cognac) dans un immeuble comprenant une maison d'habitation et une très vaste salle servant d'atelier, (bail référencé dans les statuts de la Société L, Lacroix fils et Cie, 1872, notaires Hillairet/Bernard, Angoulême). A: le premier atelier tic la Manufacture L. Laernix fils a été probablement installé ilans cette zone à punir de 1860. Le bâtiment csi reconstruit en 1899. B: emplacement des ateliers à partir de 18K8. C : localisation de l'atelier « refait à neuf » en 1879. 11 a clé probablement occupe par la Manufacture Lemétayer-llébert de 1890 à 1910. Ces trois espaces (A. B, C) ont clé investis en totalité par l'imprimerie Vcyrel (Charbon m i u d ) d e i 9 l 4 à 1977. En 1873, l'atelier employait cinq hommes, quarante femmes et trois enfants. En 1879, les ateliers viennent d'être construits à neuf. Ils sont évoqués dans le bail signé avec le propriétaire Pierre Giraudeau : « une très vaste salle servant d'atelier et de différentes servitudes confrontant dans son ensemble du levant aux bâtiments et cour des héritiers Grandbesançon ; du couchant à ceux de M. Février et MM Lacroix, frères ; du midi à la rampe du Palet à Saint-Cybard et au dit M. Février et au nord aux maisons et bâtiments de MM. Lacroix frères et héritiers Grandbesançon et à l'ancien passage de l'église de Saint-Cybard, étant observé que ledit passage établit une communication entre les immeubles présentement affermés et la grande route de Paris à Bordeaux » (Maître Hillairet, notaire à Angoulême, 23 avril 1879) Léonide Lacroix agrandit ses locaux par l'acquisition, en 1888, des immeubles situés place Dunois, entre la rue de Bordeaux et la rampe du Palet. La manufacture s'installe dans «une grande maison d'habitation comprenant du côté de la rampe du Palet, des ateliers sous lesquels se trouvent des magasins et une salle d'asile pour les enfants, remise, magasins, ensemble les écuries et cours y attenant ; du côté de la rue de Bordeaux, deux logements comprenant l'un en étage élevé sur cave et l'autre deux étages élevés sur deux magasins». (source : statuts de la Société L. Lacroix fils, 24 août 1889) II est probable que cette même année (1888), les ateliers situés rampe du Palet (avenue de Cognac) ayant pignon sur la place Dunois aient été complètement reconstruits. La façade (avenue de Cognac) appareillée de pierre et de brique est encore visible actuellement au n° 78 de F avenue de Cognac L'ensemble est complété en 1899 place Dunois, par un nouvel atelier, probablement construit par l'architecte Warin. (En septembre 1900, le directeur de la manufacture, Jules Durandeau, évoque, lors du Conseil d'Administration de la Société L. Lacroix fils, les dépenses de la construction des nouveaux ateliers pour un montant de 39 969 f.) La façade est surmontée par un fronton [encore visible aujourd'hui] orné de la Légion d'Honneur obtenue par Léonide Lacroix, en 1890. En 1906, une nouvelle manufacture est construite 113 rue de Saintes. Les ateliers de la place Dunois y sont transférés. [Cette manufacture de la rue de Saintes sera détruite par un incendie dans la mut du 28 au 29 mai 1962.] Les Brasseries Alsaciennes Vue Panoramique des G°is BRASSERIES ET MALTER1E& ALSACIENNES D'ANGOULEME { E.Maurér. Fondateur. -- - • • —, . -Usine modèle,munie des dertti&r&jferfectfonnemehts & fonctionnant ntièrement à {'électricité.. Édifiée complètement à neuf en 1917.. Oapecité de production : 9O.QQQ à 7OO. OOO hectas. Carte postale, vers 1920 En 1912, la société des « Grandes Brasseries et Malteries Alsaciennes » est créée et entreprend la construction d'un nouveau bâtiment industriel « moderne ». Il a été réalisé sous la direction d'Edgard Maurer entre 1912 et 1916 d'après les plans de Albert Cuvilier, architecte à Reims, par les entrepreneurs Bernard et Felinaud, sur l'emplacement d'une partie de l'ancienne brasserie Bœckel et Mortz, sur celui de l'église, du cloître et de la salle du chapitre de l'ancienne abbaye Saint-Cybard. L'ensemble tire partie du dénivelé important (15 mètres). Les murs porteurs sont en pierre, les voûtements métalliques et les planchers en béton armé. La couverture est constituée de terrasses. L'article publié dans L'Illustration économique et financière en octobre 1922 témoigne de l'importance de cette brasserie : « C'est le 1er janvier 1912 que fut fondée la Société des Grandes Brasseries et Malteries d'Angoulême, qui reprit la suite des brasseries Bœckel et Mortz, lesquelles avaient alors, environ, une soixantaine d'années d'existence et qui étaient si avantageusement connues dans toute la région. Actuellement, toute la vieille installation a disparu et la nouvelle Société s'est installée en 1917 dans une usine complètement nouvelle, munie de tous les derniers perfectionnements de la science brassicole. Ajuste titre, les Grandes Brasseries et Malteries Alsaciennes d'Angoulême peuvent donc s'intituler la "brasserie la plus moderne de France". Ce sont d'ailleurs les plus récentes comme construction. Les caves y sont aménagées en "grenier", suivant les principes nouveaux, et tout y fonctionne à l'électricité. La puissance annuelle de production des Grandes Brasseries et Malteries Alsaciennes d'Angoulême peut dépasser 80 000 hectolitres et ses réserves normales dépassent 20 000 hectos. Le rayon d'action de cet établissement s'étend sur dix- huit départements, et il exporte également au Sénégal, au Maroc, en Syrie, etc., ses bières, qui sont les plus digestives et les plus rafraîchissantes que l'on puisse trouver et qui, garanties pures et hygiéniques etfermentées avec de la levure pure, sont d'une qualité absolument irréprochable. » En 1949, l'entreprise et les bâtiments sont repris par la Brasserie de Champigneulles puis en 1961 par la Société Européenne des Brasseries. Vers 1960, la malterie est arrêtée et seule est maintenue la mise en bouteilles. En 1963, 16 millions de bouteilles partaient de la brasserie et en 1966, 120 000 hectolitres En 1969, la brasserie cesse ses activités. Le 14 août 1981, la Ville d'Angoulême achète à la Société Européenne de Brasseries (Champigneulles, Meurthe-et-Moselle) les immeubles bâtis en ruines et non bâtis situés : 113, 115 et 115 bis, 121, 12Ibis, 125, 127, 133 et 133 bis rue de Bordeaux et du 54 au 64 avenue de Cognac. En mars 1982, les anciens hangars situés 107 rue de Bordeaux sont démolis. Les principaux bâtiments sont réhabilités (1985-1991) par Roland Castro pour y accueillir le Centre National de la Bande Dessinée et de l'Image. D. Doc 4 Charente Angoulême Ancienne abbaye saint Cybard Description L'abbaye de Saint Cybard se trouvait en contrebas du rempart nord et à l'extérieur de la ville. Le choix de ce site très contraignant d'un coteau à très forte pente est lié à la présence de la grotte dans laquelle vécut le saint ermite. L'ilôt Lacroix- Charbonnaud se trouve coincé entre les rues dans la partie Nord de la ville entre l'avenue de Cognac, la rue de Bordeaux et la place Dunois qui fait office de figure de proue. Le terrain présente une très fort déclivité fort contraignante mais qui a fait l'objet d'une occupation depuis les temps les plus reculés. Le plan initial de l'abbaye s'organisait autour du cloître avec l'église au sud, la salle capitulaire à Test, le réfectoire devenu par la suite église au nord et divers bâtiments à l'ouest. Un passage dans l'angle NW du cloître conduisait à une cour au sol en galet ouvrant en partie sur le logis abbatial. Dans l'angle SW de cette cour, un passage voûté toujours en place, la reliait à la porterie. SAINT-CYBARD : LES ARCHITECTURES D' UN LIEU L'ihbaje m&teïjle tXKiw-XUtntt *tides). f\u. milite BOISSA L'abbaye ;Ju XVerne lu XVllIitne vtt> Ptin Brigitte BQS3*vir-CAî*.s a«c il collibtMKSi Je Claude LiR Les bâtiments d'après les sources figurées La représentation la plus ancienne de l'abbaye figure sur la vue cavalière de Belleforest réalisée en 1575. On y distingue nettement l'église, le réfectoire et deux petits bâtiments. L'un est situé près de la façade occidentale de l'église (il s'agit peut-être de l'infirmerie), l'autre, au premier plan pose un problème d'interprétation. La perspective est tellement accentuée qu'on peut y voir aussi bien un bâtiment orienté nord-sud ou nord/est - sud/ouest (le logis abbatial?). L'église déjà en ruine à cette date y est représentée en parfait état, ce qui amène quelques interrogations sur le rapport à la réalité que devait entretenir l'artiste. La gravure réalisée par Chastillon au milieu du XVIIe s. montre l'abbatiale dépourvue de couverture (doc. 2) 13 . A l'arrière plan, le réfectoire est partiellement à ciel ouvert lui aussi : seule sa moitié orientale est couverte d'une toiture à double pente surmontée d'une croix. Ce détail témoigne du transfert des fonctions religieuses de l'abbatiale en ruine vers l'ancien réfectoire. Plusieurs autres bâtiments sont visibles dans la partie occidentale, mais les erreurs de perspective ne facilitent pas leur identification. "t H L -i A.% I I t J V k UoenmtM 1 ; D.i.,iUu s>Ui, f* ifo^st. 1575. MiU. OorUBIfftfî l U . i v Les autres représentations sont plus précises, mais aussi plus tardives et partielles. Pour le XVIIÏe s., il existe un plan détaillé du moulin et des bords de la Charente. Au XIXe s., suite à 13 Chastillon (C..), Topographie française ou représentation de plusieurs vitles, bourgs, châteaux, manoirs de plaisance, ruines et vestiges d'antiquité du royaume de France. Paris 1648-1655. Planche nc63. des problèmes de partage de propriété, trois plans de l'église (ancien réfectoire) sont dressés. Le premier montre en plus une partie du cloître et du réseau de canalisation, ainsi que le clocher construit à cheval sur le mur du réfectoire. Les deux plans suivants sont plus lacunaires mais le moulin y est précisément localisé par rapport à l'église. 4?3p«_ _p-j ,74™*-*fi* 44*"-1 Ctfllllllll 1HJ :-,•!.. pta.r, Restitution du plan de l'abbaye au XVllle s. Dans Tétât actuel des recherches, il n'existe pas de plan connu de l'abbaye Saint-Cybard antérieur aux travaux du XIXe s. Mais le procès verbal de 1744, par son degré de précision, permet une restitution en plan de Tétât au XVIIIe s. Cet état de l'abbaye comporte des éléments bâtis antérieurs à cette date. Articles du texte Bâtiment concerné Art.4 Chambre du portier Art. 10 Art. I l Art. 13 Art.29 Art.33 Art.35 Art.36 Art.43 Art 45 Art.50 Art.51 Art 62 Art.62 à 94 Art.95 Art. 100 Art. 102 Art.108 Art 111 à 124 Eléments de localisation A main droite du portail d'entrée un degré y conduit. Ancien mur de clôture Entre le portail du côté gauche jusqu'au mur de la voûte de la chapelle. Renferme la montée du degré qui conduit dans les appartements. Degré qui conduit aux A main gauche du portail. appartements hauts et à la chapelle Ecurie ruinée et Joignante le degré précédemment évoqué. incendiée Joignante à la chambre du portier. Ecurie Chapelle de Messieurs « ...les bâtiments de la ditte abbaye sont en deux ailles, l 'une à droit et l 'autre à gauche, au les Abbés millieu desquelles deux ailles il y a dans le commencement de l'entrée une voûte... laquelle dite voûte soutient la chapelle de Messieurs les Abbés... » Au-delà et joignante le mur des dites voûtes à une petite cour main droite. A main gauche sous les voûtes, a son extrémité Une cave du côté du four banal, et de la rivière. La cour de l'abbaye Au bout des voûtes qui sont sous la chapelle. Une cave Par côté à main gauche, fait face à la cour, possède un mur du côté du passage voûté. Emplacement Au-dessus de la voûte de la cave qui joint le découvert + chambre degré à gauche du portail d'entrée de l'abbaye occupée par le sieur possède une croisée avec vue sur la rivière. Benoist prieur Chapelle de Messieurs Au côté droit en joignant le bâtiment ruiné les Abbés évoqué au précédent article. Située à la suite de l'emplacement découvert de Chambre Tart.50, possède un mur qui fait face à la cour. Salon A la suite de la chambre précédente possède un mur de séparation avec la chambre du Sieur Benoist a vue du côté de la rivière. Chambre Occupée par le sieur Benoist. cabinet A la suite de la chambre du sieur Benoist possède une fenêtre qui a vue sur la rivière. Petite chambre Au bout du salon à main gauche. du deffunt sieur Valeteau Petit cabinet Situé sur le derrière de la petite chambre a une petite fenêtre qui a vue sur la cour. Au-dessous de la chambre du sieur Valeteau. Grand cabinet ou office Accessible par un degré de bois à la sortie du salon, le degré possède une fenêtre du côté de la cour. Art. 130 à 142 Salle commune de l'abbaye Art. 143 Art. 152 Petite chambre Petit cabinet Art. 153 Art. 154 à 163 Art. 164 à 174 Art. 175 Espace vide Bibliothèque Art.212 Art.219 Art.220 Art.230 Art.231 Art.235 à 247 Art.248 à 253 Art.254 à 289 Art.289 à 307 Art.308 Art.312 Art.313à319 Art.320 Art.320 à Salon Possède deux croisées ayant des meneaux en pierre avec vues sur la rivière possède un mur du côté de la rivière et un du côté de la cour. A côté de la salle à main gauche. Au bout de la dite chambre à la suite de celle-ci à main gauche A la suite du petit cabinet. A la suite possède un mur du côté de l'église. A la suite de la salle commune la croisée du salon a vue sur la cour. A la suite du salon. Cuisine du Sieur Guitton Petite chambre dans les Au dessus du vestibule appartements du Sieur possède une fenêtre qui a vue sur la cour. Guitton A la suite du vestibule Chambre son plancher est appuyé sur une voûte. Il est posé sur les voûtes qui conduisent au galetas cloître, possède un mur du côté de la rivière,et un du côté de l'église. Cuisine du Sieur Accessible depuis la chambre de l'art.219 possède une croisée avec un meneau de pierre, Guitton (n'ayant aucune vitre ni châssis) possède une porte de sortie dans le salon qui est au bout de la salle commune et une autre sur une galerie découverte. Le mur à gauche est celui de la bibliothèque le sol est 1 m plus bas que celui de la chambre. Galerie découverte Trace d'une ancienne charpente de la galerie contre le mur de l'église. Possède un escalier qui communique avec les cloîtres et l'église. Grande salle Accessible depuis le vestibule. (du côté de l'ancienne Possède un pignon du côté de la cour et un autre église) du côté de l'ancienne église. Emplacement joignant Il est situé à gauche de l'ancienne église le précédent (bûcher) possède une porte de communication qui descend dans les cloîtres. Le rez-de-chaussée est voûté en berceau. Possède également un étage. Deux petits réservoirs Sous la galerie. Sous la cuisine du Sieur Guitton Ecurie communique avec le dessous de la bibliothèque, par la gauche. Possède un mur qui fait face à celui de l'église. Ecurie et caves Ecurie sous la cuisine du sieur Guitton. Cave sous la bibliothèque. Cave sous la galerie couverte. Au bout de la galerie couverte à gauche. Colombier Galerie couverte Le mur du côté droit est celui de l'église, du côté gauche il a vue sur la rivière. 331 l'I Art.332 à 360 Art.361 Art.367 Art.382 Nouvelle église Art.384 La salle du chapitre Art.392 Une chapelle Art.423 Les dortoirs Art.489 Art.493 Un jardin Chapelle inférieure Art.513 Chapelle supérieure Art.537 La Prison l ère Sacristie 2ème Sacristie Le clocher On entre dans la galerie par une porte de communication qui est dans le mur de la petite galerie à la sortie de la cuisine. La galerie possède un mur mitoyen avec le colombier et un avec le degré qui conduit à l'église. Un des coins de la galerie joint la bibliothèque. Possède une porte d'entrée sous les cloîtres. Possède une porte de sortie du côté des cloîtres. Possède une fenêtre du côté du moulin. Pour y aller, on passe par l'emplacement qui joint l'aile des cloîtres. Ouvre sur les cloîtres. Trois vitraux ouvrent du côté du jardin du sieur Benoist. Située entre la salle capitulaire et l'église ancienne. Conduit dans les dortoirs par un degré. On y monte par un degré de pierre qui est dans la chapelle de l'article 392. Sur le derrière des sacristies et dortoirs. Elle a été bâtie contre le mur de l'ancienne église. Accessible par une échelle en passant par un vitrail de la chapelle basse. La porte d'entrée de la prison ouvre sur la cour, sur le derrière du degré qui conduit à la salle commune. Etat actuel Le porche et le premier passage voûté _ _ I I ' tt' îiwi •'iikfwni<lu pordw- vir le nitir surf de U cour ocrkkfltafe, Datation L'analyse de B. Boissavit-Camus fait remonter la construction du porche à la première moitié du XVIe s. l4 . Il ne doit pas être antérieur dans la mesure ou aucun travaux d'ampleur n'a été réalisé dans le courant du XVe s. Quant aux voûtes, elles ont été datées par B. BoissavitCamus de la fin du XVIe s. ou du début du XVIIe s. l5. Mais en 1641, lors du procès qui oppose Henry de Reffuge au reste de la communauté religieuse, Jacques Nourry déclare qu'aucun travaux n'a été réalisé dans l'abbaye depuis 70 ans 16. Cet état fait plutôt partie des travaux réalisés après le procès. Le seul culot non bûché du mur nord est un rappel de « culot gothique » : la réalisation de copies de tels éléments était fréquente au XVIIe s. Boissavit-Camus 1985 p.7. Boissavit-Camus op. cit. p.8/9 ADCH 1 175. Le logis abbatial: J î? 1 —i > J ' ~ IL I Les fonctions que ce bâtiment abrite au XVIIIe s. sont précisées dans le procès verbal de 1744. Le rez-de-chaussée est occupé par une écurie et des caves, tandis que l'étage est divisé en plusieurs salles. La plus grande est qualifiée de salle commune, elle est suivie par un salon et une cuisine qui se développent à l'Est, tandis que la bibliothèque, une chambre et deux petits cabinets sont venus se greffer sur l'ancienne façade nord du logis. Le mur nord de la salle commune comporte alors deux croisées à meneaux et traverses en pierre de taille. Les dimensions initiales du bâtiment restent inconnues dans l'état actuel des recherches : la longueur conservée ne correspond pas à la longueur réelle de la façade sur laquelle aucun départ d'angle n'a été observé. La largeur initiale est également inconnue, puisque seule la façade sud est conservée. Les deux niveaux d'ouverture permettent de restituer un édifice doté d'un rez-de-chaussée (ou d'un niveau semi-enterré) surmonté au minimum d'un étage. Un plancher sur solives couvrait le premier niveau. L'éclairage parcimonieux dispensé par la fente renvoie probablement à des fonctions de stockage (cellier?) pour le rez-de-chaussée (ou le niveau semi-enterré), tandis que la fenêtre trilobée confère un caractère plus résidentiel à l'étage. Parmi les critères de datation possibles, on retiendra le sommier débordant de l'arc surbaissé de la porte. Par comparaison avec d'autres sites qui possèdent des éléments similaires (église Saint-Laurent, Beaulieu-les-Loches (37), hôpital neuf de Pons (17) 17 , on estime que ce détail technique est assez caractéristique de la fin du Xlle s. ou de la première moitié du XHIe s. La recherche sur les fenêtres à meneaux a longtemps fait les frais d'une typologie vieillissante et non étayée scientifiquement. Mais il existe depuis peu des exemples similaires bien datés par dendrochronologie (Asnières-sur-Vègre (72) : première moitié du Xllïe s.18 ; Châtillonsur-lndre (36) : deuxième moitié du Xllïe s.). C. Laroche estime que la partie supérieure de façade nord du logis abbatial a été construite sous l'autorité de Henry de Reffuge (1640/1688). Les balustrades, corniches, et ailerons à volutes sont tout à fait cohérents pour la seconde moitié du XVIIe s. Mais la structuration par bandeaux de la façade et les lucarnes passantes rappellent plutôt les constructions du début du XVIIe s 19 . A la période industrielle, la cour de l'abbaye est sérieusement amputée par de nouvelles constructions qui viennent mordre sur son espace. Ces transformations s'effectuent en plusieurs étapes: Une première façade est construite en travers de la cour. Avec le porche monumental et une portion de la façade sud du logis, elle délimite désormais un espace intérieur vraisemblablement divisé en deux niveaux par un plancher. C'est ce qu'indiquent les portes bouchées qui donnent désormais dans le vide. Une première porte est créée puis bouchée à l'angle nord-ouest de la nouvelle pièce. Elle est remplacée par une seconde porte dont le percement a été rendu nécessaire par un abaissement du plancher. Des réfections affectent le seuil et le linteau de cette porte, tandis qu'à la même période la fenêtre à trilobés est bouchée et une partie de la façade donnant sur la cour « réparée ». Un autre bâtiment est construit à l'avant intégrant le mur comme mur ouest, il est clos à l'Est par une nouvelle façade à trois travées et deux niveaux. Il est borné au nord par une autre portion du logis, qui est surhaussée pour accueillir la toiture du bâtiment. A la même période, Legoux (V.), Scheffer (M.-E.), Beautieii-les-Loches, Eglise Saint-Laurent, Etude du bâti et des peintures murales, rapport d'opération archéologique programmée, chantier école, AFAN, SRA Centre, Orléans 2000, 1 vol, 45 pages 56 figures. lt!Scheffer (M.-E.}, Lichons (A.-A.), Prysmicki (L.), Pons, hôpital des Pèlerins, évaluation du potentiel archéologique des élévations et du sol, DFS de sauvetage urgent, 45 pages, 39 figures, SRA Poitou-Charentes, septembre 1999. Scheffer (M.-E.), Asnières-sur-Vègre, la Cour/le Temple, Etude de bâti, sondages, DFS de sauvetage, AFAN, SRA Pays de la Loire, Nantes 1998, 2 vol., 21 pages 29 figures. <v Laroche 1985 p.12. une fenêtre est percée dans la portion de mur donnant encore sur la cour. D'autres modifications vont suivre : le percement d'une très longue ouverture centrale en remplacement de la fenêtre trilobée, le réaménagement de la porte et son obturation partielle. Deux générations de trous de solives indiquent une variation du niveau de l'étage en fonction de laquelle l'ouverture centrale a été modifiée. Au XVIIIe s., un passage voûté constitué de deux travées permettait aux religieux de passer de la cour de l'abbaye au cloître tout en restant au sec les jours de pluie... Ce passage existe toujours aujourd'hui, mais il est totalement enclavé dans un ensemble architectural complexe. Le listel des nervures est une forme architecturale qui se retrouve dans des constructions bien datées du XIVe s.. La 1ère travée voûtée est de toute façon antérieure à la porte de style Renaissance qui permet d'accéder au cloître. La 2ème est de taille plus modeste et de moindre élévation. Les archéologues situent sa construction entre le 14ème et le 17ème. I 1 Adjonction d ' u n porche monumental : Les remaniements sont visibles en plusieurs endroits. L'élément le plus remarquable est la construction de la façade percée d'un porche monumental (arc en anse de panier) et d'une petite fenêtre. Un escalier tournant est adossé à la façade. L'ensemble du mur est couronné par une corniche moulurée. Sa construction a engendré la reprise du mur nord du passage : le nouveau parement est venu se plaquer contre l'ancien en formant une sur-épaisseur. Dans un soucis d'harmonie, un arc en anse de panier est construit pour servir de passage . Cet ensemble est totalement homogène. J L •'" i .,,•„• ir La corniche située en limite du plafond est assez caractéristique d'un type de moulure du XVIIe s. Mais la facture générale du porche paraît trop soignée pour la période concernée. L'arc surbaissé, très écrasé, adopte une forme qui ferait tendre la datation vers la fin du XVIIIe s. ou le début du XIXe s 20. Quoiqu'il en soit le porche figure sur un plan du début du XIXe s. Fait troublant, ce porche monumental et l'escalier tournant qui raccompagne ne sont pas mentionnés par les experts de 1744 (alors que le moindre escalier de deux marches est généralement décrit par le menu dans ce texte). Cela peut-il s'expliquer simplement par le fait que le porche n'a pas besoin de réparation à cette date (il n'y a donc pas de raison de s'y attarder ou de le mentionner) ? Ces deux arguments incitent les archéologues à reconsidérer la datation initialement proposée (le XVIe s.) 2I , et à envisager l'éventualité d'un ré-emploi ou d'une copie pour la corniche. Cet état, bien qu'indéterminé est de toute façon postérieur aux deux travées voûtées. On peut lui attribuer une fourchette de datation située entre la fin du XVIIe s et le début du XIXe s. L'étude archéologique annexé au dossier analyse encore le bûcher (XVII- XVIIIème): Rrinf Mtenpftutionifa •• S1 Ensemble des informations fournie par Marie-Paule Dupuis, chercheur au Service Régional de l'Inventaire, DRAC Poitou-Charente. 21 B. Boissavit-Camus 1991 op. cit. p.22. L'infirmerie (fin Xllle) Ut lit ' t**m Hm*ir"*'*l*liç+'t<+it*rtimftm V< /' PtoHl des bâdirtcnr- i uisvMfapr.:s k-s h",[n:.ihrtJîs archéologiques !•: r Conclusion L'étude archéologique menée en 2002 a permis de compléter et de revisiter les hypothèses de travail émises lors des fouilles de 1985/1988. L'accent a été mis sur la zone occidentale, secteur particulièrement mal connu du complexe abbatial. Le caractère précoce de la structure bipolaire de l'abbaye a été mis en évidence. Elle était organisée dès le Xllle s. autour du cloître et d'une seconde cour à vocation profane. Ainsi, le logis abbatial a été rajeunit de trois siècles par rapport aux hypothèses en vigueur. Des vestiges de l'infirmerie, que l'on croyait disparue, ont été découverts piégés à l'intérieur des constructions industrielles. Ces deux édifices forment avec le réfectoire, et probablement une salle capitulaire initiale, les bâtiments conventuels du Xllle s. Le complexe abbatial a été complété par rajout d'un ensemble de chapelles, vraisemblablement autour de la Renaissance, Fait inédit jusqu'alors, Tune d'entre elles était située au-dessus du porche d'entrée occidental. Une autre prenait la suite de la salle capitulaire, et les deux dernières chapelles étaient situées dans le jardin, adossées contre le mur de l'abbatiale. L'étude du bâti a mis en lumière la complexité de cet ensemble et de ses modes d'évolution à travers les siècles. La gestion de l'eau à l'intérieur de l'abbaye et les modalités de l'adaptation à un relief contraignant par la mise en place de terrasses sont encore mal connues. Grâce aux fouilles de 1986/1988 quelques éléments de cet aménagement spécifique sont appréhendés pour les parties orientales de l'abbaye. Ainsi B. Boissavit-Camus évoque pour le Haut Moyen Age quatre terrasses au moins, étagées du nord au sud. L'abbatiale, établie sur la plus haute d'entre elles, lui doit son étroitesse et sa longueur considérable. Aux Xle/XIIe s., la construction du cloître nécessite le nivellement de deux terrasses pour former un quadrilatère (arasement de la partie supérieure de son emprise et remblaiement de la partie inférieure). L'étude archéologique du bâti de l'ilôt Lacroix-Charbonnaud a montré que les bâtiments étaient aussi étages dans la partie occidentale de l'abbaye, avec un dénivelé important entre la cour et l'infirmerie. Mais on ignore pour l'instant si ces terrasses occidentales s'inscrivent dans la continuité de celles qui ont été identifiées dans la partie orientales et qui remontent au Haut Moyen Age. Enfin, il convient de rendre hommage aux réalisations des périodes industrielles qui ont fait elles aussi l'objet d'études. L'abbaye Saint-Cybard est par son ampleur, et par la qualité de ses aménagements, l'un des ensembles monastiques les plus importants de la région même si la connaissance de ce site majeure reste encore très incomplète. D. Doc 5 Charente Angoulême Ancienne abbaye saint Cybard Synthèse historique et architecturale L'abbaye bénédictine de Saint Cybard a été une des plus importante abbaye de l'Aquitaine. L'église primitive bâtie au temps du saint fondateur a été consacrée vers 560. Elle est reconstruite après avoir été brûlée par les Normands au 1 lème siècle. Elle portait le titre de basilique et possédait de nombreuses reliques. Riche de plusieurs possessions, l'abbaye n'est plus que ruine après les invasions anglaises et des travaux y sont entrepris au 15ème siècle. Les protestants achèvent de la détruire alors qu'une aisance relative va s'instaurer jusqu'en 1736, date à laquelle, par ordre du roi, on trace deux routes à travers le monastère. Elle est vendue comme bien national à la Révolution. De l'abbaye médiévale, il reste divers bâtiments des XlIIème, XVème, XVIème, XVIL et XVIlème : l'entrée et son passage voûté, diverses caves voûtées (XVI- XVIIème), le logis (XIE-XVII et XIXème) donnant sur une cour depuis laquelle un passage voûté (XV-XVIème) précédé d'un portail monumental (XVIIIème) donnait dans le cloître, des vestiges de l'infirmerie et du cloître (XlIIème). Sur ces strates anciennes, s'installent : un moulin à papier du sieur Gratereau (1791), les papetiers Lacroix (1819-1887), qui ont un logis et une forge, puis à partir de 1865, sous l'impulsion de Léonide Lacroix des ateliers de façonnage, vers 1890, l'entreprise Lemeteyer puis en 1913, l'imprimerie Veyret devenue Charbonnaud en 1955, dernière occupante des lieux et qui ferme ses portes en 1977. Le CNBDI (1985/1991) est construit par Castro dans la partie est de l'ensemble sur laquelle se trouvait depuis 1912, la brasserie Champigneulles (architecte Cuvillier de Reims). Aujourd'hui un projet de réutilisation en résidence de service est à l'étude porté par la Sté Vinci. Le dossier est suivi par la CRMH et le SRA qui souhaite entreprendre une étude d'archéologie du bâti complémentaire. La municipalité d'Angoulême reste propriétaire d'une partie des bâtiments qui comprend l'ancien logis abbatial et le passage voûté constitué de deux travées et qui permettait aux religieux de passer de la cour de l'abbaye au cloître. Elle sollicite l'inscription de cet ensemble par DCM du 3 mai 2007. Proposition de protection: IMH de la partie communale. Poitiers, le 16/07/2007 Brigitte Montagne Chargée d'études documentaire principal N, X entablement et inscriptions (IMH). Les bâtiments annexes construits au début du 20ètne abritent en autre une remarquable piscine au décor de céramique. L'armée devrait maintenant quitter ces lieux pour se regrouper dans des bâtiments neufs en cours de construction. Ce départ est envisagé dans deux ou trois ans. Charente-Martimc Le Vergeroux Pyrotechnie Prvpriétciu? : Ici commune. Demande de protection proposée plusieurs fois par la CRMH, renouvelée le 16 novembre 2006 Présentation : B. Montagne La Pyrotechnie du Vergeroux comprend un vaste ensemble, au coeur d'un enjeu d'aménagement, dont certaines constructions remontent au 18ème siècle : redoute carrée de 1758, magasin à poudre : 1771-1773... A 1 km au sud, desservi par voie ferrée traversant son mur d'isolement, se dresse un vaste magasin à poudre construit après 1875, conçu pour 365 tonnes de poudre, caractérisé par des gargouilles à têtes de lion et ses plaques de blindage de barbacane marquées d'une ancre. Cet édifice, appartient maintenant à la commune qui a profité des terrains avoisinants pour construire des pavillonnaires. Abandonné et pillé, il reste un édifice unique et exceptionnel sans avcnk pour l'instant... Charente Angoulême Ancienne abbaye Saint Cybard Ilôt Charbonneau Propiiêtfttfv : la commune. Dossier suivi par la CRMH ei le SRI L'abbaye bénédictine tic Saint Cybard a été une des plus importante de l'Aquitaine. L'église primitive bâtie au temps du saint fondateur a été consacrée vers 560, Elle est reconstruite après avoir été brûlée par les Normands au llcme siècle. Elle portait le titre de basilique et possédait de nombreuses reliques. Riche de plusieurs possessions, l'abbaye n'est plus que ruine après les invasion- anglaises et des travaux y sont entrepris au 15cme siècle. Les protestants achèvent de la détruire alors qu'une aisance relative va s'instaurer jusqu'en 1736, date à laquelle, par ordre du roi, on trace deux routes à travers le monastère. Elle est vendue comme bien national à la révolution. Au 19ème, le terrain est occupé par une imprimerie et plusieurs brasseries. En 1912, l'installation de la brasserie Charnpignculles (architecte Cuvillier de Reims) et de la papeterie Charbonneau donne Heu à des remaniements importants. Le CNBDI s'est installé dans la partie nord de l'ensemble et aujourd'hui un projet de réutilisation en résidence de service est à l'étude porté par la Sté Vinci. Le dossier est suivi par la CRMH et le SRA qui souhaite entreprendre une étude d'archéologie du bâti, FIN DE SEANCE Tous les dossiers ayant été examinés, M. le président remercie les participants et déclare la séance levée. Délégation permanente C.R.P.S. Du 13 février 2007 26 Dominique PEYRE Conservateur des Monuments Historiques Direction Régionale des Affaires Culturelles Conservation des Monuments Historiques Poitou-Charentes 102, Grand'rue 86020 Poitiers Tel : 05.49.36.30.31 - Fax ; 05.49.88.32.02 Poitiers, le CRPS du 2 octobre 2007 AVIS SUR DOSSIER Département Commune Edifice : Charente : Angoulême : Hôtel Lacroix-Charbonnaud, ancienne abbaye Saint Cybard Le site de l'abbaye de Saint-Cybard se déchiffre comme un palimpseste d'une particulière complexité : siège de l'une des fondations monastiques d'Aquitaine les plus importantes, remontant à 560, cet établissement fut reconstruit ou restauré à diverses époques, IXe, Xle siècles, après la guerre de Cent Ans, après les guerres de religions ; dépouillé à la Révolution, divisé entre plusieurs propriétaires il vit l'installation d'une papeterie, puis d'une brasserie au XIXe siècle, d'une imprimerie au début du XXe siècle, pour accueillir enfin le Centre National de la bande dessinée et de l'Image dans les années 19851991. Démolitions et constructions nouvelles aboutissent à un ensemble architectural dont le caractère hétéroclite fait la richesse et l'intérêt. En 1984, à l'occasion du projet du CNBD1, fut engagée une démarche de protection au titre des Monuments historiques : on estima alors nécessaire la réalisation d'une étude archéologique afin d'identifier les différents états de l'ancienne abbaye. Finalement aucune décision de protection ne fut envisagée : on peut penser qu'une protection au titre des monuments historiques était perçu, à tort ou à raison, comme une gène, pour ne pas dire un obstacle au projet du CNBDI. Sans doute aussi les esprits n'étaient pas prêts, de part et d'autre, au dialogue et aux compromis nécessaires à la création et à l'inscription d'une oeuvre contemporaine dans un site chargé d'histoire, remarquable par la diversité des activités qui s'y étaient exercées. Le statut de propriété a pu constituer d'autre part, un obstacle à la prise en compte de l'ensemble du site pour sa valorisation patrimoniale. Aujourd'hui la situation reste complexe et difficile mais au plan des principes et dans la perspective d'une problématique scientifique requise par cet avis, il apparaît difficile de proposer à la protection au titre des monuments historiques, la seule partie comprenant l'ancien logis abbatial et le passage voûté du cloître. Les études historiques et archéologiques du site nous apportent une matière particulièrement riche et significative pour permettre d'envisager une protection d'ensemble. Il faudra cesser de penser qu'un projet contemporain répondant à des nécessités économiques ou à la revitalisation d'un quartier est. par définition, incompatible avec une démarche de patrimonialisation. Le présent dossier montre l'intérêt des vestiges archéologiques de l'ancienne abbaye comme des bâtiments abritant les différentes activités qui se sont succédées à cet endroit, c'est pourquoi je donne un avis favorable à une protection d'ensemble. En tout état de cause, si une telle protection ne pouvait être envisagée concrètement, il conviendrait d'engager des études complémentaires nécessaires à une parfaite connaissance du site avant de réaliser de nouvelles destructions même partielles. COMMISSION REGIONALE DU PATRIMOINE ET DES SITES DU 2 OCTOBRE 2007 Ângoulême, îlot Lacroix-Charbonnaud, ancienne abbaye Saint-Cybard L'abbaye Saint-Cybard a fait l'objet de deux études archéologiques : la première à l'occasion de la construction du CNBDI, en 1984-1988, et la seconde en 2002. Cette dernière s'est concentrée sur une étude du bâti de l'immeuble Charbonnaud, portant tant sur les bâtiments abbatiaux que sur les constructions à vocation industrielle. Elle a montré la qualité du bâtiment, qui a réutilisé une grande partie du bâti préexistant, y compris d'un bâti ancien (XITIe/XIVe siècle) resté insoupçonné lors de la première étude. Le bâtiment industriel (brasserie Boeckel et Mortz, puis grandes brasseries et malteries alsaciennes d'Angoulême, puis Champigneulles, puis Société européenne des brasseries) a également été étudié dans le cadre de l'inventaire du patrimoine industriel de PoitouCharentes. La demande de protection porte sur une petite partie du bâtiment appartenant à la ville d'Angoulême, correspondant à peu près au seul logis abbatial. Elle exclut : la partie comprenant le passage voûté et le porche d'entrée ; toute la façade occidentale où l'étude architecturale a pourtant montré que des éléments du XTTIe siècle étaient conservés sur plus de 4 mètres de hauteur, jusqu'au deuxième niveau de l'usine ; la partie comprenant l'infirmerie ; les bâtiments industriels ; les vestiges conservés dans la crypte sous le CNBDI ; les restes de l'église. L'abbaye Saint-Cybard constitue un tout, comprenant les différents bâtiments de l'abbaye de sa fondation jusqu'à la veille de la Révolution française, ainsi que des constructions à vocation industrielle. Il serait ainsi plus cohérent de protéger l'ensemble, y compris les vestiges conservés sous le CNBDI et la partie occidentale, qui comprend des éléments parmi les plus anciens de l'abbaye et qui est aujourd'hui concernée par un important projet d'aménagement. La présente proposition s'assimile à un de ces « détourages » qui parviennent devant la commission alors que celle-ci prône depuis quelques années des protections cohérentes. J'émets un avis réservé pour cette raison. ergc Bouffangc Liberté • Cgalitf • Fraternité RÉPUBLIQUE FRANÇAISE PRFFP.CTURE DE LA RÉGION POTTOU-CHARENTES Poitiers, le Service régional de l'archéologie Affaire suivie par Jean-François BARATIN Tél. 05.49.36.30.35 Fax 05.49.36.30.65 [email protected] Référence : Charente ANGOULEME Ilôt Lacroix-Charbonnaud, ancienne abbaye Saint-Cybard Avis du conservateur régional de l'archéologie JFB/PD/A07/. Je ne reviendrai pas sur l'histoire bien connue de cet édifice et déjà mentionnée par d'autres rapporteurs. « La visite des lieux permet une lecture assez claire de ce qui fut le noyau central de l'abbaye ; il est en effet possible de restituer assez précisément l'emplacement de l'église, de la salle capitulaire, du réfectoire et du cloître grâce à quelques pans de murs médiévaux encore en élévation ». A m'entendre vous pourriez être surpis de ne pas reconnaître le dossier qui est aujourd'hui soumis à votre assemblée. En fait, j'ai emprunté ces quelques lignes à Madame Jeanne BERNARD. agent recenseur à la conservation régionale des monuments historiques. Elles faisaient parties d'une note rédigée en 1984 à propos du projet de centre national de la bande dessinée et de l'image. La réalisation de ce projet a gommé à jamais toutes les traces patrimoniales du « noyau central de cette prestigieuse abbaye ». Il faut donc bien considérer que le dossier présenté aujourd'hui ne coiTCSpond qu'à une partie de ce vaste ensemble aujourd'hui très largement disparu ou trop indéfini. De ce qui reste, « il paraît toutefois essentiel de préserver un ensemble représentatif et qui ait une certaine cohérence » [cette phrase est également extraite de la même note de Jeanne BERNARD]. Direction régionale des affaires culturelles de Poitou-Charentes Hôlê! de Knchefort - '02, Grand Rue - B.P. 553 - 86020 POITIERS CEDEX-Téléphone : 05 49 36 30 30 - Télécopie . 0 5 4 9 8 8 3 2 0 2 drac.poitou-charentesCojcuiture.gouv.fr- www.poitou-ch&renies.culture.gouv.fr Bureaux ouverts au public de 9hOO à 12hOO et de 14hOO à 17hOO La Ville d'Angoulême, en restant propriétaire du logis abbatial, est tout à fait dans cette logique puisqu'il s'agit du seul ensemble cohérent qui nous soit parvenu et dont l'étude d'archéologie du bâti réalisée par Marie-Eve SCHEFFER, permet d'attribuer au moyen-âge classique. C'est-à-dire une des périodes les plus représentatives de l'histoire de cette grande abbaye. Pour ces raisons, je donne un avis extrêmement favorable à la demande de protection au titre des monuments historiques. Le Conservateur Régional Jean-François BARATIN Liberté • Egalité • Fraternité RÉPUBLIQUE FRANÇAISE 3 e Angoulême, le Ministère Service départemenla de ï'Architeelurï et du Patrimoiru de la Charente - l SEP. 2007 ^ttjJ\%fou. fi L'Architecte des Bâtiments de France, Chef du Service Départemental de l'Architecture et du Patrimoine Monsieur le Directeur Régional des Affaires Culturelles de Charente ANGOULEME Poitou-Charentes Conservation Régionale des Monuments Historiques 102Grand'Rue BP553 86020 POITIERS CEDEX N/ REF : Vf RE F : Votre bordereau d'envoi du 2 août 2007. OBJET : Protection de l'îlot Lacroix-Charbonnaud, ancienne abbaye de Saint-Cybard. Par courrier reçu le 6 août 2007, vous sollicitez mon avis sur la protection de l'îlot Lacroix Charbonnaud, ancienne abbaye de Saint-Cybard. Cet îlot me semble être un exemple particulièrement explicite de la sédimentation des époques dans un édifice. L'archéologie du bâti présentée dans le dossier de protection est tout-àfait remarquable. Il me semble que au-delà même de l'ancienne abbaye Saint-Cybard, c'est la succession des activités, la superposition des interventions et la qualité des ouvrages réalisés aux différentes époques qui présentent un intérêt réel. Toutefois, les vicissitudes du site depuis une trentaine d'années font qu'il est aujourd'hui dans un état de dégradation très avancé remettant en cause la conservation d'éléments importants de la période industrielle (grande nef avec les fermes bois métal, structure de charpente métallique en parapluie...) puis à moyen terme, l'ensemble de la strate industrielle elle-même. Au regard de ce contexte, la proposition d'inscription de l'ancien logis abbatial et du passage voûté reçoit de ma part un avis favorable. Le suivi du projet de résidence de service porté par la Société Vinci relevant de la législation sur les bâtiments adossés, devra permettre la prise en compte des éléments bâtis contigus dans toute leur épaisseur. LoTc~OOTf: Charente ANGOULEME Ancienne abbaye Saint-Cybard, ilôt Lacroix - Charbonmud Propriétaire : privé et commune. Demande de protection de la partie communale par DCM du 3 mai 2007. Dossier examiné par la délégation de la CRPS du 13/02/2007. Protection existante: abords de MH Présentation: 'Brigitte MONTAGNE et Denis PEAUCELLB, conservateur du Musée du papier d'Angoulême. L'abbaye bénédictine de Saint Cybatd a été une des plus importante abbaye de l'Aquitaine. L'église primitive bâtie au temps du saint fondateur a été consacrée vers 560. Elle est reconstruite après avoir été brûlée par les Normands au llème siècle. Elle portait le titre de basilique et possédait de nombreuses reliques. Riche de plusieurs possessions, l'abbaye n'est plus que ruine après les invasions anglaises et des travaux y sont entrepris au 15ème siècle. Les protestants achèvent de la détruire alors qu'une aisance relative va s'instaurer jusqu'en 1736, date à laquelle, par ordre du roi, on trace deux routes à travers le monastère. Elle est vendue comme bien national à la Révolution. De l'abbaye médiévale, il reste divers bâtiments des XHIème, XVème, XVIème, XVII et XVIIème : l'entrée et son passage voûté, diverses caves voûtées (XVI- XVIIème), le logis (XIIIXVII et XIXème) donnant sur une cour depuis laquelle un passage voûté (XV-XVIème) précédé d'un portail monumental (XVIIIème) donnait dans le cloître, des vestiges de l'infirmerie et du cloître (XHIème). Sur ces strates anciennes, s'installent : un moulin à papier du sieur Gratereau (1791), les papetiers Lacroix (1819-1887), qui ont un logis et une forge, puis à partir de 1865, sous l'impulsion de Léonide Lacroix des ateliers de façonnage, vers 1890, l'entreprise Lemeteyer puis en 1913, l'imprimerie Veyret devenue Charbonnaud en 1955, dernière occupante des lieux et qui ferme ses portes en 1977. Le CNBDI (1985/1991) est construit par Castro dans la partie est de l'ensemble sur laquelle se trouvait depuis 1912, la brasserie Champigneulles (architecte Cuvillier de Reims). Aujourd'hui un projet de réutilisation en résidence de service est à l'étude porté par la Sté Vinci. Le dossier est suivi par k CRMH et le SRA qui souhaite entreprendre une étude d'archéologie du <bâti complémentaire. La municipalité d'Angoulcmc reste propriétaire d'une partie des bâtiments qui comprend l'ancien logis abbatial et le passage voûté constitué de deux travées et qui permettait aux religieux de passer de la cour de l'abbaye au cloître. AVIS REQUIS : Avis du service régional de rarchéologie M. BARATIN ne revient pas sur l'histoire bien connue de cet édifice et déjà mentionnée par d'autres rapporteurs. «La visite des lieux permet une lecture assez claire de ce qui fut le noyau central de l'abbaye ; il est en effet possible de restituer assez précisément l'emplacement de l'église, de k salle capitukire, du réfectoire et du cloître grâce à quelques pans de murs médiévaux encore en élévation ». A l'entendre vous pourriez être surpris de ne pas reconnaître le dossier qui est aujourd'hui soumis à votre assemblée. En fait, M. BARATIN a emprunté ces quelques lignes à Madame Jeanne BERNARD, agent recenseur à k conservation régionale des monuments historiques. Elles faisaient parties d'une note rédigée en 1984 à propos du projet de centre national de k bande dessinée et de l'image. La réalisation de ce projet a gommé à jamais toutes les traces patrimoniales du « noyau central de cette prestigieuse abbaye ». CRPS du 2 octobre 2007 12 Il faut donc bien considérer que le dossier présenté aujourd'hui ne correspond qu'à une partie de ce vaste ensemble aujourd'hui très largement disparu ou trop indéfini. De ce qui reste, « il paraît toutefois essentiel de préserver un ensemble représentatif et qui ait une certaine cohérence » [cette phrase est également extraite de la même note de Jeanne BERNARD]. La ville d'Angoulême, en restant propriétaire du logis abbatial, est tout à fait dans cette logique puisqu'il s'agit du seul ensemble cohérent qui nous soit parvenu et dont l'étude d'archéologie du bâti réalisée par Marie-Eve SCHEFFER, permet d'attribuer au moyen-âge classique. C'est-à-dire une des périodes les plus représentatives de l'histoire de cette grande abbaye. Pour ces raisons, le service de l'archéologie donne un avis extrêmement favorable à la demande de protection au titre des monuments historiques. Avis de l'architecte des bâtiments de France, M. GUILBOT Cet ilôt semble particulièrement explicite de la sédimentation des époques dans un édifice. L'archéologie du bâti présenté dans le dossier de protection est tout-à-fait remarquable. Au delà de l'ancienne abbaye, c'est la succession des activités, la superposition des interventions et la qualité des ouvrage réalisés aux différentes époques qui représentent un intérêt réel. Toutefois, les vicissitudes du site depuis une trentaine d'année font qu'il est dans un état de dégradation très avancé remettant en cause la conservation d'éléments importants de la période industrielle (grande nef avec des fermes bois métal, structure de charpente métallique en parapluie...) puis, à moyen terme, l'ensemble de la strate industrielle. Au regard de ce contexte, la proposition d'inscription du logis abbatial et du passage voûté reçoit de sa part un avis favorable. Le suivi du projet de résidence de service porté par la société Vinci relevant de la législation sur les bâtiments adossés, devra permettre la pris en compte des éléments bâtis contigus dans toute leur épaisseur. Avis de l'architecte en chef des monuments historiques. M. DODEMAN Le projet de réhabilitation des anciennes brasseries d'Angoulême signé par Roland CASTRO pour accueillir le CNBDI a initié des projets de reconversion de ce secteur de la ville d'Angoulême. L'architecte est emblématique d'une certaine modernité des années 80 qui met en scène symboliquement la culture (loisir populaire) en opposition au contexte industriel (ouvrier et capitaliste). D'autres grands projets ont vu le jour dans le quartier, moins audacieux, plus lisses, à l'intégration mieux réussie. Néanmoins, parmi les orientations de la politique de la ville, le sujet de la reconversion demeure crucial. Il n'y a pas si longtemps et non loin, l'imprimerie HEBERT a été classée MH sans cependant qu'aucun projet ne s'y réalise. Ce patrimoine industriel se dégrade rapidement. Doit-on penser à cause de cela que le développement de programme contemporain ne puisse se réaliser dès lots qu'une protection MH intervient? Parallèlement, sur l'ilôt LACROIX-CHARBONNAUD, le travail persévérant des archéologues a exhumé et mis en évidence le substrat historique. Bien que modestes, ces vestiges analysés posent la question de l'appartenance du lieu à ses mémoires superposées et pas seulement celle de l'ancienne abbaye Saint-CYBARD. Nous reconnaissons d'ailleurs ne pas démêler tout l'imbroglio de ces occupations passées, celles disparues que la documentation restitue, et celles subsistantes: bâtiments, vestiges, objets mobiliers extraits du sol. A la complexité s'ajoute une impression d'abandon dans ce quartier déserté par la promotion immobilière, qui confère à ces vestiges un caractère insolite. Un regard sensible au patrimoine ancien, nous fait goûter que ces lambeaux du passé ont eu l'heureuse aventure de subsister. La protection de ces parcelles, en ce point de jonction de la rivière et de la cité imposera aux promoteurs de donner sens à leur projet à partir du passé. C'est une contrainte forte. Nous soutenons cette idée de renouvellement fondé sur la préservation, de refus des démolisseurs, de recherche de cohérence urbaine par le maintien de la mémoire. M. DODEMAN est donc favorable à une protection des parcelles sans distinction, aussi bien du patrimoine industriel que des vestiges de l'abbaye. Il formule le voeu qu'elle soit une stimulation à faire autrement, de la ville. CRPS du 2 octobre 2007 13 Avis du conservateur régional de l'Inventaire, M. BQUFFANGE L'abbaye Sarnt-Cybard a fait l'objet de deux études archéologiques : la première à l'occasion de la construction du CNBDI, en 1984-1988, et la seconde en 2002. Cette dernière s'est concentrée sur une étude du bâti de l'immeuble Charbonnaud, portant tant sur les bâtiments abbatiaux que sur les constructions à vocation industrielle. Elle a montré la qualité du bâtiment, qui a réutilisé une grande partie du bâti préexistant, y compris d'un bâti ancien (XlIIe/XIVe siècle) resté insoupçonné lors de la première étude. Le bâtiment industriel (brasserie Boeckel et Mortz, puis grandes brasseries et malteries alsaciennes d'Angoulême, puis Champigneulles, puis Société européenne des brasseries) a également été étudié dans le cadre de l'inventaire du patrimoine industriel de Poitou-Charentes. La demande de protection porte sur une petite partie du bâtiment appartenant à la ville d'Angoulême, correspondant à peu près au seul logis abbatial. Elle exclut : la partie comprenant le passage voûté et le porche d'entrée ; toute la façade occidentale où l'étude architecturale a pourtant montré que des éléments du Xllle siècle étaient conservés sur plus de 4 mètres de hauteur, jusqu'au deuxième niveau de l'usine ; la partie comprenant Finûrmerie ; les bâtiments industriels ; les vestiges conservés dans la crypte sous le CNBDI ; les restes de l'église. L'abbaye Saint-Cybard constitue un tout, comprenant les différents bâtiments de l'abbaye de sa fondation jusqu'à la veille de la Révolution française, ainsi que des constructions à vocation industrielle. Il serait ainsi plus cohérent de protéger l'ensemble, y compris les vestiges conservés sous le CNBDI et la partie occidentale, qui comprend des éléments parmi les plus anciens de Pabbaye et qui est aujourd'hui concernée par un important projet d'aménagement La présente proposition s'assimile à un de ces « détourages » qui parviennent devant la commission alors que celle-ci prône depuis quelques années des protections cohérentes. Avis réservé pour cette raison. Avis du conservateur des monuments historiques, M. PEYRE Le site de l'abbaye de Saint-Cybard se déchiffre comme un palimpseste d'une particulière complexité : siège de l'une des fondations monastiques d'Aquitaine les plus importantes, remontant à 560, cet établissement fut reconstruit ou restauré à diverses époques, IXe, Xle siècles, après la guerre de Cent Ans, après les guerres de religions ; dépouillé à la Révolution, divisé entre plusieurs propriétaires il vit l'installation d'une papeterie, puis d'une brasserie au XIXe siècle, d'une imprimerie au début du XXc siècle, pour accueillir enfin le Centre National de la bande dessinée et de l'Image dans les années 1985-1991. Démolitions et constructions nouvelles aboutissent à un ensemble architectural dont le caractère hétéroclite fait la richesse et l'intérêt. En 1984, à l'occasion du projet du CNBDI, fut engagée une démarche de protection au titre des Monuments historiques : on estima alors nécessaire la réalisation d'une étude archéologique afin d'identifier les différents états de l'ancienne abbaye. Finalement aucune décision de protection ne fut envisagée : on peut penser qu'une protection au titre des monuments historiques était perçue, à tort ou à raison, comme une gène, pour ne pas dire un obstacle au projet du CNBDI. Sans doute aussi les esprits n'étaient pas prêts, de part et d'autre, au dialogue et aux compromis nécessaires à la création et à l'inscription d'une oeuvre contemporaine dans un site chargé d'histoire, remarquable par la diversité des activités qui s'y étaient exercées. Le statut de propriété a pu constituer d'autre part, un obstacle à la prise en compte de l'ensemble du site pour sa valorisation patrimoniale. Aujourd'hui la situation reste complexe et difficile mais au plan des principes et dans la perspective d'une problématique scientifique requise par cet avis, il apparaît difficile de proposer à la protection au titre des monuments historiques, la seule partie comprenant l'ancien logis abbatial et le passage voûté du cloître. CRPS du 2 octobre 2007 14 Les études historiques et archéologiques du site nous apportent une matière particulièrement riche et significative pour permettre d'envisager une protection d'ensemble. Il faudra cesser de penser qu'un projet contemporain répondant à des nécessités économiques ou à la revitalisation d'un quartier est, par définition, incompatible avec une démarche de patrimonialisation. Le présent dossier montre l'intérêt des vestiges archéologiques de l'ancienne abbaye comme des bâtiments abritant les différentes activités qui se sont succédées à cet endroit, c'est pourquoi je donne un avis favorable à une protection d'ensemble. En tout état de cause, si une telle protection ne pouvait être envisagée concrètement, il conviendrait d'engager des études complémentaires nécessaires à une parfaite connaissance du site avant de réaliser de nouvelles destructions même partielles. DEBAT : M. Cazenave appelé à se prononcer émet à son tour un avis favorable. Il informe la commission que ce dossier a fait l'objet de négociations suivies entre le promoteur VINCI, porteur d'un projet de réutilisation des bâtiments industriels, la ville propriétaire du logis abbatial et les services de l'Etat : archéologie, CRMH, SDAP. C'est notamment grâce aux sondages de 2004 que la DRAC a pu arriver en force, avec des arguments pour travailler avec les promoteurs et imposer qu'il ne touche pas aux strates basses pour l'essentiel médiévales mais uniquement à la partie industrielle. La charpente métallique qui est au bord de l'effondrement, en très mauvais état, sera tout de même en partie réutilisée pour servir de structure à une verrière sur la cour du logis abbatial. La charpente bois ne peut être récupérée. M. GUILBOT précise qu'aujourd'hui, le permis de construire a été déposé et est en cours d'instruction dans les services. Il rappelle que depuis sa fermeture dans les années 70, ce site a fait l'objet de nombreux projets restés inaboutis. La Sté VINCI va y installer une résidence de services et, au terme des nombreuses réunions de travail, l'ABF a donné un avis favorable au permis de construire. M. PEYRE s'étonne que l'on puisse encore envisager de démolir pour asseoir une construction contemporaine, elle devrait au contraire partir de ce qui existe, le principe de la « tabula rasa » n'est plus de mise. C'est pourquoi il faut proposer une protection plus étendue. Cette protection n'a pas été retenue dans les années 80 car les esprits n'étaient pas prêts. M. CAZENAVE estime que le travail mené avec les promoteurs et la collectivité, à forte teneur pédagogique c'est soldé par k préservation de l'essentiel de l'esprit du site et de ce qui pouvait être conservé. La protection proposée identifie plus précisément la partie la plus ancienne du site au temps où se tenait une abbaye. M. BARATIN précise qu'il s'est prononcé sur l'objet (le logis abbatial) qui selon lui mérite une protection. C'est tout de même bien tout le site qui présente un intérêt, ce qui a été révélé par les fouilles de 2004. Elles ont permis de distinguer la valeur des strates inférieures et de négocier avec l'aménageur. Ainsi, les fouilles prévues cet été sur le mur de l'infirmerie n'ont pu être conduites en raison de son état de délabrement ; toutefois, l'aménageur ne fera aucun percement sur ce mur et une prescription de fouille nouvelle pour compléter l'étude a été acceptée. M. VAN DAM ne voit pas pourquoi on irait au delà de la demande de k municipalité d'autant plus que le projet négocié donne satisfaction à tout le monde. M. LENIAUD indique que tout ce qui touche à Saint Cybard est très important pour la région et plus encore. La logique de la CRPS c'est d'examiner un ensemble archéologique ou architectural. Il aurait été préférable de présenter l'intégralité de la chose plutôt que de dissocier le dossier en deux: la partie ville, la partie privée et son projet. On croit sur parole ceux qui nous disent que le projet est satisfaisant mais maintenant que le permis de construire est approuvé, il n'est plus possible d'agir. Nous sommes donc très frustrés et k situation est d'autant plus dommageable que VINCI n'est par un promoteur ordinaire et que ses projets ne sont pas toujours extraodinaires. M. LENIAUD pense qu'il est particulièrement regrettable de ne plus pouvoir intervenir et de ne pas avoir discuté de k protection avant les négociations avec le promoteur. M. ALZOU indique que de tous., c'est sans doute lui qui est le plus frustré car en 1984, lorsqu'un premier dossier a été établi sur ce site, les bâtiments étaient encore sauvables. Le dossier arrive bien tard. Même si le projet est issu des tractations entre VINCI et les services de l'Etat, on ne le présente pas aujourd'hui. Par ailleurs, on ne sait pas ce que va faire la ville de l'ancien logis CRPS du 2 octobre 2007 15 abbatial. Au final même si l'on a pu éviter que VINCI mette tout par terre, et obtenir un certain nombre de sauvegardes, il s'agit là d'un triste dossier. M. VAN DAM rappelle que l'on ne peut pas ré- écrire l'histoire et que ce dossier à été réactivé par nos services à l'occasion de ce projet de réutilisation. Il ne convient pas de fake un procès d'intention à la Sté VINCI ou à la ville. Il insiste sur le fait que-c'est la moins mauvaise solution qui est finalement acceptée de tous. Par ailleurs, on ne peut pas geler la situation au nom de la conservation du site. Les projets d'aménagement de cet ilôt doivent aboutir. Pour M. LENIAUD, l'inscription, tout le monde le sait bien, n'a jamais rien gelé, elle permet d'exercer un contrôle léger sur l'évolution des choses. Il maintient que le service aurait été plus fort si tout le site avait été préalablement inscrit. Mme BARBEAULT pense que ce projet doit en outre s'inscrire dans une politique d'aménagement urbain et qu'il doit être distingué dans la ZPPAUP. M. AUZOU trouve regrettable que l'on fasse abstraction de l'histoire industrielle du site en ne proposant à la protection que le logis abbatial. Au final, seuls trois portiques métalliques vont être réutilisées dans la cour et les façades sur rue conservées. M. CAZENAVE informe la commission que des tractations sont en cours avec la ville pour élaborer un secteur sauvegardé. Mme DONNEFORT pense que trop d'élément restent dans l'ombre sur ce dossier et elle donnera pour sa part un avis défavorable à toute mesure de protection. Même si le permis de construire est un droit acquis, M. DODEMAN pense qu'une proposition de protection sur la totalité du site ne serait pas en contradiction avec les aspects factuels, temporels et juridiques de ce dossier. Cela permettrait en outre de démontrer à la ville et au promoteur que la protection ne représente pas une entrave. M. SOURIS se montre particulièrement intéressé par ce dossier car il existe des liens entre Saint Cybard et Saint Amand. Il est d'autant plus inquiet que la même société est actuellement en train de détruire des hectares de forêts dans une ancienne carrière, forte selon ses propos, de l'aval de la DRAC. M. VAN DAM répond que le groupe VINCI peut toujours raconter ce qu'il veut, la DRAC ne donne pas son accord aux projets les yeux fermés. M. VALIERE souhaite savok si une protection a été proposée à VINCI et si cette société a refusé. M. VAN DAM rappelle que les mesures de protection sont décidées par le préfet de région. Au terme de ce débat, le président de la séance propose de passer au vote. Dans un premier temps, le vote porte sur la partie appartenant à la commune et correspondant au logis abbatial ainsi qu'à un passage voûté. VOTE La commission régionale du patrimoine et des sites émet un avis favorable à l'inscription au titre des monuments historiques de la partie de l'ancienne abbaye Saint-Cybard correspondant au logis abbatial et à un passage voûté figurant au cadastre d'Angoulême (Charente) section AH n° 20 et AH n° 362 en raison de l'intérêt historique et architectural de cette abbaye devenue par la suite le siège d'activité industrielles. La commission, est ensuite interrogée sur l'opportunité de protéger l'ensemble de l'ilôt Lacroix — Charbonnaud. La commission régionale du patrimoine et des sites estime qu'il serait prématuré, dans la situation actuelle de protéger la totalité de l'ilôt Lacroix-Charbonnaud, ancienne abbaye Saint-Cybard; toutefois tout le site mérite une inscription au titre des monuments historiques et la CRPS se réserve le droit d'examiner à nouveau ce dossier si la situation venait à évoluer. La commission régionale du patrimoine et des sites invite par ailleurs la ville d'Angoulême à réserver une attention particulière à cet ilôt dans le cadre des documents d'urbanisme et de la ZPPAUP. CRPS du 2 octobre 2007 16