Colife Swiss Coaching Sàrl
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On s’attendrait à ce qu’un omnivore ait des caractéristiques anatomiques qui l’équipent
pour manger des aliments végétaux et animaux. D’après la théorie de l’évolution, la structure digestive
des carnivores est plus primitive que celle des herbivores. Ainsi, on pourrait s’attendre à ce qu’un
omnivore soit un carnivore montrant des adaptations gastro-intestinales à un régime herbivore.
C’est exactement la situation que l’on trouve chez l’ours, le raton laveur et certains
membres des canidés. (Cette discussion sera limitée aux ours parce qu’ils sont, en général,
représentatifs de l’anatomie des omnivores). Les ours sont classés comme carnivores mais sont
anatomiquement des omnivores classiques. Bien qu’ils mangent de la nourriture d’origine animale, les
ours sont principalement herbivores avec 70-80% de leur régime composé de nourriture végétale.
(L’exception ici est l’ours polaire qui vit dans l’arctique gelé et pauvre en végétation, et se nourrit
principalement de graisse de phoque.) Les ours ne peuvent pas digérer correctement la végétation
fibreuse, c’est pourquoi ils sont très sélectifs sur leur nourriture. Leur régime est dominé
principalement par des plantes grasses, des tubercules et des baies. Beaucoup de scientifiques pensent
que la raison pour laquelle les ours hibernent est parce que leur nourriture principale (plantes grasses)
n’est pas disponible dans les hivers froids du Nord. (De manière intéressante, les ours polaires
hibernent en été quand les phoques ne sont pas disponibles).
De manière générale, les ours ont des caractéristiques anatomiques consistantes avec un
régime carnivore. L’articulation de la mâchoire chez les ours est à la même hauteur que les molaires.
Le muscle temporal est massif, et l’angle de la mandibule est petit correspondant au rôle limité que la
ptérygoïde et le masséter jouent dans l’opération de la mâchoire. Le petit intestin est court (moins de 5
fois la longue du corps) comme celui des pures carnivores, et le colon est simple, régulier et court.
L’adaptation principale à un régime herbivore chez les ours (et autres omnivores « anatomiques ») est
la modification de leur dentition. Les ours gardent les incisives en pointe, les larges canines et les
prémolaires à cisaillement ; mais les molaires sont devenues carrées avec des cuspides arrondies pour
écraser et broyer. Les ours n’ont pas, cependant, adopté les ongles plats, émoussés des herbivores et ont
gardé les griffes longues et pointues du carnivore.
Un animal qui capture, tue et mange des proies doit avoir l’équipement physique qui
rend la prédation pratique et efficace. Puisque les ours incluent des quantités non négligeables de
viande dans leur régime, ils doivent garder les caractéristiques anatomiques qui leur permettent de
capturer et de tuer leurs animaux de proie. C’est pourquoi les ours ont une structure, une musculature et
une dentition de mâchoire qui leur permet de développer et appliquer les forces nécessaires pour tuer et
démembrer des proies, même si la majorité de leur régime est composé de nourriture végétale. Bien
qu’une articulation de mâchoire de style herbivore (au dessus des dents) soit bien plus efficace pour
écraser et broyer, c’est une articulation bien plus faible que l’articulation charnière des carnivores.
L’articulation de mâchoire de type herbivore est relativement facile à désarticuler et ne tiendrait pas
bien sous la pression nécessaire à maîtriser une proie se débattant et/ou à écraser des os (et ne donnerait
pas non plus la large ouverture buccale nécessaire aux carnivores). Dans la vie sauvage, un animal avec
une mâchoire désarticulée mourrait vite de faim ou serait mangé par autre chose, et subirait, donc, une
sélection négative. Une certaine espèce ne peut pas adopter une articulation plus faible mais plus
mobile et efficace de type herbivore avant qu’elle n’ait choisi un régime essentiellement végétal ou elle
risque une désarticulation de la mâchoire, la mort et de manière définitive, l’extinction.