2 Samir TRIGUI
profondément modifié et, semble-t-il, de manière durable. Nous
savions - depuis que nous avons décidé de ne plus être des
prosélytes naïfs du positivisme logique - que la vérité vraie
n’existe pas et tout discours sur l’entreprise doit se comprendre
au travers de celui qui le prononce, de sa culture et de sa
personnalité, au regard de la situation économique du lieu et des
caractéristiques d’une époque. Mais, aujourd’hui, quelques
années après le brutal revirement économique de 1992 (pour
faire simple), il est éclatant que les concepts développés dans
l’enseignement de la gestion, les cas utilisés, les expériences
exposées, les exemples mis en avant, sont souvent emprunts
d’un cheminement mental encore largement issu des années
antérieures alors qu’il serait nécessaire de reprendre ligne après
ligne, figure après figure tous nos ouvrages, tous nos polycopiés,
toutes nos démonstrations, tous nos calculs, pour les plonger
dans le bain de la stagnation, de la quasi déflation, du « souvent
moins » venant se substituer au « toujours plus ».
Parmi les concepts ciblés par ce mouvement sismique de
repensées et de reengineering mental, on a buté sur la
« politique générale » qui s’est exposée à un véritable
« chantier » de réflexions et qui a donné à quelques auteurs et
chercheurs une matière de débat et un cadre conceptuel
d’affirmation d’idées personnelles nouvelles.
En effet, la «politique générale», appelée également
«management stratégique » selon (Ghertman, 1989)(1) ;
«management global », selon (Martin, 1994)(2) ou « Politique
de l’entreprise» selon (Strategor, 1993)(3), une variété
d’appellations signifiant une discipline académique s’intéressant
à l’étude de toutes les variables endogènes et exogènes du
système«organisation» d’une façon particulière. Indéniablement,
la «politique générale» est « l’une des plus jeunes sciences du
management. Son objet est l’entreprise en tant qu’acteur de la
vie économique et sociale »(4).
Fonction et vocation de la direction générale, elle se veut
participer à une meilleure maîtrise des résolutions des problèmes
(1) (Ghertman, 1989, p 39)
(2) (Martin, 1994)
(
(3),(4) (Stategor, 1993)