musulmans fêtent l'Aïd le samedi 4 octobre. Le Maroc et la Mauritanie le 5 octobre. Et le
Pakistan le lundi 6 octobre.
De ces trois pays, l'honorable journal du pays du Nil choisit le Maroc. C'est sur lui qu'il
braque ses canons. Malgré les 6.000 km de distance.
Il aurait pu choisir comme sujet l'absence de consensus dans la fixation des dates des
fêtes religieuses, problème récurrent dans le monde musulman. Non, il choisit le Maroc.
Et c'est déjà curieux.
L'article est mis en ligne à 07.43 le dimanche, heure égyptienne. A cette heure là, le
Maroc dort encore. Mais le journal explique à ses lecteurs que le Maroc vient de fêter
l'Aïd et que la prière a déjà été présidée par le Souverain.
L'article commence par une affirmation invérifiable et, nous le savons bien, infondée: 'le
Maroc a fêté l'Aïd le dimanche, ce qui a provoqué un état de polémique et de
ressentiment au sein des musulmans'.
Trois experts ouléma sont ensuite invités à étayer cette affirmation. Un Alem d'Al Azhar,
le second d'un Centre d'études islamiques, et la troisième, enseignante à Al Azhar. A la
lecture de ces déclarations, on est autant consterné pour la grande Egypte que pour
l'institution d'Al Azhar.
Le Maroc doit suivre l'observation saoudienne, lit-on avec étonnement, surtout
lorsque l'on sait que cela n'a pas toujours été le cas en Egypte. Tout ce qui est basé sur
une observation au Maroc n'est pas licite, ajoute-t-on. Le consensus a été brisé, ajoute
un autre. La date marocaine 'est illicite', accuse celui là. Seule l'observation saoudienne
est licite, car c'est en Arabie saoudite que se déroule le pèlerinage, ajoute-t-il. Il s'agit
d'une décision étrange, sans fondement et qui consiste à interpréter l'islam selon les
états d'âme et sentiments de chacun et non selon la réalité, poursuit-il.
Enfin, une enseignante ou présentée comme telle, affirme que c'est une situation qui
illustre l'état d'ignorance dans lequel se trouve le Maroc.
En conclusion, le choix du sujet et l'angle sous lequel il a été attaqué par le journal, est
très étrange et ressemble à une attaque délibérée, un article de commande. Pour cette
attaque, trois experts ont été sollicités et ils ont répété les mêmes propos de
condamnation, sans que l'on sache si cette condamnation est le fait d'Al Azhar ou une
manipulation du journaliste.
Pour ce qui concerne Al Azhar, on se demandait s'il allait garder un certain leadership
sunnite. Là, on a eu la réponse.
Pour ce qui concerne l'Egypte, on voit bien que la révolution a permis d'obtenir une
seule forme de liberté d'expression: celle qui consiste à diffamer le Maroc.
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