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Outre les difficultés budgétaires qui minent l’action environnementale dans une phase
de transition démocratique, la politique de l’emploi, un des piliers de l’action
gouvernementale dans un tel contexte, se retrouve dans une certaine mesure affectée par
les actions nécessaires pour la protection de l’environnement. Ainsi, certaines entreprises,
qui font déjà face à des difficultés sous la pression des revendications salariales des
employés, risqueraient de cesser leurs activités si elles devaient en plus investir dans de
nouvelles technologies plus propres et permettant de respecter des législations plus strictes
en matière de protection de l’environnement. Là encore, dans un contexte économique post
révolutionnaire fragile, le décideur politique sera plus enclin à ménager les entreprises
économiques en ajournant les exigences de mise à niveau environnementale aux dépens de
la qualité de leurs rejets dans la nature.
A la lumière de ces constats, on est tenté de voir le verre à moitié vide et de prédire
un avenir sombre pour l’état de l’environnement dans les pays en phase de transition
démocratique post révolutionnaire. Cependant, le verre n’est pas aussi vide que l’on
pourrait croire.
En effet, un pays qui vit une révolution, connait généralement des conditions de vie
et des infrastructures plus dégradées que ce qui était déclaré auparavant dans les
statistiques officielles, notamment en ce qui concerne l’état de l’environnement. Ceci est
certes un lourd inconvénient, mais on peut y déceler une opportunité. En effet, une politique
de grands travaux à la keynésienne peut constituer une solution de relance économique
pour la création de l’emploi et le développement des régions, notamment à travers la
construction de réseaux d’assainissements, la généralisation des centres de collecte, de
transfert des déchets et l’augmentation du nombre de décharges contrôlées. Ainsi, en
Tunisie, après la révolution, la gestion des déchets s’est avérée être une problématique
récurrente qui touche aussi bien les conditions de vie de la population que le tissu
économique dans le sens où le secteur touristique a été affecté par l’accumulation des
déchets dans les rues des villes touristiques du pays. Les autorités, qui ont qualifié la
situation de « crise nationale », ont dû ordonner en mars 2014 une campagne
exceptionnelle pour nettoyer 40 municipalités touristiques du pays
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en prévision de la saison
touristique. Ainsi, la mise à niveau de l’infrastructure environnementale du pays s’inscrit
comme un enjeu économique majeur pour la Tunisie.
D’autre part, un modèle de croissance verte peut constituer une locomotive pour
l’absorption du chômage des jeunes diplômés à travers la création de nouveaux emplois
dans des secteurs novateurs. Ainsi, les emplois verts peuvent mobiliser une jeunesse
diplômée qui souffre de la saturation des secteurs traditionnellement recruteurs. Dans ce
même sens, la transition verte que les entreprises seront amenées à entamer dans le cadre
d’un modèle de croissance verte, pourrait constituer un atout à leur profit. En effet, la mise à
niveau environnementale des entreprises et éventuellement le recours à la labellisation de
leurs produits leur permettraient de conquérir de nouveaux marchés, inaccessibles pour les
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http://www.lapresse.tn/07042014/81049/quarante-destinations-touristiques-ciblees.html