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Résumé
La sélection génomique substitue à la connaissance de la généalogie celle des séquences d’ADN et
connait un succès spectaculaire dans la sélection des bovins laitiers. En équin, le gain de précision
pour les valeurs génétiques en CSO a été estimé faible entre la généalogie et la génomique,
éventuellement à cause des particularités des populations d’apprentissage et de validation. L’objectif
est de définir pour les races équines les conditions d’efficacité et de fonctionnement de la sélection
génomique. La partie théorique de la thèse a consisté en une méta-analyse afin de comprendre le
lien entre précision théorique et observée en fonction des paramètres des populations. L’étude a
montré l’importance du nombre efficace de marqueurs Me. Ce paramètre spécifique de la
population, de la structure génomique et de la parenté doit être évalué, au même titre que
l’héritabilité en génétique classique. D’un point de vue pratique, la 1ère voie d’amélioration était de
rechercher des gènes à effet majeur sur l’aptitude au concours de saut d’obstacles (CSO) ou au
concours complet. Aucun gène majeur n’a été localisé malgré des détections significatives. Le 2nd
levier pour améliorer l’estimation des valeurs génétiques en CSO était d’utiliser le Single-Step,
méthode qui combine l’information génomique des étalons génotypés et la généalogie de l’ensemble
des chevaux non génotypés utilisés pour l’indexation. L’évaluation pour le CSO a donc été revisitée.
Malgré le re-calcul de l’héritabilité et l’application des points sur toute la période, le gain en précision
reste faible. La sélection génomique a également été testée sur des chevaux d’endurance, mais
comme pour le CSO les précisions obtenues pour le moment ne sont pas assez élevées pour justifier
une utilisation de la sélection génomique. Récemment, un gène majeur agissant sur l’aptitude à
trotter (DMRT3) a été identifié. Malgré l’effet très négatif d’un allèle sur la qualification et les
performances précoces, le Trotteur français (TF) est polymorphe pour le gène à cause d’un effet
positif de ce même allèle sur les performances tardives. La sélection classique et la sélection
génomique ont été comparées en incluant ou non dans le modèle un marqueur lié à DMRT3, nous
permettant d’identifier la meilleure combinaison de modèle et de méthode à utiliser pour estimer les
valeurs génétiques du TF. Enfin, le paramètre Me a été estimé dans les populations de chevaux
utilisées au cours de la thèse, et les résultats des évaluations génomiques ont été comparés en
fonction de Me et des autres paramètres influant sur la précision de la sélection génomique. Deux
nouveaux projets prévoyant de génotyper des chevaux de CSO d’une part et des TF d’autre part
devraient permettre respectivement d’améliorer la précision de l’évaluation génomique en CSO et de
confirmer l’intérêt de la prise en compte de DMRT3 dans l’évaluation génomique des TF.