La Lettre du Gynécologue • no 374 septembre 2012 | 9
de nécrose friable et diffusion d’un liquide brunâtre
dans la quatrième observation.
Microscopiquement, les TCSL sont caractérisées par
la présence de cordons ou de tubules sexuels et de
tissu stromal leydigien des gonades embryonnaires
tout au moins dans la forme bien différenciée (11).
Les TCSL de l’ovaire ont été divisées par l’OMS en
4 catégories : bien différenciées (11 %), de diffé-
renciation intermédiaire (54 %), peu différenciées
(13 %), dont la majorité sont sarcomatoïdes et
avec éléments hétérologues (22 %) [11, 12]. L’étude
immunohistochimique a mis en évidence plusieurs
marqueurs : l’inhibine α, la vimentine, la cytokéra-
tine 7, le CD99 et l’antigène de membrane épithéliale
(EMA) [13].
Dans l’étude de Young et Scully (6), toutes les
tumeurs bien différenciées sont diagnostiquées au
stade I. Les formes moins différenciées se présentent
plutôt à des stades plus avancés ou sont rompues
lors de la laparotomie dans 15 % des cas.
Certains auteurs indiquent une chimiothérapie adju-
vante dans les formes indifférenciées aux stades Ia,
les types intermédiaires avec rupture intrapérito-
néale, lorsqu’il existe des éléments hétérologues
mésenchymateux, dans certains stades Ib et dans
les stades plus évolués. La chimiothérapie palliative
est utilisée lors des récidives. Les protocoles sont
identiques à ceux qui sont suivis dans les autres
tumeurs de l’ovaire (9).
La radiothérapie n’a pas de valeur connue mais peut
être envisagée pour des reliquats de très petite taille
persistants après la chirurgie (14).
L’utilisation des agonistes de LH-RH a été rapportée
pour les tumeurs ovariennes sécrétant la testostérone
chez des patientes ayant une contre-indication tran-
sitoire à l’intervention (8).
Les récidives des TCSL de l’ovaire sont traitées par
une cytoréduction de la tumeur suivie d’une chimio-
thérapie. La rareté de ces récidives est à l’origine
d’une expérience limitée concernant la chimio-
thérapie. Les tumeurs récidivantes, habituellement
peu différenciées, répondent mal à la chimiothérapie
(14).
La surveillance postopératoire, clinique, biologique
et radiologique a largement bénéficié de l’apport de
la cœlioscopie et surtout des progrès récents des
techniques de dosages hormonaux (15). Le dosage
de la testostéronémie, de l’alphafœtoprotéine et de
l’inhibine sérique peut servir comme un marqueur
biologique de l’évolution après un traitement conser-
vateur (6, 9).
Les facteurs pronostiques pour les TCSL de l’ovaire
sont : l’âge, la taille, la rupture tumorale, l’indice
mitotique, la différenciation histologique, la présence
des éléments hétérologues et le stade tumoral (6, 9).
L’évolution souvent favorable peut toutefois être
marquée par la survenue de récidives précoces et
des métastases dans 60 % des cas durant la première
année pour les formes moyennement ou peu diffé-
renciées. Seules 6 à 8 % des récidives surviennent
après plus de 5 ans (6, 9).
Conclusion
Les TCSL de l’ovaire sont des tumeurs rares, dont le
diagnostic est fondé sur l’étude histologique de la
pièce opératoire. Ce sont des tumeurs à caractère
potentiellement malin et à évolution lente et dont
le traitement est essentiellement chirurgical. ■
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