6 | La Lettre du Gynécologue • no 374 septembre 2012
Points forts
Sous sommaire
largeur 105 mm
Sous 2 colonnes
largeur 140 mm
Sous justif totale
largeur 182 mm
LETTRES
»Faire le point sur la prise en charge des cancers du col utérin invasif découverts en cours de grossesse en
référence aux recommandations françaises de 2008.
»
Lors de cette étude rétrospective, 3 patientes sur 5 ont bénéficié d’une chimiothérapie néoadjuvante
pendant la grossesse, 1 patiente a eu un curage pelvien par voie cœlioscopique au premier trimestre.
»
Prise en charge multidisciplinaire prenant en compte le stade, la taille, le type histologique, le statut
ganglionnaire, le terme du diagnostic, la parité et le désir de maintien de la grossesse.
Mots-clés
Cancer du col utérin
Grossesse
Recommandations
Préservation
Cœlioscopie
Highlights
»
An update on the manage-
ment of invasive cervical cancer
discovered during pregnancy
with reference to the French
guidelines 2008. A retrospec-
tive study of 5 patients. Three
patients underwent neoad-
juvant chemotherapy during
pregnancy, one patient had
a laparoscopic pelvic lymph-
adenectomy in first trimester.
Multidisciplinary approach
taking into account the stage,
size, histological type, nodal
status, the term of diagnosis,
parity, and the desire to main-
tain the pregnancy.
Keywords
Cervical cancer
Pregnancy
Recommandations
Preservation
Laparoscopy
tant pas d’intubation). Trois patientes ont reçu une
chimiothérapie néoadjuvante par cisplatine débutée
au deuxième trimestre de grossesse (entre 17 et
25 SA). Une patiente (stade IB1 de 2,3 cm) a bénéficié
d’un curage pelvien (négatif) en cours de grossesse
(à 13 SA) par voie cœlioscopique. Deux patientes
ont eu un curage lomboaortique par voie rétropé-
ritonéale : l’une à J41 de la césarienne et l’autre en
per-césarienne. Quatre patientes ont survécu, avec
un délai moyen de 47,5 mois (12 à 94 mois).
Selon notre procédure au centre Oscar-Lambret à
Lille, pour les patientes présentant une tumeur de
4 cm et plus, un curage lomboaortique ± pelvien puis
un traitement complémentaire ont été réalisés et
celles présentant une tumeur de moins de 4 cm ont
bénéficié d’un traitement chirurgical par hystérec-
tomie élargie puis radiothérapie. Une chimiothérapie
néoadjuvante a été effectuée chez 3 patientes
pendant leur grossesse sans complication néona-
tale. Pour le cancer du col utérin, la molécule la
plus employée en chimiothérapie est le cisplatine,
et la plupart des cas rapportés pendant la grossesse
concerne son usage. Le délai médian diagnostic-
traitement était de 7 semaines (3-18 semaines). Ce
délai est proche de celui décrit dans la littérature
concernant les cancers du col utérin hors grossesse.
Toutes les patientes ont accouché par césarienne.
Plusieurs arguments défendent ce choix (dissémi-
nation lymphovasculaire, hémorragique, dystocie
mécanique, dilacération du col, et implantation de
cellules malignes sur l’épisiotomie.)
Les recommandations nationales de P. Morice
et al. (1) distinguent, dans un premier temps, le
terme du diagnostic où l’on peut considérer la matu-
rité fœtale atteinte (dès 28 SA), puis le terme autori-
sant encore une stadification ganglionnaire pelvienne
(jusqu’à 24 SA) et, enfin, le stade FIGO. Cinq facteurs
clés déterminent la décision thérapeutique : le stade
tumoral, le statut ganglionnaire, le type histologique,
le terme du diagnostic et le souhait du couple de
poursuivre la grossesse. Les auteurs insistent bien
sur la taille tumorale : ≥ 4 cm. L’importance de la
stadification ganglionnaire pelvienne est soulignée
également pour les tumeurs de moins de 4 cm.
Conclusion
Dans notre travail, il faut retenir qu’un dépistage
systématique du cancer du col utérin doit être
effectué au début de la grossesse et qu’une concer-
tation multidisciplinaire est nécessaire pour la prise
en charge de ces patientes.
Dans notre pratique, nous avons constaté que :
– la lymphadénectomie pelvienne par voie cœlio-
scopique est possible et décisive dans la prise en
charge thérapeutique des tumeurs inférieures à
4 cm ;
– la lymphadénectomie lomboaortique par voie
rétropéritonéale est réalisable en per-césarienne
pour les tumeurs de 4 cm et plus ;
– la chimiothérapie néoadjuvante à base de sels de
platine commencée dès le deuxième trimestre tient
une place déterminante (surtout évaluée pour les
stades IB). Elle n’est pas indiquée si la tumeur mesure
moins de 4 cm avec un curage pelvien négatif ;
– le carboplatine semble être mieux toléré que le
cisplatine ;
– la voie d’accouchement à privilégier est la césa-
rienne. ■
Référence
bibliographique
1. Morice P, Narducci F, Mathevet
P, Marret H, Darai E, Querleu
D. French recommendations
on the management of inva-
sive cervical cancer during
pregnancy. Int J Gynecol Cancer
2009;19(9):1638-41.
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