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règlements resserrés dans les garderies
au privé
Ce n’est pas cette vérification
qui titille, mais le fait que si, entre temps, le délai de vérification
des absences d’empêchement à la
garderie vient à échéance, l’adulte
en question ne pourra plus se trouver dans la résidence pendant les
heures d’ouverture tant que les
résultats ne confirment pas son
innocence.
Une situation survenue — plus
d’une fois — dans la région. « Ça fait
trois mois que le mari d’une RSG de
Granby doit demeurer à l’extérieur
de la maison parce que les résultats de sa prise d’empreintes ont
été perdus, raconte la présidente
de l’Alliance des intervenantes en
milieu familial de l’Estrie (ADIM),
Marlène Carbonneau. Il a dû les faire
reprendre et attend encore. »
Pour Isabelle Ménard, pas question de mettre son mari à la porte si
telle situation se produit. « Je préférerais fermer mon milieu, affirmet-elle fermement. On montre notre
bonne foi, mais on ne contrôle pas
les délais. »
Peu d’options
Enfin, le Ministère exigera désormais que les remplaçants occasionnels des RSG, lorsqu’elles ont
des rendez-vous médicaux ou des
urgences familiales, par exemple,
doivent avoir suivi une formation
portant sur le développement de
l’enfant d’au moins 12 heures, en
plus du cours de secourisme axé
sur les enfants. Elles devront aussi se soumettre à de rigoureuses
vérifications, incluant la prise de
références, ce qui complique de
beaucoup le recrutement d’un suppléant, soutiennent les gardiennes.
À défaut de trouver une remplaçante éligible, Isabelle Ménard, comme
d’autres, pourrait être obligée de
fermer sa garderie les jours où elle
ne peut travailler.
Il ne semble pas y avoir de solution à ces mesures, adoptées par
décret en janvier dernier. Un moratoire avait été demandé, mais le
Ministère a fait la sourde oreille,
souligne M me Carbonneau. « C’est
comme un bâillon », laisse-t-elle
tomber.
Isabelle Ménard remettra dans
les prochains jours une lettre aux
parents des enfants dont elle a la
garde, afin que ceux-ci prennent
conscience des impacts qu’auront
ces nouvelles mesures. Pour elle, le
Ministère les a mis devant le fait accompli. « De toute façon, si je ne me
conforme pas, les contraventions
portées à mon dossier finiront par
faire fermer mon service de garde »,
déplore-t-elle.
Des impacts sur le quotidien
Marie-Ève Martel
[email protected]
Granby — Si on les applique à la lettre, certaines mesures du nouveau
règlement bouleverseront le quotidien des garderies subventionnées
en milieu familial.
Une première directive stipule que
les responsables devront conserver
les manuels d’instruction de tous les
équipements de leur service de garde
pour prouver qu’ils sont installés et
utilisés adéquatement. Cela inclut
entre autres les modules de jeux, les
poussettes, les jouets et les parcs.
« En gros, tout ce qu’on achète, on
doit conserver les instructions pour
les présenter au représentant du bureau coordonnateur quand il va se
présenter », précisait au préalable
Marlène Carbonneau, présidente de
l’Alliance des intervenantes en milieu
familial de l’Estrie (ADIM).
Autrement, il faudrait en théorie
se départir de tout équipement dont
on n’a plus le livret. « C’est la même
chose si une RSG a investi pour
faire construire un module de jeux
en bois par un artisan », renchérit la
présidente.
Dans une lettre qu’elle fera parvenir sous peu aux parents dont elle
a la garde, Isabelle Ménard avertit
ceux-ci avec un brin de sarcasme.
« Ne soyez pas surpris si ma cour extérieure et les locaux se vident peu
à peu de leur contenu. Comme il ne
me sera plus possible d’acheter dans
les ventes de garage ou accepter vos
dons en jouets, vélos, trottinettes,
etc., et qu’aucune subvention ne m’est
allouée chaque année pour du matériel neuf, je devrai offrir un moins
grand choix à vos enfants. »
Et ce n’est pas de gaieté de cœur
qu’elle agirait de la sorte. « Même les
parents chez eux n’ont plus toujours
les manuels ! Il faut faire la juste part
des choses », martèle-t-elle.
Médicaments
Viennent ensuite les nouvelles normes concernant l’administration de
médicaments, dont l’acétaminophène. Bien que les RSG aient toujours
eu besoin d’une autorisation écrite
des parents pour permettre la prise
de médicaments à leur enfant, la nouvelle réglementation les forcerait à
ne disposer que d’une seule concentration. « Ça veut dire que celle qui
garde des poupons et des enfants ne
peut qu’avoir la concentration pour
poupons », explique Mme Carbonneau.
Pour respecter une posologie rigoureuse, les enfants devront aussi être
pesés tous les trois mois.
Pour éviter de se retrouver en infraction, Mme Ménard a plutôt choisi
de ne plus administrer le médicament. « Il faudra que le parent vienne
chercher son enfant ou vienne lui administrer le médicament, car je n’en
garderai plus dans ma résidence »,
lance-t-elle.
« Tout est aseptisé »
Par souci de sécurité, le ministère
de la Famille demande désormais
aux RSG de ranger tous les produits
d’entretien, même le savon à vaisselle, dans un lieu sûr et verrouillé à
clé. D’accord avec l’idée de sécuriser
les lieux, elles trouvent toutefois que
le règlement va trop loin, elles qui
mettaient déjà ces produits hors de
la portée des enfants.
En outre, la literie utilisée par chaque enfant ne pourra être mise en
contact avec celle des autres. « Les
enfants s’embrassent et se toussent
dessus, se mettent des jouets dans la
bouche toute la journée, mais il serait
très dangereux que le coin de son
drap touche à celui de son copain »,
ironise Mme Ménard.
Enfin, les RSG n’auraient plus le
droit de remplir les pataugeoires
portatives, qu’elles devront désinfecter avant chaque usage, à l’avance pour laisser l’eau se réchauffer,
afin d’éviter un risque de noyade.
Pourtant, aucune des intervenantes
n’a eu vent d’un accident de ce genre,
puisque les enfants ne sont jamais
laissés seuls.
« Tout est aseptisé, les enfants
n’auront plus la moindre notion de
danger, clame M me Carbonneau. Ces
mesures-là feront qu’on ne leur apprendra pas à ne pas y toucher. Il
ne faut pas oublier que les RSG ont
aussi un rôle d’éducation auprès
des enfants. »
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Photo tirée du site de l’alliance des intervenantes en milieu familial de l’estrie
Marlene Carbonneau, présidente de l’ADIM-Estrie
Photo étienne ranger, archives le droit
Il faudra détenir un livret d’instructions pour tout jouet ou structure présente dans la garderie, faute de quoi il faudra
peut-être se départir de l’équipement, laisse croire la nouvelle réglementation.
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