ÉDITORIAL
médecine et armées, 2015, 43, 3 229
Alors que la recherche du Service de santé des armées (SSA) vivait il y a quelques
années une profonde restructuration, s’est imposé le questionnement de l’éthique
de cette recherche. Cette réflexion est née au sein du Comité consultatif en éthique
pour l’expérimentation animale du Centre de recherche du Service de santé des
armées (CRSSA) sous l’impulsion de son président, le MC A. Queyroy †. Cette
dynamique s’est ensuite étendue à l’Institut de recherche biomédicale des armées
(IRBA), puis s’est concrétisée en un colloque « Éthique dans la recherche du
Service de santé des armées ». Celui-ci s’est tenu le 17 octobre 2012 à l’École
du Val-de-Grâce, sous la présidence du Directeur central du SSA et sous le haut
patronage de Mme le professeur A. Fagot-Largeault, professeur au Collège de
France, et de M. le professeur B. de Saint-Sernin, membre de l’Académie des
sciences morales et politiques. Le dossier de ce numéro de Médecine et Armées
est le reflet de cette manifestation.
L’éthique est une manière d’être et d’agir conforme à ce que l’on est et à la
communauté à laquelle on appartient. L’éthique n’est pas la morale, projection
de nos actes sur une échelle culturelle du bien et du mal. Ce n’est pas davantage
la déontologie, norme professionnelle, ou la loi, norme sociale de jugement des
actes. L’éthique, c’est la manière dont on anime au quotidien l’habit de médecin,
celui de militaire et celui de scientifique, dans notre contexte culturel français,
européen et occidental. Vivre ces différentes positions, c’est se confronter à
chaque instant à des contextes qui mettent notre manière d’être en danger. C’est
pourquoi il apparaît indispensable d’y réfléchir avant de s’y trouver plongé
volens nolens. C’est également pourquoi les contributions, pourtant nombreuses
et diverses, sont insuffisantes à montrer l’ampleur du champ des conflits bordant
notre vie et la manière dont les chercheurs du SSA conçoivent leurs actions. Que
les auteurs soient remerciés pour le partage de leur expérience et l’aide qu’ils
apportent dans cette réflexion collective vers une nécessaire éthique.
Le premier pas ne pouvait être que le respect de la loi, celle qui régit les
expérimentations effectuées chez l’homme. L’article du MC C. Verret, chef du
bureau de gestion de la recherche clinique, délimite les procédures qui permettent
de respecter les réglementations sans déroger à la rigueur scientifique, le tout
dans le cadre administratif du SSA. Le traitement des patients par les cellules-
souches permet de répondre aux conséquences dramatiques des agressions NRBC
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