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Le Soir Mardi 18 février 2014
LESMARCHÉS 15
LES MARCHÉS EN BREF
ESPAGNE
IBEX 35 MADRID
FRANCE
CAC 40
ROYAUME-UNI
FOOTSIE 100
PAYS-BAS
AEX 25
ALLEMAGNE
DAX 30
BELGIQUE
BEL 20
ITALIE
MIB 15
Le Bel 20 se distingue
Les marchés européens ont évolué sans
tendance ce lundi, les investisseurs
brillant surtout par leur absence en rai-
son de la fermeture de Wall Street pour
cause de Presidents Day. À Bruxelles, le
Bel 20 (+0,4 %) s’est distingué sans
parvenir à accrocher le cap des 3000
points.
Une fois n’est pas coutume, l’indice a
été soutenu par ThromboGenics qui a
rebondi de 8 % dans des volumes
d’échange étoffés à un mois de la publi-
cation de ses chiffres annuels. Telenet
(+2,2 %) s’est également repris après
sa correction des derniers jours dans le
sillage de prévisions prudentes pour
2014.
Les financières sont par contre restées à
la traîne à l’image de KBC (-0,5 %) qui
souffre toujours de l’annonce de la sup-
pression de son dividende la semaine
dernière. Hors indice, Euronav (-3,3 %)
a chuté alors que les créanciers d’OSG
ont annulé le processus de vente des
tankers pétroliers convoités par le
groupe belge. Arseus (+4,8 %) a bondi
sans nouvelle particulière, en profitant
pour passer le cap des 30 euros pour la
première fois de son histoire. La biotech
Galápagos (+1,5 %) a profité de la fina-
lisation du recrutement des 45 patients
nécessaires au lancement d’une étude
de phase 2 pour un traitement expéri-
mental de la colite ulcéreuse.
Bourses européennes 17/02/2014
6736,00
401,24
2989,48
9656,76
4335,17
10118,6000
20459,65
LE FAIT DU JOUR
L
e Bel 20 est proche d’un
nouveau cap dans son
long processus de redres-
sement, flirtant désormais avec
le cap des 3.000 points qu’il n’a
plus atteint depuis début sep-
tembre 2008, soit avant l’effon-
drement de Fortis. Évidemment,
le Bel 20 doit encore progresser
de plus de 50 % pour renouer
avec ses records mais l’indice
belge se situe dans la moyenne
européenne malgré le lourd tri-
but payé à la crise avec la dispa-
rition de Fortis et de Dexia.
Francfort et Wall Street ont
pour leur part déjà atteint de
nouveaux records historiques.
Conjoncture ralentie
Récemment, les indices ont
poursuivi leur envolée, les ten-
sions autour des pays émergents
ayant à peine tempéré l’enthou-
siasme des marchés pendant
quelques semaines bien qu’ils
aient porté l’économie mondiale
depuis plus d’une décennie.
Même en 2009, ils ont évité le
naufrage en affichant une crois-
sance de 3,1 % contre une
contraction de 3,4 % dans les
pays industrialisés permettant
de limiter l’érosion du PIB mon-
dial à 0,4 %.
Ces derniers jours, les inves-
tisseurs sont par ailleurs
confrontés à une salve d’indica-
teurs économiques décevants,
surtout aux États-Unis où les
ventes au détail (soit la consom-
mation représentant 70 % de
l’économie US) ont reculé de
0,4 % en janvier après un repli
de 0,1 % en décembre. La pro-
duction manufacturière a chuté
de 0,8 % le mois dernier, le plus
important repli depuis mai
2009. La météo froide et nei-
geuse outre-Atlantique est avan-
cée comme explication mais
cette donnée est également
connue des économistes qui
prévoyaient des chiffres bien
meilleurs pour ces indicateurs.
Le Japon affiche également
un net ralentissement avec une
croissance de son PIB de 1 % en
glissement annuel au 4e tri-
mestre 2013 contre une prévi-
sion de 2,8 % et ce, alors que le
pays du Soleil levant va devoir
affronter les conséquences éco-
nomiques d’un relèvement de
5 % à 8 % de la TVA au 1er avril.
Seule la zone euro fait actuelle-
ment un peu mieux qu’attendu
après sa longue traversée du dé-
sert. Cela ne suffit toutefois pas
à améliorer l’image économique
mondiale qui apparaît en net ra-
lentissement alors qu’il y a deux
mois l’optimisme prévalait.
Les bons résultats d’entrepri-
ses peuvent apparemment justi-
fier la hausse des Bourses et les
ratios de valorisation supérieurs
aux moyennes historiques. La
croissance de 4,6 % des béné-
fices enregistrés l’année dernière
par les entreprises du S&P500,
indice élargi américain, n’a tou-
tefois rien d’impressionnant, a
fortiori dans un contexte de dol-
lar faible dopant les chiffres en
billets verts des multinationales
US. Pour 2014, plusieurs géants
comme Procter & Gamble ont
d’ailleurs déjà averti que les taux
de change pèseraient sur les ré-
sultats en raison de la déprécia-
tion des devises émergentes.
La principale explication des
performances boursières réside
encore et toujours dans l’abon-
dance de liquidités, ce qui expli-
que également que l’on constate
actuellement une hausse paral-
lèle des actions, des obligations
et même de l’or. Les fonds ne
vont d’une classe d’actifs à
l’autre qu’en fonction des oppor-
tunités mais les liquidités sont
déversées sur les marchés finan-
ciers. Les banques ont ainsi
2.590 milliards de dollars dépo-
sés auprès de la Réserve fédérale
américaine (Fed).
Cette dernière a certes entre-
pris de réduire ses soutiens, ra-
menant ses rachats mensuels
d’actifs de 85 à 65 milliards de
dollars, mais elle est encore très
loin de reprendre les liquidités
injectées ces dernières années.
De plus, les marchés espèrent
depuis plusieurs mois de nou-
velles interventions de la
Banque centrale européenne. À
long terme, cette dépendance
des Bourses se traduira par une
importance exacerbée de la poli-
tique des banques centrales.
■
CÉDRIC BOITTE
Les liquidités
dopent les Bourses
TENDANCES Malgré les inquiétudes sur l’économie…
A Bruxelles, le Bel 20
renoue avec ses niveaux
précataclysme Fortis.
Les taux de change
ont dopé des bénéfices
guère impressionnants.
L’on constate actuellement une hausse parallèle des actions,
des obligations et même de l’or. ©BELGA
A
près avoir pris des partici-
pations dans des start-up
comme Famest (marketing vi-
ral pour les marques vestimen-
taires), I Love Climbing (com-
munauté pour fans d’alpi-
nisme) et Cine Pedia (réseau
social pour cinéphiles), le
fonds d’investissement liégeois
MeusInvest vient de lancer lui-
même un « programme d’acti-
vation » baptisé Activ’Up. Un
incubateur en fait ? En quelque
sorte, sauf que dans un paysage
entrepreneurial wallon encore
fort cadenassé, le terme « incu-
bateur » est une sorte d’appel-
lation contrôlée. « Si vous pou-
viez utiliser un autre terme, ce-
la éviterait de froisser certaines
sensibilités », nous demande
un responsable de MeusInvest.
Fin de la parenthèse.
Activ’Up est en fait une cel-
lule de coaching et d’accompa-
gnement personnalisé dédiée
aux jeunes entreprises ou pro-
jets en phase de préamorçage.
Pour une période comprise
entre trois et neuf mois. « Il
s’agit typiquement de faire évo-
luer une “bonne idée” en un
plan d’affaires crédible capable
d’intéresser des investisseurs.
Notre rôle est d’aider à valider
le potentiel commercial en dé-
crochant les premières réfé-
rences, à peaufiner un plan fi-
nancier, à mettre en place un
réseau de distribution, etc. »,
résume Ben Piquard, habitué
des Startup Weekends et
autres Boostcamps, qui s’oc-
cupe de ce projet à mi-temps.
Il est épaulé par des experts du
centre d’accompagnement SI-
DE-Socran.
La structure Activ’Up est
lancée pour cinq ans au mini-
mum, avec un capital de départ
de 600.000 euros. MeusInvest
prévoit par ailleurs trois enve-
loppes annuelles de 25.000 eu-
ros chacune, sous forme d’aides
diverses à l’amorçage. Huit
start-up ont déjà été retenues
suite à un premier appel à can-
didatures fin janvier. Parmi
celles-ci figurent notamment
ProchainBus.be, une appli mo-
bile pour anticiper l’arrivée du
prochain bus, et le réseau so-
cial Foxi.be, qui facilite l’orga-
nisation d’activités et sorties
« malignes » entre particuliers.
MeusInvest part donc du prin-
cipe que trois des huit projets
participant montreront une
maturité suffisante pour un
premier coup de pouce finan-
cier. Ensuite, ce sera aux start-
up de convaincre des investis-
seurs privés, éventuellement en
tandem avec l’invest public.
Les jeux sont ouverts.
Les start-up « hébergées »
ont l’obligation d’avoir leur siè-
ge social en province de Liège
et d’être présentes au moins
deux fois par semaine à l’es-
pace de coworking La Chapelle
à Liège, le « camp de base » de
ce programme Activ’Up.
«On joue un rôle de pion-
niers », fait remarquer Hughes
Danze, en charge de la com-
munication chez MeusInvest.
Jusqu’ici, les invest wallons in-
vestissaient en effet surtout
dans des PME d’une certaine
taille ou se limitaient aux spin-
off universitaires, voire à
quelques spin-out industriel-
les. Ici, un invest soutient pour
la première fois des micro-
structures, dans des domaines
aussi « frivoles » que les ré-
seaux sociaux et les applis mo-
biles. Un changement de men-
talités ?
Précisons que 49 % du capi-
tal de MeusInvest a été ouvert
ces dernières années aux prin-
cipales banques du pays ainsi
qu’à des entreprises liégeoises
bien connues (CMI, Mithra,
Lampiris…).
■
OLIVIER FABES
Quand un invest
public s’intéresse
(enfin) aux start-up
ENTREPRENEURIAT
Activ’Up, par MeusInvest
« Il s’agit de faire évoluer une “bonne idée” en un plan d’affaires
crédible », explique l’animateur d’Activ’Up, Ben Piquard. ©D.R.
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