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Réactions anaphylactiques en cours d’anesthésie générale chez l’enfant
Anaphylaxis during anesthesia: results of a 12-year survey at a French pediatric center.
Karila C, Brunet-Langot D, Labbez F et al. • Allergy 2005;60:828-34.
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Une réaction d’hypersensibilité immédiate peut survenir
au cours d’une intervention sous anesthésie générale. Pour
éviter la récidive au cours d’une nouvelle intervention, des tests
peuvent être effectués afin de préciser le ou les allergènes en
cause.
L’équipe de pneumoallergologie de l’hôpital Necker-Enfantsmalades fait part des résultats du bilan allergologique effectué
chez 68 enfants victimes de réactions d’hypersensibilité au cours
d’une anesthésie générale entre 1989 et 2001. Trente de ces
enfants avaient subi plusieurs interventions chirurgicales pour
des malformations congénitales. Chez 51 enfants, le produit allergisant et responsable de la réaction allergique IgE médiée observée lors de l’anesthésie générale a pu être retrouvé grâce à des
tests cutanés orientés par l’histoire clinique et la liste des médi-
caments utilisés. Comme chez l’adulte, les principaux agents
allergisants sont les curares et le latex. Dans cette série, les curares
étaient responsables dans 61 % des cas et le latex l’était dans
27 % des cas. Les colloïdes, les hypnotiques et les opiacés étaient
moins souvent en cause (respectivement 14 %, 12 % et 9 % des
cas). Parmi les curares, le plus fréquemment en cause était le
vécuronium (Norcuron®). Une réactivité croisée aux autres
curares utilisés en France a été observée dans trois quarts des cas,
en particulier entre le vécuronium et l’atracurium (Tracrium®
1 %) ou le pancuronium (Pavulon®).
Les résultats du bilan ont permis à 25 enfants d’être opérés ultérieurement avec un protocole anesthésique différent, sans réaction allergique.
M. François
Effet bénéfique de l’adéno-amygdalectomie sur la pression artérielle
pulmonaire en cas d’amygdales obstructives
The effects of tonsillectomy and adenoidectomy on pulmonary arterial pressure in children.
Yilmaz MD, Onrat E, Altuntas A et al. • Am J Otolaryngol 2005;26:18-21.
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L’obstruction chronique des voies aériennes supérieures
par amygdales obstructives peut être responsable d’une
hypertension artérielle pulmonaire. Celle-ci est réversible, au
moins au début, comme le montre l’étude de Yilmaz et al.
Les auteurs ont mesuré la pression artérielle pulmonaire de
manière non invasive par écho-Doppler chez 52 enfants (36 garçons et 16 filles) ayant des amygdales obstructives, avant puis
six mois après l’adéno-amygdalectomie, et chez 33 enfants
indemnes de toute affection ORL, qui servaient de témoins.
Vingt-huit des 52 enfants qui avaient une hypertrophie amygdalienne, source d’obstruction des voies aériennes supérieures, présentaient une hypertension artérielle pulmonaire préopératoire.
Celle-ci s’est normalisée dans les six premiers mois postopératoires dans les deux tiers des cas.
Cette étude confirme que l’hypertrophie des amygdales n’est pas
seulement un problème de gêne sociale due au ronflement, mais
qu’elle peut avoir des conséquences graves.
M. François
Hémorragie postadénoïdectomie : analyse des incidents
Hemorrhage following adenoidectomy. De Gaudemar I, Estève C, Sfez M, Hamza J • Risque et qualité 2004;2:35-40.
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Les méthodes de gestion des risques, initialement et fréquemment utilisées dans l’industrie, commencent à être
appliquées dans les domaines de la santé. Elles restent toutefois
encore mal connues parmi les cliniciens.
À la suite de l’apparition d’une incidence élevée et inexpliquée
d’hémorragies postadénoïdectomie (5 %) sur une période de 6 mois,
une analyse rétrospective systémique a été menée, afin d’en identifier les étiologies. La méthode initiale a été adaptée à l’analyse
d’événements itératifs.
Entre novembre 2002 et avril 2003, 5 enfants ont nécessité une hospitalisation de plus de 12 heures pour hémorragie postopératoire
parmi les 106 adénoïdectomies réalisées dans le même temps.
L’investigation a visé à reconstituer le déroulement de la procédure
normale de programmation de l’acte chirurgical jusqu’à la sortie
du patient, puis à rechercher d’éventuels facteurs étiologiques
selon des méthodes appliquées en gestion du risque sanitaire. Cette
recherche, complétée par une analyse pluridisciplinaire des causes,
a été conduite de façon systématique et a permis d’identifier des facteurs liés aux patients (coagulopathie familiale non détectée), à l’organisation et au matériel (utilisation de curettes d’adénoïdectomie à
usage unique et défaut d’information relative à la prise d’ibuprofène en préopératoire). Ces résultats ont entraîné une modification
organisationnelle et technique dans la prise en charge des enfants.
La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - no 300 - septembre-octobre 2005
I. de Gaudemar
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