La Lettre du Cancérologue • Vol. XXII - n° 10 - novembre 2013 | 399
Résumé
Pour établir et coordonner le plan personnalisé de santé (PPS) des patients atteints de cancer, il convient
d’organiser et de renforcer un travail commun entre la ville et l’hôpital. Pour cela, l’organisation en réseau,
regroupant des professionnels hospitaliers et libéraux, offre un cadre structuré. Le réseau Accès aux soins,
aux droits et à l’éducation à la santé (ASDES) joue un rôle en amont de l’hôpital. Il facilite la prévention,
le repérage et l’orientation vers les structures de soins. En aval de la prise en charge hospitalière, l’orga-
nisation en réseau apporte un soutien aux médecins traitants pour la réalisation du PPS et, dans ce cadre,
la coordination des interventions des différents professionnels.
Mots-clés
Réseau de soins
Coordination
Prévention
Parcours personnalisé
de santé
Summary
Developing and coordinating
the Personalized Health Plan
(PHP) for cancer patients
requires joint work from both
liberal and hospital practitio-
ners. The netwok organiza-
tion of hospital professionals
and liberals provides a formal
structure for this. The ASDES
network (Access to Care,
Access to Rights, Health Educa-
tion) plays a part upstream of
hospital care in the health
chain. It helps with preven-
tion, identifi cation and referral
to health facilities. Downstream
of hospital care, the network
organization helps physicians
with the implementation of the
PHP as well as coordinating the
various actors involved.
Keywords
Healthnetwok
Coordination
Prevention
Personalized health plan
les patients, en relançant ceux qui en ont besoin, et
en permettant une évaluation du parcours.
En troisième lieu, certains des professionnels impli-
qués dans la réalisation du PPS sont salariés ou adhé-
rents du réseau, ce qui facilite leur mobilisation.
Dans le cadre du réseau ASDES, les professionnels
intervenant, outre les médecins, sont des diététi-
ciens, des psychologues, des assistantes sociales,
des pharmaciens et des infi rmiers.
Le rôle des diététiciens est fondamental pour les
actions de prévention. Ces dernières permettent aux
personnes de s’approprier les messages de préven-
tion favorisant une alimentation équilibrée. En effet,
selon les recommandations en prévention primaire,
les facteurs infl uençant l’apparition des cancers sont
l’alcool, l’excès de sel, le surpoids et l’obésité. La
consommation de fruits et légumes ainsi qu’une
alimentation équilibrée sont des facteurs réduisant
le risque de cancer.
Le rôle de l’assistante sociale d’un réseau, avant la
déclaration de la maladie, porte principalement sur
l’ouverture des droits liés à la santé, permettant les
dépistages gratuits et l’accès aux soins de premier
recours.
En aval de la prise en charge hospitalière, le réseau
aide à la réalisation du PPS, toujours en lien avec
le médecin traitant et les différents professionnels
médicosociaux.
En effet, l’HAS a précisé que “l’amélioration de la
qualité de la prise en charge clinique et thérapeutique
et de l’accompagnement des malades atteints de mala-
dies chroniques […] doit s’appuyer sur la promotion de
parcours de soins qui comprennent, pour le patient, le
juste enchaînement et au bon moment de ces diffé-
rentes compétences professionnelles liées directement
ou indirectement aux soins : consultations, actes tech-
niques ou biologiques, traitements médicamenteux et
non médicamenteux […]” (communiqué de presse
du 15 mai 2012).
En prévention secondaire, le suivi diététique est
primordial : la pathologie tumorale et son traite-
ment peuvent perturber le statut nutritionnel et
causer une dénutrition, un amaigrissement ou une
surcharge pondérale. De plus, les traitements ont
souvent des effets indésirables, altérant le goût,
diminuant le plaisir gustatif. Or, dans la lutte contre
la dénutrition, la réponse au traitement est meil-
leure quand la perte de poids est contrôlée. Une
évaluation nutritionnelle initiale doit donc être
intégrée au dispositif d’annonce, puis la prise en
charge nutritionnelle doit être intégrée au PPS. Les
recommandations sont précises :
➤
pesée du patient à chaque visite (calcul de l’IMC) ;
➤
évaluation systématique des ingesta et statut
nutritionnel ;
➤respect des besoins en protéines : 1,2 à 1,5 g de
protéines par kilogramme et par jour ;
➤respect des besoins énergétiques : 25 à 35 kcal/
kg/j.
Le suivi de ces recommandations nécessite l’établis-
sement d’un lien thérapeutique avec le diététicien,
lien qui permet également d’aborder la question
de la qualité de vie et des satisfactions associées à
l’alimentation.
Le travail des psychologues en exercice libéral,
dans le cadre du réseau, est complémentaire des
entretiens qui peuvent être menés dans le cadre
hospitalier. Même si le nombre de consultations
possibles est limité pour des raisons budgétaires,
ces consultations peuvent permettre d’assurer une
transition entre prise en charge hospitalière et prise
en charge de ville.
Pour les personnes malades, le rôle de l’assistante
sociale, en lien avec celui de l’assistante sociale de
l’hôpital, du secteur et du médecin traitant, est à
la fois de permettre une prise en charge fi nancière
optimale des soins (reconnaissance de la maladie de
longue durée, d’un statut d’adulte handicapé, etc.)
et d’aider à la mise en place d’aides à domicile (aide
ménagère, infi rmière, etc.).
D’autres professionnels de santé adhérents au réseau
peuvent être mobilisés pour le suivi du PPS : phar-
maciens, infi rmiers, kinésithérapeutes.
Conclusion
Afi n de prévenir les pathologies tumorales et d’en
améliorer la prise en charge, le réseau a sa place
dans toutes les phases de la prise en charge et dans
l’amélioration de la qualité de vie, notamment en
favorisant le lien entre ville et hôpital. ■
Les auteurs déclarent ne pas avoir
de liens d’intérêts.