Pour ce faire, l’équipe de recherche utilisera des technologies de séquençage à
très haut débit et de génotypage à l’échelle du génome, ceci afin d’obtenir un
catalogue exhaustif des variations génétiques humaines et virales. Des outils
statistiques seront par ailleurs développés pour identifier des associations
systématiques entre ces variations, indicatives d’une pression de sélection. Enfin,
la dynamique évolutive des virus au sein de chaque patient sera également
analysée.
Choix des 3 virus : VIH, EBV et CMV
Le VIH, le virus d’Epstein Barr (EBV – 90% de la population touchée) et le
cytomégalovirus (CMV – 60% de la population touchée) sont tous les trois des
virus responsables d’infections chroniques importantes, de gravité variable. Le
virus de l’immunodéficience humaine (VIH) mène au SIDA, celui d’Epstein Barr
(EBV) est responsable non seulement de la mononucléose mais aussi de cancers
comme certains lymphomes ou carcinomes nasaux-pharyngés, tandis que le
cytomégalovirus (CMV), qui est responsable d’infections gravissimes chez les
personnes immunodéprimées, pourrait jouer un rôle dans le vieillissement accéléré
du système immunitaire. Après l’infection aiguë, ces trois virus persistent sous
forme chronique pour toute la vie de la personne infectée.
Constitution du panel de patients co-infectés
Dans ce projet, les interactions entre variation génétique humaine et diversité des
génomes viraux seront analysées au sein d’un groupe de 500 patients
chroniquement co-infectés par le VIH, le cytomégalovirus (CMV) et le virus
d’Epstein-Barr (EBV). Ces 500 patients participent tous à l’Etude suisse de cohorte
VIH (Swiss HIV Cohort Study, www.shcs.ch). Seuls les patients avec une
immunosuppression relativement avancée (échantillons prélevés dans les années
80/90 pour la plupart, à savoir avant l’existence de trithérapies efficaces) seront
pris en considération : la diminution des défenses immunitaires entraîne en effet
souvent une réactivation des virus EBV et CMV, permettant ainsi aux chercheurs
d’avoir suffisamment de virus dans le sang pour procéder aux analyses.
Perspectives thérapeutiques
« Le but de cette recherche est d’ouvrir des fenêtres insoupçonnées sur les régions
de notre génome qui jouent un rôle clé dans notre défense contre les virus »,
résume le Dr Jacques Fellay. En d’autres termes, ce projet permettra une
description détaillée des zones de « conflit génomique » entre l’homme et plusieurs
virus responsables d’importantes infections chroniques, ce qui pourrait conduire à
l’identification de nouveaux mécanismes de défense contre ces pathogènes et à
l’élaboration de stratégies diagnostiques et thérapeutiques innovantes.
Renseignements et personnes de contact :
Dr Jacques Fellay, MD PhD, professeur assistant, Faculté des Sciences de la Vie,
EPFL, jacques.fellay@epfl.ch, 021 693 18 49
Adrienne Prudente, responsable communication de la Fondation Leenaards,
Dossier de presse et images libres de droit disponibles dès le 23 mars 2015 :
www.leenaards.ch/presse