Les femelles déposent leurs œufs à la face inférieure des feuilles de la plante hôte isolément ou par petits groupes de
2 ou 3 œufs. Les œufs sont minuscules (0,2 à 0,3 mm) et aplatis de couleur blanc verdâtre. Ils éclosent de 10 à 12 jours plus tard.
La larve mesure de 40 à 45 mm de long, de couleur vert clair avec 6 lignes blanchâtres
longitudinales. La tête est petite et jaunâtre et le premier tiers antérieur du corps est
étroit. Comme tous les représentants des Plusiinae, la chenille d'Autographa gamma ne
possède que deux paires de fausses pattes sous l'abdomen, comme Chrysodeixis
chalcites, au lieu de quatre ; elle se déplace en arpenteuse. La présence de poils et les
dessins de l'abdomen changent selon le stade de développement. La couleur du corps
est fonction de la plante sur laquelle la chenille s'alimente et fonction aussi du nombre
d'individus.
La chenille se développe entre 20 et 30 jours en fonction de la température. A la fin de
leur développement, les chenilles se transforment en chrysalides dans les plis des
feuilles, en s'enroulant dans un léger cocon de soie blanche. Des chrysalides peuvent
être trouvées sur le sol sans cocon.
La nymphe est de couleur verte en début de nymphose et devient noire et la durée de ce
stade est de 10 à 15 jours. Le cycle biologique est de 40 à 60 jours en fonction des
conditions climatiques.
•Plantes hôtes, symptômes et nuisibilité
Autographa gamma peut se développer sur plus de 200 espèces de plantes
différentes dont un certain nombre de plantes cultivées. On l'observe notamment
sur Maïs doux, Haricot vert, Pois de conserve, Pomme de terre, Tomate, Tabac et
sur plantes ornementales.
L’importance des dégâts dépend de la densité de population et de l'état de la
végétation. Les chenilles deviennent très voraces entre le troisième et le cinquième
stade larvaire. Elles font des trous irréguliers dans le limbe foliaire et peuvent,
lorsqu'elles sont en grand nombre, dévorer la feuille, ne laissant plus que les
nervures principales et de nombreuses déjections.
Tomate, Pomme de terre, Haricot vert, Tabac : elles s'attaquent aux feuillages
en faisant des trous irréguliers.
Maïs doux : les larves dévorent les soies et le bout des épis.
La nuisibilité est peu importante sauf en cas de pullulation. L'incidence économique
peut être plus importante en cultures ornementales par l'aspect esthétique des
plantes.
•Confusions possibles
Elle peut être confondue avec Trichoplusia ni, Chrysodeixis chalcites et Autographa pulchrina : espèce présente en France et
sédentaire. On peut également confondre les dégâts avec ceux de Spodotera exigua, Helicoverpa armigera, etc.......
•Méthodes d'observations
Méthodes de piégeage : l'objectif est de détecter la présence du ravageur et d'évaluer le risque potentiel pour la culture. On
utilise des pièges pot et une phéromone spécifique de l'espèce. Les pièges sont relevés une fois par semaine et restent
positionnés pendant toute la saison.
•Mode de gestion
Prophylaxie :
•Il faut limiter les sites de reproduction en maintenant propres les parcelles et leurs abords (destruction des adventices).
•Il faut favoriser la préservation des auxiliaires.
•Installer des toiles insect-proof aux ouvertures des abris et utiliser des voiles pour constituer une barrière physique et
empêcher les pontes.
Stratégie de protection :
•Moyen de biocontrôle : Bacillus Thuringiensis - nombreuses spécialités pour les doses se reporter à e-phy, à utiliser
sur les premiers stades larvaires.
•Protection conventionnelle : de nombreuses substances actives sont autorisées sur noctuelle défoliatrice. Il est
indispensable d'alterner l'utilisation des familles chimiques pour éviter l'apparition de résistances (de nombreux cas de
résistance sont mentionnées dans la bibliographe). Bien respecter les mentions des étiquettes, le nombre d'application,
les délais avant récolte et les zones non traitées.
Réalisation de la fiche coordonnée par: Bernard GUERY DRAAF/SRAL Aquitaine et Raphaël ROUZES: Entomo-Remedium
Sources: OEPP
Edition novembre 2015
Dégâts d'Autographa gammasur maïs