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Till Van Treeck poursuit : « Le manifeste propose
de faciliter la mobilité des travailleurs, pour que
davantage de travailleurs d'Europe du Sud viennent
travailler en Allemagne. Sur le principe, je ne suis pas
contre un marché de l'emploi plus intégré, mais je ne
crois pas que ce soit la priorité : il faut d'abord freiner
les politiques d'austérité dans les pays du Sud, pour
faire baisser le taux de chômage en Espagne ou en
Italie. »
Dernière difficulté, aux yeux de cet économiste
critique : « Le texte ne contient pas vraiment de
remise en cause du modèle allemand orienté vers les
exportations. Or, c'est le débat le plus important, et le
plus urgent, qu'il faut mener en Allemagne ces jours-ci
», estime-t-il, avant de conclure : « Pour moi, ce texte
illustre surtout l'incapacité des sociaux-démocrates du
SPD à formuler une critique radicale contre le modèle
actuel. »
Le groupe de Glienicke, dont la sensibilité politique
est proche de la grande coalition au pouvoir, se serait-il
trompé de débat ? L'urgence, à très court terme, serait-
elle plutôt de débattre des « déséquilibres macro-
économiques » de l'économie allemande ? Depuis la
fin octobre, le Trésor américain, puis le FMI et
enfin la Commission européenne, ont tour à tour
dit leur inquiétude sur l'économie allemande. Obsédée
par son volume d'exportations, l'Allemagne néglige
sa demande intérieure, et accumule des excédents
commerciaux colossaux (plus de 6 % de son PIB
depuis 2007), en particulier grâce au dynamisme
des pays émergents. Or, si les ménages allemands
consommaient davantage – des biens européens en
particulier –, cela reviendrait à soutenir, en douceur,
l'ensemble des économies de l'Union.
L'Allemagne « peut faire plus pour aider à
rééquilibrer l'économie européenne », avait déclaré
José Manuel Barroso, le patron de la commission,
à l'automne. En résumé : suffit-il de relever les
salaires allemands, pour sauver l'Europe ? L'entreprise
s'annoncerait plus simple qu'une renégociation des
traités européens, forcément plus hasardeuse et
lointaine. D'autant que la coalition CDU-CSU-SPD
s'est déjà engagée sur la mise en place – lointaine –
d'un salaire minimum dans le pays. À moins que
les deux débats – architecture d'une zone euro plus
performante, relance des économies d'Europe du Sud –
ne puissent être menés de front.
Du côté de Berlin, on fait valoir que l'Allemagne ne
commerce pas seulement avec le reste de la zone euro,
mais bien avec le monde entier : il serait donc crucial
pour la première économie de l'UE de maintenir coûte
que coûte ses niveaux de compétitivité. Mais c'est
bien là toute la question : Berlin pourrait-elle, comme
l'y incitait récemment une économiste du CEPII,
commercialiser davantage avec l'Europe, et moins
avec la Chine ? La discussion n'était pas à l'ordre du
jour du dernier conseil européen de décembre.
Directeur de la publication : Edwy Plenel
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