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Cependant, la mission première des Chevaliers du Temple restait la protection militaire des
pèlerins de Terre sainte.
Les Maîtres de l’Ordre du Temple
L'expression « Grand Maître » pour désigner le chef suprême de l'ordre est apparue à la fin du
XIIIe siècle et au début du XIVe siècle dans des chartes tardives et dans les actes du procès des
Templiers.
Puis, elle a été reprise et popularisée par certains historiens des XIXe et XXe siècles. Elle est
aujourd'hui largement répandue. Or, ce grade n'existait pas dans l'ordre et les Templiers eux-
mêmes ne semblaient pas l'utiliser.
Cependant, dans des textes tardifs apparaissent les qualificatifs de « maître souverain » ou «
maître général » de l'ordre.
Dans la règle et les retraits de l'ordre, il est appelé Li Maistre et un grand nombre de dignitaires
de la hiérarchie pouvaient être appelés ainsi sans l'adjonction d'un qualificatif particulier.
Les précepteurs des commanderies pouvaient être désignés de la même façon.
Il faut donc se référer au contexte du manuscrit pour savoir de qui l'on parle. En Occident
comme en Orient, les hauts dignitaires étaient appelés maîtres des pays ou provinces.
Il y avait donc un maître en France, un maître en Angleterre, un maître en Espagne, etc.
Aucune confusion n'était possible puisque l'ordre n'était dirigé que par un seul maître à la fois,
celui-ci demeurant à Jérusalem.
Pour désigner le chef suprême de l'ordre, il convient de dire simplement le maître de l'ordre et
non grand maître.
Durant sa période d'existence, s'étalant de 1129 à 1312, soit 183 ans, l'ordre du Temple a été
dirigé par vingt-trois maîtres.
La liste détaillée vous est proposée dans le chapitre « textes templiers divers ».
La protection des pèlerins et la garde de reliques
La vocation de l'ordre du Temple était la protection des pèlerins chrétiens en pèlerinage pour la
Terre sainte. Ce pèlerinage comptait parmi les trois plus importants de la chrétienté du Moyen
Âge.
Il durait plusieurs années et les pèlerins devaient parcourir près de douze mille kilomètres aller-
retour à pied, ainsi qu'en bateau pour la traversée de la mer Méditerranée.
Les convois partaient deux fois par an, au printemps et en automne.
Généralement, les pèlerins étaient débarqués à Acre, appelée aussi Saint-Jean-D’acre, puis
devaient se rendre à pied sur les lieux saints.
En tant que gens d'armes (gendarmes), les Templiers sécurisaient les routes, en particulier
celle de Jaffa à Jérusalem et celle de Jérusalem au Jourdain.