Œil et Physiologie de la Vision - VII-3. 2ème partie
Texte intégral
Collaboration : Anne Jacob & David Lebrun pour la prise en charge des enfants et
enregistrements des bilans.
Erreurs du métabolisme lysosomal
Les lysosomes sont des organites intracellulaires présents dans toutes les cellules sauf
les hématies. Ils sont responsables de la digestion (dégradation) intracellulaire de
particules phagocytées ou de structures sénescentes. Les enzymes cataboliques qu’ils
contiennent sont des glycosidases, lipases, protéases et nucléases.
Les maladies lysosomales, encore appelées maladies de surcharge, sont dues à des
anomalies génétiques de ces enzymes, entraînant l’accumulation de substrats
incomplètement métabolisés dans ces organites d’où leur augmentation de taille ou
« ballonisation » et dysfonctionnement de la cellule. Il s’ensuit une organomégalie, des
anomalies du tissu conjonctif, du cartilage, des os, une atteinte oculaire et du système
nerveux (Zschocke J. & Hoffmann GF., 2005).
Christian de Duve –médecin et chimiste belge- les a découverts en 1955 ; pour l’ensemble de ses découvertes,
et travaux, il a partagé, avec Albert Claude et George Emil Palade, le prix Nobel de médecine en 1974. Note
due à J Ph Onolfo.
Plusieurs types de pathologies lysosomales
Traditionnellement les maladies lysosomales étaient classées en plusieurs catégories
selon le type de substrat accumulé (Zschocke J. & Hoffmann GF., 2005) (p.116-117) et
recouvraient seulement les déficits en hydrolases lysosomales.
La classification a été actualisée ; le concept de maladie lysosomale a été élargi pour
inclure d’autres mécanismes physiopathologiques : déficits en protéines responsables du
trafic entre le lysosome et les autres compartiments intracellulaires, déficits de protéines
chaperonnes des enzymes lysosomales, déficits en protéines lysosomales non
enzymatiques, déficits du transport lysosomal (De Lonlay P. et al., 2013).
Manifestations des pathologies lysosomales
De nombreuses mutations génétiques sont à l’origine de plus de 45 maladies lysosomales
(Urbanelli L. et al., 2011).
Symptomatologie progressive
Ces maladies sont le plus souvent évoquées devant une symptomatologie progressive
avec dysmorphie évolutive, anomalies osseuses, cardiaques, hépatosplénomégalie, une
atteinte neurologique avec retard de développement et régression psychomotrice,
épilepsie, hypotonie, ataxie, spasticité, hyperexcitabilité (Defoort-Dhellemmes S. et al.,
2012). Elles peuvent être de présentation précoce, voire in utero, ou bien se manifester
tardivement chez l’adulte.
Atteintes visuelles
Les atteintes visuelles sont rarement au premier plan mais peuvent venir en grever
l’évolution. Elles peuvent toucher la cornée, le cristallin, la rétine et/ou donner des
neuropathies optiques (résumé figure VII-3-35, d’après (Menache CC., Haenggeli Ch-A. &
Safran AB., 2004), (Ashworth, J.L. et al., 2006a)).