Introduction générale.
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INTRODUCTION GENERALE
1. La planification et la dimension de l’usage :
Tout espace bâti dans lequel nous vivons et que nous traversons fait suite à un travail de
pensée (Boudon et al, 2000). Il a subi un processus de conception et de planification
planifié avant d’être réalisé et livré.
Ce travail de conception et de planification prend en compte plusieurs paramètres, ainsi
qu’il mobilise plusieurs savoirs et savoir-faire pour lui donner forme et matre.
L’espace résultant est destiné ensuite à être utilisé, vécu et approprié par des usagers qui
sont généralement autres que ceux qui l'ont conçu ou réalisé Ces derniers sont
également nombreux et changeants.
On peut assurer donc, l'existence d'une relation en boucle entre trois paramètres :
o Espace,
o Conception,
o Utilisation.
La relation entre ces trois paramètres peut être représentée dans le schéma ci-dessous
(Fig. n° : 01).
Fig. n° 01 : La relation : conception-espace-usage. Source : L’auteur.
Les planificateurs semblent fournir des efforts pour rendre l’espace utilisable, sauf que
cette relation conception/utilisation n’est pas itérative, car un bâtiment mal conçu est
difficilement modifiable.
Il est également difficile d’anticiper la manière dont l’espace sera utilisé, les
planificateurs n’étant généralement pas les usagers de cet espace.
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Il existe aujourd’hui une grande carence du savoir architectural en rapport avec l’usage
(Boudon et al, 2000). Ceci a mobili l’ensemble de la recherche architecturale. Hillier
(1996) évoque la nécessité d’une théorie analytique de l’architecture différente de
l’ensemble des théories architecturales à visées normatives que nous connaissons
aujourd’hui, à l’image de la théorie moderne, postmoderne, classique, etc. (Hillier,
1996).
La prise en charge de la dimension de l’usage dans la production de l’espace ne dépend
pas pourtant de la conception architecturale seule ; elle s’étale sur tout le processus de
production du cadre ti : politiques d’aménagement, octroi des terrains et leurs
emplacements, démarches administratives, octroi des projets, délais des études, etc.
Les modalités et les processus de la production du cadre ti ont un impact décisif sur la
forme résultante. Plusieurs recherches en architecture comme celles de la typo-
morphologie introduisent lhistoire comme facteur déterminant de la forme (Noppen,
2008). Les conditions de planification du cadre bâti semblent ainsi, avoir une influence
sur les formes architecturales et urbaines qu’elles produisent.
La présente recherche s’inscrit dans le but de la production d’un savoir sur la forme
architecturale - notamment son rapport à l’usager- qui soit utilisable par les architectes
pendant la conception.
On peut évoquer ici deux grandes directions de la recherche sur la forme architecturale :
1. la recherche sur le rapport entre la forme et le processus de sa production,
2. la recherche sur le rapport entre la forme et l’usage dont elle est l’objet.
On précise cette deuxième direction comme cadre du présent travail.
Celui-ci tente de comprendre si l’espace influence-t-il, ou détermine-t-il les modes de
son utilisation par les usagers ? La recherche questionne également les logiques et les
mécanismes qui régissent cette prétendue relation.
2. La ville algérienne :
Cette recherche s’inscrit aussi dans le contexte de la ville algérienne contemporaine.
Celle-ci connaît une évolution mographique importante et une population jeune, ce
qui inclut un besoin en développement élevé, de même que le modèle économique
préconiest basé sur la construction massive des infrastructures sous la bannière de
différents plans économiques passés ou en cours. Ceci mène directement à une
croissance urbaine très rapide dans les villes et notamment celles de l’intérieur du pays
en l’image de la ville de Batna. Divers programmes de financement ciblent ces régions
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dans le cadre de l’établissement d’un équilibre régional de développement à l’échelle
nationale.
Le secteur de l’enseignement supérieur détient une part importante de cette politique.
Plusieurs programmes de soutien à la croissance, programmes de veloppement des
régions sud et des hauts plateaux ont été envisagé dans ce cadre et ont permis la création
et la promotion de plusieurs universités dans les villes algériennes. Ce facteur est
combiné à une hausse considérable du nombre d’étudiants qui dépasse aujourd’hui le
seuil du million d’étudiants.
Le tableau suivant indique le programme des infrastructures universitaires prévues pour
le plan quinquennal 2005-2009.
Fig. n°02 : Croissance du nombre d’étudiants universitaires entre 1996 et 2007. Source : www.mesrs.dz
Fig. n°03 : Différents programmes d’infrastructures universitaires durant le plan quinquennal 2005-2009.
Source : www.mesrs.dz
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Cependant, l’étude des documents y attestant et le suivi des procédures en vigueur
d’étude, de réalisation et d’extension des infrastructures universitaires semblent
indiquer que seuls les critères quantitatifs et de coût semblent avoir été pris en
considération. Ces derniers concernent principalement :
1. le nombre de places pédagogiques pour les établissements d‘enseignement,
2. le nombre de plats pour les restaurants universitaires,
3. le nombre de lits pour les résidences universitaires,
4. le nombre de bibliothèques,
5. et le taux d’achèvement physique et financier des chantiers de construction des
différentes infrastructures.
Il semble également que les conditions bureaucratiques ont une influence certaine dans
la planification. Celle-ci dépend entre autres de :
1. la disponibilité des terrains qui, par exemple, oblige à planifier des
infrastructures loin des centres ville tel, celui de Fesdis qui est loin de 10 km de
Batna ou celui d’Elhadjeb, loin de 15km de la ville de Biskra,
2. la nature des structures administratives et de leurs prérogatives en termes de
décisions sur l’espace,
3. des objectifs assignés dans la planification qui sont souvent changeants et à
court terme. Il semble qu’une planification d’ensemble avec des objectifs à long
terme et dans le cadre de Master plan n’est pas assurée.
On relève d’autre part, que la réflexion sur des critères qualitatifs tels l’emplacement de
ces équipements dans la ville, leur insertion au sein de celle-ci, les formes de leurs
timents et espaces, la dimension usagère dans leurs espaces ouverts et intérieurs ne
semble pas avoir été prise en compte suffisamment.
Cet état de fait permet d'interroger la possibilité de finir un modèle formel spécifique
des campus universitaires conçus à une période récente (1990 – 2010). Bien que ceci ne
rentre pas dans le cadre de cette recherche, il reste possible de déceler certains traits
communs à travers la lecture de différents plans de campus algériens : (Voir Annexe
n°01).
o Les campus algériens sont généralement constitués de plusieurs parties distinctes
qui sont relatives à plusieurs phases historiques d’extension et dont chacune se
fait selon des objectifs particuliers et différents les uns des autres. Les
incohérences structurelles et organisationnelles observées dans l’assemblage de
ces différentes parties laissent supposer l’absence d’une réflexion à long terme.
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o Une organisation faite en un ensemble de bâtiments monofonctionnels, où
chaque timent possède une activi précise, administrations, auditoriums,
départements, bibliothèques, etc.
o Ces timents sont implantés dans de grands espaces vides, sans relation avec
leurs environnements.
o Ils sont reliés par une grille d’accessibilité piétonne ou mécanique dont nous
aurons à revenir par la suite, ainsi que d'immenses espaces verts.
o L'ensemble des campus sont entourés par une clôture en dur.
En guise de préambule, la recherche présente ci-dessous une lecture de la forme du
campus de l’université Mohamed Khider Biskra en rapport avec son évolution
historique. Le choix a été porté sur celui-ci, car il a été plus approché durant la durée de
notre post-graduation.
3. L’exemple du campus de l’université Mohamed Khider de Biskra :
L’observation du campus de l’université Mohamed Khider de Biskra permet de relever
la présence de plusieurs logiques de structuration et d'organisation de l'espace qui sont
relatives à plusieurs phases d'extensions.
Nous observons également que chaque extension possède sa structure viaire ainsi que
son parti formel propre à elle.
Le campus universitaire de Biskra s’est vu développé suivant trois grandes phases
depuis l’ouverture du centre universitaire de Biskra en 1984.
Fig. n° 04 : Vue aérienne du campus de l'université Mohamed
Khider Biskra. Source : Google Earth.
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