3 questions à Catherine Adler-Tal et Catherine Cerisey
Quel est votre ressenti suite aux premières réunions qui ont eu lieu ?
Catherine Adler-Tal – Ces réunions sont très positives ! Les femmes que l’on a pu
rencontrer sont ravies de pouvoir s’exprimer sur leur maladie et surtout de repartir avec
de nouvelles cordes à leur arc car elles sont très demandeuses d’information. Si dans
certaines villes, il existe un véritable réseau d’accompagnement des patientes, cela n’est
malheureusement pas le cas partout en France. Certaines femmes sont très peu
informées et totalement désorientées. Elles sont très contentes d’apprendre que des
structures existent pour elles !
Catherine Cerisey – Ces réunions ont été très riches, mais ce qui est surtout très
intéressant c’est que toutes les réunions sont différentes. Toutes les patientes n’ont pas
la même approche, la même perception de leur maladie, et chacune a des attentes
différentes. C’est génial, car à la fin des réunions, les femmes se parlent, échangent des
conseils, des bonnes adresses, et même parfois leurs coordonnées. C’est très
enrichissant pour elles, et nous sommes ravies qu’un lien puisse se créer !
Le cancer du sein métastatique peut devenir une maladie chronique. Les patientes
ont-elles conscience de cela ?
C. A.-T. – Avant toute chose, c’est important de savoir quelle perception de la maladie
ont les patientes. On se rend compte qu’il y a parfois un manque de connaissance de
leur part. Même si nous sommes là pour les aider, les soutenir et leur apporter des
conseils, ce n’est pas à nous de leur expliquer que ce cancer ne se guérit pas, c’est le
rôle du médecin.
C. C. – Il faut également leur dire qu’elles peuvent vivre avec. Ces réunions servent
avant tout à dire à ces femmes qu’elles sont actrices de leur maladie, et surtout qu’elles
ne sont pas seules ! Bien sûr les patientes ont peur. Mais il faut leur donner de l’espoir,
leur montrer qu’elles peuvent vivre avec, parfois pendant plusieurs années, et leur faire
sentir qu’elles sont soutenues dans leur combat quotidien.
Si l’on devait aller plus loin dans le projet Ressources & Vous ?
C. A.-T. – Beaucoup de patientes nous disent à la fin qu’elles aimeraient qu’il y ait plus
de réunions de ce type ! Alors, si on devait aller plus loin, je pense qu’il faudrait
multiplier ces échanges, aller à la rencontre des patientes et les soutenir. C’est
important que ces femmes ne se sentent pas seules, c’est le pire dans la maladie !
C. C. – Je suis du même avis, on devrait continuer ces rencontres, car les femmes nous
demandent souvent si on reviendra. Au départ, cinq réunions étaient prévues, et quatre
autres sont programmées d’ici la fin de l’année car nous voulons que le maximum de
femmes soit entendu. Nous n’aurions pas continué si ce n’était pas aussi positif ! Nous
répondons à des besoins de leur part, c’est évident.