Docteur Yves DONADIEU
de la Faculté de Médecine de Paris
L’ALOÈS
POUR
VOTRE SANTÉ
DONADIEU éditions 1997
NOTE A L'ATTENTION DU LECTEUR
Ce petit opuscule fait la synthèse de ce qu’il est essentiel de savoir sur l’Aloès, et plus particulièrement sur
l’Aloe vera, en réunissant sous un faible volume, de façon claire, concise et facile à lire, l’ensemble des
informations (historiques, botaniques, analytiques, pharmacodynamiques, cosmétologiques, etc.) connues et
reconnues aujourd’hui sur cette extraordinaire plante d’usage millénaire, ceci afin d’éclairer le lecteur sur ses
réelles possibilités.
Même s’il est écrit par le Docteur DONADIEU, de la Faculté de Médecine de Paris, l’un des meilleurs
spécialistes actuels en matière de plantes et de produits naturels, cet opuscule ne prétend pas donner des
traitements à proprement parler, mais seulement l’ensemble des potentialités qu’offre l’Aloe vera pour bien et
mieux se porter de l’enfance jusqu’à l’âge le plus avancé, Il ne peut donc, en aucun cas, se substituer à un
médecin, seul qualifié - après examen clinique approfondi et établissement d’un diagnostic précis - pour faire la
prescription appropriée aux troubles ou maladies dont le lecteur pourrait souffrir. C’est pourquoi l’auteur s’est
gardé d’aborder en détail les modalités et les doses d’utilisation des nombreux traitements à base d’Aloe vera
pour lesquelles pourront être toutefois consultés certains ouvrages, beaucoup plus complets sur ce plan,
mentionnés dans le texte.
D’abord et avant tout, le seul but de cet opuscule est de faire découvrir, ou mieux faire connaître, cette
remarquable plante qu’est l’Aloe vera afin que le plus grand nombre de gens puisse en bénéficier en toute
connaissance de cause avec la plus grande efficacité possible.
Enfin, conformément à la jurisprudence, l’éditeur décline toute responsabilité quant aux erreurs ou omissions
qui pourraient être trouvées dans ce texte en dépit des soins attentifs apportés à sa réalisation.
2
TABLE
Introduction 3
Qu'est-ce que l'Aloe vera ? 4
Historique 4
Description botanique 5
Composition analytique 6
Culture et récolte 7
Extraction et conservation 8
Formes de présentation 9
Quelles sont les vertus de l'Aloe vera ? 10
Quelles sont les utilisations de l'Aloe vera ? 11
L'Aloe vera pour vous guérir 11
L'Aloe vera pour vous nourrir 13
L'Aloe vera pour vous embellir 14
L'Aloe vera en médecine vétérinaire 15
Tout le monde peut-il utiliser l'Aloe vera ? 15
Où trouver l'Aloe vera ? 16
Conclusion 17
3
Introduction
Les bons vieux remèdes de grands-mères qui se transmettent de génération en génération depuis des siècles,
voire, pour certains, des millénaires, les fameux remèdes de «bonne femme» (expression ayant pris un sens
péjoratif en France alors qu’elle vient de l’italien «bona fama», qui signifie «bonne renommée») commencent à
acquérir leurs lettres de noblesse aux yeux de la médecine occidentale contemporaine. Pourquoi ? Tout
simplement parce que les moyens scientifiques modernes d’investigation ont permis à des chercheurs sensés et
perspicaces d’en saisir les fondements analytiques et pharmacologiques qui ont assuré, et assurent toujours, leur
efficacité.
Il faut savoir, en effet, que depuis quelques années, la recherche médicale s’intéresse activement à ces
remèdes traditionnels sons le nom savant d’ethnopharmacologie, qui n’est tout bonnement que l’étude
scientifique des remèdes empiriques utilisés avec succès depuis des centaines d’années par des millions de
personnes aux quatre coins de notre planète. C’est peut-être l’un de ces vieux remèdes de sorcier africain ou de
la pharmacopée traditionnelle chinoise qui livrera la solution thérapeutique à certaines maladies graves que la
chimiothérapie n’a pas encore réussi à guérir, ou dans lequel on découvrira une molécule active contre certains
virus actuels vis-à-vis desquels nous restons impuissants. Rien ne dit que de telles médications anciennes ne
détiennent pas certains secrets de santé et de longévité... Le tout est de ne pas les rejeter dédaigneusement avant
de les avoir préalablement étudiées sans aucun a priori et, Surtout, de les avoir méthodiquement essayées dans
le cadre d’expérimentations animales et cliniques comme on le fait pour toute nouvelle thérapeutique.
Souvenons-nous que de nombreuses et importantes découvertes n'ont souvent été le fruit que de l’observation
rationnelle et logique d’un certain empirisme.
C’est ce que fait depuis peu l’esprit scientifique il étudie avant de se prononcer et c’est tout en son honneur. Il
prend en considération les bonnes vieilles médications d’antan dont l’usage s’est perpétué au cours des âges et il
les étudie rationnellement, a la lumière des connaissances actuelles, avec les moyens techniques les plus
performants. Comme le dit François Chast, Directeur du Service de l'Hôtel-Dieu à Paris, auteur du savant
ouvrage, récemment paru, Histoire contemporaine des médicaments: «La réflexion sur les idées populaires et
les ressources naturelles est très présente dans la recherche actuelle...», ainsi que: «Nous devons toujours nous
dire: mais au fond qu’y a-t-il là-dedans ?». C’est le bon sens même. Pourquoi tradition et empirisme ne
seraient-ils pas conciliables avec science et progrès ? D’ailleurs, les seconds ne découlent-ils pas naturellement
des premiers ? Rien ne les oppose, bien au contraire, ce sont deux «outils» complémentaires qui débouchent sur
la même finalité : une plus grande et une meilleure connaissance de la vie et de l’univers on général, et de
l’Homme en particulier pour son meilleur équilibre et son plus grand bien-être.
Voilà, enfin, qu’après l’avoir pratiquement ignoré, parfois même violemment rejeté, au cours des dernières
décennies, la science intègre l’empirisme pour mieux progresser. Bien des remèdes de «bona fama» qui
passaient pour du charlatanisme, il y a encore peu d’années, ont été soigneusement étudiés et se sont trouvés
scientifiquement confirmés dans leurs actions. A l’occasion de ces travaux rigoureux de nouvelles propriétés ont
même été découvertes que l’empirisme n’avait pas encore eu le temps de déceler. C’est dire si cette récente
confrontation entre l’usage traditionnel populaire et l’expérimentation scientifique est riche en promesses
d’avenir.
C’est ainsi que l’ail, l’Aloès, l’argile, l’artichaut, le chou, le ginseng, le miel, la propolis, la spiruline, pour
n’en citer que quelques-uns parmi les nombreuses plantes et produits naturels qui ont été, et sont toujours,
étudiés par des chercheurs du monde entier, sont tous reconnus officiellement aujourd’hui comme des remèdes
utiles et efficaces pour bien et mieux se porter.
L’Aloe vera, qui fait l'objet de cet opuscule, dispose déjà à son actif d’une bibliographie comportant plusieurs
centaines de références Et la recherche continue... Les informations que je vous livre ici, et qui font la synthèse
de l’ensemble de ces travaux, sont donc parfaitement fondées.
Alors, découvrez maintenant avec moi toutes les potentialités de cette plante extraordinaire dont vous pouvez
retirer tant de bénéfice pour votre santé.
4
Qu’est-ce que I’Aloe vera?
Après un bref rappel historique et la description botanique de la plante, je passerai successivement en revue sa
composition analytique, sa culture et sa récolte, les méthodes d’extraction et de conservation, pour finir par ses
formes de présentation.
HISTORIQUE
Depuis au moins 5 000 ans, à des époques différentes et dans des régions du monde fort éloignées les unes des
autres, l’homme a toujours utilisé l’Aloès pour prévenir ou soigner nombre de ses maux. En effet, maintes
preuves archéologiques et historiques témoignent de ses multiples et identiques usages médicinaux dans toutes
les grandes civilisations sans aucune exception.
Civilisation Sumérienne, l’on retrouve les premières traces de l’usage thérapeutique de l’Aloès sur des
tablettes d’argile gravées en caractères cunéiformes remontant au 3ème millénaire avant J.C. (environ 5000 ans),
découvertes en 1948 dans les ruines de Nippur.
Civilisation Chinoise, le Pen T'sao, l’un des premiers ouvrages sur les plantes médicinales, qui date
également du 3ème millénaire avant J.C. (environ 4700 ans), et surtout l’illustre Li Che Tchen, qui a révisé ce
traité au 16ème siècle, classe l’Aloès parmi les plantes aux vertus thérapeutiques majeures sous l’appellation de
«Remède d’harmonie et la considère comme la plante spécifique du traitement des brûlures et des affections de
la peau.
Civilisation Mésopotamienne, l’Aloès apparaît encore sur des tablettes d’argile gravées en caractères
cunéiformes, remontant au 2ème millénaire avant J.C. (environ 4000 ans), découvertes dans les ruines de
l’antique Elba en 1973.
Civilisation Egyptienne, avec le fameux papyrus d’Ebers (nom de celui qui l'a déchiffré après sa découverte
dans les ruines de Louksor) écrit à Thèbes au cours du 2ème millénaire avant J.C. (environ 3600 ans), le plus
ancien document de la médecine égyptienne parvenu jusqu’à nous. Cet ouvrage, qui a pour titre Livre de
préparation de médicaments pour toutes les parties du corps humain, reproduit en signes hiéroglyphes de
nombreuses formulations à base d’Aloès.
Civilisation Arabe qui, dès le 6ème siècle avant J.C., fut l’une des premières à produire des extraits
commerciaux d’Aloès à base de sève et pulpe mélangées. Ces extraits résineux, qui servaient surtout de laxatif,
mais aussi à bien d’autres usages internes et externes, ont largement contribué à la diffusion de l’Aloès dans de
nombreux pays du Moyen-Orient et d’Asie.
Civilisation Indienne, l’Aloès figure en bonne place parmi les plantes majeures citées dans les textes
fondamentaux de l’Hindouisme consacrés aux plantes et aux préparations secrètes, destinées à soigner toutes
sortes de maladies, sous l’appellation de «Guérisseur silencieux».
Civilisation Gréco-Romaine, Hippocrate (le père fondateur de notre médecine occidentale), Aristote,
Celsus, Dioscoride (l’auteur du célèbre De Materia Medica, qui restera le livre de référence en matière de
médecine par les plantes jusqu’au l5ème siècle), Pline l’Ancien, Galien, et bien d’autres illustres médecins ou
savants de l’Antiquité, signalent tous l’intérêt de l’Aloès comme laxatif, comme coagulant du sang, pour soigner
les contusions, les blessures et les gerçures, pour traiter les furoncles et les affections oculaires, pour soulager
les ulcères génitaux, pour arrêter la chute des cheveux, pour embellir la peau, etc.
Civilisations Africaine, Amérindienne et autres, où, même s’il n’existe pas de traces écrites très anciennes,
il est pratiquement certain que l’usage traditionnel de l’Aloès, toujours présent de nos jours par transmission
orale, tire ses racines de temps extrêmement lointains.
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• Civilisation Européenne, où l’utilisation de l’Aloès, introduit et utilisé assez tardivement (seulement à
l’époque de la Renaissance), restera pratiquement cantonnée à ses propriétés laxatives jusqu’à la fin du siècle
dernier, époque l’on commence enfin à parler de quelques autres de ses vertus, alors que, dans le même
temps, il continue d’être abondamment utilisé dans tous les pays où il pousse à l’état naturel.
Epoque contemporaine, où, depuis une cinquantaine d’années, cette longue histoire universelle de l’Aloès
retient définitivement l’attention d’éminents chercheurs, notamment Russes et Américains, et donne lieu à de
nombreux travaux analytiques, pharmacologiques, cliniques, qui confirment les usages médicinaux de toutes les
traditions ancestrales et en découvrent même d’autres. Mais ce n’est vraiment qu’après 1968, avec
l’aboutissement des recherches d’un pharmacien Texan aux Etats-Unis : Bill Coats, sur la stabilisation de la
pulpe fraîche de l’AIoe vera par un procédé naturel, que cette plante va connaître l’essor qu’on lui connaît
aujourd’hui dans le monde entier.
effet, sans la mise au point d’un tel procédé, aucune possibilité de commercialisation à grande échelle
n’aurait été possible.
C’est ainsi que la pulpe de l'Aloe vera, dorénavant scientifiquement connue et reconnue, tout en continuant à
être étudiée dans de nombreux pays, est utilisée actuellement par une multitude de gens avec une grande facilité
et une excellente efficacité.
DESCRIPTION BOTANIQUE
Il existe plus de 300 espèces d’Aloès mais, jusqu’à présent, seules quelques-unes sont renommées pour leurs
venus médicinales. Parmi les plus utilisées de nos jours il faut citer l’Aloe arborescens (Miller) qui pousse
essentiellement dans certaines régions subtropicales du sud de la Russie ; l’Aloe ferox (Miller), communément
appelé Aloès du Cap, qui pousse à l’état sauvage en Afrique du Sud ; et surtout l’Aloe vera (Linné), ou Aloe
barbadensis (Miller), ou encore Aloe vulgaris (Lamarck), soit trois appellations différentes pour cette même
espèce en fonction des botanistes qui l’ont baptisée - ce qui n’est malheureusement pas rare en botanique et qui
complique bien inutilement les choses -, espèce originaire d’Afrique du Nord, introduite et cultivée aux Antilles
dés le l7ème siècle, qui a vu sa culture se répandre et s'intensifier considérablement au cours des vingt dernières
années dans diverses régions du monde où le climat et le sol s’y prêtent.
Cette étude est exclusivement consacrée à l’Aloe vera (seul nom botanique que j’utiliserai tout au long des
pages qui suivent, celui-ci étant le plus usité dans les milieux scientifiques et le langage commun) car c’est
l’espèce qui a été la plus étudiée au cours des dernières décennies et celle qui est à la base de la quasi-totalité
des spécialités commerciales existant sur le marché. Mais il vous faut bien savoir que les deux autres espèces
citées ci-dessus (Aloe arborescens et Aloe ferox) présentent un intérêt tout aussi important avec un champ
d’applications très voisin.
L’Aloe vera appartient à la famille des liliacées, à laquelle appartient également l’ail, l’asperge, la jacinthe, le
lys, la tulipe, etc., et pas du tout le lilas comme vous pourriez le supposer (encore une autre subtilité des
nomenclatures botaniques!). L’un de ses nombreux surnoms est d’ailleurs le «Lys du désert».
L’Aloe vera est une plante arborescente d’environ 80 cm de haut (1,80 m avec les hampes florales), aux
racines courtes et peu profondes, dont la tige très courte, robuste et ligneuse, porte un faisceau de feuilles
charnues, de forme lancéolée à section triangulaire et aux extrémités pointues, qui sont disposées en rosette (les
jeunes feuilles poussant au milieu et les plus vieilles étant à l’extérieur). Ces feuilles lisses à cuticule épaisse,
d’une très belle couleur verte, atteignent 80 cm de long et 10 cm dans leur plus grande largeur, avec des bords
munis d’épines jaune clair. La coupe transversale de l’une de ces feuilles permet de distinguer successivement,
en allant de l’extérieur vers l’intérieur la cuticule, une couche épidermique chlorophyllienne, un derme
cellulosique dans lequel circule une sève (ou suc) rouge brunâtre tirant sur le jaune (le «sang» de l’Aloès)
substance très amère à partir de laquelle sont préparées les formes traditionnelles d’utilisation pharmaceutique à
visée digestive (notamment laxatives), et enfin, au centre, la pulpe proprement dite parenchyme mucilagineux
incolore très épais, qui n’est autre que le fameux gel de l’Aloe vera, tant recherché pour ses multiples propriétés
salutaires. Les fleurs, réparties habituellement sur deux ou trois hampes (chacune d’elle en portant plusieurs
dizaines), sont tubuleuses, pendantes, en forme de petites trompettes de couleur jaunâtre, et éclosent
successivement. Le fruit est une capsule.
En
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