22 / L’EMBARQUÉ / N°4 / 2013
ANALYSE Sous-systèmes
nir de cette troisième voie semble
cependant quelque peu compromis,
tant cette approche manque de sou-
tien affiché de la part des poids
lourds du secteur.
Et si on pensait « format
propriétaire »…
Passant outre les standards, d’autres
fournisseurs, et non des moindres,
ont décidé de poursuivre leur route
avec leurs propres solutions. C’est le
cas par exemple de l’allemand Kon-
tron qui, tout récemment, a doté son
calculateur durci Cobalt d’entrées/
sorties étendues et d’un processeur
Core i7. Destiné lui aussi à une uti-
lisation en environnements sévères
dans les domaines de la Défense, de
l’aéronautique et des transports, le
Cobalt (Computer Brick Alternative)
offre jusqu’à cinq interfaces Gigabit
Ethernet dans un facteur de forme de
139,7 x 215,89 x 88,89 mm, pour un
poids de 2,5 kg. Ce calculateur
industriel aux spécifications proprié-
taires, mais qui rentre clairement
dans la catégorie des systèmes SFF
(Small Form Factor), est architecturé
autour d’un module processeur durci
au standard COM Express Type 6.
Celui-ci est positionné sur une carte
porteuse développée par Kontron et
associée à une carte d’interfaces (SIB
- System Interface Board), elle aussi
conçue par le constructeur alle-
mand. A clé, une offre étendue en
entrées/sorties intégrant, outre les
ports Ethernet, 4 liens RS-422, un
lien RS-232 et deux ports USB 2.0,
disponibles en face avant. Intégré
dans un châssis doté de l’indice de
protection IP 67, ce système sans
ventilateur fonctionne dans la
gamme de température
comprise entre
- 40°C et + 70°C.
Le module proces-
seur au standard
COM Express, lui
aussi durci, intègre
le processeur
double cœur Core
i7 d’Intel, cadencé
à 1,5 GHz et asso-
cié au chipset
QM77 de l’Améri-
cain. Ce module sup-
porte des fonctions ECC (Error
Correction Coding) pour les
mémoires, des solutions de stoc-
kage amovibles SSD et/ou des
disques durs mSATA.
Enfin, le français Ecrin Systèmes mise
beaucoup sur son calculateur embar-
qué Onyx, qui lui aussi ne suit aucun
standard (270 x 250 x 88 mm pour un
poids inférieur à 7 kg) et qui est basé
sur l’association originale d’un pro-
cesseur Intel avec un GPGPU E6760
d’AMD. La firme iséroise a récem-
ment annoncé le passage d’Onyx à
la 4e génération des processeurs
Core i7 d’Intel (connue sous le nom
de code Haswell). Et ce, sans qu’il y
ait besoin de modifier ni l’électro-
nique de base, ni la mécanique,
grâce à la mise en œuvre d’un
module au standard COM Express
pour la partie unité centrale clas-
sique.
Outre un gain en performances gra-
phiques d’environ 25 % pour une
consommation identique, les amé-
liorations de cette nouvelle version
du calculateur SFF Onyx, introduit
dans sa version initiale en 2012,
portent sur la mise à niveau de l’ac-
célérateur matériel d’encodage vidéo
intégré (Intel Quick Sync Video) qui
se dote de nouvelles fonctions
comme la stabilisation d’image. Pour
le GPGPU, le nouveau jeu d’instruc-
tions AVX2 en virgule flottante, dédié
aux applications de traitement du
signal et de traitement d’images,
étend le champ des applications
potentiellement ciblées par le calcu-
lateur Onyx à l’ISR, aux radars, aux
sonars, à la guerre électronique…
Au-delà, Onyx se dote d’un régula-
teur de tension qui autorise de nou-
veaux modes de veille, d’un système
d’économie d’énergie, d’un port
VGA accessible directement depuis
le processeur (utile pour la mise à
niveau de programmes anciens), de
versions de Bios GPGPU configu-
rables selon les besoins (fréquence
d’horloge, bande passante
mémoire…) et d’une interface Dis-
playPort qui peut être adaptée en
sortie d’usine pour fournir également
du DVI-D. Quant aux connecteurs
MIL-DTL-38999, ils sont réservés
pour des sorties de signaux Stanag
3350, RS-343, RGBHV… selon la
demande.
Autre originalité d’Onyx par rapport
à ses petits camarades, la mise à dis-
position pour les utilisateurs d’un
mécanisme innovant de test intégré
(BIT, Built In Test) configurable. Une
technologie qui permet de décider
pour quels composants du système
et pour quel niveau de sévérité, l’uti-
lisateur souhaite analyser le calcula-
teur avant son démarrage. Cette
fonction unique, une première sur ce
type de système selon Ecrin, est
basée sur une couche logicielle
basse qui communique avec l’UEFI
(Unified Extensible Firmware Inter-
face), logiciel intermédiaire entre le
firmware et le système d’exploita-
tion. Indépendante de l’OS utilisé,
cette fonction de test peut être acti-
vée de manière automatique ou inte-
ractive. Elle est évidemment très
importante dans les applications où
le niveau de sûreté de fonctionne-
ment est très élevé, puisqu’elle per-
met avant démarrage de détecter un
problème sur les composants logi-
ciels ou matériels du système
(mémoire, CPU, GPGPU, interface
Ethernet, transceivers, Bios…).
FRANÇOIS GAUTHIER
ET PIERRICK ARLOT
● Malgré son
côté attractif,
avec l’utilisation
de petites
cartes au format
d’un disque dur,
le Vita 73
soutenu
uniquement
par l’américain
PCI Systems,
semble quelque
peu encalminé.
● Le choix d’un format propriétaire, comme ici le
calculateur Cobalt de Kontron basé sur le dernier
processeur Core i7 d’Intel, offre à son concepteur la
liberté de le faire évoluer selon les besoins des
utilisateurs.