
Correspondances en Onco-urologie - Vol. I - n° 2 - juillet-août-septembre 2010
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Revue de presse
DIAPOSITIVES
COMMENTÉES EN LIGNE
modalités prévues et aucune complication
chirurgicale imputable au traitement néo-
adjuvant n’a été constatée.
Commentaire. Les intérêts potentiels du
traitement néo-adjuvant dans la prise en
charge du CCR sont multiples : sélection des
patients répondeurs dans le cadre de la maladie
métastatique(1), augmentation des possiblités
de résection chirurgicale d’une tumeur localement
avancée initialement considérée comme non
opérable(2), tentative de downstaging tumoral
pour accroître la faisabilité d’une chirurgie conser-
vatrice de nécessité(3) et, enfin, à l’instar du
traitement adjuvant, diminution du risque de
récidive de la maladie dans le cadre des tumeurs
localisées à haut risque. En ciblant des patients
présentant indifféremment une maladie localisée
ou métastatique, tous éligibles d’emblée à une
chirurgie, cette étude apporte surtout, du fait
du faible recul, des éléments de réponse quant
à la tolérance du sorafénib dans un contexte
préopératoire.
J.C. Bernhard, Bordeaux
• Cowey CL, Amin C, Pruthi RS et al. Neoadjuvant clinical trial
with sorafenib for patients with stage II or higher renal cell
carcinoma. J Clin Oncol 2010;28(9):1502-7.
1. Jonasch E, Wood CG, Matin SF et al. Phase II presurgi-
cal feasibility study of bevacizumab in untreated patients
with metastatic renal cell carcinoma. J Clin Oncol 2009;
27(25):4076-81.
2. Thomas AA, Rini BI, Lane BR et al. Response of the primary
tumor to neoadjuvant sunitinib in patients with advanced
renal cell carcinoma. J Urol 2009;181(2):518-23.
3. Silberstein JL, Millard F, Mehrazin R et al. Feasibility and
efficacy of neoadjuvant sunitinib before nephron-sparing
surgery. BJU Int 2010 (sous presse).
Néphrectomie partielle robotisée
pour les tumeurs de plus de 4cm
L’assistance robotique, en restaurant une ges-
tuelle proche de celle de la main humaine,
pourrait repousser les limites de la laparo-
scopie en matière de chirurgie conservatrice
rénale.
Les auteurs ont évalué la faisabilité, la mor-
bidité et l’évolution précoce de la fonction
rénale après néphrectomie partielle robotisée
pour une tumeur de plus de 4cm.
Cette étude comparative, unicentrique
et rétrospective est fondée sur l’analyse
de 71cas consécutifs de néphrectomie
partielle robotisée : 15 pour une tumeur
supérieure à4cm (groupe1) et 56 pour
une tumeur inférieure ou égale à4cm
(groupe2). Du point de vue des caracté-
ristiques préopératoires, les groupes1 et2
ne diéraient statistiquement que par la
taille tumorale moyenne, respectivement
de 5cm (4,1-7,9) et 2,1cm (0,7-3,8). Malgré
une tendance à un allongement de la durée
opératoire totale en cas de tumeur supé-
rieure à4cm, la durée de clampage était
le seul paramètre peropératoire signifi-
cativement accru : 25mn (20-30) dans le
groupe1 versus 20mn (14-24,5) dans le
groupe2 (p<0,001). Les taux de com-
plications per opératoires étaient stricte-
ment comparables dans les 2groupes. Les
complications postopératoires étaient de
26,6 % dans le groupe1 et de 8,9 % dans
le groupe2 (p=0,067). Seules 2fuites uri-
naires ont été rapportées, toutes deux dans
le groupe1. L’altération de la fonction rénale
postopératoire à 24heures et à 3mois était
plus marquée dans le groupe1, mais de
façon non signicative. Enn, en termes
de contrôle carcinologique, la faiblesse du
recul moyen (6,8mois) n’autorisait aucune
autre analyse que celle du taux de marges
chirurgicales positives : 0 % dans le groupe1
versus 5,3 % dans le groupe2 (p=0,360).
Commentaire. Cette étude évalue l’activité de
la chirurgie conservatrice robotique d’un seul
chirurgien sans préciser, malheureusement,
l’impact de la période d’apprentissage sur les
résultats de chacun des 2groupes. Il est en effet
très vraisemblable que les tumeurs inférieures
à4cm aient représenté le début d’expérience de
l’opérateur, ce qui a pu introduire un biais lors de
la comparaison des 2groupes. Cette série rapporte
néanmoins la faisabilité, en chirurgie robotique,
d’une attitude désormais admise en chirurgie
ouverte : l’élargissement des indications. Dans ce
cadre, l’augmentation du taux de complications
chirurgicales, bien que non significative, n’est pas
étonnante puisqu’elle est décrite également en
chirurgie ouverte(1).
J.C. B.
• Patel MN, Krane LS, Bhandari A et al. Robotic partial
nephrectomy for renal tumors larger than 4 cm. Eur Urol
2010;57(2):310-6.
1. Patard JJ, Pantuck AJ, Crepel M et al. Morbidity and clinical
outcome of nephron-sparing surgery in relation to tumour
size and indication. Eur Urol 2007;52:148-54.
Évaluation de l’association
bévacizumab plus évérolimus
dans les cancers du rein
métastatiques
Le bévacizumab est un anticorps monoclonal
anti-VEGF et l’évérolimus est un inhibiteur de
mTOR. L’évérolimus vient d’être accepté en
deuxième ou troisième ligne chez les patients
évolutifs après TKI dans le cadre de l’étude
RECORD-1(1). Cet essai de phaseII a étudié
l’association de l’évérolimus (10 mg/ j) et du
bévacizumab (10 mg/ kg toutes les 2semaines)
dans le cancer du rein métastatique à partir
de 2groupes de patients : en première ligne
thérapeutique (brasA : n=50) et en deuxième
ligne après administration de sorafénib et/ ou
de sunitinib (brasB : n=30). Les patients ont
été évalués par la méthode RECIST pour la
réponse après 8semaines de traitement. La
plupart des sujets étaient dans le groupe de
pronostic bon ou intermédiaire et avaient
eu une néphrectomie première. Le taux de
réponse était de 30 et 23 % et la survie sans
progression (SSP) de 9,1 et 7,1mois pour les
patients naïfs de tout traitement et ceux pré-
traités, respectivement. Pour ce qui est de la
tolérance de l’association, évaluée par l’échelle
NCI version3, l’étude a rapporté comme toxi-
cités de grade3-4 une protéinurie (26 %),
des mucites (15 %), une fatigue (12 %) et des
diarrhées (9 %). La protéinurie était réversible
à l’arrêt du traitement par bévacizumab.
Commentaire. L’intérêt des schémas d’asso-
ciation est de prolonger la SSP, d’augmenter le
taux de réponse objective et d’obtenir un taux plus
important de réponse complète. Cette association
peut être réalisée à pleine dose, mais ne s’accom-
pagne pas d’une meilleure efficacité. Très peu de
cas de réponse complète ont été objectivés (3 %),
la SSP globale pour l’ensemble des patients est de
8,1mois et il existe une majoration de la toxicité
rénale par l’addition de l’évérolimus au bévaci-
zumab. L’utilisation de ces molécules en séquentiel
est donc préférable, d’autant que les autres
associations bévacizumab + sunitinib/ sorafénib
ne sont pas réalisables à pleine dose.
Si l’on se fonde sur l’efficacité de cette association,
il apparaît peu probable que les 2études
prospectives suivantes, l’une en première ligne
de phaseII randomisée comparant évérolimus