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- des troubles du sommeil ;
- des troubles digestifs (nausées, diarrhées) ;
- des neuropathies périphériques par lésion axonale ; et des amaigrissements qui ont fait l’objet de
plusieurs enquêtes (une première enquête présentée à la Commission nationale de 1985, en
décembre, une deuxième enquête présentée au Comité technique, en mars 1990, une troisième
enquête, en mars 2001). Ces trois enquêtes concernaient les deux spécialités à base d’almitrine sur
le marché français, à savoir Duxil et Vectarion.
Pour refaire l’historique parce que c’est important : les cas de neuropathie périphérique et / ou
d’amaigrissement avaient été mis en évidence dès la mise sur le marché, avec une imputabilité bonne. Il y
avait également des amaigrissements, avec le Duxil, chez des patients qui ne présentaient pas de
pathologies respiratoires.
Le RCP a été modifié, avec les mises en place du schéma séquentiel (ce schéma séquentiel a été appliqué
en mai 1986), un respect des doses et une information des prescripteurs et des patients. L’effet dose-
dépendant est très rapidement évoqué. Un suivi national de pharmacovigilance a été décidé.
En 1990, il y a eu une réévaluation, quatre ans plus tard, avec – je vous ai mis simplement les incidences
qui restent toujours – des incidences de notification spontanée. On a dissocié, à cette époque-là, les cas
CRPV et les cas laboratoire parce qu’il est extrêmement difficile d’éliminer les doublons. On note
néanmoins, sur cette période de quatre ans, une nette diminution des fréquences des neuropathies
associées ou non à des amaigrissements et des amaigrissements isolés.
En mars 2001, sur une période de neuf ans cette fois-ci, la troisième enquête consistait à mesurer l’impact
de l’information sur la fréquence et la gravité des neuropathies périphériques telles qu’on les connaissait.
Pour les deux formes de Vectarion, comprimé et injectable, on notait (puisque l’on avait déjà noté, fin des
années 80) une diminution de fréquence de notification des neuropathies. Bien évidemment, il y avait
toujours cet effet dose-dépendant et durée-dépendante qui évoquaient la possibilité d’un effet cumulatif.
Les RCP ont été modifiés. J’insisterais pour dire que le schéma posologique a été exprimé en fonction du
poids corporel, avec une limitation à 100 mg qui existait déjà avant, mais ceci a été rappelé chez les gens
de poids normal. Par ailleurs, le schéma séquentiel devait être respecté de façon formelle. Une reconduction
de la prescription devait être réévaluée à six mois, chose très importante.
La présente enquête couvre une période de onze ans (du 1
er
janvier 2000 au 31 décembre 2011). Il y a très
peu d’observations (44 observations). Je passerai rapidement les détails : une prépondérance masculine
liée à la prépondérance de la pathologie chez les patients de sexe masculin. Les indications ont été très
difficiles à mettre en évidence. Il a en effet été très difficile de relever une prescription AMM. Souvent, ce
sont des prescriptions hors AMM. Je vous dirais simplement qu’il y a 11 cas d’insuffisance respiratoire, sans
autre mention. Par la suite, il y a des données quelque peu farfelues : emphysème, dyspnée, bronchite.
La posologie quotidienne est respectée : 100 mg dans la majorité des cas (1 cas à 300 mg, posologie
inconnue : 9 cas).
Schéma séquentiel : très souvent non précisé, très peu d’informations. On sait que souvent, il n’est pas
réalisé.
Parmi les effets indésirables, il y a des choses que l’on connait, bien évidemment. Il y a des neuropathies (8
graves du fait de l’hospitalisation motivée en raison du bilan étiologique à réaliser :
- 1 cas avec réintroduction positive
- 8 cas pour les paresthésies, avec une réintroduction positive ; et
- 1 cas de mouvements anormaux avec une somnolence.
D’un point de vue métabolisme, des effets indésirables que l’on connait également : des pertes de poids
isolées dans 5 cas qui sont souvent importantes (qui vont de 2 à 3 kg). Il y a tout de même eu, parmi ces
9 cas et parmi tous les autres cas des pertes de poids très importantes allant jusqu’à 10, 15, 20 kg.
Il n’y a pas de différence en termes de profil d’effets indésirables, même si le nombre d’effets indésirables
est très faible par rapport aux enquêtes précédentes. Souvent, les tableaux neurologiques sont isolés. Il y a
souvent un petit retard au diagnostic. L’évolution à distance n’est souvent pas disponible ; ce qui fait que ces
cas ont des imputabilités C1S1. Toutefois, ce n’est absolument pas gênant. On sait pourquoi l’imputabilité
est C1S1. Il faut noter :
- une récupération lente des neuropathies et non pas, comme on le pensait, une évolution favorable
systématiquement à l’arrêt,