Discours de M. le Premier Ministre à Châteaubriant le 23 janvier 2009 – www.pays-chateaubriant.fr Page 1 sur 12
Discours de Monsieur le Premier Ministre
à la Halle de Béré à Châteaubriant le 23 janvier 2009
Mesdames et messieurs, mes chers amis, je voudrais d’abord vous dire combien ça me fait
plaisir de respirer l’air de la région des Pays de la Loire, singulièrement l’air de la Loire-
Atlantique, l’océan n’est pas loin, et encore plus cet air de Châteaubriant et je voudrais tout
de suite m’expliquer.
Beaucoup de gens m’ont dit, mais pourquoi vous allez à Châteaubriant ? Je vais à
Châteaubriant d’abord parce que depuis longtemps j’avais dit à Alain Hunault que je viendrai
voir ses réalisations, parce que j’ai beaucoup d’admiration pour le travail qu’il fait.
J’ai beaucoup d’admiration pour le travail qu’il a accompli pour transformer cette ville et j’ai
beaucoup d’admiration pour le dynamisme économique et l’esprit de rassemblement qui
règne ici à Châteaubriant et qui démontre que lorsqu’on est rassemblé autour d’objectifs
communs, les choses avancent et que lorsque l’on est divisé, et que l’on passe l’essentiel de
son temps à se quereller, naturellement, les choses n’avancent pas. Merci, Alain, de la leçon
que tu donnes, merci de la démonstration de cette efficacité qui caractérise l’équipe
municipale de Châteaubriant.
Et puis je pense que les villes moyennes comme Châteaubriant, ces villes où on a à la fois la
dimension suffisante pour conduite un développement, y compris un développement dans la
mondialisation - et je l’ai vu à l’instant en visitant une entreprise qui exporte près de 60% de
sa production à travers le monde entier - mais en même temps la taille permet de gérer
les problèmes humains, de gérer les problèmes sociaux, d’une façon qui est une façon
humaine, qui est une façon à une taille qui est une taille raisonnable. Je pense que ces villes
moyennes sont des véritables atouts pour notre pays et qu’il faut les encourager. Il n’y a pas
que les grandes agglomérations, elles ont leur rôle à jouer, mais ce tissu de villes moyennes,
qui caractérise si bien d’ailleurs notre région des Pays de la Loire, est un tissu que je voulais,
au fond, par cette visite aussi, saluer et encourager.
Je viens, naturellement, en ce début d’année, vous présenter à tous mes vœux, je les
présente aux élus de Loire-Atlantique, je les présente à Michel Hunault, que je remercie de
m’avoir accueilli, je les présente à chacun d’entre vous, en vous disant, certes l’année qui
s’ouvre va être une année difficile, elle va être difficile pour les Français, comme elle va être
difficile pour les Européens, comme elle va être difficile dans le monde entier, mais parce
que cette année va être difficile nous avons besoin de montrer, chacun, que nous sommes
capables de donner le meilleur de nous-mêmes. Nous allons devoir affronter les
conséquences d’une crise économique, qui est une crise économique mondiale.
Cette crise économique ce n’est pas la crise du capitalisme, comme voudrait nous le faire
croire une certaine gauche, qui après avoir échoué voudrait que le modèle qu’elle a
tellement combattu échoue aussi. Non, c’est une crise d’un capitalisme sauvage, d’un
capitalisme qui n’a pas été gulé, d’un capitalisme financier. On a besoin d’investisseurs, on
a besoin d’actionnaires, qui apportent de l’argent aux entreprises, pour que les entreprises
se développent et qu’elles créent des emplois, c’est la meilleure façon de créer de la
richesse et quand on a essayé d’autres systèmes, sans liberté, sans actionnaire, sans
capital, on a eu les catastrophes que l’on sait. Mais on veut que ces actionnaires aient le
sens de l’intérêt général, que ces actionnaires ne poursuivent pas des objectifs
invraisemblables, des objectifs inatteignables, des objectifs parfois immoraux.
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Comment accepter que certains veuillent obtenir des taux de rentabilité pour leurs capitaux,
de 8, de 9 ou de 10 %, quand la croissance de l’économie est de 2 ou de 3 % ? Comment,
d’ailleurs, n’avons-nous pas plus tôt tiré le signal d’alarme ? Comment des hommes et des
hommes, de bonne foi, se sont-ils laissés berner par ce monsieur Madoff qui promettait des
rentabilités à 8, à 9, à 10 et à 11 %, alors même que l’économie américaine avait un taux de
croissance de l’ordre de 3 % ? Comment est-ce que ça peut fonctionner ? Comment est-ce
qu’on a pu se laisser aller à accepter des attitudes, qui au fond nous ont conduit aujourd’hui
dans la situation où nous sommes ?
Eh bien face à cette crise, le gouvernement, que j’ai l’honneur de diriger et je suis heureux
d’être ici en compagnie de Laurent Wauquiez, qui a la responsabilité ô combien lourde
aujourd’hui, de l’emploi dans mon gouvernement, le gouvernement a fait preuve de
réactivité, il a fait preuve de sang-froid et il a fait preuve d’humilité.
Et j’invite, au fond, chacun d’entre nous, à conserver ces trois qualités essentielles pour faire
face à la crise. La réactivité d’abord. Nous avons été les premiers à réagir, dans bien des
aspects, à la crise économique et financière qui s’est abattue sur le monde. Souvenez-vous,
dès le mois de septembre, nous avons déclaré, avec le président de la République, alors
qu’il y avait une vraie menace de voir s’effondrer le système bancaire - et qu’est-ce que ça
veut dire l’effondrement du système bancaire ? Ça veut dire que vous auriez fait la queue
devant les banques pour aller récupérer vos économies et que certains d’entre vous ne les
aurez pas récupérées. Voilà ce que ça voulait dire.
Eh bien nous avons été les premiers à dire, en France il n’y aura pas de faillites de banques,
parce que l’Etat ne le permettra pas. Parce que l’Etat engagera son crédit, sa garantie, pour
empêcher les faillites de banques. Je pense que cette décision a été sans doute la plus
importante de toutes celles que nous ayons prises parce qu’elle a permis d’arrêter
l’hémorragie qui était en train de se produire dans le monde entier.
Et d’ailleurs nous avons immédiatement démontré qu’il ne s’agissait pas seulement de
paroles, puisque nous avons empêché la faillite d’une banque, il y avait une banque
française qui était en réelle difficulté, DEXIA, une banque franco-belge, mais une banque qui
avait la caractéristique d’être la principale banque des collectivités locales françaises, nous
avons décidé de rentrer à son capital, d’augmentation notre participation à son capital, pour
la sauver et pour la contrôler. Nous avons été les premiers à proposer, avec les britanniques,
un plan de sauvetage du système financier à hauteur de 370 milliards d’euros, c’est-à-dire
que nous avons dit aux banques, nous vous apporterons de l’argent pour vos fonds propres,
pour que vous soyez capables de continuer à emprunter sur les marchés financiers, et cet
argent ce n’est pas un cadeau qu’on vous fait, on vous demande de nous le rémunérer à 8%
; et c’est normal, puisqu’il s’agit de dotations en capital qui permettent ensuite aux banques
d’exercer leur activité. Et nous leur avons dit ensuite, nous vous garantirons vos emprunts
sur les marchés financiers à hauteur de 320 milliards d’euros, pour réamorcer la pompe du
crédit qui était complètement arrêtée dans notre pays et qui grâce aux mesures que nous
avons prises, commence doucement, c’est vrai, lentement, parce que c’est difficile, parce
que les marchés financiers de l’ensemble des pays développés sont saturés, commence à
refonctionner. Nous avons été parmi les premiers, sinon les premiers, à dire que cette crise
financière ne pouvait pas faire l’objet simplement de mesures immédiates de redressement
des banques, de soutien aux banques, mais qu’il fallait aussi qu’on en tire les conséquences
pour l’avenir et qu’on ne recommence pas dans 3 ans, dans 4 ans, dans 5 ans, les mêmes
erreurs, pour se retrouver dans la même situation.
Et c’est la raison pour laquelle le président de la République a appelé de ses vœux, d’abord
un sommet à Washington, qui s’est tenu, et puis ensuite un deuxième sommet qui va se tenir
à Londres dans quelques jours, pour engager une réforme profonde du système financier
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international. Ce qu’on veut c’est que désormais tous les organismes financiers, quels qu’ils
soient et où qu’ils se trouvent, sur le territoire de la planète, soient contrôlés et régulés.
Il y avait et au fond on le découvre à l’occasion de cette crise, des centaines, des milliers, de
structures financières qui échappaient à la régulation. Soit parce qu’elles n’étaient pas des
banques classiques, c’était le cas par exemple des banques d’affaires, soit parce qu’elles
étaient dans des territoires qui n’étaient pas contrôlés, ce qu’on appelle les paradis fiscaux.
Eh bien nous avons engagé ce combat, parce qu’il ne faut pas s’y tromper, nous n’avons pas
le droit ni sur le plan financier, ni sur le plan économique, mais surtout sur le plan moral, sur
le plan politique ; nous n’avons pas le droit de laisser se reproduire une catastrophe comme
celle que nous venons de connaître.
J’ai l’habitude d’utiliser un exemple lorsque j’évoque ce sujet devant des banquiers, devant
des milieux financiers, du monde entier, je leur dis, moi j’ai été maire d’une ville comparable
à Châteaubriant, Sablé-sur-Sarthe, pendant près de 20 ans, et en 1995 il y a eu à Sablé des
inondations terribles, le tiers de la ville a été inondé. Naturellement, avec l’équipe municipale
nous sommes allés aider les personnes qui étaient en difficulté, pendant près d’une
semaine, avec des cuissardes, avec une barque, on allait chaque jour secourir ceux qui en
avaient besoin, remonter le moral de ceux qui étaient les plus en difficulté, et nous étions
toujours très bien accueillis. Et je me souviens qu’après ces inondations nous avons
organisé une sorte de grand dîner avec l’ensemble de ceux qui avaient été touchés par ce
fléau, et il y avait une très bonne ambiance, presque une sorte de communion entre nous. Et
puis trois ou quatre ans plus tard, il y a eu les mêmes inondations, alors on a repris nos
cuissardes et notre bateau, et on est retourné apporter notre soutien aux personnes en
difficulté.
Eh bien ça ne s’est pas passé du tout pareil. On n’a pas du tout été accueillis avec le
sourire. Et les gens ils avaient un reproche à nous faire, et le reproche c’était : qu’est-ce que
vous avez fait pendant trois ans pour empêcher que ces inondations se reproduisent ?
Eh bien voilà exactement la situation devant laquelle on serait si nous ne prenions pas les
mesures nécessaires pour moraliser le système financier, pour réformer le capitalisme, pour
organiser la régulation. Alors, si une nouvelle crise devait se reproduire, elle aurait non
seulement des effets catastrophiques sur l’économie, mais elle entraînerait une crise
politique, une crise morale, une crise sociale, absolument majeure. Et c’est la raison pour
laquelle nous devons, en même temps, conduire la réforme du système financier
international, et prendre les mesures d’urgence pour relancer notre économie et sauver nos
établissements financiers.
Nous avons, parmi les premiers pays en Europe, dès le mois d’octobre, mis en place un plan
de soutien aux petites et moyennes entreprises, de près de 22 milliards d’euros, en orientant
la collecte des livrets réglementés, l’épargne réglementée, vers les petites et moyennes
entreprises.
Nous avons été parmi les premiers à mettre en place, sinon les seuls d’ailleurs, en Europe,
un fonds stratégique, doté déjà de 20 milliards d’euros, pour commencer, dont l’objectif sera
de prendre des participations dans des entreprises, petites ou grandes, stratégiques pour
l’avenir de notre pays. Au fond, ce que nous ne voulons pas voir se reproduire, c’est ce qui
s’est passé dans les années 60/ 70, quand il y avait des secteurs industriels qui
disparaissaient et que tout le monde disait, oui, c’est la fatalité, oui c’est vrai, on ne pourra
plus jamais avoir de sidérurgie en France, oui on ne peut plus avoir de textile en France,
oui... certains disaient même, on ne peut plus avoir d’industries en France.
Et souvenez-vous d’un grand chef d’entreprise qui avait préconisé les entreprises sans
usine. Eh bien on a vu à quoi cela avait conduit, et nous ne voulons pas nous retrouver dans
cette situation où on accompagne, avec l’argent des contribuables, la mort des industries. Ce
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que nous voulons c’est investir dans les entreprises stratégiques, quand elles sont en
difficulté, parce que nous avons besoin de les maintenir sur notre territoire.
Alors naturellement ça ne veut pas dire qu’on va distribuer de l’argent à des entreprises qui
sont mal gérées, ou à des entreprises qui n’ont pas d’avenir, mais ça veut dire qu’on est prêt
à prendre des participations au capital d’entreprises, petites et moyennes, dont l’intérêt pour
notre pays est stratégique, parce qu’il ne faut pas laisser partir des savoir-faire. Et d’ailleurs
on n’a pas attendu la création du fonds stratégique pour le faire, pour une grande entreprise
de la région des Pays de la Loire, et je suis ts fier d’avoir été à l’origine de cette décision,
c’est la prise de participation qui a été la nôtre dans les Chantiers de l’Atlantique.
Nous savons que les Chantiers de l’Atlantique avaient été rachetés par une grande
entreprise coréenne, c’est une entreprise de grande dimension, c’est une entreprise qui est
capable de donner aux Chantiers de l’Atlantique une ouverture encore plus grande sur les
marchés mondiaux, des moyens de financement, mais en même temps il y avait une
inquiétude, une crainte. Est-ce que cette entreprise coréenne ne va pas attirer la substance
des Chantiers de l’Atlantique, le savoir-faire, pour le délocaliser ailleurs ? Eh bien, pour que
cela ne se produise pas, nous avons décidé de prendre une participation dans cette
entreprise, parce que c’est une entreprise stratégique, et parce que nous voulons que la
France reste un pays d’industrie.
Regardez ce qui se passe en Grande-Bretagne aujourd’hui. La Grande-Bretagne avait
considéré que c’était l’industrie qui n’était plus stratégique, qu’on pouvait la laisser
disparaître, et qu’il fallait se concentrer sur les services, et en particulier sur les services
financiers, eh bien regardez quelle est la situation de l’économie de notre voisin britannique.
Cette situation est bien plus grave que celle que nous connaissons aujourd’hui, parce que la
crise frappe de façon encore plus brutale, naturellement, les services financiers, et que la
Grande-Bretagne n’a pas la possibilité de mettre en œuvre des politiques comme celle que
nous mettons en œuvre, pour permettre à son industrie de relancer l’activité économique. Et
puis nous avons décidé, parmi les premiers en Europe, d’un plan de relance, de 26 milliards
d’euros, pour alimenter les investissements, des entreprises, des collectivités locales, des
entreprises publiques, pour procurer du travail aux salariés français.
Pourquoi est-ce que nous avons fait ce choix, d’aider les investissements et non pas, comme
le réclame la gauche si souvent, de faire des chèques aux Français pour les aider à
consommer ? Pour deux raisons, mais la principale c’est quand même celle que nous
sommes l’un des pays les plus endettés de tous les grands pays européens.
Et quand on est aussi endetté que nous - et ce n’est pas nouveau, ça fait 33 ans que nous
n’avons pas voté un budget en équilibre dans notre pays - quand on est aussi endetté que la
France, si à l’occasion d’une crise comme celle-là, on accroît notre endettement, sans
moderniser notre économie, alors avec quoi demain va-t-on rembourser notre dette ? La
seule façon, aujourd’hui, de sortir de la crise et de donner à nos enfants la possibilité de
rembourser les dettes, c’est de moderniser l’économie française.
Et pour moderniser l’économie française, eh bien nous allons accélérer l’effort d’équipement,
l’effort d’équipement en transport ferroviaire, l’effort d’équipement en transport routier, nous
allons lancer des grands chantiers, nous allons aider les universités, aider la recherche,
aider les collectivités locales à investir. Bien sûr, cela va accroître le déficit public, mais cela
accroîtra le déficit public en donnant à notre pays des atouts, des outils, des outils
modernes, pour pouvoir, demain, produire plus, obtenir plus de croissance, et rembourser la
dette qu’aujourd’hui, naturellement, comme tous les autres grands pays européens, nous
sommes obligés de creuser.
Alors je vois bien les critiques, là, qui arrivent depuis quelques jours, et en particulier celles
de l’opposition, qui vient de faire connaître son plan de relance de l’économie. Moi je suis
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prêt à prendre toutes les idées, surtout quand on est devant une difficulté comme celle-là, je
pense qu’on a tous intérêt à se serrer les coudes et personne n’a la vérité. Mais
franchement, proposer un plan de relance de l’économie française, trois mois après le début
de la crise, trois mois après le début de la crise, et proposer, dans les mesures de ce plan de
relance, pour l’essentiel, des dispositions qui conduiraient à accroître le ficit de notre pays
sans en rien relancer la compétitivité de notre économie, je ne pense pas que ce soit la
meilleure façon de répondre aux difficultés que nous rencontrons.
Enfin, nous avons décidé de faire preuve d’un grand pragmatisme, c’est-à-dire de ne pas
figer notre réponse à la crise à un instant T, mais d’adapter cette réponse au fur et à mesure
que la crise évolue.
Franchement, aujourd’hui, si vous voyez un expert qui est capable de vous dire avec
précision ce que sera l’année 2009, à quel moment nous sortirons de cette crise, quand est-
ce que le système financier retrouvera son fonctionnement normal, donnez-moi son adresse,
pour l’instant je n’en vois pas. Ceux qui sont chargés de conseiller le gouvernement, les
grands économistes qui nous font part de leurs prévisions, leurs analyses varient entre 1 an
et 3 ans. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils ne s’engagent pas trop et je comprends
qu’ils ne s’engagent pas trop car c’est très, très difficile. Et donc, nous, nous avons décidé de
garder la possibilité d’adapter notre plan, et par exemple, cette semaine, nous avons lancé
les états généraux de l’automobile, et nous allons compléter le plan de relance par un plan
sectoriel pour aider le secteur de l’automobile, parce que c’est un des secteurs qui est les
plus en difficulté, qui représente 10 % de la population active dans notre pays, et qui reste un
secteur stratégique qu’on ne peut pas laisser disparaître.
Donc nous avons commencé à mettre en place une politique, une politique de soutien à la
consommation dans le secteur automobile avec le bonus malus et la prime à la casse, mais
aussi une politique de soutien aux équipementiers automobiles, qui sont les premiers
frappés par la crise, avec un fonds stratégique déjà doté de 300 millions d’euros.
Enfin, nous avons pris l’engagement de financer directement, en leur prêtant, comme si nous
étions un établissement financier, les grands constructeurs automobiles, pour qu’ils passent
ce moment difficile, et en particulier pour qu’ils puissent travailler à la réalisation des
véhicules propres, des véhicules de demain, des véhicules électriques, pour faire en sorte
que non seulement nous puissions permettre la survie de l’industrie automobile française.
Mais en même temps faire en sorte que grâce à la crise elle aille un peu plus vite dans la
conception des véhicules qui demain seront réclamés sur le marché mondial, parce qu’il
faudra faire face à la raréfaction des produits pétroliers et à la nécesside la lutte contre le
réchauffement climatique.
Voilà, on a essayé de faire preuve de réactivité mais on a aussi voulu faire preuve de sang-
froid, c’est-à-dire nous avons voulu éviter la précipitation, éviter la démagogie. J’entends les
critiques de l’opposition, les critiques parfois des observateurs, disant "c’est pas assez", ou
alors « pourquoi est-ce que vous ne faites pas comme les britanniques, qui ont nationali
les banques ? " ou alors "pourquoi est-ce que vous n’utilisez pas l’arme de la relance par la
consommation ?" eh bien c’est simple, parce que nous sommes la France et que nous avons
adapté notre plan de relance à la situation de l’économie française. Pourquoi nationaliser
des banques si elles ne sont pas en extrême difficulté, comme c’est le cas des banques
britanniques ? C’est drôle d’ailleurs, on a l’impression que certains nous reprocheraient
presque d’avoir des banques qui se portent mieux que les banques des autres pays
européens, et en particulier que les banques britanniques. Moi je préfère avoir en face de
moi un banquier qui me dit, "c’est difficile, j’ai besoin que l’Etat m’aide à passer ce moment,
mais la situation de ma banque est une situation qui est une situation équilibrée ", plutôt que
d’avoir en face de moi, comme c’est le cas du Premier ministre britannique, une série de
banques anglaises qui sont en faillite, et dont il a fallu que l’Etat britannique les nationalise
pour les sauver.
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