Discours de M. le Premier Ministre à Châteaubriant le 23 janvier 2009 – www.pays-chateaubriant.fr Page 4 sur 12
que nous voulons c’est investir dans les entreprises stratégiques, quand elles sont en
difficulté, parce que nous avons besoin de les maintenir sur notre territoire.
Alors naturellement ça ne veut pas dire qu’on va distribuer de l’argent à des entreprises qui
sont mal gérées, ou à des entreprises qui n’ont pas d’avenir, mais ça veut dire qu’on est prêt
à prendre des participations au capital d’entreprises, petites et moyennes, dont l’intérêt pour
notre pays est stratégique, parce qu’il ne faut pas laisser partir des savoir-faire. Et d’ailleurs
on n’a pas attendu la création du fonds stratégique pour le faire, pour une grande entreprise
de la région des Pays de la Loire, et je suis très fier d’avoir été à l’origine de cette décision,
c’est la prise de participation qui a été la nôtre dans les Chantiers de l’Atlantique.
Nous savons que les Chantiers de l’Atlantique avaient été rachetés par une grande
entreprise coréenne, c’est une entreprise de grande dimension, c’est une entreprise qui est
capable de donner aux Chantiers de l’Atlantique une ouverture encore plus grande sur les
marchés mondiaux, des moyens de financement, mais en même temps il y avait une
inquiétude, une crainte. Est-ce que cette entreprise coréenne ne va pas attirer la substance
des Chantiers de l’Atlantique, le savoir-faire, pour le délocaliser ailleurs ? Eh bien, pour que
cela ne se produise pas, nous avons décidé de prendre une participation dans cette
entreprise, parce que c’est une entreprise stratégique, et parce que nous voulons que la
France reste un pays d’industrie.
Regardez ce qui se passe en Grande-Bretagne aujourd’hui. La Grande-Bretagne avait
considéré que c’était l’industrie qui n’était plus stratégique, qu’on pouvait la laisser
disparaître, et qu’il fallait se concentrer sur les services, et en particulier sur les services
financiers, eh bien regardez quelle est la situation de l’économie de notre voisin britannique.
Cette situation est bien plus grave que celle que nous connaissons aujourd’hui, parce que la
crise frappe de façon encore plus brutale, naturellement, les services financiers, et que la
Grande-Bretagne n’a pas la possibilité de mettre en œuvre des politiques comme celle que
nous mettons en œuvre, pour permettre à son industrie de relancer l’activité économique. Et
puis nous avons décidé, parmi les premiers en Europe, d’un plan de relance, de 26 milliards
d’euros, pour alimenter les investissements, des entreprises, des collectivités locales, des
entreprises publiques, pour procurer du travail aux salariés français.
Pourquoi est-ce que nous avons fait ce choix, d’aider les investissements et non pas, comme
le réclame la gauche si souvent, de faire des chèques aux Français pour les aider à
consommer ? Pour deux raisons, mais la principale c’est quand même celle que nous
sommes l’un des pays les plus endettés de tous les grands pays européens.
Et quand on est aussi endetté que nous - et ce n’est pas nouveau, ça fait 33 ans que nous
n’avons pas voté un budget en équilibre dans notre pays - quand on est aussi endetté que la
France, si à l’occasion d’une crise comme celle-là, on accroît notre endettement, sans
moderniser notre économie, alors avec quoi demain va-t-on rembourser notre dette ? La
seule façon, aujourd’hui, de sortir de la crise et de donner à nos enfants la possibilité de
rembourser les dettes, c’est de moderniser l’économie française.
Et pour moderniser l’économie française, eh bien nous allons accélérer l’effort d’équipement,
l’effort d’équipement en transport ferroviaire, l’effort d’équipement en transport routier, nous
allons lancer des grands chantiers, nous allons aider les universités, aider la recherche,
aider les collectivités locales à investir. Bien sûr, cela va accroître le déficit public, mais cela
accroîtra le déficit public en donnant à notre pays des atouts, des outils, des outils
modernes, pour pouvoir, demain, produire plus, obtenir plus de croissance, et rembourser la
dette qu’aujourd’hui, naturellement, comme tous les autres grands pays européens, nous
sommes obligés de creuser.
Alors je vois bien les critiques, là, qui arrivent depuis quelques jours, et en particulier celles
de l’opposition, qui vient de faire connaître son plan de relance de l’économie. Moi je suis