INTRODUCTION
Epidémiologie du cancer du sein
Avec 53 000 nouveaux cas et 11 500 décès par an en France en 20111, le cancer du sein est
un problème majeur de santé publique. C’est aujourd’hui le cancer le plus fréquent dans les
pays occidentaux et le premier cancer féminin en France. Actuellement, l’âge moyen au
diagnostic est de 61 ans.
Cette maladie plurifactorielle au développement complexe est liée à l’interaction de
multiples facteurs environnementaux et génétiques. Son étiologie n’est que partiellement
connue mais on connaît le rôle clé des facteurs hormonaux. Les principaux facteurs de risque
actuellement bien établis sont le sexe féminin, l’âge, une histoire familiale de cancer du sein,
et notamment un terrain génétique lié à une mutation sur un des gènes de prédisposition au
cancer du sein (principalement BRCA1 et BRCA2), la nulliparité ou un âge tardif lors de la
première grossesse, une importante imprégnation oestrogénique (âge précoce des
premières règles, ménopause tardive, prise de traitement hormonal substitutif prolongé),
l’obésité post-ménopausique et la sédentarité. Il existe aussi un rôle prouvé de la
consommation régulière d’alcool et une influence probable de l’alimentation2–5.
Malgré une incidence croissante depuis 50 ans, due notamment au vieillissement de la
population et à l’augmentation des facteurs de risque liés au style de vie « occidental », la
mortalité spécifique a tendance à diminuer. L’amélioration des thérapeutiques et la
meilleure coordination des différents intervenants dans la prise en charge peuvent
probablement expliquer cette évolution3,6,7.
Il existe une grande hétérogénéité des cancers mammaires, dont l’évolution mais aussi les
traitements sont très différents. Une des classifications les plus utilisées actuellement est la
classification histologique, déterminée morphologiquement par les anatomopathologistes.
Classification histologique
Les carcinomes qui sont des tumeurs malignes épithéliales représentent 99% des tumeurs
malignes primitives du sein (1% de sarcomes et lymphomes). La classification histologique
des carcinomes mammaires a été établie en 1981 par l’OMS puis actualisée en 2013. Elle est
avant tout basée sur des critères morphologiques. Parmi les tumeurs épithéliales, les deux
types les plus fréquents sont le carcinome infiltrant de type non spécifique (canalaire) (40 à
75% des tumeurs primitives malignes mammaires selon les séries8) et le carcinome lobulaire
(5 à 15% des primitifs mammaires). A la différence du canalaire, il n’exprime pas la E-
cadhérine. Au-delà de cette classification histologique, établie à partir d’observations
microscopiques, les progrès en biologie moléculaire du cancer ont permis d’établir il y a près
de 15 ans une classification basée sur la biologie tumorale.