L`Intérieur dans ses murs - Ministère de l`Intérieur

Civique
SUPPLÉMENT_NUMÉRO 190 AOÛT-SEPTEMBRE 2010
Hall d'entrée de l'hôtel de Beauvau,
aménagé en 1859 par le marbrier Coquet.
LIntérieur
dans ses murs
Spécial Journées
européennes
du patrimoine
2 N° SPÉCIAL Civique 190 JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE N° SPÉCIAL Civique 190 JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE 3
• La symbolique de l’État
• Les anciens établissements religieux
• Châteaux et forteresses
• Les anciens hôtels d’intendance
• Villas et hôtels particuliers
• L’hôtel de Beauvau
• Programme des Journées du patrimoine à Beauvau
• Les palais du pouvoir
• Le régionalisme
• La France d’outre-mer
• Les sites insolites
• Le patrimoine contemporain
L e ministère de
l’Intérieur est l’un des
premiers occupants
d’immeubles
domaniaux et des premiers
constructeurs civils. Son
domaine immobilier concerne,
pour l’administration centrale,
une quinzaine de sites à Paris et
dans les départements d’Île-de-
France, totalisant 201 500 m2,
dont 120 000 m2 d’immeubles en
propriété, ainsi qu’une dizaine
d’autres services délocalisés
représentant 53 000 m2. La Police
nationale occupe, quant à elle,
2 800 implantations (hôtels de police,
commissariats, cantonnements
et casernements de CRS, écoles,
centres de formation, laboratoires
de police scientifique) totalisant
3 millions de m2.
Depuis le 1er janvier 2009, le domaine
immobilier du ministère s’est
également enrichi du patrimoine
exceptionnel de la Gendarmerie
nationale qui compte 746 casernes
domaniales, 3 389 casernes locatives
et 217 ensembles immobiliers
locatifs auxquels s’ajoutent 11 548
prises à bail individuelles. Le parc
domanial de la Gendarmerie occupe
ainsi 5,6 millions de m2. Enfin,
pour l’administration territoriale
(préfectures et sous-préfectures), le
ministère de l’Intérieur dispose de
plus de 900 implantations totalisant
1,8 million de m2. Une préfecture sur
quatre occupe, en tout ou partie,
des locaux classés monuments
historiques. À la charge des
collectivités départementales depuis
plus d’un siècle, ces bâtiments
sont, depuis une loi du 11 octobre
1985, entretenus et réparés par
l’État. Le ministère de l’Intérieur
poursuit également un programme
de constructions neuves marquées,
au-delà de la diversité des partis
architecturaux, par la volonté
d’affirmer dans la pierre, le béton et
le verre, la symbolique de l’État. La
chance de ces bâtiments est qu’ils
sont affectés au service du public.
L’alliance de l’historique et du
contemporain, la conciliation, dans
les aménagements intérieurs, entre
les exigences de sauvegarde du passé
et les contraintes liées à l’exercice
de ses missions, la préservation
de demeures historiques, sont
autant de défis que le ministère de
l’Intérieur relève quotidiennement
afin de transmettre un patrimoine
qui, à la fois, conserve la richesse
du passé et traduit la modernité.
À Mende, la préfecture de
la Lozère occupe l’emplacement
du palais des évêques
du Gévaudan, construit au
XIIe siècle. Du palais d’origine,
il ne reste plus que la porte,
richement sculptée.
À Foix, en Ariège, l’administration départementale investit en 1790 l’ancienne abbaye Saint-Volusien
fondée en 868 et reconstruite au XVIIe siècle. Si divers agrandissements et modications ont eu lieu tout
au long du XIXe siècle, l’abbaye primitive reste : un ensemble de bâtiments s’ordonne autour d’une cour
carrée dont un côté est formé par l’abbatiale devenue église paroissiale.
Une statuette médiévale, à
Laval, vestige du couvent des
Jacobins, sur lequel la préfecture
de la Mayenne a été reconstruite
au début du XIXe siècle.
La préfecture de Maine-et-
Loire a trouvé refuge, à Angers,
dans l’ancienne abbaye de
Saint-Aubin, fondée en 530. Une
série d’arcades remonte encore
au XIIe siècle, mais la plus grande
partie a été reconstruite de 1688
à 1737. La préfecture y prend
en 1800 la suite du directoire du
département. Église et cloître
sont alors détruits pour obtenir le
plan en U d’un hôtel.
Les anciens
établissements
religieux
Affirmant leur autorité dans la continuité, les autorités de l’État ont fait le choix, au
lendemain de la Révolution, de s’installer dans des lieux symboliques du pouvoir,
souvent chargés d’histoire, aux premiers rangs desquels figurent les anciens évêchés,
palais épiscopaux, couvents et abbayes qui ont été confisqués au profit de la Nation.
La symbolique
de l'État
Sommaire
4 N° SPÉCIAL Civique 190 JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE N° SPÉCIAL Civique 190 JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE 5
La préfecture de l’Aisne
s’installe à partir de 1804
dans les anciens locaux de
l’abbaye Saint-Jean, à Laon.
Les bâtiments sont issus de
campagnes de constructions
allant du XVIe au XVIIIe siècle, la
plus importante ayant eu lieu de
1742 à 1756, époque du cloître,
bâti dans l’ordre toscan.
À Auxerre, dans l'Yonne,
l’ancien évêché, dont il reste
la galerie romane du début
du XIIe siècle et le bâtiment
central du XIIIe siècle, est un
des premiers édices classés
monuments historiques : acquis
par le département en 1791 et
modié au début du XIXe siècle,
ses parties les plus anciennes
sont classées dès 1835.
À Beauvais, dans l'Oise, la préfecture s’installe en 1823 dans l’ancienne abbaye
Saint-Quentin, reconstruite en grande partie de 1681 à 1731. Il ne subsiste aujourd’hui
des bâtiments médiévaux que la chapelle des abbés, construite en 1121-1123.
Les anciens
établissements
religieux
Place Saint-Étienne à Toulouse, l’an VIII voit
successivement s’installer dans l’ancien archevêché,
reconstruit de 1690 à 1713 sur les plans d’Augustin-
Charles d’Aviler, architecte des États du Languedoc,
l’administration centrale du département puis la préfecture
de Haute-Garonne. Des aménagements importants sont
réalisés à l’occasion du passage de Poincaré en 1913.
Non plus religieux, c’est un vitrail tout républicain qui,
depuis cette époque, éclaire l’escalier d’honneur.
6 N° SPÉCIAL Civique 190 JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE N° SPÉCIAL Civique 190 JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE 7
La caserne des Jacobins,
dans la Somme, à Amiens,
occupe un ancien couvent.
La construction de l'église,
du cloître et des bâtiments
conventuels s'est étendue de
1624 à 1628. L'hôtel de la
gendarmerie est construit de
1855 à 1857, d'après les plans
de l'architecte Jean Herbault, sur
l'emplacement précédemment
occupé par l'église. En 1990, des
travaux de réhabilitation ont été
entrepris par le génie militaire an
d'adapter ces constructions aux
nécessités d'une gendarmerie
moderne.
Le cloître du XVIIe siècle a subi
une restauration complète.
La préfecture de Châlons-en-
Champagne, dans la Marne, occupe
depuis 1797 l’ancien hôtel de l’intendance
construit de 1759 à 1770. Les sculptures au-
dessus du portail sont de Pigalle et de son
neveu Lachemait. Le 22 juin 1791, après son
arrestation à Varenne, le roi Louis XVI y passe
la nuit. Le lendemain, il assiste, avec Marie-
Antoinette, à la messe dans la chapelle privée
du palais. Gravement endommagés par
un incendie en 2002, les salons du préfet
avec ses grisailles et ses décors peints
(ici "Psyché contemplant l'amour endormi")
ont été restaurés. La chapelle a néanmoins
gardé, avec son décor, son lustre et son
intimité d’antan.
Les anciens
établissements
religieux Les anciens
hôtels
d’intendance
Héritage du pouvoir de l’ancien régime, chaque capitale de province possède
un hôtel d’intendance. Dans la continuité du pouvoir central sur le territoire,
préfets et commandants militaires y installent leur résidence au lendemain
de la Révolution.
À Marseille, dans les Bouches-du-Rhône, les services historiques de police
sont installés dans l’ancien évêché, dont les parties les plus anciennes remontent
au XVIIe siècle. Situé au cœur du quartier de la Joliette, l’ancien palais épiscopal
a été affecté dès 1908 aux services de police phocéens. Pour agrandir
ces locaux, l’architecte René Egger élève après-guerre un nouveau bâtiment
en pierre de Bourgogne.
À
Marseille, dans les Bouches-du-Rhône
,
les services historiques de police
sont installés dans l’ancien évêché, dont les parties les plus anciennes remontent
au XV
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8 N° SPÉCIAL Civique 190 JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE N° SPÉCIAL Civique 190 JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE 9
En 1800, la préfecture de l’Hérault s’installe dans l’ancienne intendance, logée depuis 1718
dans l’hôtel de la comtesse de Ganges, construit en 1686 à Montpellier. À partir de 1842,
des agrandissements sont entrepris ; en 1862, Bésiné réalise la nouvelle aile, que décorent les
sculpteurs Auguste Bausson, pour la façade, et Lefèvre pour l’intérieur, et le peintre décorateur
Leconte de Roujoux, qui a travaillé à l’Opéra.
À Strasbourg, la résidence du préfet du Bas-Rhin est l’ancien hôtel du préteur royal François-Joseph de Klinglin, construit de 1731 à 1736.
Le portail est orné en 1747 de lions par le sculpteur parisien Martin Le Prince ; l’aile droite est ajoutée en 1755 quand l’hôtel est transformé en
intendance. L’administration du département s’y installe en 1790. En 1870, lors du bombardement de la ville, la préfecture brûle entièrement.
Les Allemands la restaurent : l’intérieur est refait dans le style Louis XV avec un soin particulier pour l’appartement réservé à Guillaume Ier.
La préfecture de la Moselle
occupe à Metz l’ancien hôtel
d’intendance construit de
1738 à 1742 et abandonné
en 1792 par l’administration
départementale. Napoléon
demande sa restauration pour y
installer la préfecture en 1806.
VI N° SPÉCIAL Civique 180 JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE
À Rochefort, en Charente-Maritime, l'hôtel de Commandement
ou hôtel de la Marine s'inscrit dans un complexe architectural pensé
et voulu par Louis XIV pour « établir un arsenal de marine digne de
la majesté de son règne et de la grandeur de ses armées navales ».
Construites en pierre de Crazannes par l’architecte François Blondel,
deux ailes enserrent une cour d'honneur pavée, au fond de laquelle
se trouvent les bureaux et le cabinet de l'intendant.
À partir de l'installation de Colbert du Terron, cousin de Jean-Baptiste
Colbert, à la maison du Roy vers 1671, l'édice prit le nom de
maison de l'Intendant, puis devint amirauté ou préfecture maritime
jusqu'en 1927, puis hôtel de la Marine, résidence du commandant de
l'arrondissement militaire jusqu'en 1991. Depuis 2004, il est le siège
de l'état-major du général commandant les écoles de la gendarmerie.
Il devient alors hôtel de Commandement.
Les anciens
hôtels
d’intendance
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