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Communiqué de presse
Mercredi 13 février 2013
Changement climatique en Bretagne
Présentation de deux études commandées par la Région
Dans le cadre de l’élaboration du Schéma régional climat air énergie*, le Conseil
régional a commandé à Météo-France et au Conseil scientifique de l'environnement
de Bretagne deux études, la première sur le changement climatique en Bretagne, la
seconde, sur les effets de ce changement dans notre région. L’enjeu pour la
collectivité est d’en savoir plus sur cette nouvelle problématique, afin de conduire
une politique efficace en matière d’adaptation aux évolutions climatiques. Ces
rapports scientifiques seront présentés ce soir au cours d’une présentation publique
qui se tiendra au lycée Victor et Hélène Basch, à Rennes, en présence de Dominique
Ramard, conseiller régional délégué à l’énergie et au climat.
L’étude de Météo France « Le changement climatique en Bretagne »
Franck Baräer, Ingénieur au service Etudes et climatologie de Météo France Rennes, a présenté un
document qui, notamment à l’appui de cartes, permet de représenter ce que pourrait devenir le climat
Breton au cours du XXI
e siècle. Y sont également abordés certains phénomènes extrêmes de ces
50 dernières années qui rappellent que la Bretagne et ses habitants peuvent être affectés, de manière
dramatique, par les soubresauts du climat. Ces changements risquent, par exemple demain,
d’engendrer de nouveaux types de tempêtes, avec des effets de surcote amplifiés sur le littoral du fait
de l’élévation du niveau de la mer.
Quelques éléments de conclusion : températures en hausse et sécheresses estivales à prévoir
En Bretagne, le réchauffement devrait s’accentuer ces prochaines décennies avec pour conséquences
davantage de périodes de canicule en été, des hivers moins froids, une hausse des températures à
l’automne et au printemps avec des effets probables sur la végétation. Reste des incertitudes côté
pluies : Météo France ne privilégie aucun scénario mais prévoit des sécheresses estivales accrues.
Au niveau mondial, les travaux confirment que les trajectoires d’émissions de gaz à effets de serre
conduiront à un réchauffement global de plus de 2°C vers 2050. Le changement climatique est donc
une certitude et il va falloir, en plus de lutter contre, faire avec. Sans politiques d’adaptation et de
réduction des émissions de GES, l’évolution du climat pourrait coûter entre 5 et 20% du PIB mondial.
L’étude du Conseil scientifique de l’environnement « Connaissances actuelles sur le changement
climatique de l’échelle globale aux échelles régionales »
Philippe Mérot, Directeur de Recherche à l’INRA (UMR Sol Agronomie Spatialisation numérique),
présentera le document réalisé par le groupe climat du Conseil Scientifique de l’Environnement de
Bretagne (CSEB). Ce rapport synthétise les connaissances scientifiques sur les effets du changement
climatique en Bretagne, effets qui se font sentir sur l’agriculture, la forêt, la pêche, la
ressource en eau, le milieu urbain et le littoral du fait de l’élévation du niveau de la mer.
Un annuaire recense, par ailleurs, les laboratoires et chercheurs bretons, travaillant sur le
changement climatique et ses effets ou sur les émissions de GESet les techniques pour les réduire.
* Le Schéma régional air-climat-énergie, dit SRCAE, est élaboré par l’Etat, la Région et l’ADEME, depuis fin 2011. Il relève
d’une obligation réglementaire issue du Grenelle de l’Environnement et a été soumis à l’avis du Conseil régional en
décembre 2012, avant une consultation publique qui se déroule jusqu’au 15 mars 2013. Ce document d’orientation doit
répondre à 5 objectifs : réduire les émissions de gaz à effet de serre, maîtriser les consommations énergétiques, améliorer la
qualité de l’air, développer les énergies renouvelables et anticiper l'adaptation au changement climatique, aux horizons 2020
et 2050. Il sera soumis à l’arrêt du Préfet de région et à l’approbation du Conseil régional en juin 2013.
Quelques éléments de conclusion : des répercussions sur les espèces végétales et animales
L’exemple des zones humides est assez parlant : les études montrent la possibilité d’une baisse de
leurs superficies de 25% sur la période 2080-2100, par rapport à 1960-1980. Des simulations sur
100 ans, réalisées sur le bassin du Scorff, attestent que les prairies humides de haut de bassin
versant sont les plus vulnérables.
Côté forêt, le chêne vert gagne du terrain dans toute la partie ouest de la France tandis que le hêtre
tend à disparaître dans le sud ouest.
En matière agricole, la culture du sorgho progresse rapidement, avec de bons résultats en termes de
productivité.
Côté mer, le phénomène conjuguant augmentation de la température, acidification et élévation du
niveau des océans, affecte les eaux bretonnes avant la fin du XXIe siècle. Les répercussions sur les
espèces sont facilement identifiables : acclimatation, adaptation mais aussi migrations vers le nord.
Enfin, même la ville est impactée puisque des phénomènes d’îlots de chaleur peuvent se développer,
atteignant parfois plusieurs degrés d’écart avec les ruraux alentours.
L’étude de Météo France
Le changement climatique en Bretagne
Cette étude, commandée par le Conseil Régional de Bretagne, a été réalisée en 2012
par le bureau d’études climatologiques de Météo France, Direction Interrégionale
Ouest Rennes. Elle a pour objectif de dresser un panorama complet du climat
breton et de ses évolutions récentes. L’ensemble est détaillé dans un document de
70 pages environ qui se veut didactique mais reposant sur des bases scientifiques
solides.
La première partie décrit le climat actuel de la Bretagne. La dominante océanique cache
quelques particularités dans la répartition des précipitations et des températures, souvent
largement influencés par le relief et la proximité de la mer. Des cartes ou schémas décrivent la
répartition de l’ensoleillement en Bretagne selon les secteurs ou les saisons. Le vent, autre
paramètre incontournable de notre climat, fait l’objet d’un chapitre spécifique. Tous ces éléments
du climat se caractérisent par leur moyenne, calculée sur 30 ans, mais également par une
variabilité naturelle d’une année sur l’autre.
Dans la seconde partie, on aborde l’histoire récente du climat breton sur une période
qui s’étend parfois sur plus d’un siècle. Les mesures anciennes de températures disponibles
permettent de décrire une certaine évolution du climat moyen et de le mettre en parallèle avec
l’évolution constatée à l’échelle du globe. En revanche, l’analyse de longues séries de
précipitations, comme celle de Rennes, ne dégage pas de tendance très nette. L’histoire du climat
breton se caractérise également par toute une série d’évènements extrêmes. Les tempêtes, orages,
submersions marines, chutes de neige, épisodes de canicules ou de grands froids les plus célèbres
sont également recensés dans ce document.
Le changement climatique à l’échelle du globe est l’objet de la troisième partie. On
décrit de façon assez succincte des éléments par ailleurs largement documentés. L’objectif était
surtout d’expliquer, aussi simplement que possible, des mécanismes comme l’effet de serre et ses
liens avec l’évolution récente du climat de la terre. Les premiers impacts visibles du
réchauffement climatique sont décrits et illustrés par des éléments assez récents (fonte des glaces
terrestres et de la banquise arctique, hausse du niveau moyen des mers…). Les modèles de climat,
leur principe et leurs incertitudes, les scénarios d’évolution de la concentration des gaz à effet de
serre sont abordés à la fin de ce chapitre.
La dernière partie de cette étude traite du climat futur en Bretagne. Les résultats du
modèle Arpège Climat de Météo France ont été adaptés à l’échelle de notre région. Ils sont
analysés finement pour décrire ce que pourrait être le climat des prochaines décennies en
fonction des scénarios du GIEC. On montre un certain consensus des différents modèles de climat
disponibles vers un réchauffement de plusieurs degrés. Par contre, les incertitudes sont très
grandes en ce qui concerne les scénarios d’évolution de la pluviométrie en Bretagne comme sur de
nombreuses régions. La science du climat étant en perpétuelle évolution, on décrit, pour terminer,
les progrès de la modélisation attendus ces prochaines années.
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