Contexte commercial, France Mai 2014

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SECRÉTARIAT DE L’ACCÈS AUX MARCHÉS
Rapport d’analyse des marchés
mondiaux
Contexte commercial,
France
Mai 2014
SOMMAIRE
TABLE DES MATIÈRES
La France représente un marché d’exportation avantageux sur le plan
stratégique pour les exportateurs canadiens pour plusieurs raisons :
Sommaire ........................................1
Vue d’ensemble du pays .................2
•
•
•
•
•
Sur le plan économique, la France occupe la cinquième place
dans le monde et la deuxième dans l’Union européenne (UE).
Conjoncture économique ................2
En 2013, la Banque mondiale a classé la France au 36e rang
sur 189 économies pour la facilité des échanges
transfrontaliers.
Échanges commerciaux ..................3
En raison de sa position géographique, la France est un point
d’entrée idéal dans l’UE.
Tarifs ..............................................6
Lorsque l’accord de libre-échange du Canada avec l’UE sera
signé, près de 94 % des lignes tarifaires agricoles seront
exemptes de droits de douane pour le Canada.
Le Commercial Office des États-Unis indique que le réseau de
vente au détail de la France ressemble à celui de l’Amérique
du Nord.
•
La France est au deuxième rang au chapitre des ventes
d’aliments au détail par habitant en Europe.
•
Les exploitants de chaînes mondiales occupent une place
importante sur le marché français de la restauration et
surclassent les exploitants indépendants.
•
Les ventes françaises en restauration dans l’industrie du
voyage suivent une tendance à la hausse et devraient
connaître la croissance la plus impressionnante du secteur de
la restauration pour 2013.
Réglementation ...............................4
Distribution et ventes ......................6
Milieu de la restauration ..................8
Débouchés commerciaux ..............10
Défis du marché ............................10
Ressources ...................................12
VUE D’ENSEMBLE DU PAYS
La France est située au milieu de l’Europe. En 2013, elle avait un produit intérieur brut (PIB)
d’environ 2,7 billions de dollars US. C’est la cinquième économie mondiale. Le total des échanges de la
France en 2012 a baissé de 70 milliards de dollars US et s’est élevé à 1,2 billion de dollars US
(Global Trade Atlas, 2013). La France est un membre du G8, de l’UE, de l’Organisation mondiale du
commerce et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Elle est aussi
considérée comme un acteur économique mondial de premier plan. De plus, c’est la deuxième économie
de l’UE. Les échanges de produits agricoles et de produits de la mer canadiens avec la France en 2012
e
se sont élevés à 1,1 milliard de dollars US en 2012, élevant cette dernière à la 20 place (sur 238) de la
liste des partenaires commerciaux du Canada. Le Canada exporte principalement vers la France les
produits agricoles et agroalimentaires suivants : boissons, graines de céréales diverses, poisson et
produits de la mer, produits laitiers, œufs et miel, cacao, aliments divers, viande, fruits comestibles, noix
et aliments en conserve.
Les entreprises qui exportent vers la France font en général face à plus de concurrence de la part des
entreprises européennes que des entreprises asiatiques. L’Espagne, les Pays-Bas, l’Allemagne, la
Belgique et l’Italie sont les principaux fournisseurs de produits agroalimentaires et de produits de mer en
France. Placée au cœur du plus grand marché mondial, la France présente un milieu économique
favorable pour les exportateurs potentiels.
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
Le modèle économique français est celui d’un prestataire de services qui protège ses citoyens,
redistribue les richesses et stimule la demande dans les moments difficiles. Pour financer ses plans, le
er
gouvernement a fait passer le taux de la taxe sur la valeur ajoutée de 19,6 % à 20 % au 1 janvier 2014.
La hausse du taux de chômage en France est semblable à celle du reste de l’UE. L’augmentation
observée en 2012 indique toutefois un ralentissement de cette hausse en France, surtout par rapport au
reste de l’UE. En 2012, le taux de chômage en France était de 10,2 % alors que celui de l’UE s’élevait
à 10,5 %.
RFI indique que l’économie française est entrée en récession au cours du premier trimestre de
l’année 2013 en raison de la faiblesse des extrants de production, de la consommation et de
l’investissement. Des variations ont été constatées, cependant, puisque l’économie française, qui s’élève
à 2,7 billions de dollars US, s’est contractée de 0,1 % au cours du troisième trimestre, montrant un signe
de ralentissement par rapport à une croissance de 0,5 % des trois mois précédents, selon l’Institut
national de la statistique et des études économiques (INSEE), l’organisme de statistique officiel de la
France. Bien que les importations aient continué d’augmenter, les exportations marchent au ralenti par
rapport au trimestre précédent. On s’attendait en général à ce que l’activité économique française
ralentisse lorsque la France est sortie d’une légère récession au cours du deuxième trimestre en raison
de facteurs ponctuels, comme la production d’électricité exceptionnellement élevée attribuable au temps
froid. L’INSEE a indiqué que la demande intérieure avait été stable au cours du troisième trimestre, tandis
que les investissements avaient chuté de 0,6 % et que les dépenses des ménages avaient augmenté
de 0,2 %. Le ministre français des Finances, Pierre Moscovici, a affirmé que les faibles résultats du
troisième trimestre étaient dus à des facteurs temporaires, comme le ralentissement des commandes
d’aéronefs, et il a défendu ses prévisions de croissance de 0,1 % à 0,2 % pour l’ensemble de
l’année 2013. Se joignant à d’autres voix afin d’exiger que la France mène plus de réformes, l’OCDE a
indiqué que la hausse du PIB de la France par habitant au cours des 20 dernières années figurait parmi
les plus faibles de l’OCDE.
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Aperçu économique de la France et comparaison avec l’Union européenne
Zone
géographique
France Croissance en %
UE - Croissance
en %
France - En
millions de
dollars US
EU - En millions de
dollars US
France - En
millions de
dollars US
UE - En millions de
dollars US
Catégories
2008
2009
2010
2011
2012
2013
Inflation
2,8
0,1
1,5
2,1
2
0,9
Inflation
4,3
0,8
1,7
3
2,6
1,7
Exportations
608 543,10
476 258,20
516 910,90
584 822,70
557 251,80
566 551,10
Exportations
5 822 519,80
4 508 404,20
5 053 210,40
5 923 019,80
5 673 256,30
5 897 101,90
Importations
715 342,80
560 672,00
608 599,50
710 990,90
664 655,00
676 823,20
Importations
6 096 716,90
4 575 848,30
5 165 175,20
6 040 443,30
5 667 932,10
5 788 200,70
Source : Euromonitor, 2013
Aperçu économique de la France et comparaison avec l’Union européenne - Prévisions
Géographie
France - Croissance
en %
UE - Croissance en %
France - En millions de
dollars US
UE - En millions de
dollars US
France - En millions de
dollars US
UE - En millions de
dollars US
Catégories
2014
2015
2016
2017
Inflation
1,6
1,7
1,8
1,9
Inflation
1,9
2,1
2,1
2,2
Exportations
595 325,40
-
-
-
Exportations
6 327 015,60
-
-
-
Importations
749 668,80
-
-
-
Importations
6 251 852,30
-
-
-
Source : Euromonitor, 2013
ÉCHANGES COMMERCIAUX
Les échanges transfrontaliers occupent une place de plus en plus importante dans le commerce. Un
manque d’efficience dans la documentation exigée, l’exploitation des ports, l’infrastructure et les
procédures douanières contraignantes occasionne des coûts supplémentaires et des retards pour les
e
importateurs et les exportateurs. Sur le plan mondial, la France occupe la 36 place sur 189 économies
pour la facilité des échanges transfrontaliers, d’après la Banque mondiale.
Selon cette dernière (dans le rapport « Doing Business in France »), il faut 11 jours en moyenne pour
suivre les procédures nécessaires dès l’arrivée en France des importations. Ce délai est le même
depuis 2010. Pourtant, la France se positionne derrière la moyenne régionale de l’OCDE qui connaît un
déclin constant, et qui est actuellement de 10 jours (pour l’année 2013). La France n’exige que deux
documents pour l’importation et le coût par conteneur d’importation était de 1 445 $US en 2013. Si l’on
compare la situation à celle des pays voisins, on observe de gros retards du délai d’importation en
France par rapport à la Belgique (8 jours), l’Allemagne (7), l’Espagne (9), la Suisse (8) et le Royaume-Uni
(6). En ce qui concerne le coût des conteneurs dans ces pays, on constate que c’est en France qu’il est
le plus élevé. Toutefois, le processus de documentation de ce pays est plus rapide que celui des autres
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économies comparables. En 2009, la France a simplifié ses procédures de dédouanement en mettant en
œuvre un système de déclaration de douane électronique et en supprimant d’autres documents. Pour
détailler les procédures d’importation vers la France, il faut 5 jours pour préparer les documents
(300 $US), 1 jour pour le dédouanement et le contrôle technique (150 $US), 3 jours pour la manutention
au port et au terminal (315 $US) et 2 jours pour le transport intérieur et la manutention (680 $US).
Les différends commerciaux peuvent constituer des enjeux pour un grand nombre d’importateurs et il
importe de savoir si le pays est apte à les régler devant les tribunaux quand on choisit un marché
e
d’exportation. À cet égard, la France est très bien placée puisqu’elle occupe la 7 place sur
189 économies mondiales, ce qui est bien en dessous de la moyenne régionale de l’OCDE pour 2013.
D’après la Banque mondiale, l’exécution des contrats prend 395 jours, coûte 17,4 % de la valeur de la
réclamation et nécessite 29 procédures. La moyenne de l’OCDE pour l’UE est la suivante : 529 jours,
21 % la valeur de la réclamation et 31 procédures.
Le tableau de la page suivante indique le classement général (sur 189 économies) de la
Banque mondiale en ce qui a trait à la facilité de faire des affaires, par sujet et par rang. Comme on peut
le voir, la moitié des indicateurs de la France montre un déclin en 2013. Toutefois, on constate des
améliorations concernant les échanges transfrontaliers, ce qui est un bon début pour mieux attirer les
entreprises dans le pays.
Classement de la Banque mondiale en 2013 – Faire des affaires en France
Sujets
Rang en 2014
Rang en 2013
Démarrer une entreprise
41
29
Changement de
rang
-12
Obtenir un permis de construire
92
74
-18
Obtenir de l’électricité
42
41
-1
Enregistrer la propriété
149
150
+1
Obtenir un prêt
55
52
-3
Protéger les investisseurs
80
80
Payer les impôts
85
54
Aucun
changement
+2
Commerce transfrontalier
69
37
+1
Exécution des contrats
7
7
Régler les différends en matière
d’insolvabilité
46
44
Aucun
changement
-2
Signe positif = La réforme commerciale facilite les affaires.
Signe négatif = La réforme commerciale nuit aux affaires.
Source : Doing Business, Groupe de la Banque mondiale, 2013
Réglementation
Les entreprises qui mettent en place des accords de distribution et de franchisage, ainsi que des
conventions de représentation doivent s’assurer que ces accords sont conformes aux lois de l’UE et de
chaque État membre. La directive 86/653/CEE de l’UE décrit les normes de protection des agents
commerciaux indépendants qui vendent ou achètent des biens pour le compte de leurs mandants.
Ces normes détaillent les droits et les obligations des deux parties, comme la rémunération; elles portent
aussi sur la signature et la résiliation des contrats, y compris le préavis à donner et l’indemnité ou le
dédommagement à verser à l’agent en question. Les entreprises étrangères devraient être averties que
la directive mentionne qu’aucune des parties ne peut se soustraire à l’application des conditions qui y
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sont décrites ni insérer au contrat une clause précisant qu’un autre ensemble de règles de droit pourrait
être utilisé.
L’UE traite aussi de la question des retards de paiement dans la directive 2000/35/CE qui porte sur toutes
les transactions commerciales dans la région, que ce soit dans le secteur public ou privé (hormis les
transactions avec les consommateurs). D’après cette directive, les acheteurs ont 30 jours pour payer les
biens ou les services. Après ce délai, le vendeur a le droit de percevoir des intérêts (à un taux de 8 %
au-dessus de celui de la Banque centrale européenne). Des frais compensatoires de recouvrement des
coûts de 40 euros sont alors également facturés. En ce qui a trait aux transactions interentreprises, on
peut négocier une période de 60 jours. Les vendeurs ont aussi le droit de conserver le titre de propriété
des marchandises jusqu’à ce que le paiement soit réglé et peuvent réclamer le versement intégral de
tous les coûts de recouvrement.
Les produits à destination de l’UE doivent porter la marque de commerce « Conformité Européenne »
(CE). Celle-ci est obligatoire dans les 28 pays membres de l’UE. Les produits portant la marque CE
respectent toutes les exigences européennes applicables et relatives à la santé, à la sécurité, à la
performance et à l’environnement. Le Service des délégués commerciaux du Canada peut aider les
exportateurs à obtenir cette marque de commerce. Pour plus de détails, consultez le site suivant :
www.tradecommissioner.gc.ca.
Selon le Service des délégués commerciaux du Canada pour la France, les produits animaux importés
en France doivent provenir d’établissements agréés par l’Union européenne. Cette règle porte
notamment sur les produits de la mer vivants, les autres produits de la mer, la viande, les produits à base
de viande, les produits laitiers et les aliments pour animaux de compagnie. Ces produits doivent aussi
être accompagnés des certificats sanitaires appropriés. Certains produits, comme le tabac et les
boissons alcoolisées, ne peuvent être importés commercialement que par des exploitants agréés.
Certains produits agricoles ou alimentaires doivent être approuvés au préalable (comme les organismes
génétiquement modifiés, les aliments nouveaux, etc.).
Depuis 2008 (Loi sur la modernisation de l’économie ou LME), le gouvernement de la France a fait des
efforts pour encourager la concurrence et le commerce en France. La politique de la LME qui a été
adoptée donne plus de souplesse aux détaillants, ce qui leur permet de négocier directement les
modalités de la vente et le prix, supprimant ainsi le risque lié aux pratiques discriminatoires.
Depuis août 1994, la loi Toubon exige que toutes les publicités, étiquettes, instructions et campagnes
promotionnelles soient rédigées en français. Il est instamment recommandé que les exportateurs
canadiens communiquent avec les délégués commerciaux pour l’agriculture qui peuvent les aider en les
mettant en liaison avec un représentant local en marketing juridique.
La loi française de 2007 sur l’alimentation saine exige que tous les fabricants diffusent des messages sur
la santé à l’occasion de la promotion de leurs produits afin d’encourager les citoyens à adopter un régime
plus équilibré. Les fournisseurs et les détaillants doivent inclure l’un des quatre messages approuvés sur
la santé. Sinon, ils peuvent recevoir une amende s’élevant à 1,5 % de leur budget publicitaire.
Afin d’augmenter les recettes fiscales et d’améliorer la santé de la population, le gouvernement a en
outre instauré une « taxe sur les produits gras » qui est entrée en vigueur en 2012, augmentant ainsi de
5,5 % à 7 % le prix de certains aliments et de certaines boissons dans les restaurants.
Afin de resserrer leurs marges, beaucoup de détaillants majeurs en alimentation en France ont conclu un
accord (en 2010) visant à ne pas augmenter les marges brutes sur les fruits et les légumes lors des
crises avérées du marché (c’est-à-dire lorsque les prix payés aux producteurs sont beaucoup plus bas
que la moyenne des années précédentes). Cet accord pourrait influer de manière négative sur les prix
des produits importés similaires. Les entreprises qui exportent vers la France doivent donc examiner très
attentivement l’état de certaines productions agricoles dans le pays.
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Tarifs
La réglementation française sur les tarifs et l’importation sont régies par l’UE. Le pays doit donc respecter
les règles administratives liées au commerce qui sont établies par cet organisme directeur. Le
regroupement des 28 États membres présente de nombreux défis que l’UE s’efforce de résoudre, comme
la cohésion du processus commercial. Dans le cadre de cette activité, un groupe de travail nommé
RALFH a été créé. Le RALFH comprend des directeurs des douanes provenant de Rotterdam, d’Anvers,
du Havre, de Felixstowe et de Hambourg. L’objectif est d’assurer un certain niveau de coopération et de
coordination entre les administrations douanières en appliquant de manière uniforme les procédures
douanières prévues dans le cadre du programme Douanes 2002 de l’UE.
La personne-ressource du RALFH en France est basée dans le port du Havre et peut être contactée par
téléphone au +33-235-19-51-02.
Le gouvernement du Canada a signé un accord commercial de principe avec l’UE en octobre 2013.
Dès que cet accord sera en vigueur, près de 94 % des lignes tarifaires agricoles seront exemptes de
droits de douane pour le Canada, ce qui donnera aux exportateurs un avantage clair sur la concurrence.
DISTRIBUTION ET VENTES
Les entreprises étrangères peuvent bénéficier des services d’un agent de vente français pour
commercialiser leurs produits sur le marché français. Ces agents de vente jouent le rôle d’intermédiaires
pour le compte de l’entreprise. Ils sont chargés d’assurer les négociations et peuvent être habilités à
signer des documents, à conclure des contrats de vente, d’achat et de location-bail et à fournir des
services, au nom de leurs mandants et pour le compte de ceux-ci. Ils travaillent souvent pour plusieurs
entreprises et sont généralement responsables d’une région géographique et d’un secteur d’activité
définis. En guise de commission totale ou partielle, l’agent perçoit d’habitude des honoraires dès que
toutes les transactions sont terminées. Les agents de vente sont considérés comme des fournisseurs
externes et non des employés salariés. Il importe donc d’établir des règles précises lorsque les accords
conclus avec eux sont résiliés. Les petites entreprises préfèrent souvent recourir à des agents de vente
plutôt que de créer une entité basée en France (comme une succursale ou une filiale), car c’est une
façon souple et peu onéreuse d’introduire des produits sur les marchés étrangers.
Contrairement à l’Amérique du Nord, le gouvernement de la France a établi des périodes précises de
l’année pour mettre en solde les produits. Il y a donc deux périodes de soldes de fin de saison : janvier et
juin ou juillet. De plus, il y a deux périodes de soldes autorisées de cinq semaines et deux semaines de
ventes promotionnelles (où les magasins ne peuvent pas vendre à perte), ou de « soldes flottants » où la
vente à perte est autorisée. Pour vendre leurs produits en dehors de ces périodes, les détaillants doivent
remplir une grande quantité de documents.
Réseau de vente au détail
Le réseau français de la vente au détail ressemble à celui de l’Amérique du Nord. Les grandes chaînes
de magasins et les petites entreprises individuelles en France adoptent de nouvelles tendances en
matière de vente au détail. Les petites et moyennes entreprises familiales occupent depuis toujours une
place prédominante dans le commerce de gros et de détail en France. Elles perdent cependant
rapidement du terrain au profit des hypermarchés.
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Ventes et facteurs de vente
La vente de produits en France est historiquement analogue à celle d’autres pays développés, et les
décisions d’achat sont fondées sur la qualité, le prix et le soutien après-vente. PlanetRetail signale
toutefois un changement, puisque le prix devient la principale préoccupation des consommateurs
français. Cette conversion est due à des coûts de subsistance plus élevés. En conséquence, comme les
consommateurs accordent plus d’importance aux prix, ils privilégient davantage les gammes
économiques par rapport aux produits de marque plus chers.
Secteur de la vente des aliments au détail
PlanetRetail indique que les ventes d’aliments au détail en France ont représenté près de 60 % du total
des ventes au détail du pays en 2013, ce qui classe ce dernier au deuxième rang pour les ventes
d’aliments au détail par habitant (4 312 $US au mois de novembre 2013) en Europe (derrière la Suisse).
Les hypermarchés dominent le marché des aliments au détail dans le pays, bien qu’ils aient enregistré
une croissance très lente des ventes pendant la période de resserrement du crédit (Carrefour).
L’accent porté sur le cassage des prix en France a influé de manière positive sur les ventes d’aliments au
détail qui connaissent une augmentation constante de 2 à 3 % environ par an depuis la récession.
Le secteur français de l’alimentation au détail se divise en général en deux domaines : celui de la grande
distribution (hypermarchés, supermarchés et magasins à prix réduits) et celui des commerces de
proximité (magasins de quartier). Les supermarchés et les magasins de quartier occupent une place
prédominante, avec une part de plus de 37 % du marché de l’alimentation en 2013. Les hypermarchés et
les grandes surfaces représentent la deuxième part de marché la plus élevée (plus de 32 % du marché
de l’alimentation).
La part de marché des détaillants à marge réduite a augmenté considérablement ces dernières années
aux dépens de celle des plus grands magasins. La crise économique et la baisse du pouvoir d’achat ont
facilité cet essor des magasins à prix réduit. Toutefois, le secteur des magasins à prix réduit commence à
connaître un certain ralentissement puisque les détaillants à marge réduite ont obtenu une part de
marché de 8,4 % en 2008, de seulement 8,2 % en 2010 et de 8,6 % en 2013.
Les événements de ces dernières années ont influé sur le système de distribution des aliments au détail
du pays lorsqu’en 2006, la loi française a restreint le nombre d’ouvertures de nouveaux hypermarchés et
supermarchés. Les grands magasins ont alors élargi leur superficie existante. Une modification de la loi
française en 2008 a permis de libéraliser le marché, ce qui a conduit à l’ouverture de magasins plus
petits.
Cinq principaux détaillants en alimentation en France
PlanetRetail montre que le commerce de l’alimentation en France est dominé par quelques entreprises et
il est très concentré. Les cinq principaux acteurs se partageaient environ 55 % du marché national
en 2013.
Comme pour le commerce européen de l’alimentation au détail, le marché français de l’alimentation est
dominé par Carrefour, avec son grand réseau de magasins qui comprend les hypermarchés Carrefour et
Carrefour Planet, les supermarchés Carrefour et les magasins de quartier Carrefour City ou Carrefour
Contact. Carrefour perd cependant du terrain, ce que l’on impute au positionnement incohérent des prix
de ces dernières années.
Leclerc occupe la deuxième place en France, avec presque 500 hypermarchés et grandes surfaces.
La troisième place revient à ITM (Intermarché), une chaîne dont les magasins ont fait l’objet d’un
programme national de modernisation et qui bénéficie d’une perception très favorable sur le plan du
rapport qualité-prix. La chaîne Casino, qui occupe la quatrième place, est exploitée dans le cadre d’une
stratégie de magasins d’alimentation multiformat en France. Le détaillant en alimentation a par
conséquent réduit les activités de ses hypermarchés qui avaient des difficultés, ce qui a permis à la
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chaîne de développer son réseau en exploitant de petits points de vente, des magasins à prix réduits et
des magasins populaires. Système U, un regroupement de détaillants en alimentation indépendants, clôt
la liste des cinq principaux détaillants. La plupart de ces magasins portent l’enseigne Hyper U et Super U,
bien que le détaillant élargisse également son réseau de magasins plus petits.
Principaux détaillants en alimentation en 2013 – France
Nombre de
points de
vente
Superficie de
vente totale
2
(pi )
Superficie de
vente
2
moyenne (pi )
Ventes de
l’enseigne (en
milliards de
dollars US)
Part du
marché de
l’alimentation
(%)
Carrefour
4 732
58 696 798
12 404
43,4
15,46
Leclerc
1 025
35 703 579
34 833
38,1
13,86
ITM
(Intermarché)
2 637
47 390 957
17 972
34,1
12,40
Système U
1 545
25 148 919
16 278
26,9
9,80
Casino
8 067
42 785 801
5 304
22,8
8,30
Entreprise
Source : Planet Retail, 2013
Centrales d’achat de l’alimentation au détail
Selon PlanetRetail, en France, les principaux détaillants ont leurs propres centrales d’achat, et
quelques-uns d’entre eux effectuent aussi des achats pour d’autres détaillants et franchisés.
Carrefour, Auchan, Intermarché, Système U et Casino effectuent leurs achats par l’intermédiaire de leurs
bureaux en Suisse, tandis que le bureau d’achat de Leclerc est en Belgique. Grâce à sa position
géographique avantageuse (au cœur de l’Europe), la Suisse est le lieu privilégié pour les bureaux d’achat
des détaillants français qui sont ainsi à proximité du siège social des grandes entreprises.
Le bureau de commerce mondial de Carrefour situé à Genève a permis à ce grand fabricant de
développer ses ventes à l’étranger. Les bureaux d’achat d’Auchan International et d’ITM Agenor sont
également à Genève. Le bureau d’achat international de Système U, qui achète pourtant la plupart de
ses produits par l’intermédiaire d’European Marketing Distribution (EMD), est situé à Zurich. Leclerc
effectuait ses achats par l’intermédiaire de Coopernic avant son exclusion, en septembre 2013 de la
nouvelle alliance constituée par les membres de Coopernic.
La plupart des petites et moyennes entreprises, quant à elles, font affaire avec la coopérative d’achat
Francap qui les approvisionne aussi en nombreux produits de marque par l’intermédiaire de la centrale
d’achat Provera, et en produits à prix réduit par l’intermédiaire de la centrale d’achat belge Bloc.
MILIEU DE LA RESTAURATION
La concurrence entre les cafés ou bars, les restaurants à service complet et les établissements de
restauration minute est équilibrée. Toutefois, les restaurateurs indépendants ont cédé du terrain aux
chaînes qui ont ainsi bénéficié d’un bon rendement en 2012, année qui marque la meilleure progression
en valeur des ventes depuis 2007, d’après Euromonitor International.
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En 2011, les restaurants à service complet ont renoué avec les profits après des années de croissance
négative. Les chaînes et les restaurateurs indépendants sont devenus plus imaginatifs et se sont
davantage adaptés à la demande du consommateur pour des prix plus accessibles et un service plus
rapide. Les établissements de restauration minute et les points de vente de mets à emporter ont amélioré
l’aspect diététique de leurs menus afin d’éliminer les connotations négatives normalement associées à la
malbouffe. Avec tous ces changements, les établissements de restauration minute ressemblent plus à
des restaurants décontractés, et les restaurants décontractés ressemblent davantage à des
établissements de restauration minute.
Les exploitants de chaînes de restauration occupent une place prédominante dans le marché français de
la restauration quant à la valeur des ventes, au nombre des points de vente et aux transactions, chiffres
qui dépassent largement ceux des restaurateurs indépendants. Leur succès est dû à l’accessibilité des
prix et à l’authenticité. Les exploitants de chaînes de restauration en France profitent en outre d’un
réseau solide de franchises dans le pays.
Taille du marché de la restauration en France - Données historiques - Valeur en millions de dollars US
Catégories
2008
2009
2010
2011
2012
Total du secteur de la restauration selon le type
d’établissement
Chaînes de restauration
61 776,60
60 562,20
60 254,50
61 244,30
61 145,30
14 404,10
15 230,40
15 802,50
16 328,40
16 784,50
47 372,50
45 331,80
44 452,00
44 915,80
44 360,80
4 664,40
4 660,30
4 732,70
4 751,80
4 699,60
51 669,60
50 541,30
50 230,00
51 080,20
50 967,70
963,3
976,9
973,6
1 016,00
1 024,30
Restauration dans les commerces de vente au détail
3 076,60
3 163,50
3 205,40
3 238,80
3 277,90
Restauration dans l’industrie hôtelière
4 498,00
4 264,40
4 196,10
4 190,40
4 089,80
Restauration dans l’industrie du voyage
1 569,10
1 616,10
1 649,40
1 718,90
1 785,60
Restaurateurs indépendants
Pizzerias
Secteur de la restauration selon le lieu
Restauration dans les établissements autonomes
Restauration dans l’industrie des loisirs
Taille du marché de la restauration en France - Prévisions - Valeur en millions de dollars US
Catégories
2013
2014
2015
2016
Total du secteur de la restauration selon le type
d’établissement
Chaînes de restauration
Restaurateurs indépendants
Pizzerias
2017
61 525,60
62 151,60
62 907,50
63 915,10
65 035,30
17 501,20
18 360,10
19 263,60
20 179,60
21 100,80
44 024,40
43 791,50
43 643,80
43 735,50
43 934,50
4 662,60
4 622,30
4 630,30
4 668,10
4 745,70
51 209,70
51 624,40
52 149,90
52 897,90
53 738,60
1 035,80
1 045,10
1 053,80
1 069,10
1 089,90
3 364,60
3 485,00
3 642,30
3 792,20
3 945,20
4 025,10
3 989,40
3 984,10
3 986,70
4 014,00
1 890,90
2 007,70
2 077,40
2 169,20
2 247,50
Secteur de la restauration selon le lieu
Restauration dans les établissements autonomes
Restauration dans l’industrie des loisirs
Restauration dans les commerces de vente au détail
Restauration dans l’industrie hôtelière
Restauration dans l’industrie du voyage
Source des deux tableaux : Euromonitor International, 2013.
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La France attire plus de 75 millions de touristes chaque année. Le tourisme occupe donc une place
importante dans la santé économique du pays. Les effets du tourisme sont particulièrement visibles dans
le secteur de la restauration. Les ventes en restauration dans l’industrie du voyage ont augmenté de
manière constante au cours des cinq dernières années, la hausse la plus spectaculaire étant de 5,9 %
en 2013 par rapport à 2012. Une vue d’ensemble de tous les lieux de restauration montre que la
deuxième plus forte hausse touche la restauration dans les commerces de détail, qui a connu une
croissance de 2,6 % de 2012 à 2013.
Les prévisions de croissance d’Euromonitor indiquent que les ventes en restauration dans l’industrie du
voyage atteindront leur plus haut niveau en 2014 avec une hausse de 6,2 %, après quoi cette croissance
ralentira, même si les rendements financiers demeureront respectables. D’ici 2015, les ventes en
restauration dans les commerces de vente au détail prédomineront, augmentant en moyenne de 4 %
chaque année jusqu’à la fin de l’année 2017. Si l’on compare les prévisions des chaînes de restauration
à celles des exploitants indépendants, ces derniers continueront d’afficher une croissance négative
de 2008 à 2015, période pendant laquelle la fréquentation connaîtra un modeste rétablissement.
Leur croissance prévue est de 0,2 % en 2016 et de 0,5 % en 2017. Les exploitants de chaînes de
restauration continueront de connaître quant à eux une croissance solide des ventes avec, en moyenne,
une hausse de 4,7 % tous les ans, de 2013 à 2017.
DÉFIS DU MARCHÉ
•
•
•
•
•
Les délais nécessaires pour importer des produits en France sont plus longs qu’en Belgique
(8 jours), en Allemagne (7 jours), en Espagne (9 jours), en Suisse (8 jours) et au Royaume-Uni
(6 jours).
Pour pénétrer le marché français ou celui d’un autre pays de l’UE, les produits qui ne portent pas
la marque CE doivent respecter des exigences réglementaires, ce qui nécessite un délai
supplémentaire.
Le prix est à présent la principale préoccupation des consommateurs français. En conséquence,
comme les consommateurs accordent plus d’importance aux prix, ils privilégient davantage les
gammes économiques par rapport aux produits de marque, plus chers.
Un grand nombre de détaillants majeurs en alimentation en France ont conclu un accord de
principe en 2010 afin de ne pas tirer profit des variations du prix payé aux producteurs à la suite
de « crises avérées du marché », pendant lesquelles ces derniers pourraient recevoir des
sommes très inférieures à la moyenne des années précédentes. Cet accord met de nouveau
l’accent sur les limites de la fixation des prix par le libre jeu de la concurrence.
Le gouvernement de la France a promulgué une « taxe sur les produits gras » en 2012,
augmentant ainsi de 5,5 % à 7 % le prix de certains aliments et de certaines boissons dans les
restaurants. C’est un aspect dont il faut tenir compte lorsqu’on fixe le prix des produits importés.
DÉBOUCHÉS COMMERCIAUX
•
•
•
•
La France est le plus grand pays de l’UE (sur le plan géographique). Elle est considérée comme
un point d’entrée avantageux dans l’UE.
Son appartenance à l’UE et l’utilisation de la monnaie européenne (euro) facilitent le
déplacement des marchandises dans l’ensemble de l’UE, et placent ce pays au cœur du plus
grand marché économique mondial.
Pour 2013, la France présente un déficit de la balance commerciale d’environ 110 millions de
dollars US alors qu’il était de 107 millions de dollars US en 2012, ce qui montre que le pays
dépend de plus en plus des importations pour satisfaire à la demande croissante des
consommateurs.
Le gouvernement du Canada a signé un accord commercial de principe avec l’UE en
octobre 2013. Dès que cet accord sera en vigueur, près de 94 % des lignes tarifaires agricoles
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•
•
seront exemptes de droits de douane pour le Canada, ce qui donnera aux exportateurs un
avantage clair sur la concurrence.
La France est au deuxième rang au chapitre des ventes d’aliments au détail par habitant en
Europe (4 312 $US en novembre 2013).
Grâce aux 75 millions de touristes qui visitent la France chaque année, la restauration dans
l’industrie du voyage est le secteur où la hausse des ventes est la plus importante, et les
prévisions de croissance sont favorables dans un avenir prévisible.
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Ressources
Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne
http://www.plandaction.gc.ca/sites/default/files/pdfs/apercu.pdf
Service des délégués commerciaux du Canada en France
http://www.actionplan.gc.ca/fr/content/ceta-aecg/laccord-commercial-entre-canada-et-lunion, et
http://www.deleguescommerciaux.gc.ca/fra/document.jsp?did=7684&cid=113&oid=143
Euromonitor International. Consumer Foodservice in France. (Industrie de la restauration en France)
Octobre 2012
Commission européenne. Économie européenne. Macroeconomic Imbalances. France 2013.
(Déséquilibres macroéconomiques. France 2013), Document hors série 136. Avril 2013.
http://ec.europa.eu/economy_finance/publications/occasional_paper/2013/pdf/ocp136_en.pdf
RALFH
http://ec.europa.eu/taxation_customs/resources/documents/ralfh3_fr.pdf
HSBC Commercial Banking. Doing Business in France. (Faire des affaires en France) 2012
https://globalconnections.hsbc.com/downloads/country_guide-fr-march-2013.pdf
Agence française pour les investissements internationaux « Loi de modernisation de l’économie. »
http://www.ambafrance-es.org/france_espagne/IMG/pdf/Argumentaire_FR.pdf
Organisation de coopération et de développement économiques Études économiques de l’OCDE France - Synthèse
http://www.oecd.org/fr/eco/etudes/Synthese%20France%202013.pdf
PlanetRetail. France Country Report. (Rapport sur la France) Décembre 2013
RFI La France est entrée en récession. 15 mai 2013.
http://www.rfi.fr/france/20130515-france-recession-hollande-insee-pouvoir-achat
Ambassade des États-Unis U.S. Commercial Service. Doing Business in France. (Faire des affaires en
France) 2012
http://www.buyusainfo.net/docs/x_1696410.pdf
Banque mondiale Economic Profile. Doing Business in France. (Profil économique. Faire des affaires en
France) Juin 2013
http://francais.doingbusiness.org/data/exploreeconomies/france et
http://francais.doingbusiness.org/data/exploreeconomies/france#trading-across-borders
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Contexte commercial : France
© Sa Majesté la Reine du chef du Canada,
représentée par le ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire (2014).
Références photographiques
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