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durée du contrat de location. Il appliquerait le modèle de comptabilisation actuel, c’est-à-dire,
celui proposé pour les contrats de location simple.
Il est indéniable que le modèle actuel a des limites et peut conduire à une mauvaise
perception des avantages et obligations liés aux contrats de location simple ainsi qu’à une
comptabilisation différente de transactions apparemment similaires. Une réforme est donc à
envisager. Toutefois, le modèle développé dans l’avant-projet au niveau du preneur promeut
la comptabilisation d’un droit d’utilisation de l’actif avec en contrepartie l’enregistrement des
obligations de paiement. Or, pour les contrats où il n’y a pas de transfert des risques et
avantages inhérents à la propriété de l’actif, cette comptabilisation semble largement
trompeuse. En effet, cette transcription d’un droit d’utilisation peut induire en erreur les
utilisateurs des états financiers, d’une part, parce que le preneur peut ne pas avoir l’intention
de devenir propriétaire du bien à la fin du terme et d’autre part, parce que ce droit d’utilisation
ne représente pas un droit réel et ne peut donc constituer une garantie à l’égard des
établissements de crédits. De même, l’enregistrement des obligations de paiement ne
correspond pas à une réalité économique. Effectivement, la société n’est pas réellement
endettée. De plus, la complexité de la réforme risque également de réduire la transparence en
rendant la compréhension des états financiers plus difficile.
L’avant-projet a également été fortement critiqué en raison des conséquences
négatives sur l’interprétation des ratios financiers, surtout dans le chef du preneur. L’analyse à
court et long terme de l’impact de cette réforme sur le calcul de ces ratios dans le secteur de la
grande distribution m’a amené à modérer mon avis sur ce point. En effet, à court terme, le
preneur semble subir une dégradation considérable de l’ensemble des ratios financiers à
l’exception du taux de marge d’exploitation, de l’EBITDA et du cash flow. A l’égard des
organismes bancaires, même si l’indépendance financière du groupe semble se détériorer, la
croissance de l’EBITDA et du cash flow atteste de la capacité de l’entité à rembourser ses
dettes financières. Cependant, au départ, les investisseurs pourraient se montrer plus frileux à
réaliser de nouveaux placements suite à ces bouleversements et le recours au crédit risquerait
de s’avérer plus délicat
.
Les conditions de financement pourraient être plus coûteuses via
notamment un taux d’emprunt plus élevé provoquant ainsi une croissance des charges
financières, ou encore, des échéances de remboursement plus courtes. A long terme, la
situation s’améliorera progressivement et permettra de rassurer amplement les utilisateurs des
états financiers et les organismes bancaires. Quant au bailleur, ce dernier semble être moins
vulnérable. Toutefois, le processus de transition s’avèrera particulièrement lourd et coûteux