holoendémiquesest«probablementcancérogènepourl'Homme»(Groupe2A).
LespolyomavirusBKV,JCVetSV40sontphylogénétiquementtrèsproches,alorsqueMCVestplusdistant
dansl’arbrephylogénétique .BKVetJCVsontubiquitaires,infectantrespectivementplusde90%et
environ70%delapopulationadulte .Pourchacundecesdeuxvirus,laprimoinfectionasymptomatique
survientpendantl’enfanceetuneinfectionpersistantes’établitdansletractusurinaire :lesvirussont
parfoisrelarguésdansl’urineetsontretrouvésdansleseauxusées,suggérantunevoiedetransmission
digestive.Chezlespersonnesimmunodéprimées,JCVprovoquedesleucoencéphalopathiesmultifocales
progressivesdanslecerveau,tandisquelevirusBKVestassociéàdescystiteshémorragiquesetdes
néphropathies.
PourBKVetJCV,lesrésultatsdessériesdecasetdequelquesétudescastémoinsapportentseulementdes
indicationsirrégulièresenfaveurd’uneassociationavecdescancerslocalisésàdifférentssites,etplusieurs
étudesprospectivesn’ontmontréaucuneassociation.
Lesétudesexpérimentaleschezl’animaletsurculturescellulairesmontrentqueBKVetJCVsontdirectement
oncogéniquesetpossèdentunpouvoirtransformantparlebiaisdel’oncoprotéineLargeTquiesttoujours
exprimée .Lemécanismesousjacentimpliquel’immortalisation,latransformationetl'augmentationdela
surviecellulaire.Cependant,lesindicationsrestentfaiblesetcontroverséespourtransposercemécanismeà
l’Homme.
Enconclusion,surlabase«d’indicationsinsuffisantes»chezl'Hommeet«d’indicationssuffisantes»chez
l’animaldelaboratoire,leGroupedeTravailaclassélesvirusBKVetJCVcomme«peutêtrecancérogène
pourl'Homme"(Groupe2B).
Danslesannées1950etaudébutdesannées1960,desmillionsdepersonnesàtraverslemondeontreçu
desvaccinscontrelepoliovirusquiétaientcontaminésparSV40,unpolyomavirusinfectantnaturellementle
macaquerhésus .Peudetempsaprèscettedécouverte,ilaétémontréqueSV40pouvaitinduiredes
tumeurschezleshamstersnouveaunés ,cequiacréédesérieusesinquiétudesqueSV40puisseinduirele
cancerchezl'Homme,enparticulierdestumeurscérébrales,lemésothéliome,etdeslymphomesnon
hodgkiniens.
Neufétudesdecohortesindépendantesontsuividespersonnesayantreçudesvaccinspotentiellement
contaminésparSV40;laplupartdecesétudesn’ontpasrapportéd’augmentationderisquedecancer
associéàcetteexposition.Chezl’Homme,laplupartdesanticorpsSV40ontuneréactioncroiséeavecles
virusBKVetJVC .Plusieursétudescastémoinsonttrouvéunefaibleprévalenced’anticorpsSV40,similaire
chezlescasatteintsdecanceretlestémoins.Uneétudecastémoinsamontréuneassociationentre
l’incidencedelymphomesnonhodgkiniensetlaprésenced’anticorpsSV40,maiscesderniersprésentaient
uneréactioncroiséeaveclesvirusBKVetJCV .
Denombreusessériesdecasontrapportéladétectiondeséquencesd’ADNdeSV40dansuneproportion
importantedetumeursétudiées,alorsqued’autresétudesn’ontpasdétectél’ADNviral.Danscesétudes,la
possibilitédecontaminationdeséchantillonsdetumeurspardefaiblesquantitésd’ADNdeSV40provenant
parexemple,deplasmidescourammentutilisésdansleslaboratoiresoud'autressources,pourraitprésenter
unproblèmeparticulier .
Desdonnéessolidesetcohérentes,issuesd’étudesexpérimentaleschezl’animaletdansdescellulesen
culture,indiquentqueleSV40estdirectementoncogénique.Chezlesrongeurs,lemécanismede
transformation,principalementparl'intermédiairedel'actiondel’oncoprotéinegrandT,esttrèsbienétabli.
Parcontre,malgrédesétudesapprofondies,iln'existepasd’indicationconvaincantequecemécanisme
opèrechezl’Homme.Danslestumeurshumainesdanslesquellesl'ADNdeSV40estdétecté,lagrande
majoritédescellulesnecontientpaslegénomeviral.Deplus,desétudesséroépidémiologiquesbienmenées,
utilisantdestestsd'anticorpsSV40spécifiques,nefournissentpasd’indicationssuffisantesqueleSV40infecte
l’Hommeetiln’existeaucuneindicationqu’unetransmissionhumaineexiste.
Surlabased’«indicationsinsuffisantes»chezl'Hommeetd’«indicationssuffisantes»chezl'animalde
laboratoireenfaveurdelacancérogénicitédeSV40,ettenantcomptedesdonnéesfortementnégatives
concernantl’infectionetlacancérogenèsechezl'Homme,leGroupedeTravailaévaluélevirusSV40comme
agent«inclassablequantàsacancérogénicitépourl’Homme»(Groupe3).
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