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Mise au point
Mise au point
Gonadotrophine chorionique humaine
(hCG), corticotrophine (ACTH),
insuline et hormone de croissance
(hGH)
Parmi les hormones peptidiques les
premières utilisées, avec plus ou moins
de succès, figurait l’hCG, qui stimule la
production de testostérone par les testi-
cules. Son action est, ainsi, indirecte-
ment anabolisante. Des effets toxiques
sur la fonction hépatique et le système
reproducteur ont été signalés à la suite
de l’usage de ces substances. L’ACTH,
l’insuline qui est autorisée uniquement
pour traiter les diabètes insulino-dépen-
dants et l’hGH ou somatotrophine
étaient aussi employées.
Cette dernière est une hormone poly-
peptidique se composant de 191 acides
aminés. Chez l'homme, elle est synthé-
tisée par l’hypophyse sous le contrôle
de plusieurs autres facteurs (GH-RH,
somatostatine), elle peut être également
libérée dans certaines conditions de
stimulation, comme par exemple l’en-
traînement, le sommeil, le stress, l’hy-
poglycémie. Il est important de noter
que l’hGH ainsi libérée n’a pas d’action
propre. Cette hormone, qui intervient
dans la régulation des métabolismes du
glucose, des acides aminés et des acides
gras, stimule la différenciation des
cellules cartilagineuses (chondrocytes)
et adipeuses (adipocytes). En associa-
tion avec d’autres facteurs (IGF-1 ou
Insulin like growth factor), l’hGH
contrôle la croissance osseuse.
Quels effets recherchés ? L’hGH est
utilisée en vue d’augmenter notable-
ment, sinon le volume, du moins la
puissance musculaire, en compensant
des troubles du métabolisme du glucose
liés à l’effort et en facilitant l’incorpo-
ration et l’utilisation cellulaire des
acides aminés (action anabolisante).
L’injection d’hormones de croissance
est également associée à la prise de
stéroïdes anabolisants. Cette synergie
permet de réduire les doses de hGH,
rendant la détection plus difficile tout
en augmentant les effets.
Quels effets délétères ? L’usage abusif
de cette hormone entraîne principale-
ment des dysharmonies dans le
processus de remodelage du tissu
osseux, au niveau du squelette de la
face en particulier, impliquant la
destruction et la reconstruction
continue de la matrice intra-osseuse.
Par ailleurs, elle induit acromégalie,
diabète, hypertrophie du muscle
cardiaque, hypertension, hypo-activité
de la glande thyroïde, croissance du
foie ou des reins, hypoglycémie, voire
mort prématurée.
Enfin, tous les facteurs de libération
respectifs des hormones peptidiques et
leurs analogues sont également interdits.
Les transporteurs d’oxygène
Quelle définition ? Substances ayant
pour effet d'accroître le volume d'oxy-
gène dans l'organisme principalement
aux niveaux musculaire, cardiaque et
pulmonaire.
Quelles molécules ?
◗ L’érythropoiétine (EPO) naturelle et
synthétique.
L’EPO physiologique appartient à la
famille des cytokines, c’est une
hormone peptidique de glycoprotéine,
longue de 166 acides aminés, où sont
enchaînés acides aminés et sucres ;
enchaînements que l’on appelle
“chaînes glycosylées”. Elle est produite
au niveau des cellules de l’endothélium
péritubulaire du cortex rénal et véhi-
culée par voie sanguine vers les cellules
cibles de la lignée érythrocytaire. Elle
accélère et augmente la production de
globules rouges via les cellules souches
totipotentes de la moelle osseuse. La
production rénale d’EPO est régulée
par la concentration tissulaire en
oxygène (PO2). Elle existe à l’état
circulant sous plusieurs isoformes, une
vingtaine environ, qui diffèrent par
leurs pourcentages de glycosylation. La
demi-vie de la molécule endogène est
de l’ordre de 5 à 6 heures. Le taux
sérique moyen d’EPO endogène chez
un sujet adulte sain est voisin de 10 à
20 mUI/ml.
Il existe une EPO humaine de synthèse
(EPO humaine recombinante), fabri-
quée par les méthodes du génie géné-
tique. L’EPO recombinante est très
difficile à caractériser par rapport à
l’EPO endogène, les différences éven-
tuelles ne portant que sur la partie
variable, les oligosaccharides de cette
dernière. La durée de vie de l’EPO
recombinante est trois fois supérieure à
celle de l’EPO naturelle.
Quels effets recherchés ? L’EPO de
synthèse est apparue au début des
années 80 et fut utilisée, à l’origine,
pour traiter les cas d’insuffisance rénale
chronique des dialysés, les nouveau-nés
prématurés, les divers types d’anémie,
chez des malades cancéreux et/ou
atteints du sida, ou en préalable à
certaines interventions chirurgicales
lourdes ; elle est administrée aux
patients en injections intraveineuses ou
sous-cutanées.
Elle est détournée de son objectif théra-
peutique et utilisée comme produit
dopant essentiellement dans le but
d’améliorer l’aptitude maximale de
l’organisme à consommer de l’oxygène
(VO2max) dans le cadre, en particulier,
de la pratique des disciplines d’endu-
rance (cyclisme, athlétisme de fond,
natation, ski de fond, etc.) et dans
d’autres disciplines, comme l’haltéro-
philie.
L’effet recherché est donc la possibilité
d’augmenter la durée des entraînements
et de supporter la multiplication des
compétitions en repoussant dans le
temps la sensation de fatigue tout en
diminuant les temps de récupération.
l’EPO est censée se substituer ainsi à
des méthodes particulières de prépara-
tion, comme l’entraînement en altitude
et les séjours dans des caissons hyper-
bares.
Quels effets délétères ? Du fait qu’elle
épaissit le sang, l’EPO peut provoquer
la formation de caillots et créer ainsi
des accidents vasculaires cérébraux,
des infarctus ou des embolies pulmo-
naires, déclenchant à long terme des
maladies auto-immunes, de l’hyperten-
sion artérielle et un cancer de la moelle
osseuse. La transpiration excessive
augmente encore le danger de forma-
tion de caillots sanguins.
◗ Les facteurs de croissance hémato-
poïétiques (FCH).
Quelle définition ? Les FCH sont un
ensemble de polypeptides de petite
Act. Méd. Int. - Psychiatrie (19) n° 7, septembre 2002