l’expansion coloniale y contribua. Enfin, la rivalité franco-britannique a souvent été aussi
un mobile fort de la conquête coloniale française.
Les étapes
Répartie sur plus de quatre siècles, l’expansion coloniale française a connu deux
périodes.
La première, dite "course aux épices" (et au sucre, voire au "bois d’ébène") débute en
1534 sous François Ier. Elle atteint son apogée à la fin du règne de Louis XIV. Elle se
termine sous Louis XV avec la perte de la quasi-totalité des territoires en 1763 (traité de
Paris).
La seconde, dite "impérialiste" commence en 1830, sous Charles X et culmine sous la
troisième République jusqu’aux années 1930. Elle décline dès la fin de la Seconde Guerre
mondiale et prend fin à l’avènement de la cinquième République.
Le 1er empire colonial.
Après les premières grandes découvertes maritimes, le partage du monde à conquérir, en
vertu de bulles pontificales1 se fait entre l’Espagne, le Portugal et la France. En 1534, le
malouin Jacques Cartier, à la demande de François Ier, part à la recherche d’une voie
maritime occidentale vers le Cathay (Chine) et le Cipangu (Japon). Après avoir touché,
Terre-Neuve, il débarque au Canada.
Vers la fin du règne de Louis XIV, le premier domaine colonial français est à son apogée
(10 millions de km2). Il dépasse en surface les possessions britanniques. Il est à
dominante américaine (le Nouveau-Continent) et comprend les territoires suivants :
➲ en Amérique : le Canada (Nlle France), le bassin du Saint-Laurent, le pays des
grands lacs, les territoires de la baie d’Hudson, l’Acadie, Terre Neuve, la Louisiane :
la vallée moyenne et inférieure du Mississipi, la Guadeloupe, la Martinique, la
moitié de Saint Domingue.
➲ en Afrique : le Sénégal, un comptoir à Ouidah (Bénin), l’archipel des Mascareignes
(îles Bourbon et de France), des bases à Madagascar (Fort Dauphin).
➲ en Asie : des établissements et des comptoirs en Inde, des points d’appui en Chine
et à Bangkok.
En 1713, le traité d’Utrecht donne à l’Angleterre les territoires de la baie d’Hudson,
l’Acadie sauf les îles situées à l’entrée du Saint-Laurent, Terre-Neuve et quelques îles des
Antilles.
En 1763, le traité de Paris met fin à la guerre de Sept Ans. Il consacre la victoire, sur terre
et sur mer de l’Angleterre. La France cède la quasi-totalité de ses possessions : la
Nouvelle-France (Canada), l’ensemble des terres à l’Est du Mississippi (Louisiane,
Nouvelle-Orléans), plusieurs îles des Antilles, le Sénégal (à l’exception de l’île de Gorée),
son emprise sur les Indes (à l’exception de cinq comptoirs). Cette spoliation est accueillie
avec la plus grande indifférence par la population française.
Les bribes laissées à la France comprennent Saint-Pierre et Miquelon, l’île de Gorée, la
Martinique, la Guadeloupe, Sainte-Lucie, la Guyane, la moitié de l’île de Saint-Domingue
et les Mascareignes.
En 1783, le traité de Versailles rend à la France Tobago et le Sénégal.
1 Bulle pontificale : lettre d’intérêt général portant le sceau du pape.