Par hypothèse, les formes linéaires d(fi)(a),1≤i≤d, sont indépendantes ; de façon
équivalente, df(a)est surjective. Quitte à renommer les variables, cela revient aussi à
supposer que la matrice
[∂jfi(a)]1≤i,j≤d
est inversible. Toutefois, il sera plus commode d’exprimer cette condition en disant que
l’application « différentielle partielle 1» :
d1f(a) : Rd→Rd, h = (h1, . . . , hd)7→ df(a)(h, 0) = df (a)(h1, . . . , hd,0,...,0)
est un isomorphisme. Nous utiliserons aussi dans la suite l’autre différentielle partielle de
fen a, définie ainsi :
d2f(a) : Rn−d→Rd, h = (hd+1, . . . , hn)7→ df (a)(0, h) = df(a)(0,...,0, hd+1, . . . , hn).
Notre hypothèse fondamentale d’indépendance se traduit alors de la façon suivante :
d1f(a)∈GL(Rd).
On définit alors l’espace (vectoriel 2) tangent à Sen a, noté TaS, comme l’ensemble des
vitesses en ades arcs de classe C1tracés sur Set passant par a. De façon précise, TaSest
l’ensemble des vecteurs v∈Rntels qu’il existe γ: [−δ, δ]→Rnde classe C1vérifiant :
γ(0) = a,γ0(0) = vet γ(t)∈Spour |t| ≤ δ.
Défini ainsi, il n’est pas du tout évident que TaSsoit un espace vectoriel. C’est l’objet
de notre théorème principal :
Théorème 1. Sous l’hypothèse d’indépendance linéaire des formes linéaires (dfi)(a),TaS
est un sous-espace vectoriel de Rnde codimension d. Plus précisément :
TaS=
d
\
i=1
ker d(fi)(a).
Démonstration. Une inclusion est facile : soit v=γ0(0) ∈TaS(les notations sont les
mêmes que supra). On a alors
f(γ(t)) = 0 pour |t| ≤ δ.
En dérivant cette égalité en t= 0, nous obtenons
0 = df(a)(γ0(0)) = df (a)(v),
autrement dit
(dfi)(a)(v)=0pour 1≤i≤d.
1. d1f(a)n’est autre que la restriction à Rd× {0Rn−d}de df(a).
2. L’espace affine tangent à Sen aserait a+TaS.
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