thématique D Tolérance en transplantation

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D OSSIER
thématique
Tolérance en
transplantation
d’organe
Coordinateur : A. Le Moine,
Institut d’immunologie médicale,
Université Libre de Bruxelles,
Gosselies,
département de néphrologie,
hôpital Érasme, Bruxelles, Belgique
( La question de la tolérance en transplantation : mythe ou réalité ?
A. Le Moine (page 86)
( Induction de tolérance : de la délétion à la régulation
F.S. Benghiat, A. Le Moine (page 89)
" Transplantation d’îlots et tolérance - C. Beuneu
( L’induction de tolérance en greffe d’organe : bientôt une réalité ?
V. Donckier, R.Troisi, A. Le Moine (page 106)
( Mesure de l’alloréactivité au moyen des tétramères de complexes
majeurs d’histocompatibilité - D. Klestadt (page 113)
Transplantation d’îlots et tolérance
"
C. Beuneu*
l’heure actuelle, à peu près
170 millions de personnes
souffrent de diabète parmi la population
mondiale (estimation en 2000). La prévalence de cette pathologie va croissant,
et on estime que ce nombre dépassera
les 360 millions en 2030 (1). Environ
5 à 10 % des patients adultes sont affectés par le diabète de type 1, appelé
anciennement diabète insulinodépendant. Cette forme très sévère de diabète
est due à la destruction auto-immune
des cellules β, responsables de la sécrétion d’insuline au sein des îlots pancréatiques. Les patients souffrant de diabète
de type 1 sont dépendants à vie d’un
traitement à l’insuline. Bien que ces
traitements en constante évolution
offrent une maîtrise de plus en plus efficace de la glycémie, ils ne permettent
pas de prévenir complètement les complications chroniques et dégénératives
associées au développement de la
À
* Institut d’immunologie médicale, Université Libre
de Bruxelles, faculté de médecine, hôpital Érasme,
Bruxelles.
98
pathologie. Seule la transplantation de
pancréas ou d’îlots pancréatiques purifiés permet une réelle restauration du
contrôle métabolique de la glycémie. La
simplicité et la nature beaucoup moins
invasive de la transplantation d’îlots lui
confèrent l’avantage très intéressant
d’une morbidité considérablement
réduite par rapport à celle occasionnée
par la transplantation d’un pancréas
entier.
Les premières transplantations cliniques
d’îlots isolés remontent aux années
1970-1980. Ces greffes ne rencontrèrent
à l’époque que très peu de succès,
puisque seul un patient atteint de diabète
non auto-immun devint indépendant de
l’insuline et le resta pendant dix mois
(2, 3). Ces échecs étaient principalement dus à la qualité des îlots transplantés, leur purification à partir de pancréas
entiers posant nombre de difficultés. Le
développement d’une technique de préparation automatisée permettra les premières transplantations réussies dans les
années 1990 (4, 5). Toutefois, ce n’est
qu’à partir de 2000, quand paraît le rap-
Le Courrier de la Transplantation - Volume V - n o 2 - avril-mai-juin 2005
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thématique
port du groupe d’Edmonton, considéré
comme le travail de référence dans le
domaine, que la transplantation d’îlots
est réellement considérée comme une
piste intéressante pour le traitement du
diabète (6). À la suite de ces résultats,
de nombreux centres ont développé des
protocoles cliniques de transplantation
d’îlots.
Cette technique, très prometteuse pose
encore de nombreux problèmes qui
limitent drastiquement son application.
La qualité des préparations, bien
qu’ayant beaucoup évolué, reste relativement peu satisfaisante (encadré I).
De plus, la plupart des patients nécessitent la transplantation des îlots prove-
nant de deux à quatre pancréas pour
atteindre l’indépendance à l’insuline
(encadré II). Cela représente évidemment un inconvénient majeur étant
donné la disponibilité réduite en pancréas. D’autre part, des complications
sont liées à la procédure en elle-même
[risques de thromboses] (6), à la localisation dans le foie des îlots (stéatose
hépatique, perte progressive de fonction
des îlots) et à l’immunosuppression (7).
LES TRAITEMENTS
IMMUNOSUPPRESSEURS
Chez la majorité des patients diabétiques de type 1, la glycémie peut être
P R O C É D U R E D E T R A N S P L A N TAT I O N D ’ Î L O T S
E T P R É PA R AT I O N D E S S U S P E N S I O N S
P E R T E D E F O N C T I O N I M M É D I AT E D U G R E F F O N
l’heure actuelle, les techniques de préparation d’îlots à
partir de pancréas ne sont pas standardisées entre les différents centres pratiquant la transplantation d’îlots. On ne
peut donc que décrire quelques étapes communes à la majorité des protocoles de greffe d’îlots. L’isolement des îlots doit
se faire le plus rapidement possible, de préférence dans les
huit heures suivant le prélèvement. Le pancréas est tout
d’abord digéré par une solution de collagénase dépourvue
d’endotoxines. Cette phase de digestion est effectuée dans un
automate permettant la récupération et le lavage des îlots
isolés en continu, au fur et à mesure de la digestion. Cette
automatisation a permis l’obtention de préparations d’îlots
plus riches et de meilleure qualité. Le digestat est ensuite
séparé sur un gradient de densité, afin d’obtenir une fraction
fortement enrichie en îlots de Langerhans. Toutefois, ces préparations contiennent toujours une très forte proportion de
cellules non endocrines contaminantes. Il est intéressant de
noter que même dans le protocole de référence publié par le
groupe d’Edmonton (6), la pureté des préparations en cellules β
est de 24 % en moyenne, avec un maximum de 52 %.
n des problèmes majeurs rencontrés lors de la greffe
d’îlots est l’importance de la perte de fonction du greffon
dans les heures suivant la transplantation. En effet, seul un
très faible pourcentage des îlots injectés sont encore
capables de produire de l’insuline après la greffe. De nombreux phénomènes liés à la procédure de greffe et à l’environnement du greffon pourraient expliquer cette perte de
fonction.
U
En particulier, le foie présente un environnement immunitaire
particulier de par sa fonction, sa vascularisation et sa composition cellulaire. On peut donc penser que cet environnement conditionne le devenir des îlots greffés. D’autre part, la
faible pression partielle locale en oxygène pourrait également
être délétère.
ENCADRÉ II
ENCADRÉ I
À
Les îlots sont injectés au patient le plus souvent par voie portale et vont se nicher dans le parenchyme hépatique. On
considère à l’heure actuelle que la masse minimale d’îlots à
transplanter pour obtenir l’indépendance à l’insuline d’un
patient diabétique est de 10 000 îlots/kg. Il est la majorité
du temps absolument nécessaire de combiner les îlots de deux
pancréas, voire plus, pour obtenir cette masse critique. Deux
possibilités ont été explorées : soit les îlots sont mis en culture, afin de permettre la combinaison de plusieurs préparations, soit le patient subit des greffes répétées juqu’à avoir
dépassé ce seuil minimal.
contrôlée de manière relativement satisfaisante. De ce fait, la nécessité absolue
d’un traitement immunosuppresseur
pour permettre la survie de la greffe,
avec tous les effets négatifs qui y sont
associés, est plus difficilement acceptable que pour les autres greffes d’organes. Le rapport risque/bénéfice d’un
tel acte pour le patient doit être scrupuleusement évalué. Le protocole
d’Edmonton a permis de montrer qu’un
traitement immunosuppresseur spécifique, dépourvu de glucocorticoïdes
diabétogènes, induisait clairement une
meilleure survie des greffes (6).
Cependant, les glucocorticoïdes ne sont
pas les seuls immunosuppresseurs
potentiellement délétères pour les
99
Il a été montré que l’injection de préparations pancréatiques
dans la circulation sanguine induit l’activation de la coagulation et, par conséquent, celle du complément. En effet, plusieurs types cellulaires expriment le facteur tissulaire au sein
des préparations d’îlots, gâchette de la coagulation in vivo :
les cellules d’îlots, mais surtout les cellules ductales, cellules
épithéliales contaminantes, présentes dans toutes les préparations. Il a été suggéré que l’activation de la coagulation
résulte en la destruction de nombreux îlots, expliquant ainsi
la perte de fonction, du moins en partie.
Quoi qu’il en soit, il paraît fondamental de cerner les différents phénomènes impliqués dans la perte de fonction immédiate, de façon à déterminer des traitements permettant de
réduire le nombre d’îlots nécessaires pour obtenir l’indépendance à l’insuline.
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patients diabétiques. Le FK506 présente
un risque diabétogène non négligeable.
La rapamycine également, quand elle
est employée en combinaison avec le
FK506 (8). Les inhibiteurs de calcineurine, de façon générale, interfèrent avec
une fonction normale des cellules β (9,
10). De plus, ces inhibiteurs augmentent
très fortement le risque d’insuffisance
rénale, déjà très élevé chez les patients
diabétiques. D’autre part, les effets
indésirables classiques des immunosuppresseurs sont lourds, avec des risques
élevés de dyslipidémie, d’hypertension,
de neuropathie, mais aussi d’infections
et de cancers. Tout cela restreint grandement l’indication de la transplantation
d’îlots.
Une étude réalisée sur les patients transplantés aux États-Unis s’est intéressée à
la mortalité de patients diabétiques
(avec une fonction rénale préservée)
ayant reçu une greffe d’îlots, comparativement à celle de patients dont le diabète
présentait un même niveau de difficulté
de contrôle, mais qui étaient toujours
sur liste d’attente pour cette même
transplantation. Les résultats assez
inquiétants montrent une augmentation
de la mortalité parmi les patients greffés
(11). Cette mortalité accrue est supposée être liée à l’immunosuppression. On
peut légitimement penser qu’aujourd’hui les seuls patients ayant intérêt à la
transplantation sont ceux qui ont subi
ou qui envisagent une autre greffe, très
probablement rénale, et donc déjà sous
thérapie immunosuppressive, ou bien
ceux dont le diabète ne peut pas être
efficacement contrôlé et qui souffrent
d’épisodes hypoglycémiques sévères et
récurrents.
Si l’on veut élargir le champ d’application de la greffe d’îlots aux enfants ou
aux personnes dont le diabète est bien
régulé par les thérapies classiques, il
paraît crucial de développer des stratégies alternatives permettant l’induction
de tolérance aux greffes d’îlots. La tolérance s’entend ici comme l’acceptation
définitive de la greffe en l’absence d’immunosuppression continue et en maintenant l’immunocompétence du patient
greffé. De nombreuses pistes sont étudiées à l’heure actuelle, qui permettront
un jour sans doute de diminuer, voire de
supprimer l’emploi d’immunosuppresseurs. Cet article résume les principaux
essais d’induction de tolérance réalisés
dans des modèles animaux et donnant
des résultats prometteurs.
Dans le cas de la greffe d’îlots, le défi
posé présente une particularité par rapport aux autres types de greffe. En effet,
la greffe est faite dans un contexte
d’auto-immunité préexistante qui suppose l’existence d’un pool de lymphocytes T autoréactifs, et pose la question
de la récidive possible de la maladie. On
sait effectivement que ce risque est réel
et peut participer au rejet d’îlots transplantés chez des patients atteints de diabète de type 1 (12-14). Il y a donc ici
deux aspects à considérer concernant
l’induction de la tolérance.
L’INDUCTION DE TOLÉRANCE
Blocage des signaux costimulateurs/
induction d’une tolérance périphérique
Une des stratégies les plus étudiées à
l’heure actuelle est la modulation de
l’activité alloréactive des cellules du
système immunitaire en périphérie.
L’approche la plus intéressante consiste
à traiter brièvement le receveur avec des
anticorps ou des molécules inhibant les
signaux de costimulation des lymphocytes T. Ce type de traitement met en
jeu des phénomènes de délétion et
d’anergie, mais aussi de régulation par
les fameux lymphocytes T régulateurs.
Il faut noter que les expériences suivantes ont été réalisées chez des
modèles de receveurs non “autoimmuns”, où le diabète était induit par
un toxique chimique.
La tolérance est l’absence de réponse
immunitaire agressive et destructrice à
un antigène. Afin de maintenir l’intégrité
du soi et d’éviter les maladies autoimmunes, le système immunitaire doit
pouvoir induire une tolérance au soi. On
distingue habituellement la tolérance
périphérique de la tolérance centrale. La
tolérance centrale est obtenue par la
délétion clonale des lymphocytes T autoréactifs au niveau du thymus. La tolérance
périphérique est maintenue par le
contrôle dans les tissus périphériques de
l’activité des lymphocytes T autoréactifs
ayant échappé à la sélection thymique.
Ce contrôle met en jeu des mécanismes
d’induction d’anergie, de délétion et de
régulation. Celle-ci est en partie effectuée par une population de cellules particulières appelées lymphocytes T régulateurs. Ces lymphocytes régulateurs (de
phénotype CD4+ CD25+) permettent de
maintenir l’homéostasie des lymphocytes T et de réguler l’activité des T autoréactifs ayant échappé à la sélection
négative. Ils ont en outre été montrés de
nombreuses fois comme étant les vecteurs de tolérance lors de transplantations
dans des modèles animaux. Les principales stratégies d’induction de tolérance
aux greffes s’inspirent de ces systèmes
de tolérance naturelle ou tentent de les
stimuler.
100
La costimulation des lymphocytes T
passe par l’interaction de molécules
membranaires situées à la surface des T
avec leurs ligands exprimés à la surface
des cellules présentatrices d’antigènes
(CPA). Les deux voies principales
sont les suivantes : CD28/B7 et
CD154/CD40, avec CD28 et CD154
exprimés par le T et B7 et CD40 exprimés par la CPA (figure 1). La première
voie peut être bloquée par la protéine
de fusion CTLA4-Ig, et la deuxième par
un anticorps monoclonal anti-CD154
(tableau I, figure 2). Le blocage simultané des deux voies de costimulation
Le Courrier de la Transplantation - Volume V - n o 2 - avril-mai-juin 2005
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Lymphocyte T
Activation (régulation
des signaux de transduction)
+
CD45RB
Activation
Signal 1
Prolifération
Production
de cytokines
Différenciation
Th1/Th2
+
+
TCR
CMH
ICOS
B7RP-1
CD154
Anergie =
inhibition
de la prolifération
et de la production
de cytokines
CD40
CD28
CTLA4
-
Apoptose
Induction de T
régulateurs ?
Adhésion,
interaction
cellules/cellules,
"homing"
permet d’augmenter de façon synergique la durée de vie de l’allogreffe (15,
16). D’autre part, le traitement de souris
avec l’une de ces molécules permet
d’obtenir une tolérance aux îlots transplantés si elles sont utilisées en combinaison avec une transfusion de cellules
du donneur (17-19). Cette transfusion
consiste en une injection de cellules
spléniques du donneur au moment de la
greffe.
CPA
PD1
Costimulation
B7-1
Signal 2
B7-2
PDL-1
PDL-2
+
LFA-1
Figure 1. Les différentes voies cibles de l’induction de tolérance aux greffes d’îlots.
Sur ce graphique sont représentées les différentes voies d’activation ou de costimulation qui ont à l’heure
actuelle été testées pour l’induction de tolérance aux îlots transplantés dans des modèles murins ou de primates. Sont représentées les molécules présentes à la surface des cellules présentatrices d’antigène (CPA)
et leurs ligands présents à la surface des T activés ou non. Des flèches indiquent la nature de ces signaux.
Des symboles + sont indiqués quand le signal favorise l’activation du lymphocyte T, des symboles - quand
le signal transmis est négatif et induit un état non activé du lymphocyte.
D’autres voies de costimulation, identifiées plus récemment, peuvent aussi
représenter des cibles intéressantes (20)
[figures 1 et 2]. La durée de vie des
greffes d’îlots peut être prolongée par
une intervention sur la voie
Programmed Death 1 (PD1)/PDL-1 PDL-2, ou sur la voie Inducible
Costimulator (ICOS)/B7RP-1. PD1 est
un récepteur qui transmet un signal
costimulateur négatif. La stratégie est
donc ici légèrement différente, puisqu’il
s’agit non plus d’empêcher un signal
d’activation, mais de stimuler un récep-
Tableau I. Description des différentes molécules utilisées dans les protocoles d’induction de tolérance.
Nature de la molécule
CTLA4-Ig
Type fonctionnel
Protéine de fusion :
domaine extramembranaire
de CTLA4 + fragment Fc d’une IgG
Antagoniste
Antagoniste
Anti-CD154
Anticorps monoclonal
PDL-1-Ig
Protéine de fusion : domaine
extramembranaire de PDL-1
+ fragment Fc d’une IgG
Anti-CD3-immunotoxine
Fonction
Bloque la costimulation par la voie CD28/B7 :
se fixe sur B7-1 et B7-2 de manière préférentielle
à CD28 (compétition)
Bloque la costimulation par la voie CD40/CD154
Agoniste
Induit la costimulation négative en stimulant
le récepteur PD1
Protéine de fusion : fragment F(Ab)
d’un anticorps anti-CD3
+ toxine diphtérique
Antagoniste
Provoque la déplétion des lymphocytes T
naïfs ou mémoires
Anti-CD45RB
Anticorps monoclonal
Antagoniste
Bloque l’activation : provoque l’inhibition
de l’expression de CD45RB à la surface des T,
affecte la transduction des signaux d’activation
Anti-LFA-1
Anticorps monoclonal
Antagoniste
Bloque la fixation de LFA-1 sur son récepteur :
affecte l’adhésion, l’interaction cellule/cellule, le homing
Anti-ICOS
Anticorps monoclonal
Antagoniste
cIL-2-Fc
Protéine de fusion : IL-2 (active)
+ fragment Fc d’une IgG
cmIL-15-Fc
Protéine de fusion : IL-15 mutante
(inactive) + fragment Fc d’une IgG
Bloque la costimulation par la voie ICOS/B7RP-1
Agoniste
Induit l’apoptose des T activés par mort cellulaire active
en stimulant le récepteur à l’IL-2
Antagoniste
Induit l’apoptose des T activés par mort cellulaire
passive en bloquant le récepteur à l’IL-15 et en empêchant
la transmission de signaux protecteurs de l’apoptose
101
Le Courrier de la Transplantation - Volume V - n o 2 - avril-mai-juin 2005
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thématique
Figure 2. Mode d’action
des différentes molécules
utilisées pour induire la
tolérance.
Lymphocyte T
Activation
(régulation
des signaux
de transduction)
Activation
Signal 1
+
CD45RB
Anti-CD45RB
TCR
+
Anti-ICOS
ICOS
+
CD154
Anti-CD154
CD28
CTLA4-lg
Costimulation
Signal 2
Adhésion,
interaction
+
cellules/cellules,
"homing"
Prolifération
des T activés
Protection
contre l'apoptose
Apoptose
des T
activés
+
PD1
GREFFER DANS UN CONTEXTE
D’AUTO-IMMUNITÉ
PDL-1-lg
Anti-LFA-1
LFA-1
IL-15-R
IL-2-R
Sur la base simplifiée de la
figure 1, sont reportés les différents inhibiteurs ou agonistes utilisés pour bloquer
ou stimuler différentes voies
démontrées importantes dans
l’induction de tolérance aux
greffes d’îlots. Chaque molécule est accompagnée d’une
flèche indiquant son action
inhibitrice (flèche rouge
comprenant un -) ou stimulatrice (flèche verte comprenant un +).
ploi de CTLA4-Ig, en plus d’une immunosuppression sans glucocorticoïdes,
permet d’augmenter la survie de la greffe
(27). De même, le traitement par antiCD154 prolonge la durée de vie des
greffes d’îlots, mais sans induction de
tolérance, et un traitement continu est
nécessaire pour éviter le rejet (28).
L’utilisation d’anti-CD3-immunotoxine
donne des résultats intéressants,
puisque même si, là non plus, la tolérance n’est pas induite, un traitement
transitoire permet la survie de la greffe
pour plus d’une année (29).
cmIL-15-Fc
+
teur (PD1) induisant un signal négatif.
Dans ces expériences, la protéine de
fusion agoniste PDL-1-Ig seule ne permettait d’augmenter que faiblement la
durée de vie des greffons. En revanche,
en synergie avec un traitement antiCD154, elle permettait une survie des
îlots transplantés à long terme (21).
Le même résultat est obtenu lors du blocage d’ICOS en combinaison avec le
CTLA4-Ig ou l’anti-CD154, ou encore
la rapamycine (22).
D’autres molécules importantes exprimées par les lymphocytes T peuvent
être bloquées et amener des résultats
très intéressants. C’est le cas de la protéine transmembranaire CD45RB et de
la molécule d’adhésion LFA-1. Le traitement transitoire par un anticorps
monoclonal dirigé contre l’une ou
l’autre de ces molécules permet d’induire
cIL-2-Fc
une tolérance spécifique du donneur
dans des souris transplantées (23, 24).
Toutefois, c’est en combinaison avec
une thérapie anti-CD154 que ces molécules sont les plus efficaces (25, 26). Le
double traitement anti-LFA-1 + antiCD154 induit en effet une tolérance
dominante et forte, spécifique du donneur, dans les souris receveuses d’îlots
(25). Cette tolérance est transférable à
un receveur immunodéficient suggérant
l’intervention de cellules régulatrices.
Elle est dominante et ne peut être abolie
par une forte stimulation consistant en
l’injection de cellules spléniques de
type donneur.
LES ESSAIS CHEZ LES PRIMATES
Des approches similaires ont été testées
chez des primates. Par exemple, l’em-
102
L’induction de tolérance vis-à-vis
d’îlots transplantés chez des patients
atteints de diabète de type 1 pose un
double problème. Le contexte d’autoimmunité préexistante représente effectivement un défi supplémentaire à celui
de la réaction allogénique classiquement rencontrée dans toutes les greffes.
On peut légitimement penser que si la
greffe n’est pas détruite par cette dernière, elle le sera par récidive de la
maladie diabétique (12-14). Chez le
patient diabétique, il préexiste effectivement un pool de lymphocytes T autoréactifs et de T mémoires déjà primés
pour la destruction des cellules β. Or,
s’il faut des signaux puissants pour
induire une réaction allogénique à un
antigène nouveau, des lymphocytes T
précédemment activés peuvent être
réactivés beaucoup plus facilement. Il
est donc à craindre que les stratégies
permettant l’obtention d’une tolérance
dans des receveurs non auto-immuns
soient beaucoup moins efficaces chez
des patients diabétiques. C’est ce que
l’on observe chez les souris diabétiques
NOD (non obese diabetic, souche
dont les femelles développent spontanément un diabète auto-immun) chez
qui peu des stratégies citées ci-dessus
Le Courrier de la Transplantation - Volume V - n o 2 - avril-mai-juin 2005
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fonctionnent. Il est intéressant de
noter qu’une étude de Makhlouf et al. a
montré chez des souris NOD qu’une
greffe cardiaque est plus rapidement
rejetée en cas d’incompatibilité du MHC
de classe II que quand ces molécules
sont compatibles entre donneur et
receveur, l’inverse se produit pour les
greffes d’îlots, suggérant un rôle important des lymphocytes T autoréactifs
dans le rejet (16). En effet, la réaction
auto-immune est restreinte aux complexes majeurs d’histocompatibilité
(CMH) du soi.
La plupart des techniques décrites cidessus ne permettent d’obtenir qu’un
prolongement de la vie de la greffe,
mais pas de tolérance. De nombreux
traitements permettent d’inhiber la récidive du diabète, mais avec un succès
mitigé vis-à-vis des réactions allogéniques, c’est-à-dire qu’ils permettent
effectivement une survie prolongée
des îlots greffés, mais sans induction
de réelle tolérance (19, 30-33). Par
exemple, le double traitement antiCD154 + CTLA4-Ig, qui induit un prolongement de la survie des îlots dans
des receveurs non auto-immuns, n’est
pas ou très peu efficace chez les NOD
(15, 16, 34). De même, les combinaisons anti-CD154 + anti-LFA-1 ou antiCD154 + anti-CD45RB, qui induisent
une tolérance très efficace dans d’autres
modèles murins (25, 26), sont beaucoup
moins efficaces chez les NOD (35, 36).
Les souris NOD présentent en outre une
résistance particulière à l’induction de
tolérance (37). En effet, des protocoles
permettant la tolérance aux greffes cardiaques ou de peau dans d’autres
modèles se révèlent inefficaces chez les
NOD (38, 39). Il s’agit donc ici d’une
résistance qui n’est pas liée à une autoimmunité préexistante. Il a été suggéré
que cette résistance pouvait être due à
une déficience du système immunitaire
des NOD concernant la tolérance, et que
ce défaut pouvait jouer un rôle dans le
développement du diabète. Si cela était
le cas, on pourrait également envisager
le même type de résistance chez les
patients atteints de diabète de type 1.
Toutefois, il a été montré chez les souris
NOD par la création de lignées NOD
congéniques (i.e. différant génétiquement par une seule caractéristique) que
des souris non sensibles au diabète
conservaient cette résistance à l’induction de tolérance aux greffes de peau
(39, 40). Il semblerait ainsi que ces
deux caractéristiques des NOD, développement spontané du diabète et résistance à l’induction de tolérance, ne
soient pas liées. Il paraît donc loin
d’être certain que l’on puisse retrouver
cette résistance de manière générale
chez les patients diabétiques.
Les seules stratégies permettant d’obtenir la tolérance aux greffes d’îlots chez
la souris NOD sont le chimérisme et la
délétion spécifique des lymphocytes T
en périphérie par le triple traitement
cIL-2-Fc, cmIL-15-Fc et rapamycine,
décrits ci-après (41-43).
CHIMÉRISME/INDUCTION
D’UNE TOLÉRANCE CENTRALE
L’induction de chimérisme préalablement à la greffe principale mime le
mécanisme naturel de tolérance centrale.
Le chimérisme est induit par la greffe de
moelle osseuse, après conditionnement
du receveur. Certaines des cellules
souches hématopoïétiques provenant de
la moelle greffée migrent après différenciation vers le thymus, où elles participeront à la sélection des nouveaux
lymphocytes T provenant de la moelle
osseuse. De cette façon, les nouveaux
lymphocytes T alloréactifs seront supprimés par la sélection négative. Cette
technique a depuis longtemps démontré
son efficacité vis-à-vis de l’obtention de
tolérance. Cela a été mis en évidence en
103
particulier chez des patients qui, après
avoir subi une greffe de moelle osseuse,
ont reçu un autre organe provenant du
même donneur. Ces secondes greffes
ont été acceptées par les patients sans
immunosuppression continue (44-48).
Il existe plusieurs types de chimérisme,
définis suivant le type de conditionnement réalisé avant la greffe de moelle
osseuse. Le chimérisme dit “complet”
est obtenu après un conditionnement
résultant en la destruction complète du
répertoire de lymphocytes du receveur
(myéloablation), alors que le chimérisme
mixte est obtenu après une myéloablation partielle.
Il a été montré chez la souris NOD que
le chimérisme complet permet une
acceptation définitive d’îlots transplantés. Ces souris avaient au préalable été
conditionnées pour l’acceptation de la
greffe de moelle osseuse par irradiation
sublétale et traitement transitoire avec
un anti-CD154. Dans cette expérience,
non seulement les îlots n’étaient pas
rejetés, mais ils présentaient une résistance à la récidive de la maladie (42).
Un chimérisme mixte peut être obtenu
dans des souris NOD diabétiques conditionnées avec de la fludarabine et du
cyclophosphamide, puis traitées avec
ALS (anti-mouse lymphocyte serum) et
rapamycine ou anti-CD154 et rapamycine après la greffe (49, 50). Ce chimérisme induit une prolongation de la survie des îlots greffés. Dans un autre protocole, des souris NOD diabétiques traitées par des anticorps antilymphocytes
déplétants, par anti-CD154 et irradiées,
présentaient un chimérisme mixte
induisant non seulement une survie à
très long terme d’îlots allogéniques,
mais aussi une inhibition de la récidive
du diabète (41). En effet, chez les souris
NOD, une greffe de moelle osseuse provenant d’un donneur non sujet au diabète
permet de rétablir une tolérance au soi
normale et prévient les risques de récidive (41, 42, 51).
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thématique
Ces quelques résultats sont très prometteurs. Toutefois, les traitements de conditionnement préalables aux greffes de
moelle sont très agressifs et leur application chez des patients atteints de diabète
de type 1 semble difficile. De nouvelles
techniques actuellement développées
permettant d’obtenir un chimérisme dans
des conditions plus sûres, offriront sans
doute un jour la possibilité de passer ce
cap. Il faut noter également que les chimérismes obtenus chez l’homme sont le
plus souvent provisoires, et il peut être
très difficile d’en obtenir même transitoirement quand la greffe est réalisée à partir d’un donneur étranger à la famille du
receveur, ce qui est systématiquement le
cas lors des greffes d’îlots.
DÉLÉTION SPÉCIFIQUE
DES LYMPHOCYTES T ALLORÉACTIFS
EN PÉRIPHÉRIE
La stratégie développée ici consiste à
provoquer la mort par apoptose des lymphocytes T alloréactifs, tout en épargnant les T non activés afin de ne pas
entraver la génération éventuelle de lymphocytes T régulateurs. Cette stratégie
tire parti du fait que les T activés effecteurs expriment fortement des récepteurs
à haute affinité pour l’interleukine 2 (IL2) et l’IL-15. L’IL-2 induit des signaux
différentiels dans les lymphocytes T au
repos et les T activés. En effet, l’IL-2
induit la mort cellulaire active des lymphocytes T activés, ou AICD (activation
induced cell death), alors qu’elle induit
des signaux antiapoptotiques dans les
lymphocytes T régulateurs (52-54). Le
traitement de receveurs par IL-2 ou par
IL-2 plus rapamycine permet effectivement d’induire une meilleure survie
d’allogreffes d’îlots (31, 55). À l’opposé
de l’IL-2, l’IL-15 protège les lymphocytes T activés contre l’apoptose par de
puissants signaux antiapoptotiques, et
induit leur prolifération. La suppression
de l’effet positif de l’IL-15 entraîne la
mort cellulaire passive des lymphocytes
T activés. L’AICD et la mort cellulaire
passive sont deux types d’apoptose distincts, différenciés uniquement par la
voie d’induction.
té dans lequel le receveur possède déjà
des lymphocytes T autoréactifs dirigés
contre les cellules du greffon. Il s’agit
donc à la fois de supprimer la réaction
allogénique receveur contre donneur et
la réaction “auto-immune”, qui expose à
une récidive de la maladie. Il existe également une possibilité de résistance à
l’induction de tolérance chez ces
patients, mais cette possibilité n’a
jamais été mise en évidence.
Dans ces expériences, deux protéines de
fusion ont été utilisées : une protéine
agoniste cIL-2-Fc, qui va permettre la
transmission de signaux proapoptotiques, et une protéine antagoniste
mutante cmIL-15-Fc, qui va bloquer les
effets antiapoptotiques de l’IL-15 native
(tableau I, figure 2). De plus, les fragments Fc de ces protéines de fusion
amplifient le phénomène de délétion par
l’activation du complément et la suppression des lymphocytes T activés par
des phagocytes exprimant des récepteurs pour ces fragments. En outre, la
thérapie transitoire par ces deux molécules, les souris receveuses sont également brièvement traitées avec de la
rapamycine, qui bloque les effets mitogènes de l’IL-2, mais ne bloque pas
l’AICD. Cette stratégie permet d’obtenir une tolérance des îlots transplantés
très efficace, spécifique du donneur,
dominante et transférable, dépendante
de lymphocytes T CD4+ CD25+ (43). Il
est intéressant de noter qu’il avait précédemment été montré une inhibition de
la récidive du diabète chez les NOD
transplantées par l’IL-2 (31). D’autre
part, un traitement par la molécule cIL2-Fc seule induit une inhibition de la
progression du diabète (56).
4. Ricordi C et al. Human islet isolation and allotransplantation in 22 consecutive cases. Transplantation 1992;53:407-14.
CONCLUSION
5. Tzakis AG et al. Pancreatic islet transplantation
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Liées à ce problème de récidive, de
nombreuses stratégies développées dans
des modèles de souris non autoimmunes ne sont pas applicables aux
souris NOD qui développent spontanément un diabète. Certaines stratégies
donnent toutefois d’excellents résultats
dans le modèle NOD, et démontrent
qu’il n’est pas impossible d’obtenir la
tolérance dans ce contexte et de rétablir
une tolérance au soi.
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dans le cas de la greffe d’îlots si l’on
veut élargir le champ d’application de
cette technique aux patients dont le diabète peut normalement être contrôlé par
injection d’insuline. L’induction de
tolérance aux îlots est un défi particulier, puisqu’il s’agit de pratiquer une
greffe dans un contexte d’auto-immuni-
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