D OSSIER thématique Médecine régénératrice ● Facteurs de croissance et thérapie cellulaire chez les brûlés et autres pathologies dermatologiques – G. Zakine ● La thérapie cellulaire comme traitement de l’incontinence urinaire P. Sèbe, F. Haab, C. Pinset (page 75) ● Régénération du myocarde par cardiomyoplastie cellulaire M. Cortes-Morichetti, D. Mika, E. Chachques (page 77) ● Thérapie cellulaire chez des patients atteints de diabète R.J. Fernandez Vina, O. Andrin, J. Saslavsky, F.Vrsalovic, L. Camozzi, O. Ferreyra, A. Classen, J. Ferreyra da Silva Lima, C.D. Adamo, R.F. Fernandez Vina, F. Foressi, N. Muttis (page 86) ● Thérapie cellulaire de l’ischémie critique des membres inférieurs J. Emmerich, D. Smadja, P. Gaussem (page 90) Coordinateur : J.C. Chachques, service de chirurgie cardiovasculaire et laboratoire d’étude des greffes et prothèses cardiaques, hôpital européen Georges-Pompidou et hôpital Broussais, Paris. Facteurs de croissance et thérapie cellulaire chez les brûlés et autres pathologies dermatologiques ● G. Zakine* L es différents stades de la cicatrisation cutanée mettent en jeu de nombreux facteurs de croissance, polypeptides stimulant la prolifération, la migration et la différenciation cellulaires (1-3). Ces stades font partie, avec les cytokines qui sont de petites protéines médiatrices dans l’immunité et la réparation tissulaires, du groupe des polypeptides régulateurs sécrétés par de nombreuses lignées cellulaires. Leurs rôles sont fondamentaux dans la cicatrisation tissulaire (4-6), l’ontogenèse, la cancérogenèse et dans la régulation de l’équilibre entre le renouveau et la mort cellulaire (apoptose). Se liant à des récepteurs membranaires spécifiques qui sont alors phosphorylés, ils entraînent l’activation d’en- * Service de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique, centre des brûlés, hôpital Rothschild, Paris ; clinique Geoffroy-Saint-Hilaire, Paris. 67 zymes intracellulaires qui déclenche une cascade de réactions conduisant à l’activation de gènes permettant une synthèse protéique ou préparant la cellule à la mitose (c’est-à-dire stimulant la multiplication cellulaire). Après lésion cutanée, plusieurs facteurs de croissance sont produits ; ils participent au processus inflammatoire, permettent la lutte contre la contamination bactérienne, déclenchent et contrôlent la réparation cutanée. Chaque facteur a une ou des action(s) sur un ou plusieurs type(s) cellulaire(s), et tous ces facteurs sont dépistés à différentes concentrations durant les différentes phases de la cicatrisation (7, 8). Par ailleurs, l’équilibre entre les divers facteurs de croissance présents durant la cicatrisation n’est pas le même chez l’adulte et le fœtus chez lequel (et cela est vrai pour tous les fœtus de mammifères) la régénération tissulaire se réalise sans cicatrice (9). Le Courrier de la Transplantation - Volume VII - n o 2 - avril-mai-juin 2007 D OSSIER thématique La peau, totalisant environ 15 % du poids corporel pour 1,5 à 2 m2, assure des fonctions de protection, de sensation, de thermorégulation et de métabolisme. Elle est constituée de trois couches : l’épiderme, composé d’un épithélium stratifié et kératinisé formé de cinq couches distinctes et de 95 % de kératinocytes, assurant la protection et étant en contact avec l’extérieur ; le derme, séparé de l’épiderme par la membrane basale et composé du derme papillaire superficiel et du derme réticulaire profond ; l’hypoderme, constitué de tissu adipeux. Derme et hypoderme contiennent des terminaisons nerveuses, des annexes (glandes sébacées, glandes sudoripares et follicules pileux) et de nombreux vaisseaux sanguins. La brûlure, le plus souvent thermique, est une destruction plus ou moins profonde de la peau. Cette dernière cicatrise à partir de la couche basale, si elle a été épargnée, et des annexes qui contiennent des kératinocytes permettant la régénération de l’épiderme. Le derme, s’il est atteint, cicatrise en se remodelant sur plusieurs mois. Plus la brûlure est profonde et plus la cicatrisation est longue, voire impossible spontanément en cas de destruction étendue en profondeur et en surface, ce qui nécessite alors des excisionsgreffes cutanées. Accélérer et améliorer la cicatrisation cutanée permettrait de diminuer la morbidité et la mortalité, d’écourter les douleurs et de réduire la durée d’hospitalisation. FACTEURS DE CROISSANCE ET BRÛLURE Le FGF-2 Les FGF (Fibroblast Growth factors’) sont une famille de 23 isoformes (10). Le FGF-2 (bFGF [basic FGF]), qui est, avec le FGF-1 (aFGF [acid FGF]), la plus étudiée des isoformes, a été identifié pour la première fois en 1974 par Gospodarowicz pour son action sur la prolifération et la différenciation des fibroblastes en culture (11). Le FGF-2 contient 146 acides aminés et a un poids moléculaire de 18 à 24 kilodaltons (kD) [1, 2]. Pour l’ensemble de la famille des FGF, la transduction du signal se fait par l’intermédiaire de quatre récepteurs tyrosine kinase transmembranaire (FGFR 1-4), qui peuvent lier indifféremment tous les FGF, mais avec une affinité différente. Des facteurs de croissance et des cytokines interviennent lors de chacune des phases de la réparation tissulaire après brûlure ou autre lésion cutanée. Ces phases sont l’inflammation, la détersion, la prolifération (bourgeonnement et épidermisation) et le remodelage. Le FGF-2, présent dans pratiquement tous les tissus, est synthétisé par de très nombreux types cellulaires, et presque toutes les cellules possèdent un récepteur spécifique pour ce facteur. Le FGF-2 nécessaire à la prolifération et au maintien de la différenciation d’un grand nombre de cellules d’origine méso- et neuro-ectodermique, notamment les cellules endothéliales et les myocytes cardiaques et vasculaires, joue un rôle important dans la régulation de la vascularisation, ainsi que dans la formation du tissu nerveux et du tissu conjonctif. Son action neurotrophique et un puissant effet angiogénique ont été démontrés in vitro. Ses effets sur le développement embryonnaire et néonatal, l’angiogenèse et la cicatrisation tissulaire ont, eux, été démontrés in vivo. C’est un facteur heparin binding, c’est-à-dire se fixant aux glycosaminoglycanes de la famille des héparanes sulfates lors de son transfert dans l’organisme. La cicatrisation après lésion cutanée, obtenue par reconstitution du derme et de l’épiderme, est sous le contrôle des nombreux facteurs de croissance dont les FGF-2, KGF-1 et 2, VEGF, PDGF, TGFβ, EGF et IGF-1. Le FGF-2 accélère la réépidermisation (12) et la formation du tissu de granulation en favorisant la synthèse de différents composants de la matrice extracellulaire dont le collagène, la fibronectine et des protéoglycanes (13). Une administration 68 locale accélère la cicatrisation de plaies chez le porc (12) et améliore la cicatrisation chez le rat diabétique (16). Par ailleurs, le FGF-2 accélère la cicatrisation d’une plaie ischémique (17). Dans la cicatrisation après brûlure, il intervient lors de l’angiogenèse en stimulant la production et le relargage d’enzymes nécessaires au “démarrage” de l’angiogenèse et en stimulant la prolifération et l’organisation en μtubules des cellules endothéliales. Par ailleurs, il va favoriser la cicatrisation dermique en permettant la multiplication et la migration des fibroblastes et la synthèse de collagène et accélérer la réépidermisation en multipliant les kératinocytes. Cette action sur la réépidermisation a été démontrée expérimentalement (18, 19) et surtout en clinique dans une large étude multicentrique chinoise. L’application topique de FGF-2 (recombinant d’origine bovine) a permis l’accélération de la cicatrisation et la réduction de la durée d’hospitalisation de patients présentant des brûlures au deuxième degré superficielles et profondes (20). Cette même étude a été élargie à un groupe de patients avec une zone donneuse de greffe et à un autre groupe de patients porteurs d’ulcère chronique. Elle a également montré une accélération de la cicatrisation (21). Très récemment, le FGF-2 a été utilisé dans deux études cliniques japonaises, dans lesquelles il a été démontré qu’il améliore la qualité de greffe de peau chez l’adulte (22) et l’aspect hypertrophique de cicatrice de brûlure au deuxième degré chez l’enfant (23). Une amélioration significative de la pigmentation, de la souplesse et de la vascularisation a été retrouvée. KGF-1 et KGF-2 (Keratinocyte Growth Factor) Le KGF-1 et le KGF-2 sont deux facteurs de la famille des FGF (KGF-1 = FGF-7 et KGF-2 = FGF-10) qui sont sécrétés par les fibroblastes et les cellules endothéliales. Les KGF sont des protéines de 26 et 28 kD. Ils interagissent avec un récepteur retrouvé exclusivement au niveau des cellules épithéliales (24, 25). Le Courrier de la Transplantation - Volume VII - n o 2 - avril-mai-juin 2007 D OSSIER thématique Chez les souris transgéniques sans KGF, l’épiderme est atrophique (25) et on retrouve une diminution de l’expression des KGF chez les souris diabétiques (26) ou traitées par corticoïdes (27). L’administration de KGF-1 ou de KGF-2 accélère la réépithélialisation et augmente la synthèse de collagène par les fibroblastes par l’intermédiaire des cellules épithéliales qui sécrètent du PDGF, du TGFβ et des FGF (28, 29). L’épidermisation de greffes cutanées en filet sur le rat “nude” est accélérée par le KGF-2 (30). Récemment, l’action d’un facteur proche des KGF et qui est sécrété par les kératinocytes suprabasaux après une lésion cutanée, le FGF-22, a été mise en évidence dans la cicatrisation cutanée (31). Les KGF agissent sur les kératinocytes, mais aussi sur d’autres types de cellules épithéliales comme les cellules intestinales et les hématocytes. Ils protègent également ces cellules des effets d’une irradiation ou d’un stress oxydatif (32). Ils accélèrent la cicatrisation du derme et de l’épiderme chez le rat transfecté par des liposomes contenant du KGF ADNc (33). Dans un modèle de brûlure superficielle et profonde chez le porc, un KGF recombinant augmente la réépidermisation et une hybridisation in situ retrouve une expression prononcée de KGFR dans les follicules pilaires et dans les kératinocytes épidermiques (58). En clinique, le KGF-2 accélère la cicatrisation des ulcères veineux (34) et l’intérêt du KGF-1 et 2 est évalué dans des études en cours chez des patients souffrant d’ulcérations buccales après radiochimiothérapie. Les KGF ont donc un rôle important dans la reconstitution du derme et de l’épiderme après brûlure. VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor) Le VEGF, appelé autrefois Vascular Permeability Factor, est une glycoprotéine homodimérique de 45 kD qui présente quatre isoformes. Le VEGF, comme les FGF, est un facteur heparin binding. Puissant facteur angiogénique, il agit essentiellement sur les cellules endothéliales et joue un rôle dans le développement des vaisseaux et dans la réparation de l’endothélium. disulfures. Il présente trois isomères : le PDGF-AA, le PDGF-AB et le PDGFBB, qui agissent sur deux récepteurs spécifiques : α pour la chaîne A et β pour la chaîne B (46). Le VEGF a d’abord été identifié comme une protéine sécrétée par des cellules tumorales permettant d’augmenter la perméabilité des microvaisseaux (35). Ensuite, il se révéla être un facteur mitogène spécifique stimulant la prolifération des cellules endothéliales vasculaires (36). Son action sur la relaxation des artères coronaires a été montrée (37), ainsi que son action angiogénique favorisant la néoangiogenèse dans des modèles animaux de lambeaux ischémiés (38, 39), dans des modèles d’ischémie liée au gonflage d’une prothèse d’expansion tissulaire, ou encore dans des modèles d’ischémie myocardique (40). L’administration de VEGF stimule la libération de monoxyde d’azote (NO) par les cellules des endothéliums vasculaires, et la NO Synthase Inhibitor administrée dans un modèle d’aorte thoracique explantée de rat, en diminuant le taux de NO, augmente l’expression d’ARNm VEGF (41). Il est contenu dans les granules α des plaquettes, où il a été initialement mis en évidence, et on le retrouve aussi dans les macrophages, les cellules endothéliales et les cellules musculaires lisses. Chez des patients atteints d’artériopathie oblitérante des membres inférieurs, un gène codant pour le VEGF a été injecté en intra-artériel, ce qui a permis de développer une circulation collatérale distale (42). Après une effraction cutanée ou après brûlure, le VEGF est sécrété d’abord par les kératinocytes, les macrophages et les fibroblastes (43) ; sa production augmente en réponse à la lésion (44) et favorise ainsi la revascularisation. L’administration de VEGF augmente le tissu de granulation dans des plaies expérimentales, ischémiques ou non (45). Le VEGF, par son action angiogénique, favorise donc la cicatrisation après brûlure. PDGF (Platelet Derived Growth Factor) Le PDGF est un polypeptide organisé en homo- ou hétérodimère par combinaison de deux chaînes unies par des ponts 69 Il est chémotactique pour les fibroblastes, les monocytes, les polynucléaires neutrophiles et les macrophages (47) et, in vitro, il favorise l’organisation en μtubules de cellules endothéliales en culture. Il est mitogénique pour les fibroblastes et les cellules musculaires lisses vasculaires. Il stimule la production de collagène, de protéoglycanes et agit pendant la phase lésionnelle et la phase inflammatoire (48, 49). Il accélère la cicatrisation chez le rat diabétique (50) et dans une série clinique d’ulcères chroniques (51). Dans la cicatrisation après brûlure, il intervient lors de la première phase de détersion et lors de la cicatrisation par son effet pro-inflammatoire, angiogénique et son action sur les fibroblastes. Dans un modèle de brûlure superficielle et profonde chez le porc, le PDGF-BB augmente la formation de tissu de granulation et n’a pas d’action sur la réépidermisation (52). TGFβ (Transforming Growth Factor β) Le TGFβ est une glycoprotéine de 25 kD, de structure homodimérique et contenant 122 acides aminés par chaîne. Il a été initialement isolé à partir de cellules cancéreuses (53). Il présente cinq isoformes (TGFβ 1-5), trois récepteurs connus (deux à haute affinité : molécules transmembranaires ; un à basse affinité : récepteur III, dans la matrice extracellulaire au niveau de protéoglycanes) et se retrouve dans le rein, le foie, le cœur et les vaisseaux (54). Il est libéré par les plaquettes, les macrophages et les fibroblastes. Le Courrier de la Transplantation - Volume VII - n o 2 - avril-mai-juin 2007 D OSSIER thématique Des rôles biologiques ont été démontrés dans le développement et la maturation du système cardiovasculaire dès la vie embryonnaire. Le TGFβ a un rôle morphogénique sur les fibroblastes cardiaques et un rôle antiprolifératif sur les cellules endothéliales et les macrophages. Son rôle angiogénique a été démontré. In vivo, il stimule la formation de vaisseaux et, in vitro, il inhibe la prolifération de cellules endothéliales, régule la protéolyse de la matrice extracellulaire et stimule, par l’intermédiaire de l’activation des fibroblastes, la production de fibronectine et de collagène (55). Le PDGF, libéré par les plaquettes pendant la formation du thrombus, exerce un chimiotactisme sur les macrophages qui sécrètent du TGFβ. L’action principale du TGFβ est exercée sur la migration, la maturation et l’activation (synthèse de matrice extracellulaire) des fibroblastes. Les principales isoformes étudiées sont le TGFβ1, β2 et β3. Le TGFβ1 accélère la cicatrisation chez le rat et le lapin dans un modèle de plaies cutanées irradiées, traitées par corticoïdes ou non (56, 57). Une augmentation de l’expression du TGFβ1 se retrouve au niveau des cicatrices chéloïdes (58) et hypertrophiques (59). En fait, l’action des trois principales isoformes de TGFβ n’est pas la même. Le TGFβ1 et le TGFβ2 favorisent la production de matrice extracellulaire et donc de cicatrice fibreuse, tandis que le TGFβ3 prévient la survenue de cicatrices fibreuses (60). La neutralisation par des anticorps de l’action des TGFβ1 et β2 ou l’administration de TGFβ3 réduisent l’épaisseur de la cicatrice chez le rat (61). Par ailleurs, l’administration de TGFβ1 provoque une fibrose dans un modèle de cicatrice fœtale chez le rat (62) et l’analyse d’une plaie fœtale montre l’absence de TGFβ1 (63). Des taux faibles de TGFβ1 et 2 et de PDGF et des taux élevés de TGFβ3 sont retrouvés dans les plaies embryonnaires, qui ont comme caractéristique de régénérer sans cicatrice (63). L’administration topique par un gel d’un peptide synthétique antagoniste du TGFβ, dans un modèle de brûlure chez le porc et d’excision cutanée chez le porc et le lapin, a montré une accélération de la réépidermisation et une diminution de la contraction et de l’épaisseur de la cicatrice (64). Les TGFβ1 et β2 ont donc probablement une action favorisant l’apparition d’une cicatrice hypertrophique ou chéloïde chez le brûlé. Le TGFα, qui est sécrété par les macrophages et les lymphocytes, agit également dans la cicatrisation cutanée en favorisant le développement du tissu de granulation et en stimulant la réépidermisation et l’angiogenèse. EGF (Epidermal Growth Factor) L’EGF, peptide de 5,7 kD, isolé initialement à partir de glande sous-maxillaire de souris, est sécrété par les kératinocytes et les macrophages. L’EGF stimule la prolifération des myocytes vasculaires. Il accélère l’épithélialisation et augmente la production de collagénases par les fibroblastes permettant un remodelage, une maturation du derme. L’expression du récepteur de l’EGF est augmentée dans les cicatrices hypertrophiques (65), ce qui permet de penser que l’EGF joue un rôle dans la survenue de cicatrices hypertrophiques. L’expression du récepteur de l’EGF est diminuée dans les fibroblastes anciens (66), ce qui peut participer au ralentissement de la cicatrisation chez les sujets âgés. L’EGF inhibe par ailleurs la contraction d’une cicatrice fœtale. L’administration d’EGF accélère la cicatrisation et la réépidermisation dans des modèles de plaies (67) et de brûlures du deuxième degré superficielles (68). Il joue donc également un rôle important dans la cicatrisation cutanée après brûlure. En revanche, l’utilisation topique d’EGF n’a pas accéléré l’épidermisation de plaies superficielles dans une étude chez le volontaire sain (69). IGF (Insulin-like Growth Factor) L’IGF est un peptide circulant de 70 acides aminés, sécrété principalement au niveau du foie par les hépatocytes 70 et au niveau des muscles squelettiques. Il est aussi sécrété par les cellules endothéliales, les myocytes vasculaires, les fibroblastes, les neutrophiles et les macrophages lors d’une lésion cutanée (70). Il existe deux isoformes : l’IGF-I et l’IGF-II. Il se fixe à un récepteur spécifique et a des effets métaboliques semblables à ceux de l’insuline. Il stimule la croissance des cellules endothéliales des microvaisseaux, mais plus faiblement que le FGF-2 ou le PDGF. L’expression de l’IGF est stimulée par le FGF-2 dans les fibroblastes et par le PDGF dans les myocytes vasculaires. L’IGF stimule la prolifération des kératinocytes et des fibroblastes et la synthèse du collagène. Il participe au contrôle du turnover des cellules endothéliales et favorise l’angiogenèse (71). La concentration de l’IGF-II dans les tissus diminue rapidement après la naissance. C’est donc, en dehors de la période fœtale, essentiellement l’IGF-I qui joue un rôle dans la cicatrisation cutanée. Sa concentration augmente dans les 48 heures qui suivent une plaie (70) et est diminuée chez le rat diabétique (72) ou le rat traité par corticoïde (73). Par ailleurs, l’administration d’IGF-I accélère la cicatrisation chez le rat diabétique ou traité par corticoïdes. Dans un modèle de brûlure thermique chez le rat, la transfection par le gène de l’IGF-I accélère la cicatrisation (74). L’IGF-I a donc également un rôle dans la cicatrisation après brûlure. Résumé chronologique de l’action des facteurs de croissance qui interviennent dans la cicatrisation cutanée (4, 5) [tableau] Lors de la première phase succédant à la lésion cutanée, la phase d’inflammation, les plaquettes libèrent le PDGF, le TGFα et β et l’EGF. Ces facteurs attirent et stimulent les polynucléaires neutrophiles qui jouent un rôle lors de la phase de détersion par leurs actions de phagocytose et de contrôle de l’infection locale. Ils agissent aussi sur les macrophages qui produisent PDGF, TGFβ, FGF-2, EGF, cytokines et participent à la phagocytose, ainsi que sur les lymphocytes qui produisent le TGFβ et des Le Courrier de la Transplantation - Volume VII - n o 2 - avril-mai-juin 2007 D OSSIER thématique Tableau. Structure et fonctions biologiques du RGTA (Regenerating agents) et des facteurs de croissance ayant un rôle dans la cicatrisation après brûlure. Structure Cellules sécrétantes Distribution Rôles biologiques Récepteurs FGF-2 Gène : 3 exons et 2 introns sur chromosome 4 146 AA pas de séquence signal 4 isoformes de 18 à 24 kD Macrophages cellules endothéliales fibroblastes Cerveau, hypophyse, rétine, glande surrénale, foie, rein, prostate, thymus, os, corps jaune, placenta Angiogénique, myogénique, neurotrophique, stimule la production et le relargage d’enzymes nécessaires à la digestion tissulaire précédant la prolifération et la migration des cellules endothéliales Cellules endothéliales, cellules musculaires, myocytes cardiaques pendant les périodes fœtale et néonatale, myoblastes, ostéoblastes 4 récepteurs différents isolés KGF-1 et 2 Famille des FGF 26 et 28 kD Fibroblastes cellules endothéliales Épiderme, rein, vessie, estomac, pancréas, intestin Réépithélialisation (synthèse de collagène) Cellules épithéliales VEGF Glycoprotéine homodimérique Kératinocytes, 45 kD macrophages, fibroblastes 4 isoformes (121, 165, 189, et 206 AA) Gène : 8 exons Myocyte cardiaque, cerveau, glande pituitaire, rein, foie, ovaire Angiogenèse, réendothélialisation, régulation de la perméabilité capillaire, stimulation de l’expression et du relargage d’enzyme dont l’action précède la néoangiogenèse Exclusivement les cellules endothéliales microet macrovasculaires 2 types de récepteurs exprimés en permanence PDGF Dimère 3 isoformes : AA, AB, BB granules α des plaquettes macrophages, cellules musculaires lisses et endothéliales Vaisseaux Détersion d’une plaie, angiogenèse, Polynucléaires neutrophiles chémotactique pour fibroblaste, neutro-, macrophages macro-, mitogénique pour fibro. et cellules musculaires lisses TGFβ Glycoprotéine 25 kD 5 isoformes Plaquettes macrophages, monocytes, lymphocytes, fibroblastes Cœur, foie, rein, vaisseaux Angiogenèse, régulation de l’angiogénèse, stimulation des fibroblastes (synthèse de collagènes, GAG, fibronectine) Fibroblastes, cellules endothéliales EGF 5,7 kD Kératinocytes, macrophages Derme, vaisseaux Réépithélialisation, remodelage et maturation du derme Cellules épithéliales, fibroblastes, myocytes vasculaires IGF-I Peptide 70 AA Fibroblastes cellules endothéliales myocytes vasculaires macrophages Foie, vaisseaux Stimule les fibroblastes, les kératinocytes, l’épidermisation, la cicatrisation dermique et angiogénique Fibroblastes, cellules endothéliales RGTA Dérivé de dextran obtenu par substitutions successives 65 kD Angiogénique, myogénique, ostéogénique, favorise la cicatrisation de divers tissus, en mimant les propriétés des héparanes sulfates Se lit aux facteurs de croissance “à affinité pour l’héparine” : bFGF, VEGF, TGFβ, PDGF, BMP, ou l’HBEGF cytokines. Les cellules endothéliales des vaisseaux et les kératinocytes stimulent eux aussi les neutrophiles ainsi que les monocytes qui vont sécréter le PDGF, le TGFβ, le TNFα (Tumor Necrosis Factor) et l’IL-1 (interleukine 1). Les polynucléaires neutrophiles, les macrophages, les lymphocytes et les monocytes vont stimuler la migration, la multiplication et la synthèse des fibroblastes et des cellules endothéliales. Les cellules endothéliales et les fibroblastes produisent les KGF-1 (ou FGF-7) et KGF-2 (ou FGF-10) qui vont stimuler la multiplication de cellules épithéliales. Par ailleurs, le PDGF et le FGF-2 agissent sur les myocytes vasculaires et les fibroblastes qui sécrètent l’IGF-I, qui stimule à son tour la prolifération des cellules endothéliales, des kératinocytes et des fibroblastes. Cette phase inflammatoire qui dure quelques jours est suivie par la phase dite de “prolifération”, durant laquelle les fibroblastes vont synthétiser des collagènes de type I et III, le FGF2, l’IGF-I, le TGFα et le PDGF. Les cellules endothéliales, qui sont attirées par le PDGF, se multiplient sous l’effet du VEGF et du FGF-2, et s’organisent en microtubules et en petits vaisseaux en “glissant” sur la fibronectine produite par les fibroblastes ; ainsi s’instaure 71 l’angiogenèse. Les fibroblastes, par leur synthèse, agissent donc aussi sur les cellules endothéliales (migration, multiplication et organisation) ainsi que sur les cellules épithéliales. Ces fibroblastes, lorsqu’ils ont synthétisé la matrice extracellulaire, peuvent se transformer, sous l’effet du PDGF et du TGFβ produits par les macrophages, en myofibroblastes qui vont contracter la plaie, participant à l’aspect rétractile des cicatrices de brûlure. Les kératinocytes vont se multiplier sous l’effet du FGF-2 (produit par les cellules endothéliales, les fibroblastes et les macrophages), de l’EGF (synthétisé par les macrophages), Le Courrier de la Transplantation - Volume VII - n o 2 - avril-mai-juin 2007 D OSSIER thématique de l’IGF-I (sécrété par les cellules endothéliales, les fibroblastes, les neutrophiles et les macrophages) et des KGF-1 et 2 (synthétisés par les cellules endothéliales et les fibroblastes). Ils vont migrer de la membrane basale et des annexes qui ont été épargnées par la brûlure vers la surface, où ils se répartissent en couches pour reconstituer l’épithélium cutané pluristratifié. Un rétrocontrôle négatif existe au niveau de la prolifération des fibroblastes et des cellules épithéliales. Lorsque l’épidermisation est réalisée, la multiplication des kératinocytes se ralentit et le bourgeonnement dermique s’arrête. Cette phase de prolifération, qui dure quelques semaines, est suivie de la phase de remodelage, beaucoup plus longue, puisqu’elle peut durer de quelques mois à deux ans, et durant laquelle le rôle des facteurs de croissance est beaucoup moins important. On retrouve alors un équilibre normal entre les différents collagènes (le type immature n’est plus prépondérant), dont la synthèse ralentit ; les phénomènes inflammatoires disparaissent et la vascularisation locale se normalise. Une production trop importante de matrice extracellulaire et de collagène, sous l’influence des TGFβ1 et 2, peut conduire à une cicatrice hypertrophique ou chéloïde. UN MODULATEUR DE FACTEURS DE CROISSANCE ENDOGÈNES : LE RGTA (REGENERATING AGENT), ET LA CICATRISATION CUTANÉE Structure biochimique et rôle du RGTA Les regenerating agents (RGTA) sont des biopolymères solubles obtenus par synthèse chimique (75-77) qui miment certaines propriétés de l’héparine ou des héparanes sulfates, comme de stabiliser et protéger in vitro certains facteurs de croissance à affinité pour l’héparine (heparin binding) [HBGF]. Les héparanes sulfates, qui sont des glycosaminoglycanes, se lient à des molécules données et les transportent vers des sites spécifiques, ce qui augmente l’activité de ces molécules. Les héparanes sulfates potentialisent l’action biologique de facteurs de croissance HBGF, comme les FGF, le VEGF, le TGFβ, le PDGF ou la BMP (Bone Morphogen Protein) en les protégeant, d’une part, de l’inactivation par le PH ou par la chaleur, et, d’autre part, de la dégradation enzymatique, en inhibant certaines protéases libérées dès la phase inflammatoire de la cicatrisation. Des expériences récentes indiquent que ces polysaccharides sulfatés favorisent le recrutement de cellules souches circulantes via une mobilisation de chimiokines et offrent localement un microenvironnement favorable à une nidation de ces cellules pluripotentes. Le RGTA actuellement utilisé est un dérivé chimique de dextran chimiquement remplacé par des groupements carboxyliques, sulfates et hydrophiles introduits sur la chaîne de glucose à des taux et des positionnements précis, d’un poids moléculaire de 65 000 daltons. Les RGTA sont sélectionnés pour leurs capacités à potentialiser l’action des facteurs HBGF et pour être dénués d’effet anticoagulant. Effets du RGTA sur différents modèles de lésion tissulaire Le RGTA accélère la régénération et la réinnervation musculaire après écrasement (78). Dans un modèle de cardiomyoplastie électrostimulée chez le mouton, il préserve la trophicité et la vascularisation du muscle squelettique transposé (79). Dans différents modèles de cicatrisation, le RGTA a montré son efficacité. Il accélère la cicatrisation précoce dans un modèle d’anastomose colique (80), améliore la cicatrisation osseuse (81) et optimise la cicatrisation cutanée dans un modèle de perte de substance cutanée chez le rat (82). Il accélère la cicatrisation cornéenne chez le rat, prévient la survenue d’une mucite induite (83) et 72 d’une parodontite destructrice induite chez le hamster (84), augmente l’endothélialisation d’une prothèse vasculaire (85) et dans un modèle d’infarctus chez le porc, il préserve la fonction myocardique (86). Le RGTA, qui potentialise l’action de facteurs de croissance endogènes HBGF dont plusieurs ont une action dans la cicatrisation après brûlure (FGF-2, KGF-1 et 2, VEGF, PDGF et TGFβ1, 2 et 3), a été appliqué en topique et en intramusculaire de façon hebdomadaire dans un modèle de brûlure chez le rat hairless (87). Les résultats préliminaires ont montré une accélération de la réépidermisation entre J4 et J6, une zone de stase (déterminée par les lésions vasculaires secondaires) moins étendue à J3 et une zone de remodelage du derme moins étendue à J14 et J30. L’analyse des taux de synthèse des collagènes de types I, III et V provenant de biopsies de la zone de cicatrisation à J7 et J180 a montré que seule la synthèse des collagènes de type III était augmentée (de 2,5 fois) comparativement à des biopsies de peau saine. Le traitement local par le RGTA a permis de supprimer cette augmentation, aussi bien sur le court terme que sur le long terme. THÉRAPIE CELLULAIRE ET CICATRISATION CUTANÉE D’autres axes thérapeutiques sont en développement pour traiter la lésion ou la destruction cutanée. Une approche biotechnologique peut bénéficier au traitement des grands brûlés ou de plaies chroniques résistantes aux traitements conventionnels. La thérapie génique est probablement une importante voie d’avenir. Nombre d’études expérimentales et cliniques utilisant le transfert de gène ont montré l’efficacité et l’aspect sélectif de ce mode de traitement sur la cicatrisation cutanée (34, 67, 74) ou en chirurgie plastique (44). L’expression du facteur angiogène transféré est prolongée et localisée, Le Courrier de la Transplantation - Volume VII - n o 2 - avril-mai-juin 2007 D OSSIER thématique alors que l’administration est unique. En revanche, les risques potentiels de la thérapie génique sont l’induction d’une réponse inflammatoire, le transfert aspécifique du gène à d’autres types cellulaires et le manque de contrôle de l’expression du gène transféré. L’ingénierie tissulaire (tissue engineering) a connu d’importants développements ces dernières années, en particulier concernant la peau artificielle (88-90). Les substituts dermiques, d’origine bovine comme l’Integra®, sont déjà utilisés couramment chez les brûlés. La matrice de collagène est alors colonisée par les fibroblastes de l’hôte et une néovascularisation dermique s’organise. Ces substrats dermiques, initialement non cellularisés, sont utilisés en couverture définitive chez les brûlés avant la pose d’une couche d’épiderme provenant d’une greffe autologue ou d’une culture de kératinocytes autologues. La thérapie cellulaire est une autre voie prometteuse. Toujours dans le traitement des brûlés, la culture de kératinocytes, réservés à certains centres, consiste à prélever 1 cm2 de peau saine et à mettre des kératinocytes en culture pendant 3 semaines. Une couche d’environ 1 m2 d’épiderme autologue est obtenue. Elle est alors greffée directement sur une zone de brûlure du troisième degré excisée ou bien sur une matrice de collagène qui a été posée 2 ou 3 semaines auparavant (Integra®). La culture de kératinocytes autologues est limitée par son coût et est indiquée lorsque la surface brûlée est très importante. Un équivalent dermique, le Dermagen®, utilisant la culture de kératinocytes allogéniques, est aussi proposé (91). Il associe une matrice dermique, éponge constituée de collagène et de glycosaminoglycanes (chondroïtine 4 et 6 sulfate) réticulée par l’adjonction de chitosane, qui est colonisée in vitro (en 21 jours) par des kératinocytes allogéniques capables de sécréter des cytokines, des facteurs de croissances et des métalloprotéases. Des peaux reconstruites dans ce système (matrice de collagène-GAGchitosane, colonisée par des fibroblastes humains et recouverte par des kératinocytes) ont été greffées sur la souris nude (92) et le porc immunodéprimé (93) et ont montré une bonne tolérance et la formation d’élastine humaine (92). Il pourra être utilisé soit comme un greffon (comme l’Integra®), soit comme un simple pansement. Les avantages de l’utilisation du RGTA par rapport aux facteurs de croissance recombinants sont multiples. C’est une molécule stable sans toxicité établie. Agissant à des doses plus de mille fois inférieures, il présenterait un coût bien moindre. Préservant l’action des facteurs de croissance endogènes et respectant leurs séquences dans l’espace et le temps, le RGTA agit comme un cocktail de facteurs dont le risque oncogène théorique semble donc moindre que lors de l’administration d’un facteur recombinant unique. Enfin, il permet d’envisager une véritable régénération sans fibrose au lieu d’une classique cicatrisation. PERSPECTIVES CLINIQUES Les résultats des nombreuses études expérimentales sur les facteurs de croissance ouvrent de multiples perspectives cliniques. Avant toute utilisation thérapeutique, il faudra répondre encore à des questions concernant la nécessaire innocuité et l’absence de risque oncogène de ses molécules mitogéniques, les meilleures voies d’administration (94), le dosage, la concentration, la fréquence et la durée de l’administration des facteurs, et s’il est préférable d’en administrer un seul (le plus efficace), d’administrer un “cocktail” de facteurs ou d’appliquer un potentialisateur comme le RGTA qui agit sur plusieurs facteurs endogènes. Parce que l’anatomie et la physiologie de sa peau sont celles qui se rapprochent le plus de la peau humaine, le porc doit être l’animal de prédilection pour les expérimentations sur la brûlure (95) et doit être préféré au rat hairless et au chien hairless (96). 73 Dans le traitement des brûlés, des facteurs accélérant la réépithélialisation, améliorant le remodelage dermique et augmentant l’angiogenèse permettraient de réduire la morbidité et la mortalité en accélérant la cicatrisation et l’épidermisation des greffes cutanées, d’améliorer le suivi et les résultats, et de diminuer la durée d’hospitalisation et donc le coût. Le contrôle de la cicatrisation pourrait permettre d’améliorer la qualité du remodelage à long terme, de diminuer le caractère souvent fibreux des cicatrices chez le brûlé et d’éviter l’apparition de cicatrices hypertrophiques ou chéloïdes (97). L’utilisation plus fréquente de culture de kératinocytes autologues et les progrès constants dans le domaine de la conception de peau artificielle nous permettent d’espérer la commercialisation dans un avenir proche d’un substitut cutané artificiel qui serait, dans l’idéal, dermo-épidermique et autologue. La chirurgie reconstructrice nous semble pouvoir également bénéficier de ces perspectives dans la chirurgie des lambeaux présentant un risque vasculaire ou pour améliorer la cicatrisation, en particulier de zone ischémiques, traumatisées, radiques, ou sur un terrain défavorable (artéritique, diabétique, dénutri). La chirurgie plastique et esthétique, particulièrement exigeante en ce qui concerne la qualité et la discrétion des cicatrices, bénéficiera aussi des éventuels progrès permis par l’utilisation de ces facteurs. CONCLUSION Les facteurs de croissance ont donc un rôle majeur dans tous les processus de cicatrisation tissulaire. Ils interviennent dans chacune des phases de la cicatrisation cutanée après brûlure. Les études les concernant ont débouché sur des travaux expérimentaux dont les résultats ouvrent de nombreuses perspectives cliniques. Le traitement des brûlés pourrait dans un avenir proche être amélioré par l’utilisation de facteurs permettant l’accélération de la réépidermisation Le Courrier de la Transplantation - Volume VII - n o 2 - avril-mai-juin 2007 D OSSIER thématique et l’amélioration de la cicatrisation dermique. Les observations des effets du RGTA sur la qualité, la rapidité de cicatrisation et la diminution des fibroses sur le court et long terme ouvrent une nouvelle voie thérapeutique dans le traitement des brûlés. De par la simplicité de son action et de sa mise en œuvre, la voie des RGTA pourrait rapidement venir s’ajouter à celle des facteurs de croissance, des thérapies cellulaires et autres approches en développement pour concourir à l’amélioration du traitement des brûlés. ■ R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S 1. Robson MC. Growth factors as wound healing agents. Curr Biol 1991;2:863-7. 2. Zilla P, Von Oppel U, Deutsch M. The endothelium: a key to the future. J Card Surg 1993;8: 32-60. 3. Mc Grath MH. Peptide growth factors and wound healing. Clin Plast Surg 1990;17:421-32. 4. Werner S, Grose R. Regulation of wound healing by growth factors and cytokines. Physiol Rev 2003; 83(3):835-70. 5. Clark RAF. Wound repair. In: “The molecular and cellular biology of wound repair”. Plenum 1996;chap.1:3-50. 6. Rumalla VK, Borah GL. Cytokines, growth factors, and plastic surgery. Plast Reconstr Surg 2001;108:719-33. 7. Shukla A, Dubey MP, Srivastava R, Srivastava BS. 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