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Des peintures ‘intelligentes’ veillent sur notre santé
Un fabricant parle de ‘healthcare’, un autre utilise le ter-
me ‘clean room’ et le troisième préfère ‘wellness’. Il s’agit en fait
d’une famille de peintures ‘intelligentes’ destinées à des espaces
spécifiques en raison de leurs propriétés bénéfiques pour la san-
té. On pense en premier lieu aux hôpitaux, pour lesquels les pro-
priétés antibactériennes de telles peintures sont de toute évidence
un avantage décisif, mais aussi aux maisons de repos, entreprises
du secteur alimentaire, voire même aux maisons ou aux apparte-
ments des particuliers, chez qui ces peintures peuvent également
avoir leur place.
Des attentes nombreuses et
variées
On a vu arriver sur le marché, ces derniè-
res années, une toute nouvelle gamme de
produits destinés à améliorer le bien-être
ou la santé des occupants et usagers des
espaces publics et des lieux de travail et
de vie: peintures inodores, coatings antial-
lergiques, peintures assainissantes,… Mais
qu’est-ce au juste qu’une peinture ‘well-
ness’ ou ‘healthcare’? Une petite enquête
auprès de quelques fabricants de peinture
‘healthcare’ nous a permis de découvrir
que ces produits doivent satisfaire à des
exigences à la fois nombreuses et variées.
En premier lieu, ces peintures doivent être
durables, nous dit-on chez Caparol. Ce
critère se base sur deux éléments essen-
tiels, la fiabilité et la qualité. Par ‘fiabilité’,
on entend tout d’abord solidité. Le maté-
riau, en l’occurrence la peinture, doit être
assez robuste pour résister aux contrain-
tes imposées par son environnement. C’est
dans un cadre sanitaire que les exigen-
ces posées pour les bâtiments accessibles
au public sont les plus strictes. Quant à la
qualité d’un produit, elle est déterminée en
premier lieu par sa capacité à répondre
aux attentes qui lui sont posées. Deuxième
facteur, la durée de vie, et enfin, troisième
facteur, le niveau d’entretien nécessaire.
Durabilité
Ce n’est qu’en prenant tous ces facteurs en
compte qu’il devient possible d’évaluer la
valeur réelle d’un produit. Il faut également
que des instances indépendantes confir-
ment que ces peintures conviennent à une
utilisation donnée, dans le secteur sanitaire
par exemple. La notion de durabilité impli-
que aussi la prise en compte de l’impact
sur les ressources naturelles utilisées.
Soucieux de durabilité, le concepteur, le
décorateur ou le peintre doivent choisir
des produits fabriqués de manière respec-
tueuse de l’environnement et contribuant
en outre à sa protection. La réduction de
la pollution est un de ces critères. Pour la
fabrication de laques et d’émulsions, on
utilise des solvants et des composés or-
ganiques volatils qui servent à rendre les
produits plus fluides et plus souples pour
l’application. L’inconvénient des peintures
solvantées est la grande quantité de com-
posés organiques volatils (COV ) qui se
répandent dans l’atmosphère lors de leur
mise en œuvre. Les peintures ‘healthcare’
ne sont ni irritantes ni toxiques, ne contien-
nent ni solvants ni agents plastifiants mais
sont en phase aqueuse, respectueuses de
l’environnement et pratiquement inodores.
Il est essentiel qu’elles puissent être appli-
quées sans difficulté, et sans exposer les
personnes qui travailleront ou séjourneront
dans ces espaces à des nuisances quelles
qu’elles soient.
La psychologie des couleurs
La peinture n’est pas le seul facteur décisif
pour qu’un produit soit admissible dans le
secteur sanitaire par exemple. Les peintu-
res font partie d’un plan d’aménagement
devant offrir une réponse complète aux
besoins d’un environnement social donné.
Qu’ils soient chez eux, à l’hôpital au bu-
reau, les gens veulent un espace dans le-
quel ils se sentent bien. Cette donnée ne
se base pas seulement sur le désir d’un en-
droit protégé: elle prend d’autres valeurs
en compte, comme l’agrément ou le con-
fort d’utilisation des locaux. Autrement
dit, à côté du bien-être et de la santé,
l’esthétique et le confort ont aussi leur rôle
à jouer. Pour créer une atmosphère agréa-
ble, il faut prendre en compte la psycholo-
gie des couleurs et leurs effets, autrement
dit la réaction des gens à différentes cou-
leurs. Les couleurs vives et saturées de la
zone jaune/orange/rouge du spectre sti-
mulent l’énergie en règle générale, tan-
dis que les couleurs froides, du bleu au
vert, ont une action apaisante, sur les
plans physique et émotionnel. Le choix
des couleurs doit tenir compte de l’aspect
esthétique tout en étant compatible avec
l’environnement émotionnel afin de créer
l’état d’esprit approprié.
Les besoins varient en foncti-
on des services
Etre hospitalisé est pour un patient un évé-
les couleurs sont importantes pour aider
ceux qui se trouvent dans un espace
donné à s’y sentir à l’aise. Il est tout à fait
exclu d’appliquer le même régime à tout le
monde: les différents services d’un établis-
sement hospitalier nécessitent des couleurs
différentes. Il est bien évident que les cou-
leurs et les contrastes qui rassurent les en-
fants ne sont pas ceux qui conviennent en
gérontologie. La durée du séjour doit aussi
être prise en compte pour la détermination
des couleurs, tout comme l’architecture et
l’éclairage naturel.
L’atmosphère propre à chaque service doit
faire partie intégrante du concept intérieur.
Si nous prenons pour exemple l’hôpital, les
espaces destinés au public, comme le hall
d’entrée et la réception, remplissent des
fonctions particulières: c’est là que le pa-
tient est accueilli et pénètre dans un monde
qui lui est étranger. L’atmosphère doit être
rassurante et professionnelle. Les couloirs
et cages d’escalier font le lien entre les dif-
férents espaces, ce sont des lieux de pas-
sages dans lesquels personne ne séjourne.
On peut y utiliser des couleurs vives pour
une meilleure orientation et pour rendre les
indications plus claires.
Les salles d’attente sont des espaces semi-
publics dans lesquels l’atmosphère doit
être positive et l’attente aussi agréable
que possible. Les cafétérias et espaces pu-
blics doivent se distinguer nettement des
services hospitaliers, afin que le change-
ment d’environnement permette à chacun
de se changer les idées et de se détendre.
propre. Tout ceci doit également être pris
en compte dans la conception et le choix
des couleurs.
Un choix bien étudié
Juger une couleur isolée n’a que peu de
sens. Il existe en effet une interdépendance
entre les couleurs présentes, entre elles et
avec la structure de la surface, le type de
finition. Notre façon de voir certaines cou-
leurs et l’émotion que chacune éveille ont
également leur influence. Le principe de
base est que l’effet d’une couleur dépend
fortement de son degré de saturation. Plus
elle est saturée, plus forte est l’émotion res-
sentie. C’est pourquoi le choix de couleurs
intenses doit être bien pensé. Les gens ap-
précient généralement les couleurs clai-
res, comme les tons pastel. Celles-ci ont
une action douce qui les rend adaptées à
la plupart des intérieurs. Dans une cham-
bre de patient, il doit régner une atmosp-
hère de repos, de détente et de sécurité.
C’est pourquoi on y choisit généralement
des couleurs apaisantes. En revanche, les
gens se retrouvent à la cafétéria ou à la
cantine pour manger, boire et bavarder,
c’est pourquoi l’atmosphère de ces lieux
doit se distinguer nettement de celle des
autres services. Les couloirs sont généra-
lement des zones de passage intensif aux-
quelles conviennent des combinaisons et
des accents de couleurs vives. Mais ces
dernières doivent être évitées dans les sal-
les de traitement, pour ne pas déformer la
perception de la couleur de la peau du pa-
doc. Sikkens/AkzoNobel doc. Libert Paints
doc. Sigma/PPG doc. Caparol
DOSSIER
nement exceptionnel qui s’accompagne
d’anxiété et d’incertitudes. L’établissement
deviendra pour un certain temps
l’environnement de vie du patient. Il est im-
portant que l’atmosphère soit exempte de
stress et reflète le calme et la confiance,
tant pour le personnel que pour les patients
et leurs visiteurs. Le bien-être du patient a
un retentissement sur l’efficacité de son trai-
tement médical. Au-delà de l’esthétique,
Dans les services qui ne sont pas accessi-
bles au public, il doit régner une atmosp-
hère intime et rassurante. En général, le
patient ne séjourne pas longtemps dans sa
chambre. Un tel environnement doit être
apaisant, sans aucun élément menaçant.
Il existe enfin des services et des espaces
très particuliers comme la maternité, les
salles d’opération et les salles de théra-
pie, chacune ayant un caractère qui lui est