Fonction du récit mythique
« Homère n’était pas simplement un poète ; il était un conteur de mythes et de
légendes. L’élaboration d’une mythologie, toujours oralement et souvent
solennellement, était une activité sociale de haut niveau, et non la rêverie fortuite
d’un poète où le trop plein d’imagination d’un paysan.
L’objet essentiel du mythe était l’action, non les idées, les croyances ou les
représentations symboliques, mais les événements, les faits – guerres, déluges,
aventures sur terre, mer, et air, querelles familiales, naissances, mariages et morts.
En écoutant les récits, au cours des rites, dans les cérémonies des concours ou à
d’autres occasions, on vivait par procuration l’expérience que d’autres avaient
vécue.
On faisait confiance au récit. »
M. I. FINLEY Le monde d’Ulysse
Petite collection Maspero, réédition 1978, p 23, 24
« L’imagination mythique implique toujours un acte de croyance. Sans cette
croyance en la réalité de son objet, le mythe perdrait tout fondement. »
Ernst CASSIRER, Essai sur l’homme
traduction N. Massa, Editions de Minuit, Paris 1975, p 114
« Le mythe n’est pas dans sa nature une fiction, mais une réalité vivante, que l’on
croit avoir existé autrefois. »
Bronislaw MALINOWSKI, Myth in Primitive Psychology
réimprimé dans Magic, Science and Religion and Other Essays, Anchor Books, New
York, 1954, p 100, 101
Ils écoutent en silence dans l’ombre de la salle, ils prennent plaisir à
la parole comme ils goûtent à ce qu’il y a de meilleur dans la vie, les
festins, les bains chauds, la lumière du soleil.
Philippe JACCOTTET